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Les femmes ont une importance considérable dans la vie de Claude Perdriel : ses liaisons plus ou moins longues (Françoise Sagan, Jeanne Moreau, Arielle de Rougemont) et ses épouses (Michèle Bancilhon, Sylvie Bezançon, Bénédicte Souriau).
Les femmes ont une importance considérable dans la vie de Claude Perdriel : ses liaisons plus ou moins longues (Françoise Sagan, Jeanne Moreau, Arielle de Rougemont) et ses épouses (Michèle Bancilhon, Sylvie Bezançon, Bénédicte Souriau).
©Pixabay

Atlanti-culture

Catherine Stucki pour Culture-Tops

Catherine Stucki pour Culture-Tops

Catherine Stucki est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

Livre

"Sans oublier d'être heureux"

de Marie-Dominique Lelièvre

Ed. Stock

378 pages

20,50€

L'auteur

Marie-Dominique Lelièvre est journaliste et auteure de romans et biographies (François Sagan, Gainsbourg, Yves Saint-Laurent..). 

Thème

"Sans oublier d'être heureux" est le portrait du capitaine d'industrie et de presse, Claude Perdriel, inventeur du Sanibroyeur et de la douche Kinémagic, fondateur du "Matin de Paris", du "Nouvel Observateur", de "Challenge",  et de "Sciences et vie"; l'un des chefs d'orchestre de la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1974. Jet-setter.

Portrait d'un homme atypique : comment être un enfant mal-aimé sans devenir un adulte brisé ? Comment entrer à Polytechnique quand on n'est pas allé en classe avant la 5e ? Comment devenir riche en se ruinant ? Comment financer ses rêves avec des inventions industrielles décoiffantes ? Comment s'y prendre pour faire élire un Président de la République ? Comment être jeune à quatre-vingt-dix ans en mangeant des sardines ? Comment lancer des journaux qui deviendront cultes ? 

Puisant dans une centaine d'entretiens réalisés, la moitié avec Claude Perdriel, l'autre avec des membres de sa famille, des proches, des concurrents, des partenaires et des collaborateurs, des amis, et dans quantité d'archives, Marie-Dominique Lelièvre a reconstitué l'histoire de cet homme volontairement discret. À travers une série d'instantanés ciselés et percutants, elle braque les projecteurs sur ce citoyen français aussi influent qu'invisible.

Points forts

Une leçon de vie pas comme les autres. Il est impulsif, sociable, curieux, autoritaire. Son intelligence fait tout le reste. Claude Perdriel vient de fêter ses quatre-vingt-dix ans et ses journées n'ont pas changé : tennis, travail et travail, amis.

Claude Perdriel est un séducteur. Les femmes ont une importance considérable dans sa vie : ses liaisons plus ou moins longues (Françoise Sagan, Jeanne Moreau, Arielle de Rougemont) et ses épouses (Michèle Bancilhon, Sylvie Bezançon, Bénédicte Souriau). Il est père de six enfants et la transmission est, pour lui, quelque chose d'essentiel. 

Ses appartements ont toujours été dépouillés. Son hôtel particulier actuel, rue de Bourgogne, l'est aussi. Car conserver, c'est s'emprisonner. Il ne garde pratiquement aucune lettre, aucune archive personnelle, aucune photo. Il a vendu sa collection de tableaux, dont un précieux  Giorgio Morandi. 

Il ne s'intéresse pas à la gastronomie. Il déteste Noël. Parlez-lui de l'enfance, il feint l'ignorance.  De Claude Perdriel, Marie-Dominique Lelièvre dit : "C'est l'homme sans traces." 

Si le passé ne l'intéresse pas, c'est qu'il est tourné vers l'avenir. Se réinventer, se refaire, se désencombrer. Le maître mot du fondateur du Nouvel ­Observateur : évoluer. La vie de Claude Perdriel  a tout d'un roman vivant, entre plusieurs mondes.

Points faibles

On aurait aimé que Marie-Dominique Lelièvre se montre moins indulgente face à ce constat qui s'impose à la lecture de son livre: Claude Perdriel est l'exemple type de la gauche caviar. Il aime la vie avec intensité, les fêtes, la danse, le jazz,  les somptueuses maisons,  les belles voitures de sport, le champagne, les beaux bateaux avec une préférence pour les Class America qu'il a barré lui-même jusqu'à un âge avancé mais, surtout, les journaux, le grand amour de sa vie. Il n'hésite pas à partir à l'autre bout du monde pour un concert de jazz.  Avec lui, la vie continue, toujours.  "Sans oublier d'être heureux" : histoire de la gauche, histoire d'une génération, histoire de la presse, histoire d'une personnalité. 

Toute cette vie est à l'encontre de ce que l'on pouvait lire dans le Nouvel Observateur, à cette époque, qui poussait le lecteur à faire la révolution. Pendant ce temps, comme il disait: "On gagne son argent et après on en fait ce qu'on veut". Ce qui transparait dans cette biographie c'est l'immense liberté que Claude Perdriel revendique haut et fort et un libéralisme poussé à l'extrême, loin des belles théories socialistes.

En deux mots

Marie Dominique Lelièvre a fait un travail remarquable de recherches pendant des années. Malheureusement elle a succombé au charme de son sujet...

Opinion très personnelle: je me demande quel public, en 2016, peut s'intéresser à une épopée de ce type, très datée.

Une phrase

"Quand Claude aime une femme, il lui trouve une maison. Quand il aime un homme, il lui fait un journal."...

Recommandation

BonBon

malgré les réserves émises.

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