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L'urgence des réformes : pourquoi la France se trouve au pied du mur
©REUTERS/Bertrand Guay/Pool

Tic tac

Après la quatrième défaite électorale du parti socialiste, l’heure est aux règlements de comptes. Comme toujours avec la gauche, ils se déroulent sur la place publique. L’estocade la plus sévère a été portée par Arnaud Montebourg dans une longue interview aux Echos.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Dans une longue interview aux Echos, Arnaud Montebourg affirme que le chef de l’Etat mène une politique qui étouffe l’économie et que le parti socialiste est sur la route du Pasok grec. Rien ne trouve grâce à ses yeux dans l’action gouvernementale depuis deux ans. Ce réquisitoire, le plus accablant qui ait jamais été conduit  par celui qui était officiellement le ministre du redressement productif de Jean Marc Ayrault, n’a pas eu tout l’effet escompté par son auteur.

François Hollande retient la vieille maxime selon laquelle tout ce qui est excessif est insignifiant pour s’intéresser surtout à sa cote de popularité qui selon les derniers sondages n’aurait pas  été affectée par le tremblement de terre électoral. Et il va s’employer selon sa méthode habituelle à relancer l’esprit de synthèse pour tenter de ramener au bercail  de la majorité les écologistes qui n’aspirent qu’à revenir au gouvernement, et  les autres mouvances de la gauche tels que les frondeurs par des promesses sans lendemains afin d’éviter  une rupture définitive et de maintenir  la  fiction qu’il existe encore une majorité.

Par ailleurs, il va exploiter les quelques signes de reprise économique qui se manifestent pour tenter de couper l’herbe sous les pieds de la droite, en faisant croire qu’il s’oriente définitivement vers une ouverture sociale-libérale. Car l’union dont a fait preuve l’opposition au moment des élections  et lui a permis de remporter la victoire est loin d’être acquise pour la suite, en raison des divergences qui opposent ses chefs. Nicolas Sarkozy souhaite engager un combat « frontal » face à l’impuissance de la majorité à définir un cap et à s’y tenir. François Fillion a déjà esquissé un programme en ce sens, alors qu’Alain Juppé se montre beaucoup plus discret.

La constitution d’un véritable plan de réformes du pays s’annonce laborieuse et pour l’instant toujours remise à plus tard et l’on se demande si, pour maintenir l’union avec le centre et amadouer les électeurs, la droite ne s’orientera pas vers un de ces consensus mous qui marquent  la  politique française depuis une trentaine d’années, en tournant le  dos aux véritables réformes.

Et pourtant, le temps presse plus que jamais.et la France n’a pas le choix, selon les experts de l’OCDE. La conjoncture s’améliore  quelque peu, grâce aux bienfaits extérieurs de la baisse de l’euro, du pétrole et du loyer de l’argent. Mais la France  pourrait  être frustrée de cette embellie si elle ne met pas les bouchées doubles pour se transformer. Pour l’organisation internationale, la priorité doit être la réforme du marché du travail et la baisse des dépenses  publiques qui vont continuer de toute manière d’augmenter au moins pendant deux ans, alors que leur poids pèse sur les performances du pays. Nos compatriotes se sont remis modestement à consommer, mais ce sont surtout nos partenaires qui vont en profiter, car les entreprises hexagonales n’ont pas de réserves, ne  se sont pas modernisées et ne  sont donc pas suffisamment concurrentielles. Conséquence : on va importer plutôt qu’exporter et la balance commerciale  en fera les frais. Et ce ne sont pas  les discours de François Hollande sur les investissements, ni les mesurettes qu’on s’apprête à ajouter à la panoplie des procédés artificiels pour relancer la machine qui permettront de faire diminuer le chômage et de rétablir la confiance défaillante.

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