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FIAC : vendre c'est bien, la crédibilité artistique aussi... mais Paris peut-elle l'atteindre ?
©Reuters

Se donner les moyens

La FIAC 2016 ouvre ses portes au public ce jeudi, et ce jusqu'au 23 octobre. Rendez-vous prisé par les collectionneurs d'art contemporain, elle cherche cependant à se donner une aura plus culturelle cette année.

Nina Rodrigues-Ely

Nina Rodrigues-Ely

Nina Rodrigues-Ely enseigne le Marché de l'art contemporain et l'Art contemporain à l'INSEEC Business School et participe au comité de perfectionnement de l'IESA. Nina Rodrigues-Ely est également la fondatrice de l'Observatoire de l'art contemporain, une plateforme numérique de décryptage, d'analyse et de conseil depuis 2006.

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Atlantico : L'édition 2016 de la Fiac s'ouvre ce 20 octobre 2016 avec l'ambition affichée de sortir la Fiac de son seul cadre de foire marchande pour lui offrir une certaine aura culturelle. Quels sont néanmoins les freins et les obstacles qu'il lui faut surpasser pour y parvenir ? La Fiac peut-elle vraiment devenir un marqueur culturel à part entière ?

Nina Rodrigues-Ely : La FIAC est déjà un marqueur culturel en ce sens que la foire stricto sensu qui a lieu au Grand Palais et les événements hors les murs attirent chaque année toujours plus le grand public. 

L’événement FIAC est le seul à  s’inscrire dans des lieux patrimoniaux en regard des autres fois majeures dans le monde. Ce qui change cette année, c’est qu'elle amplifie son aura culturelle pour se rapprocher d’un "esprit biennale dégageant ainsi une portée à la fois historique et vers l’avenir. Ainsi dans le jardin des Tuileries accessible à tous, le parcours de sculptures hors les murs propose entre autres  un choix de plusieurs d’architectes/artistes/designers historiques ou actuels (Jean Prouvé, Ron Arad, Yona Friedman, Jean Nouvel, Thomas Kilpper).  Un fil de réflexion est déroulé vers la question prospective de la nouvelle architecture, l’habitat mobile, précaire ou de survie, au cœur des solutions d’avenir liées aux flux migratoires. Une réactivation de l’utopie au XXIè siècle.

La FIAC inaugure encore un festival de performances"Parade for FIAC" avec l’esprit de recentrer la force de l’expérimentation qui ne cesse d’interroger le réel, la poésie du corps et de la danse, de la musique et du son.

On observe la volonté de réintégrer une vison macro sur l’évolution du monde et des sociétés avec une série de conférences croisées, Art et Architecture, Art et science, Art et diplomatie en phase avec les mutations mondiales.

Je remarque par ailleurs que cette force culturelle a une implication sur les tendances marché qui se dégage du salon : un retour aux fondamentaux historiques de l’art contemporain, et la réactivation d’avant-gardes oubliés qui pourraient réintégrer le fil de l’histoire par le biais de cette scène proprement commerciale (à voir au salon Jean Perrin au 1er étage du Grand Palais).

Quelles sont, à l'inverse, toutes les réussites de cette édition 2016 de la Fiac en ce sens ? Dans quelle mesure parvient-elle effectivement à se donner l'ampleur qu'elle souhaite faire sienne et comment cela se retranscrit-il dans son organisation ?

Dans la cartographie patrimoniale de Paris, la dimension culturelle de la FIAC 2016 concentre et élargit l’espace de circulation à proximité du Grand-Palais avec la piétonisation de l’avenue Winston Churchill, la collaboration active du musée du Petit-Palais avec "On Site", une exposition de 35 installations et sculptures, l’intégration du Palais de la Découverte dédié à un parcours de réflexion relié par un accès au "vaisseau amiral" du Grand-Palais.

Sur ce terrain culturel, qui sont les plus grands concurrents de la Fiac aujourd'hui ?

La FIAC fait partie du pool des 4 foires majeures dans le monde: Art Basel avec ses émanations Miami et Hong Kong, Frieze, Art Cologne. Autour de leur coeur de métier commercial, toutes ces foires développent déjà des circuits actifs culturels dans la durée de l’événement. 

La FIAC cette année marque un pas supplémentaire. Mais Art Basel va inaugurer un projet "Art Basel Cities". Ce nouveau secteur de la foire suisse consiste à apporter une expertise "labélisée Art Basel" à des villes désireuses de structurer leur dynamique artistique et de se projeter vers l’international. En 2017, Buenos Aires va devenir la première ville-satellite à bénéficier de l’expertise et du réseau Art Basel.  Les initiatives culturelles et artistiques proche le "l’esprit biennale" seront ainsi relayées lors des foires à Bâle, Hong Kong et Miami.

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