"Je m’appelle Bashir Lazhar" d’Evelyne de la Chenelière : un homme de bonne volonté<!-- --> | Atlantico.fr
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"Je m’appelle Bashir Lazhar" d’Evelyne de la Chenelière est à voir au Théâtre Le Lucernaire à Paris.
"Je m’appelle Bashir Lazhar" d’Evelyne de la Chenelière est à voir au Théâtre Le Lucernaire à Paris.
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Atlanti-Culture

La pièce "Je m’appelle Bashir Lazhar" d’Evelyne de la Chenelière est à découvrir au Théâtre Le Lucernaire à Paris.

Caroline Douki pour Culture-Tops

Caroline Douki pour Culture-Tops

Caroline Douki est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Je m’appelle Bashir Lazhar" 

De Evelyne de la Chenelière

Durée : 70 mn

Mise en scène : Thomas Coste

Avec Thomas Drelon

INFOS & RÉSERVATION

Théâtre du Lucernaire

53 rue Notre-Dame-des-Champs

75006 PARIS

01 45 44 57 34

http://www.lucernaire.fr

Du 22 février 2023 au 9 avril 2023, du mardi au samedi 19 h. Dimanche 15 h30

Notre recommandation : EXCELLENT

THÈME

Ce professeur remplaçant qui vient prendre, au pied levé, la suite d’une enseignante suicidée, est vraiment plein de bonne volonté. Pour faire la classe aux petits de CM2, pour s’adapter aux exigences administratives et aux marottes pédagogiques de la directrice, pour écouter des enfants perdus dans les méandres de la dictée et des conjugaisons ou pour les encourager à exprimer clairement leurs doutes et leur fantaisie.

Mais toute la bonne volonté du monde ne semble jamais suffisante face aux murs, aux digues, aux protocoles qui se trouvent sur le chemin de Bashir Lazhar, dont on comprend peu à peu, qu’il est un réfugié fuyant la violence politique et religieuse d’un pays méditerranéen...

POINTS FORTS

70 minutes de monologue, durant lequel on ne s’ennuie pas une seconde, tant la présence et la voix impeccables de Thomas Drelon parviennent à exprimer tour à tour le fond de la pensée de Bashir Lazhar, ses doutes, ses souvenirs de la guerre civile en Algérie, les explications qu’il donne aux enfants, les réponses qu’il fait à ses différents interlocuteurs, directrice d’école, collègues, agents administratifs et magistrats.

70 minutes, durant lesquelles l’on se retrouve immergé au cœur de quelques théâtres, où se jouent à bas bruit les drames, les dénis, les injustices, les petites lâchetés, mais aussi les espoirs et les minuscules beautés d’une société mal en point.

Parmi ces théâtres, l’école, à moitié déréglée par le jargon administratif et les catégories de l’entendement technocratique, croqués ici avec une ironie mordante qui nous fait rire, quand on aurait parfois envie de pleurer devant tant de gâchis.

Théâtre aussi, que ce tribunal, où Bashir Lazhar, comme d’autres demandeurs d’asile, a bien du mal à convaincre qu’il est persécuté, et doit soigneusement choisir ses mots pour défendre des droits, une liberté et sans doute sauver sa vie.

QUELQUES RÉSERVES

Aucune.

ENCORE UN MOT...

Une heure dix de monologue, tout en finesse, en nuances clairvoyantes, en évocations parfois tranchantes, souvent ironiques, mais aussi poétiques, pour nous parler de droits et d’injustices, de violence, de patience et de courage.

… Et aussi pour nous montrer la puissance, la fragilité ou encore l’hypocrisie des mots, selon qui les prononce, et où ils sont prononcés : décidément, on est bien au théâtre !

UNE PHRASE

« Je ne prends rien à personne. Je ne prends pas de place. Je remplace.»

« Je me sentais comme un naufragé qui a enfin atteint un rivage, et à qui on dit : bon, maintenant, c’est l’heure de la baignade ! »

L'AUTEUR

Evelyne de la Chenelière est comédienne et auteure de théâtre et de romans. Québécoise, ellea aussi étudié les Lettres modernes et le théâtre à Paris.

La pièce, créée en 2002, traduite depuis en anglais et en allemand, a été adaptée au cinéma par Philippe Falardeau sous le titre Monsieur Lazhar, nommé en 2012 pour l’Oscar du meilleur film étranger.

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