Il n'y a pas que la génétique : la culture est aussi devenue un moteur de l'évolution<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Histoire
La culture ne se transmet pas dans les gènes : a priori, les caractères acquis ne sont pas transmissibles.
La culture ne se transmet pas dans les gènes : a priori, les caractères acquis ne sont pas transmissibles.
©Flickr / dalbera

Evolution perpétuelle

La culture fait partie intégrante du processus de l'évolution. L'apparition du langage a permis à nos ancêtres de communiquer et d'établir des stratégies pour se développer. Quatrième volet de notre série "Evolution perpétuelle".

Henry  de Lumley

Henry de Lumley

Henry de Lumley est un préhistorien. Sa trajectoire professionnelle de plus de 40 ans est jalonnée par des découvertes importantes et par la construction d'équipements scientifiques destinés à faire mieux connaître la préhistoire.

Voir la bio »

Atlantico : On distingue évolution culturelle et évolution biologique. Qu’entend-on exactement par évolution culturelle ? Existait-elle déjà au temps des hominidés, il y a 4 millions d’années ?

Henry de Lumley : On différencie ce qui relève de la technologie et ce qui relève du comportement et des modes de vie. Les modes de vie se transmettent de génération en génération par la communication orale ainsi que par le biais de l’entourage. L’évolution culturelle c’est la transmission de la culture par l’intermédiaire de la société. Et ce grâce à la communication orale, à l’environnement social et aux différents comportements. Cette évolution a toujours existé, cependant le processus s’est complexifié avec le temps.

Mais attention la culture ne se transmet pas dans les gènes. A priori les caractères acquis ne sont pas transmissibles.

Quid du langage ? Est-il apparu un peu partout en même temps, ou bien a-t-il un berceau géographique en particulier ?

Le langage est apparu avec les homos habilis. Ce sont les premiers hominidés qui ont acquis toutes les conditions anatomiques qui permettent un langage articulé. C’est-à-dire un cerveau dont la superficie dépasse 550 cm3, la présence des aires du langage : l’aire de Broca et l’aire de Wernicke qui sont presque inexistants chez l’australopithèque et qui se développent chez l’homo habilis. On répertorie également la descente du pharynx et du larynx, en raison de la césure de la base de crâne ainsi qu’une cavité buccale plus grande qui permet à la langue de se mouvoir plus facilement.  

Cependant, les paléontologues n’ont jamais trouvé de paroles fossiles. Mais si toutes les conditions anatomiques étaient réunies, il n’y a pas de raison que l’homos habilis ne se soit pas mis à parler. Il s’agit d’un langage articulé qui devait être très primitif et donc très loin du notre.

En quoi le langage a-t-il influencé la courbe de notre évolution ?

Le langage permet de transmettre des messages plus facilement. Avant cette apparition le mode de fonctionnement était l’imitation. Le langage est un outil qui permet évidemment de communiquer, mais également de se mettre à penser, et à établir des stratégies avec les autres. C’est une aptitude essentielle dans l’histoire de l’évolution.

Au sein de l’espèce humaine, distingue-t-on des groupes culturels qui auraient évolué différemment au fils des siècles, voire de millénaires ? Existe-t-il des catégories ?

Les grandes évolutions sont à peu près concomitantes. Cependant, il existe quelques différences. En Asie du Sud-Est par exemple, l’homme proche de l'homo-erectus avait une industrie et des arts très primitifs et qui ont évolué de façon différente des autres. En effet, partout ailleurs, même chez les hommes des grottes de Lascaux ont avait art pariétal très perfectionné.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !