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L’autre danger de la « troisième voie » française : le Covid Long frappe indépendamment de l’âge
L’autre danger de la « troisième voie » française : le Covid Long frappe indépendamment de l’âge
©Thomas COEX / AFP

Jeunes et handicapés par le Covid

D'après une récente étude, les séquelles liées au Covid Long apparaissent indépendamment de l'âge du patient. La jeunesse, qui sera la dernière partie de la population vaccinée, doit-elle s'inquiéter des séquelles de l’épidémie ? Le Covid Long est-il en train d’handicaper durablement une partie de la population active ?

Collectif Du Côté de la Science

Collectif Du Côté de la Science

Le collectif Du Côté de la Science, groupe indépendant de scientifiques, alerte et conseille sur la lutte contre le COVID-19, et appelle à ce qu’elle soit fondée sur les données de la science et débattue avec des citoyens informés.

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Atlantico :  D’abord écartée, l’idée d’un syndrome de Covid est de plus en plus attestée et les études les plus récentes montrent que des symptômes peuvent persister chez une partie non négligeable de la population. Selon une récente étude, les séquelles liées au Covid Long apparaissent indépendamment de l'âge du patient. Toutes les catégories d’âge sont-elles touchées indifféremment ?

Collectif Du Côté de la Science : Une récente publication dans la revue Nature, portant sur une étude de 4 182 cas de COVID19, un questionnaire distribué au patient a permis de mettre en évidence que les personnes présentant des symptômes persistants sont plutot d’âge moyen de 40 a 60 ans, ce qui est illustré par la  figure ci-dessous. Par ailleurs cette étude indique également que  le pourcentage de personnes touchées évolue en fonction du temps après l'apparition des premiers symptômes, si l'extrême majorité des patients récupèrent pleinement, 4.5% présentent encore des symptômes au-delà de ≥8 semaines et 2.3% des personnes rapportent une persistance au-delà de 12 semaines. 

Les sujets de sexe féminin et de moins de 50 ans ont semble-t-il plus de symptômes handicapants que leurs alter ego plus agés ou de sexe opposé. Cependant il ne faut pas oublier que la plupart des enquêtes sont téléphoniques et que les hommes seraient peut être moins  enclins à divulguer des symptômes par téléphone

Pour information, l'article auquel vous vous référez etablit les symptômes persistants APRES hospitalisation ce qui préjuge d’une forme sévère initialement même si une partie n’a pas eu d’O2. 

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Il y a donc deux types de patients différents.

Pour les signes : il ne faut pas confondre les séquelles de l’atteinte "grave" notamment au niveau respiratoire (fibrose, atteinte pulmonaire, oxygéno requérance, fonte musculaire post hospitalisation) , que présentent forcément des patients ayant été hospitalisés.

Avec les symptômes persistants après forme bénigne de COVID : ce long Covid auro n’a rien à voir avec le stade de gravité initiale de la maladie. Les caractéristiques des symptômes sont fluctuants, et ils peuvent même apparaître après un temps de latence après l’épisode aigu. Ils atteignent divers "organes" ou fonctions organiques.

Les symptômes persistants les plus fréquents sont la fatigue, la dyspnée, et sans doute aussi la dysosmie (troubles de l’olfaction). Les troubles de concentration. les palpitations, des douleurs neurologiques périphériques sont aussi décrites plutôt en "rechute" tardive.

Les services du NHS au Royaume-Uni s'étant appropriés le problème du Covid Long plus tôt, ils ont déjà pu identifier que 20% des patients testés positifs au Covid-19 présenteraient des symptômes durant 5 semaines ou plus, et que 10% auraient encore des symptômes pendant une période de 12 semaines ou plus.

Doit-on craindre que la jeunesse, qui sera la dernière partie de la population vaccinée, se retrouve avec des séquelles de long terme de l’épidémie ? Le Covid est-il en train d’handicaper durablement une partie de la population active ?

La proportion de cas de Covid-19 symptomatique est assez faible chez les moins de 18 ans, mais avec le variant anglais cette tendance semble augmenter; il n’y a pas de raison de croire que des symptômes persistants épargnent plus une classe d'âge qu’une autre. 

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Néanmoins les jeunes gens ne semblent pas présenter de manière significative cette pathologie émergente de Covid Long. L'existence de quelques "cas cliniques" ne doit pas surestimer l’incidence dans cette population, tout en reconnaissant le désarroi des parents concernés face à une pathologie rare potentiellement handicapante qui affecte leurs enfants.

Comme indiqué précédemment, la majorité des atteintes décrites  le sont chez les adultes, et plus fréquemment entre 40 et 60 ans globalement. Les femmes affectées sont plus jeunes que les hommes, d’autant plus que le nombre de signes initiaux était élevé (>5) , ou qu'il existait des pathologies sous-jacentes (comorbidités respiratoires, cardiaques, obésité) même si les données des cohortes ne sont pas toutes concordantes sur ce fait. 

Il est certain que les symptômes persistants du "Covid Long" atteignent un nombre absolu important de personnes en France qui se retrouvent handicapées dans leur vie quotidienne, et qui pour certaines ne peuvent retourner au travail. Même si elles ne sont pas hospitalisées, elles auront quand même recours au système de soin. L’impact et le coût socio-économique sont donc certainement bien plus lourds à moyen et long terme que celui court-termiste reposant sur une stratégie visant à laisser circuler le virus quasiment librement sans mesures sanitaires de suppression comme actuellement. 

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