Faut-il avoir peur du grand retour de l’inflation annoncé à grands coups de clairons par tant d’esprits éclairés ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le sénateur américain Ron Johnson prend la parole lors d'une conférence de presse sur l'inflation et la hausse des prix à la consommation le 26 mai 2021 à Washington.
Le sénateur américain Ron Johnson prend la parole lors d'une conférence de presse sur l'inflation et la hausse des prix à la consommation le 26 mai 2021 à Washington.
©DREW ANGERER / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / GETTY IMAGES VIA AFP

Tremblez misérables mortels !

Avec la sortie progressive des mesures liées à l'impact de la pandémie de Covid-19, l’inflation est repartie à la hausse aux Etats-Unis. Les économistes, les banquiers centraux, les politiques et les pouvoirs publics semblent craindre une hausse généralisée des prix et une prochaine inflation.

Don Diego De La Vega

Don Diego De La Vega

Don Diego De La vega est universitaire, spécialiste de l'Union européenne et des questions économiques. Il écrit sous pseudonyme car il ne peut engager l’institution pour laquelle il travaille.

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Pourquoi autant de bruit à propos d’une menace fantôme, l’inflation, alors que de vrais dangers sont déjà présents ou nous guettent (la prolifération nucléaire, un variant du Covid-19, etc.) ? Quelques pistes :

1/ la (petite) revanche des loosers

Il y a environ 4 décennies, le grand Vitas Gerulatis perdit 16 matchs de suite contre Jimmy Connors. Le jour où il mit fin à cette série noire, il convoqua toute la presse, et annonça avec joie : « AhAh, la preuve est enfin délivrée : personne sur cette planète n’est capable de battre Vitas Gerulatis 17 fois consécutivement ». C’était un personnage haut en couleur et très drôle, tout le monde compris donc le 2e degré. De nos jours, personne ou presque ne relève le caractère grotesque de la joie des faux prophètes de l’inflation, tournés en ridicule depuis des années par la réalité, et qui s’offrent comme une vague revanche à chaque sortie de récession pendant quelques mois, grâce au rebond de fond du court du prix du baril et de quelques autres effets statistiques.    

Mettez vous dans la peau de Mohamed El-Erian, chroniqueur mondain chez CNBC après avoir fait perdre beaucoup d’argent comme gérant obligataire vedette chez PIMCO : un scénario d’inflation même temporaire susceptible de faire remonter un peu les taux d’intérêt (votre prévision d’il y a quelques années, quand les taux américains dépassaient 3%...) ne va pas vous contrarier, to say the less. Quand on est payé à 7 ou 8 chiffres annuels pour dire des bêtises avec plein de gravité (la gravité est le bonheur des imbéciles, écrivait Montesquieu), avoir raison pendant 12 mois tous les 12 ou 15 ans fait toujours un peu de bien. Même remarque (avec un ou deux chiffres annuels en moins !) pour Philippe Bécharde, Olivier Delamarche, & cie. Ce qui nous conduit au 2e point :  

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2/ les petites affaires des inflationnistas

Les gens désintéressés sont assez rares sur un sujet qui concerne une bonne moitié de la finance, des institutions bien introduites politiquement et des intérêts coalisés défendus par des agences de communication.

Exemple. Vous êtes conseiller en gestion de patrimoine, vous vous voudriez une certaine rotation dans les portefeuilles de vos clients, ou les inciter à plus de prudence après des années de hausse des actifs, ou les gaver avec encore plus de produits immobiliers (c’est là où les retro-commissions sont les plus fortes !), ou les dégouter de l’assurance-vie et leur refourguer de l’or, ou apparaitre comme un sage avec des histoires (souvent trafiquées) des siècles passés : une solution miracle, le scénario inflationniste ; sorte de couteau-suisse de l’affairisme moderne. Divers variantes.   

a/ Ah mais, on ne sait jamais, ma bonne dame. « Je sais que je ne sais pas », et autres fadaises. Je sais que ces gens là rendraient service à tout le monde en changeant de métier, en trouvant une occupation honnête,

b/ Le thème est « stratosphérique », donc on ne va pas se contenter de consulter les gens qui ont un bon track record en la matière, ah ça non, ce serait dommage. Quand le vent tournera, à l’hiver prochain, on reprendra le story telling des économistes sur les surcapacités, la japonisation, les excès d’épargne, etc.

c/ Je n’y crois pas trop, mais… bon, si tant de gens ont tort sur l’inflation depuis les années 80, peut-être qu’ils finiront par avoir raison ? (inflation de sophismes dans ce genre).

Il est bien plus facile et moins risqué de miser sur la crédulité publique à travers des techniques de copyrighting que dans s’engager dans les affres d’un projet industriel et commercial : pas d’investissement, et la viralité du numérique ; « souscrivez à ma lettre d’information qui vous dévoilera tout du grand Reset, participez à mes formations sur l’utilité de l’or dans un portefeuille au XXIe siècle, et n’oubliez pas mon bouquin sur la monnaie magique ». Il est plus difficile d’inciter les gens à relire les textes contre-intuitifs de Friedman ou de Rueff, de recommander le blog de Scott Sumner ou les travaux d’Adam Posen, d’expliquer pourquoi un QE n’est pas vraiment de la création monétaire, de rappeler la cherté de l’euro (on passe aussitôt pour un membre de l’extrême gauche ou de l’extrême droite, alors que c’est une lapalissade partout dans le monde depuis 2003), de distinguer entre la hausse du niveau général des prix et un mouvement de prix relatifs, d’expliquer la règle Never reason from a price change (si un prix monte, saurez-vous me dire en temps réel et à coup sûr s’il s’agit d’une restriction sur l’offre ou d’un envol de la demande ?), de mesurer les variations de la vitesse de circulation de la monnaie (elle ralentit en tendance ça c’est sûr), de distinguer entre la monnaie et le crédit, etc.

Et quitte à gagner de l’argent, autant le prendre là où il est. Pas chez les jeunes, à qui on peut bien proposer des leviers 20 sur des plateformes de Bitcoins, mais c’est de la petite monnaie. Chez les vieux, c’est là où est l’argent :  

Une jolie histoire pour les vieilles personnes

Les lecteurs du « Point » et du « Nouvel Obs », et les clients en Banque Privée, ont 72 ans (je ne sais plus si c’est la moyenne ou la médiane). Donc : ils se souviennent des années 70, ils votent, et ils ont un patrimoine à défendre. On a transformé les institutions petit à petit pour qu’elles les défendent : euro conçu comme un équivalent fonctionnel de l’étalon-or, banque centrale indépendantiste, surmoi germanique partout en zone euro, banques commerciales en mendicité permanente vis-à-vis de la BCE, pro-consuls au service de cet ordre monétaire japonisant (Draghi, Macron). C’est un ordre gérontocrate, et peu importe s’il est parfois délivré par des jeunes de 40 ans, et peu importe s’il faut des bacchanales budgétaires pour qu’il tienne, en contradiction avec leur anti-keynésianisme officiel : après eux, le déluge. L’important, c’est que la bête immonde de l’inflation ne revienne jamais, car elle porte en elle le désordre, la remise en cause de l’accumulation très juste des richesses que nous constatons partout depuis 1983. Ils n’ont d’ailleurs par tort, l’inflation n’est guère souhaitable ; sauf qu’ils vont jusqu’à condamner la croissance, et toute innovation monétaire ou institutionnelle, pour être bien sûrs qu’elle ne revienne jamais. Et comme ils sont de plus en plus vieux, et comme les idées de cette classe dominante sont les idées qui dominent la société (mon marxisme de cuisine), la norme sociale se déplace : l’inflation est jugée intolérable à 5%/an dans les années 80, à 3% dans les années 90, à 2% dans les années 2000, aujourd’hui on parle d’hyperinflation si elle moyenne à 1%/an sur 2020-2021…     

Avec des autorités budgétaires qui s’inspirent de la rigueur budgétaire d’un Hugo Chavez pour rester 5 années de plus au « pouvoir », des journalistes experts en politique monétaire, en sudoku et en cuisine moléculaire décrivant une « planche à billets » en surchauffe permanente depuis des années, et surtout des banques centrales aussi transparentes que des gros blocs de basalte, il était assez probable que la politique monétaire fasse l’objet de divers thèses décalées ou complotistes. La BCE porte une responsabilité particulière, qui a entamé sa pseudo « review » méthodologique en décembre 2019 et qui n’a toujours rien délivré de sérieux à ce jour (NB : je ne range pas dans le sérieux des symposiums sur les liens entre la BCE et les émissions mondiales de carbone à l’horizon 2100), là où la FED a au moins le cache-sexe de l’average inflation targeting depuis août 2020 pour passer cette année difficile.  

3/ un cas particulier, Larry Summers

Larry n’est pas né de la dernière pluie. S’il fait mine de croire à un scénario d’inflation plus fort et plus durable que le consensus des économistes, il faut écouter, et décoder. D’habitude, il n’est pas du genre à verticaliser des courbes de Phillips comme par enchantement, et il ne se fait pas des illusions sur les mesures officielles de l’inflation qui surestiment de façon grotesque le phénomène depuis des années en minorant les effets qualité (méditez sa célèbre formule : « pour votre tumeur, vous préférez être traité avec les anticancéreux de 1980, aux prix de 1980, ou avec les anticancéreux de 2020, aux prix de 2020 ? …» ; et interrogez-vous ensuite sur les prix US autour de +5%/an dans ce domaine, depuis 40 ans…). Alors, pourquoi ses déclarations récentes ?

A mon avis, il faut se plonger dans les combats au sein du parti Démocrate. Larry aurait aimé un gros poste, si possible diriger la FED ou au pire le plan de relance. Evincé au profit de gens plus jeunes et plus à gauche, à qui il n’aurait pas accordé la moyenne à Harvard, il critique l’argent que Biden jette par les fenêtres, dans la défense d’une sage allocation des ressources (on ne peut pas dépenser beaucoup, vite et bien), en cohérence avec ses critiques contre les folles initiatives budgétaires de Trump en haut du cycle ; mais comme ce discours d’économiste ne passe jamais (l’allocation efficiente des ressources, ça ne parle pas à grand monde, idem pour les vertus du policy-mix Greenspan-Clinton…), il ressort le joker de l’inflation de sa poche, un argument très nuageux (une inflation par la politique budgétaire ? sérieusement ?) mais à la guerre médiatique comme à la guerre médiatique. Une thèse un peu cynique, mais qui colle bien à un personnage qui au nom de l’efficience souhaitait jadis la localisation de toutes les industries polluantes dans le tiers-monde. Et qui épouse parfaitement les raisonnements des marchés financiers (Summers a été très bien payé par un hedge fund il y a quelques années, ceci explique peut-être cela), pour qui toute cette histoire d’inflation est plutôt un passe-temps, une diversion et un prétexte (les actions US montent depuis mars 2009 de façon quasi-continue en dehors de 3 semaines de Covid, or cette industrie a comme matière première la volatilité). La finance aime se faire un peu peur, la politique aussi, et Larry connait et l’une et l’autre. Pour ma part, je serai prêt à quelques bobards pour critiquer les initiatives pro-cycliques, non-financées et clientélistes de Biden, mais tout de même pas à la grosse ficelle de l’inflation. La différence vient de ce que Larry se croit (comme Keynes jadis) assez puissant et assez malin pour retourner le débat public dans l’autre sens, quand il faudra le faire ; on sait comment cette forme d’hubris se termine le plus souvent.

4/ petit aparté contre les protectionnistes

Vous savez, ces gens qui prétendent qu’on peut faire du Made in France à grande échelle et en toute impunité. Où sont-ils aujourd’hui, dans ce débat ? Car tout le monde reconnait qu’il y a une grande désorganisation dans plusieurs chaines de valeur globales, en particulier du côté des semi-conducteurs (merci Trump qui a mis le bazar pendant 4 ans…), du bois (merci Trump d’avoir entravé les imports en provenance du Canada…), du pétrole (merci l’OPEP, cartel protectionniste, même si le gros de l’envolée des prix vient de la reprise en Asie), etc. Et tout le monde fait l’erreur de relier ce désordre logistico-sectoriel à l’inflation (qui est un phénomène monétaire…), mais passons : quelle est la position de nos protectionnistes, en ces temps difficiles ? reconnaissent-ils l’utilité de la Chine quand il s’agit de livrer rapidos masques et tests dès 2020 et à bas coût ? reconnaissent-ils l’utilité de la pharmacie anglo-saxonne et cosmopolite quand il s’agit de ne pas attendre Sanofi en 2023 pour des vaccins ? Et leurs relocalisations massives, ils comptent les voir avec un euro à 1,22 contre le dollar ?

Parenthèse. C’est là qu’on voit l’utilité des idiots de la politique monétaire : en structuralisant sauvagement l’inflation, ils fournissent un rempart idéologique (faux mais solide) contre le protectionnisme ; en la budgétarisant à qui mieux mieux, nous avons vu avec Summers qu’ils assurent une des dernières digues contre les délires dépensolâtres des gouvernants. Mais faut-il faire la promotion d’arguments aussi fallacieux en raison de leur efficacité ?

5/ et tout ça pour nous revendre… une « normalisation » des taux d’intérêt !

Rappel : l’aristocratie financière se moque de l’inflation comme de sa dernière faillite renflouée par la FED, elle n’y croit pas vraiment, elle s’en moque un peu (c’est de la macroéconomie, elle croit qu’elle gagne de l’argent par la micro), en plus c’est déjà largement dans les prix, et de toute façon elle est largement couverte (hedgée), au pire c’est un prix à payer pour les 8% de croissance en 2021, et pour éviter les extrêmes ou des impôts (ça, ça fait mal) ; une taxe inflationniste même improbablement montée à 4%/an ne ferait pas de gros dégâts quand votre patrimoine a fait x4 en termes réels depuis 2009 (et ce ne serait même pas moche académiquement : c’est ce que recommandait par exemple Rogoff vers 2009 pour sortir plus vite de la crise). C’est un sujet de conversation, pas une menace. Par contre, dans la logique financière, c’est l’occasion de gagner aussi, sur cette perte. Il ne faudrait pas en effet qu’une inflation plus marquée ne soit pas accompagnée de taux d’intérêt plus élevés, ce serait une occasion perdue pour les banques. Le 10 ans US en août 2020 à 0,51%, c’était un peu excessif, ou un peu inquiétant pour ces gens ; +1% avec une duration moyenne de 7,5 ans signifie une perte en capital de 7,5%, ce qui est assez anodin (pour l’ensemble de l’année 2020, l’indice Barclays Global Aggregate Bond, non-hedgé USD, a fait un rendement de +9%...), et tout bon pour les futures marges de Wall Street. Donc, tout ce beau monde met la pression pour que la FED ne tarde pas trop à taper sur l’économie (sans taper tout de suite, délai de décence oblige), dès début 2022, raison de l’histoire d’amour bizarre entre Biden et une bonne partie de Wall Street (« si cet imbécile dépense l’argent qu’il n’a pas, c’est plutôt positif pour nous ; s’il va trop vite trop loin, il force la FED à monter les taux, et là si elle le fait graduellement c’est l’extase »).

Ils savent très bien que le timing est débile : pourquoi la FED frapperait début 2022 quand l’inflation commence à rechuter logiquement ? Pourquoi craquer au moment où vous sortez de 9 mois délicats (médiatiquement parlant), précisément quand les effets de base se renversent, quand la pénurie temporaire s’arrête sur le marché du travail avec la fin des indemnités chômage US, etc. ? Ils savent aussi que tout le sujet est digne des Shadocks puisque ce n’est pas une hausse des taux directeurs de la FED qui va créer comme par magie des semi-conducteurs dans les usines taïwanaises (si on croit que c’est par les contraintes d’offre qu’arrive l’inflation actuelle), mais peu importe, il faut mettre un peu de pression. L’intérêt général et la macroéconomie ne trouvent leur place à aucune étape du raisonnement, et le pompon du cynisme consiste pour des banquiers de la zone euro à demander à leur tour une « normalisation » des taux ; oh, pas tout de suite, on vient de perdre 5 points de PIB contre les USA en moins de 18 mois, et notre inflation moyenne à 1%/an depuis une décennie, et l’euro cher nous « protège »,… mais bon, il ne faudrait pas trop tarder, vous comprenez, tout cet argent gratuit ma bonne dame, ce n’est pas très sein ! Cela spolie un peu l’épargnant, qui comme chacun sait souffre bien plus depuis des années que les jeunes baladés de stages en stages…

Conclusion.

Nous vivons une période de mimétisme endiablé et hystérique ; quand Piketty exige 30 milliards d’euros de repentance pour Haïti, on se dit que tout est possible, alors pourquoi pas l’inflation ? Parce qu’il faut ici un gros fait générateur, d’ordre monétaire, un déséquilibre entre la demande de monnaie (systématiquement sous-estimée depuis des années, et encore réactivée avec la crise Covid) et l’offre de monnaie (très surestimée, d’autant que les gens oublient de comptabiliser les destructions monétaires) ; et qu’il faut ensuite des mécanismes de transmission, qui n’existent plus, ou un pricing power des salariés, de nos jours réduit à presque rien (cf le referendum chez Amazon, en dépit de la propagande des médias), pour alimenter la spirale des anticipations d’inflation (aujourd’hui très sages, plutôt désancrées dans l’autre sens), et aboutir à une mécanique qui s’auto-entretient, et qui accélère ensuite via les dévaluations, etc. Sans toute cette machinerie, qui a été entravée (à raison) il y a près de 40 ans, avec la pression par les pairs, les obligations indexées et la mondialisation, puis sabotée (excessivement) il y a 25 ans suite à Maastricht, à la désindustrialisation et à l’indépendantisme des banquiers centraux, et qu’on ne trouve plus de nos jours que dans quelques isolats vénézuéliens ou africains, pas d’inflation : des hausses temporaires de coûts (et même permanentes dans les services publics français), oui, des gouvernements impécunieux, oui, des émirs qui scient la branche sur laquelle ils sont assis, oui, de l’inflation statistique après 2009 ou après 2020, oui, des prix du mètre carré en forte hausse dans des quartiers centraux où on ne construit pas beaucoup depuis le baron Haussmann, oui : mais pas d’inflation.

Mais ce n’est pas parce que la menace est fantomatique (et déléguée vers une institution sanctuarisée, sur laquelle nous n’avons aucune prise) qu’on ne va pas en parler, c’est tout le contraire : toute diversion de nos jours est bonne à prendre. On cause d’une inflation à 2,5% en 2021, sans se référer au 0% de 2020 ; et on passe ensuite à un autre sujet. Nous ne vivons pas dans une bulle mais dans une caisse de résonnance, redesignée par Andy Warhol et très oublieuse. Pendant ce temps, on n’a pas parlé de sujets plus réels mais moins politiquement corrects, l’euro entre inutilité et nocivité, l’incapacité à réformer l’Etat Providence, l’incompatibilité à terme entre ce système social et notre « politique » d’immigration, les dettes privées et publiques qui préemptent nos efforts pour des décennies si on ne les efface pas, etc. En ce sens, même à trois quarts morte, l’inflation est encore une belle pollution.

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