La victoire surprise du Parti Pirate à Berlin<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Parti Pirate remporte 15 sièges, un record alors qu'il n'en avait pas un seul lors des précédentes élections en 2006, et que les Verts ont 29 élus cette année.
Le Parti Pirate remporte 15 sièges, un record alors qu'il n'en avait pas un seul lors des précédentes élections en 2006, et que les Verts ont 29 élus cette année.
©Reuters

Pavillon noir

Ce mouvement considéré comme marginal remporte 15 sièges sur 130 au parlement berlinois.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Lors des élections régionales du parlement de Berlin, le Piratenpartei Berlin (Parti Pirate de Berlin) a dépassé les espérances de ses animateurs : en remportant 15 sièges sur 130 au parlement, il fait son entrée dans la vie politique berlinoise, comme l'ont fait les Verts allemands il y a 30 ans, qui se sont depuis bien assagis.

Le Parti Pirate remporte 15 sièges, un record alors qu'il n'en avait pas un seul lors des précédentes élections en 2006, et que les Verts ont 29 élus cette année.

Comme le rappelle le quotidien français l'Humanité, le programme du Parti Pirate a séduit les électeurs avec entre autre la gratuité des transports en commun et la nationalisation de l'eau et de l'énergie. Et leur victoire est d'autant plus marquante qu'un acteur établi de la vie politique de la ville, le libéral FPD, allié au niveau national avec l'actuelle chancelière Angela Merkel n'a, lui, plus aucun siège. Avec 2% des voix, le FPD a été largement battu, et n'a pas franchi la limite de 5% pour avoir des sièges alors que le Parti Pirate a récolté 8,9%.

Libération, dans son édition de ce mardi salue lui aussi la victoire du Parti Pirate  et note que le "Le parti aux allures de mouvement de jeunes, né en Suède en 2006, entrait ainsi pour la première fois dans un parlement régional allemand. Dans le quartier alternatif de Kreuzberg, les Pirates ont fait une pointe à 14,2% des voix, deux fois plus que la CDU d’Angela Merkel !" Ajoutant : "De fait, les électeurs apprécient surtout le style des nouveaux venus avec une campagne insolente, drôle et peu coûteuse (40 000 euros contre 1,7 million pour le SPD) entièrement conçue en interne."

Le Parti Pirate a été créé en Suède le 1er janvier 2006, par Rickard Falkvinge. C'était l'expression d'internautes activistes qui souhaitaient que les lois protégeant les droits d'auteurs, le copyright, soient modifiées. Ce qui pouvait passer comme une plaisanterie sans lendemain est devenu un réseau international avec des Partis Pirates locaux dans plus de 25 pays dont la France ou la Belgique.

Comme le constate l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, hier les Verts étaient les rebelles de la politique allemande, aujourd'hui c'est le Parti Pirate qui prend leur place, avec des revendications plus radicales. Le graphique qui montre les résultats permet de constater que le Parti Pirate est devenu la 5e force politique à Berlin.

Dans une interview à la radio Deutschlandfunk (traduction en anglais ici),  Sebastian Nerz le responsable du parti évoque les revendications de son groupe qui vont de libéralisation de la consommation du cannabis jusqu'à la transparence des institutions publiques qui devraient donner librement accès à toutes leurs données en ligne, en passant par la gratuité de l'accès Internet via un réseau WiFi qui couvrirait toute la ville. Nerz ajoute qu'il ne doute pas que le Parti Pirate puisse un jour entrer au Bundestag, le Parlement national allemand.

La radio internationale allemande Deustche Welle  évoque la naissance du Parti Pirate, en Allemagne, il y a cinq ans, et estime qu'il y a aujourd'hui 13 000 membres dans tout le pays.

Le britannique The Economist estime que c'est une bonne nouvelle pour la démocratie.

L'arrivée de ce turbulent parti dans la vie berlinoise est aussi mentionnée par le très sérieux New York Times qui constate que le vote de Berlin, accompagné de la défaite de son allié, le FPD à Berlin, et de l'arrivée du Parti Pirate, va compliquer les efforts d'Angela Merkel pour résoudre la crise de l'Euro.

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