Atlanti-culture
Et si les robots échappaient à l'emprise des Hommes ?
C'est une grande question qu'"Ex Machina", le film d'Alex Garland, pose avec efficacité, à travers la compétition entre deux hommes et une superbe femme-robot. A vous d'y confronter votre vision de l'avenir.
Le réalisateur
Né à Londres en 1970, Alex Garland a étudié l’histoire de l’art avant d’écrire un premier roman, à partir de son expérience de routard. Paru en 1996, « La plage » a été adapté en 2000, au cinéma, sous le même titre, par Danny Boyle, avec Leonardo DiCaprio. Garland a également écrit le scénario de deux films du même Danny Boyle, « 28 jours plus tard » et « Sunshine ». Créateur éclectique, il a aussi coécrit le jeu vidéo « Enslaved » et publié en 2004 un roman, « Le coma », qui se rapproche du fantastique. Son premier film, « Ex Machina », explore encore ces zones d’entre-deux mondes.
Thème
Jeune employé du puissant moteur de recherche Blue Book, Caleb (Domhnall Gleeson), l’un des plus brillants programmeur et codeur de l’entreprise, est invité par son patron Nathan (Oscar Isaac) à passer une semaine dans sa belle maison perdue dans les forêts d’Alaska. Ce n’est pas pour se reposer mais pour tester le dernier robot de Nathan, une ravissante jeune femme (Alicia Vikander), tout en acier et plastique, à l’intelligence aussi redoutable que son allure. Entre les deux hommes et le robot, la compétition s’annonce exceptionnelle.
Points forts
Les robots sont depuis toujours des personnages que le cinéma chérit. S’y ajoute aujourd’hui la crainte diffuse de machines super intelligentes qui pourraient supplanter la race humaine. C’est le sujet du film « Ex Machina » : si nous créons des machines à notre image mais sans nos faiblesses, maladies, fatigue, dépressions, ne devons-nous pas redouter leur concurrence mortelle ? Dans ce film à la dramaturgie simple et effrayante à la fois, la belle Ava, robot ultra sophistiqué, a des rêves de mortelle : se balader en ville alors qu’elle est cloîtrée dans la maison de son créateur, être aussi libre que les hommes et les femmes de chair et de sang… On peut y voir des similitudes avec certaines conceptions religieuses : Dieu aurait créé les hommes à son image mais il se pourrait qu'ils aient échappé à son emprise. Et si les robots échappaient à l’emprise des hommes ? Le futur n'est pas encore écrit…
Points faibles
Le cinéaste n‘exploite pas toutes les conséquences de la libération du robot lâché parmi les hommes, qui ne sont pas ses frères. Le dénouement est un peu court et l’intrigue légèrement déséquilibrée. On aurait aimé moins de scène dans la belle demeure du patron de Blue Book, et plus d’images concernant l’escapade d’Ava à la fin du film, dans la foule de la ville qui ne se doute de rien.
En deux mots...
Le contraste entre la beauté des forêts qui entourent la maison du patron d’internet et la sophistication des robots qu’il met au point saisit le spectateur qui s’interroge sur l’avenir de la planète livrée aux machines intelligentes par la volonté des scientifiques. C’est la force de ce film qui explore le futur proche avec beaucoup d’efficacité.
Recommandation
Bon
Tweet culture-tops
Et si les robots échappaient à l'emprise des hommes ?
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !