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Humeur, vigilance, mémoire : mode d'emploi de la sieste productive
©Reuters

Au lit

Selon des études scientifiques concordantes, la sieste augmenterait la vigilance, la mémoire, améliorerait l'humeur et les capacités mentales. Mais combien de temps doit-elle durer ? Dans quelle position ? Comment ? Éléments de réponse.

"Les anciens savaient que la clé des songes est aussi celle de l’équilibre et du bonheur, et recommandaient la pratique de la sieste" Jacques Chirac dans sa préface à L'éloge de la sieste de Bruno Comby. La sieste ? Il n'y a rien de mieux dans la vie. Même un ancien président de la République la recommande, c'est dire ! Alors pourquoi s'en passer ? D'autant plus que de récentes études scientifiques montrent que la sieste possède de nombreux bienfaits sur les performances cognitives : augmentation de la vigilance, amélioration de l'humeur, meilleur sommeil pendant la nuit, amélioration des capacités mentales. Cependant, une question restait encore sans réponse : comment réussir une sieste parfaite ? Si différentes études ont déjà montré les avantages et les inconvénients de la sieste, il s'avère aussi que la durée et les conditions dans lesquelles ce roupillon doit être effectué diffèrent selon l'âge et les personnes. En effet, il existe un véritable art de la sieste comme le montre un article publié sur le Wall Street Journal.

"Les siestes sont en fait plus compliquées que ce nous pouvons penser" assure David Dinges, scientifique spécialiste du sommeil à l'Université de Médecine de Pennsylvanie. Celui-ci a notamment travaillé pour la Nasa sur l’efficacité des siestes sur le plan de la mémoire et de la vigilance. Avant d'entamer une sieste, explique-t-il, il faut se mettre en condition : établir combien de temps celle-ci va durer, savoir en quoi elle va nous servir dans notre travail... Il y a tout un processus à respecter. Car la sieste n'est pas la même si elle se fait le dimanche dans son canapé plutôt que juste avant de reprendre le travail.

Tout d'abord, il est important de noter qu'il existe plusieurs étapes dans le sommeil. Ainsi, selon
Sivaram Arabandi de l’Université Case Western de Cleveland, "le sommeil se divise en cycles récurrents de 90 à 120 minutes". La première phase est la somnolence, ensuite il y a le sommeil léger puis le sommeil profond et enfin le sommeil paradoxal (appelé REM pour Rapid Eye Movement). Celui-ci débute généralement environ 70 minutes après l’endormissement. Nous connaissons entre 3 et 5 périodes de REM par nuit. Une fois atteint la phase du sommeil paradoxal, il est beaucoup plus compliqué de se réveiller. En effet, la sensation d'être groggy est plus difficile à dissiper.

C'est pourquoi de nombreux experts assurent qu'une sieste de 10 à 20 minutes est suffisant. Une fois ce roupillon effectué, il est plus facile de se remettre au travail. Mais, pour Sara Mednick , assistante professeur de psychologie à l'Université de Californie, Riverside, une sieste de 60 minutes permet de mieux développer la mémoire cognitive. Et d'ajouter que la sieste de 90 minutes implique un cycle du sommeil complet ce qui a pour conséquence d'améliorer la créativité et la mémoire émotionnelle.

Quel est le meilleur moment pour faire la sieste ? Les experts sont unanimes sur ce point. Un roupillon doit se faire entre 13h00 et 16h00. Passé ces horaires, une sieste interfère dans la vraie nuit de sommeil. "Si vous faites des siestes quand votre cerveau n'est pas préparé à dormir, cela peut provoquer de l'inertie du sommeil c'est-à-dire que l'
on se sent étourdi, désorienté, et encore plus endormi qu'avant de commencer la sieste et perturber le sommeil nocturne" assure Rafael Pelayo, professeur à l'université de Stanford et membre du Centre de la médecine du sommeil. Selon lui, signe révélateur d''une sieste efficace : "nous ne devons pas rêver durant ce sommeil".

Si le débat existe encore sur la durée de ce temps de sommeil, son importance n'est plus à démontrer. Une étude publiée en 2012 dans la revue Neurobiology of Learning and Memory , les chercheurs ont divisé 36 étudiants en trois groupes. Chaque groupe devait retenir une série de mots diffusé par un haut-parleur. Une fois écouté, un groupe disposait de 60 minutes pour la sieste, un autre 10 minutes. Le dernier groupe n'a pas dormi. Et les résultats sont éloquents note Sara Alger, l'auteur principal de l'étude : les groupes ayant fait la sieste ont mieux retenu la série de mots. Mais encore plus étonnant. Les étudiants ont été interrogés une nouvelle fois une semaine plus tard. Il en ressort que ceux qui ont fait une sieste de 60 minutes se souvenaient mieux des mots à retenir durant le test. La sieste permet donc de consolider la mémoire. Mais comme le dit si bien Jacques Dutronc : "La sieste, c'est comme une anesthésie. Tu te réveilles, tu ne sais plus où tu es... C'est un métier, la sieste".

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