Free Mobile va-t-il souffrir de son manque de réseau ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Free Mobile possède de façon factuelle 27% de « son » réseau pour acheminer les communications de « ses » clients.
Free Mobile possède de façon factuelle 27% de « son » réseau pour acheminer les communications de « ses » clients.
©Reuters

Allô ?

Si Free Mobile semble avoir gagné la guerre des prix il lui reste encore à remporter la guerre du réseau. En étant seulement propriétaire de 27% de son réseau, Free est condamné à utiliser celui d'Orange. Une situation étrange où le propriétaire et le locataire s'affrontent sur un même marché.

Fabien Grenier

Fabien Grenier

Fabien Grenier a co-fondé Forfaits-Sans-Engagement.fr, le comparateur des nouveaux forfaits mobiles Low Cost et sans aucun engagement.

Actuellement co-fondateur d'une société de marketing à la performance, il a aussi travaillé chez Time Warner et Publicis.

Voir la bio »

La révolution de la téléphonie mobile sans engagement a bien lieu, et les premières rumeurs, ou coup bas, commencent à abonder alors que Free Mobile a été lancé il y a moins de 10 jours. Dans ce flot d’informations émanant des médias classiques, de la toile et des autorités compétentes en la matière, il est difficile de se faire une idée. Coup bas des opérateurs historiques ? Free Mobile, un opérateur virtuel sans réseau ? Tâchons d’y voir plus clair au risque de perdre le signal !

Une entrée en matière remarquée…

Alors que Free Mobile se targue d’atteindre dans les prochaines heures le million d’abonnés, ce qui stigmatise la réussite de Monseigneur Niel, les opérateurs historiques (Bouygues Telecom, Orange et SFR), qui ont pourtant réagi rapidement (baisse des prix de 40%, relance des clients avec abonnement, alignement - ou presque - de B and YOU et des autres marques low cost sur les forfaits Free, etc…), font grise mine. Il faut dire que les messages de mécontentement face aux opérateurs traditionnels se multiplient sur la toile et que les recommandés pour résilier son forfait mobile affluent par milliers.

Le décor est planté. A ce jour, et selon les préceptes prodigués par l’ARCEP, à savoir l’autorité qui joue les aiguilleurs du ciel dans la téléphonie mobile, Free Mobile possède de façon factuelle 27% de « son » réseau pour acheminer les communications de « ses » clients. Il s’agissait là d’une des conditions sine qua non de la mise sur le marché des offres Free Mobile.

Et qu’en est-il des 73 % restants ?

Ceux-ci sont la propriété d’Orange, qui en qualité d’opérateur historique, dispose d’un  réseau colossal qu’il met à la disposition de locataires (contrat d’itinérance) comme Free Mobile, mais aussi M6 Mobile par exemple. Une façon simple de rentabiliser son réseau me direz-vous. Toutefois, les rumeurs actuelles nourrissent des doutes concernant l’allumage et la véracité des 27% dont Free Mobile est censé être propriétaire. Les antennes ne seraient pas allumées et le réseau ne serait pas opérationnel comme le veulent les conditions de l’ARCEP. Dans ce cas, le nouvel opérateur ne respecterait pas les règles, et, ne serait finalement qu’un opérateur virtuel ne possédant pas son propre réseau. Ce qui reviendrait à dire qu’il est un MNVO comme Zero Forfait, NRJ Mobile ou encore Simyo.

En somme, Free Mobile « squatterait » les tuyaux d’Orange, au risque d’endiguer rapidement le trafic de ce dernier qui pourrait en cas de tromperie rompre le contrat le liant au passager clandestin.

Des huissiers effectuant des tests ?

Une rumeur évoque même le fait que des huissiers seraient venus contrôler les signaux des bornes « supposées » de Free Mobile à travers l’hexagone. Cette attaque n’est ni vérifiée, ni revendiquée par un « groupuscule » téléphonique. Si toutes les antennes ne sont pas allumées, alors les frais sont moindres, ce qui a un impact direct sur la facture, d’où la crainte d’une concurrence déloyale de la part des 3 opérateurs qui serrent les dents sur une barque qui tangue comme le Costa Concordia (vont-ils heurter un rocher ?). Contractuellement, Free Mobile n’a pas le droit de descendre sous la barre des 25% d’antennes allumées (en rapport avec les 27% actuels). Dans ce tohu-bohu, il n’y a pourtant que les huissiers qui pourront juger de la véracité des persistantes rumeurs qui inondent le web. Contractuellement, si les conditions ne sont pas respectées par l’une des deux parties, alors le contrat pourrait être brisé au grand damne de Free Mobile. Tous les scénarios semblent envisageables, mais Orange a-t-il une bonne raison de couper le robinet à Free Mobile alors que l’opérateur historique semble être celui qui s’en sort le mieux puisque cette location lui rapporterait 1 milliard d’euros sur 6 ans ?

La 4G en filigrane

Iliad ne possède pas de licence 4G sur les fréquences de la bande 800 MHz là où les heureux possesseurs (dont Orange) vont réaliser leurs premiers essais dans les mois à venir (Free a toutefois obtenu des fréquences sur la bande des 2,6 GHz). Dans un futur proche, la 4G qui servira de pilier pour l’utilisation des Smartphones (concernant le volume des données accepté par les terminaux comme les vidéos et la musique notamment), est un véritable Graal pour les opérateurs qui pourront ainsi aller dans le sens de la demande. A ce titre, lors du premier tour de table, tous les opérateurs n’ont pas obtenu une fréquence, et, attendent avec impatience la deuxième session. A ce petit jeu, on peut pertinemment se demander si Free Mobile ne sera pas le dindon de la farce compte tenu des investissements à réaliser d’ici 2018 (ouverture des boutiques, mises en place des nouvelles antennes, etc…)? Pas de 4G, pas de chocolat…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !