Fauve, l'autre groupe français qui ne montre pas son visage et qui cartonne <!-- --> | Atlantico.fr
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Le collectif français Fauve s'exporte outre-atlantique et entame quelques dates à Montréal ces prochains jours.
Le collectif français Fauve s'exporte outre-atlantique et entame quelques dates à Montréal ces prochains jours.
©Reuters

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Les jeunes l'écoutent en boucle : le collectif Fauve connait un succès grandissant. Avec des textes crus et poétiques, ces artistes ont mis en avant une nouvelle forme de musicalité, dans la lignée de Damien Saez.

Benoît  Sabatier

Benoît Sabatier

Benoît Sabatier est rédacteur en chef adjoint de Technikart, auteur du livre «Culture Jeune» (Fayard).

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Atlantico : Le collectif français Fauve, s'exporte outre-atlantique, et entame quelques dates à Montréal ces prochains jours. Comment peut-on qualifier leur musique : slam, rap, poésie chantée ?

Benoît Sabatier : Les FrancoFolies de Montréal, c’est une exportation qui reste francophone. Contrairement à Daft Punk, Fauve n’a aucune chance de taper dans les oreilles des américains, allemands, indiens ou cubains: leurs chansons repose avant tout sur leurs textes, en français.

La musique, elle, mélange du talk over, du post-rock, du slam universitaire, de la prose sonorisée… Une musique postmoderne, puisqu’elle emprunte à plusieurs genres. C’est d’ailleurs le fait qu’elle ne rentre pas dans une case préétablie qui peut la rendre attirante en la présentant comme nouvelle.

Le succès de ce groupe est grandissant, peut-on l'expliquer par leurs textes qui touchent une certaine génération de jeunes un peu désabusée ? Quels sont les autres pistes pour comprendre l’enthousiasme qu'ils provoquent ?

Oui, ce sont avant tout leurs textes qui plaisent et provoquent chez leurs auditeurs un phénomène fédérateur. Il y a une part de démagogie (même inconsciente), à écrire «Je sais bien qu'en ce moment ça marche pas fort. Tu te réveilles chaque matin et tu t'endors tous les soirs en redoutant les sales nouvelles et les coups de putes potentiels de la vie.» Tout le monde peut se retrouver là-dedans, c’est malin, à défaut d’être bien écrit.

Est-ce que le fait de ne pas montrer clairement son visage, explique une partie de leur succès ?

Les Daft Punk ne montrent pas leur visage mais des casques : leur « tenue de scène » est esthétique, réfléchie, reconnaissable à travers le monde entier. Fauve, quand ils se sont produits au Bataclan, c’était à visage découvert, habillés de façon passe-partout.

Si leur démarche visuelle est un acte esthétique, celui-ci n’est pas très passionnant.

A quel autre groupe français peut-on les comparer ? Font-ils figure de novateur dans leur domaine et dans leur mode de fonctionnement : un collectif ?

On pourrait les comparer à des artistes comme Diabologum, Programme, Arnaud Michniak, Klub des Loosers, Rhume, mais ce serait très dévalorisant pour ces derniers : Fauve n’agit pas comme un poil à gratter, ils brossent surtout les étudiants dans le sens des doléances.

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