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"La maison du loup. A la rencontre de Jack London" de Benoit Solès.
"La maison du loup. A la rencontre de Jack London" de Benoit Solès.
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Un vrai et beau moment de théâtre.

Alya Aglan pour Culture-Tops

Alya Aglan pour Culture-Tops

Alya Aglan est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.)

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THÈME

  • Imaginer la vie de Jack London, encapsulée dans le moment quasi magique où l’inspiration lui revient par les détours et hasards d’une rencontre : entre Ed Morrell, sorte de Robin des Bois sorti du pénitencier dont il a pu s’échapper à son gré, en pensée par la force de l’esprit et par la littérature et Jack London, juste avant d’être vraiment libéré du camp et de ses tortures. 
  • A l’instigation de Charmian, la femme et alter ego de Jack London, Ed est venu plaider, à l’été 1913, auprès du grand écrivain une intervention auprès du président des États-Unis Johnson en faveur de son ami et soutien le plus essentiel Jacob Heimer, resté interné, condamné à mort et en passe d’être exécuté. 
  • La « partenaire » qui « porte la culotte » organise la rencontre d’où doit jaillir l’étincelle créatrice, espérant ainsi réveiller l’homme révolté qu’elle a aimé et admiré, mais qu’elle trouve enlisé dans la torpeur de la propriété gigantesque, la Maison du Loup, et les effluves d’alcool.

POINTS FORTS

  • Une écriture poétique ciselée dont les dialogues prennent, par moment, des accents tchékhoviens. 
  • Un jeu de comédiens d’une rare puissance qui bâtit tout l’univers onirique, transfigure le récit et embarque le spectateur. 
  • Un décor sobre, mis en mouvement par les changements de lumière, où chaque élément s’intègre, par l’évocation, aux nombreux récits entrelacés qui parviennent à ouvrir de espaces gigantesques de voyage. Bientôt, chacun se surprend à arpenter les lieux que les mots font surgir. 
  • La mise en scène est véritablement hypnotique.

QUELQUES RÉSERVES

Aucune.

ENCORE UN MOT...

  • Faire se rencontrer plusieurs personnages qui se connaissent indirectement (par le récit des autres) donne matière à réflexion sur ce qui se joue dans la chaîne narrative, comme si les vies pouvaient être “transvasées“ les unes dans les autres, de même que l’enfermement invite paradoxalement aux voyages les plus lointains et les plus exotiques.
  • La genèse de l’œuvre Le Vagabond des étoiles permet la traversée des multiples vies de Jack London, mais elle donne aussi l’occasion de réaffirmer ce que peut la littérature en ressuscitant l’idéal de résistance à toutes les formes d’oppression et d’aliénation, dont l’humanité ne devrait jamais se départir pour rester dans le souffle de la liberté, de la dignité et de l’espoir, un triptyque d’une éternelle actualité.

UNE PHRASE

  • Charmian à Ed [acquiesçant] : « Le Jack engagé, passionné, celui que j’ai connu il y a dix ans. Le Jack que j’aimais ! Car son problème, c’est pas juste un manque d’inspiration, ou un excès de whisky…. Oh non, s’il n’y avait que ça ! Ce qui le perd, c’est qu’il ne se révolte plus, pour rien ! Je me trompe peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je suis fatiguée, moi aussi. Mais épouser votre cause lui rendra peut-être le désir de se battre, d’écrire, de vivre ! […] »

L'AUTEUR

Jack London n’étant plus à présenter, nous nous pencherons sur le parcours de Benoît Solès, qui a écrit et interprété ce spectacle.

  • Né à Agen en 1972, Benoit Solès préfère les cours de théâtre à aux études littéraires en hypokhâgne, pour devenir dramaturge et comédien. Il en sera multi-récompensé, notamment pour sa pièce La Machine de Turing par le Molière du Comédien et le Molière de l’Auteur en 2019.
  • Après des spectacles musicaux La Java des Mémoires (1991) et Les Années Twist (1995), tous deux récompensés aux Molières, il se consacre à des séries télévisées. Il travaille avec Claude Brasseur dans Le Juste, L’École des passions de Xavier Florent, Les Vacances de l’amour et, en 2011, Plus belle la vie.
  • Depuis sa rencontre avec Emmanuel Dechartre, qui dirige le Théâtre 14 (Le Talentueux monsieur Ripley, La Journée des Dupes), il se concentre sur l’écriture théâtrale et le jeu (Appelez-moi Tennessee), enchaînant les rôles dans Bash, Cyrano de Bergerac jusqu’à La Machine de Turing en 2017 qui triomphe au Festival Off d’Avignon en 2018.

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