C’est tout nouveau et ça va sortir bientôt

Et maintenant, voici Hannibal noir...

C’est une belle couleur, mais ce n’est pas la bonne

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Netflix a mis en chantier un film sur le légendaire chef de Carthage. Contrairement à ce que l’on sait, il ne sera pas blanc. C’est Denzel Washington, un excellent acteur noir, qui va l’incarner.

Voilà qui va réjouir tous les Africains et les Afro-Américains.

Ils sont d’ailleurs persuadés que Cléopâtre était noire. Ce n’était pas l’avis de César et de Pompée. Mais qui se préoccupe encore de leur opinion ?

Le projet de Netflix fait hurler la Tunisie. De nombreux Tunisiens expriment avec véhémence leur colère. Ils ne veulent pas d’un Hannibal noir. Ils y voient une atteinte à leur fierté nationale.

Les vestiges de Carthage détruits par les Romains sont effectivement situés en Tunisie. Pour contrer le projet de Netflix, un réalisateur tunisien a mis à son tour en chantier un film sur Hannibal. « Il faudra, dit-il, que le chef de Carthage ressemble à tous les tunisiens ». Mais il y a un problème. Car la Tunisie a été arabisée au VIIe siècle. Hannibal était phénicien et pas arabe.

Le projet tunisien est aussi trompeur et fallacieux que celui de Netflix. Comme on sait, pour attaquer Rome, Hannibal a fait franchir les Alpes à ses éléphants. Où trouvera-t-on les pachydermes nécessaires aux deux films ? En Asie probablement. Mais alors, pourquoi pas un Hannibal joué par un Chinois ?

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Mots-Clés

Hannibal, Netflix, Denzel Washington, Tunisie