Davos : les puissants du monde veulent s'attaquer aux risques les plus graves pour l'année 2024 : les fake news, l'IA et la géopolitique<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette vue aérienne prise le 30 décembre 2023 montre la station alpine de Davos avant la 54e réunion annuelle du Forum économique mondial, qui se tiendra du 15 au 19 janvier 2024.
Cette vue aérienne prise le 30 décembre 2023 montre la station alpine de Davos avant la 54e réunion annuelle du Forum économique mondial, qui se tiendra du 15 au 19 janvier 2024.
©Fabrice COFFRINI / AFP

Atlantico Business

Et pour les chefs d'État et de gouvernement, ainsi que pour les plus grands patrons venus du monde entier, les risques qui menacent la planète sont la désinformation, l'intelligence artificielle et les conflits géopolitiques.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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À l'heure qu'il est, personne ne sait si le nouveau Premier ministre de la France, Gabriel Attal, se rendra à Davos. Les organisateurs lui ont lancé une invitation, il n'est donc pas impossible qu'il y fasse un aller-retour. Ce qui est sûr, c'est que Volodymyr Zelensky le président de l’Ukraine sera là. À partir du 15 janvier, comme chaque année à la même époque, près de 10 000 leaders mondiaux sont attendus. Des chefs d'État, des grands patrons et notamment les présidents de la tech mondiale, mais pas seulement. Davos va aussi recevoir quelques artistes comme Bono, Pharrell Williams ou Sharon Stone, et des chefs syndicaux vont se retrouver ou se croiser dans cette vallée suisse bon chic bon genre, avec beaucoup de neige cette année, mais toujours aux pieds de la montagne magique chère à Thomas Mann.

Cette rencontre internationale des grands de ce monde n'a aucun objectif. Aucune décision ne sera prise. L'intérêt est ailleurs. L'intérêt, c'est de permettre à des dirigeants qui ont de grosses responsabilités de se rencontrer à huis clos et d'échanger leurs analyses de l'état du monde. Parfois à l’abri de la presse et des caméras. L'intérêt, c'est de laisser l'ego au vestiaire et de parler vrai. Qu'on soit allié ou pas, amis ou adversaires, ennemis et concurrents. Pas de débats, pas de conflits idéologiques. Que de l’analyse, du réseautage, et de la pédagogie.

La philosophie à l'origine de Davos, c'est au professeur Schwab qu'on la doit. Elle consistait à penser que les échanges directs et oraux entre des leaders divers et variés pouvaient améliorer les flux d'affaires, commerciaux, financiers et humains, et contribuer à la paix. Cette philosophie-là a sans doute permis d'éviter beaucoup de conflits armés après la chute de l'empire soviétique en 1990. Cette philosophie a permis aussi l'application à l'échelle mondiale d'un système économique fondé sur l'économie de marché. La concurrence de marché a fonctionné pendant près d'un demi-siècle sur l'ensemble de la planète, alimentant ce qu'on a appelé un peu vite la mondialisation heureuse.

Tout le monde s'en est félicité, à l'ouest comme à l'est, et Davos est entré au 21e siècle dans l'euphorie de la révolution digitale. Le problème, c'est qu'à partir de la crise 2009-2010, la mondialisation n'a pas fait que des heureux. Les déséquilibres, les dysfonctionnements ont accru les tensions à tel point que le système occidental lui-même s'est trouvé menacé par un durcissement des régimes autoritaires et une montée des populismes.

Cette année, les dirigeants de la planète entière sont parfaitement conscients que nous sommes arrivés à l'aube d'une nouvelle organisation mondiale compte tenu des risques gigantesques qui pèsent sur les cinq continents. Les organisateurs de Davos ont donc choisi cette année de plancher sur les risques les plus dangereux qui pèsent sur l'équilibre du monde.

Le premier est celui de la désinformation combinée aux cyber-attaques. La combinaison entre les facilités digitales, les réseaux sociaux et les enjeux politiques a créé des fissures très graves dans les systèmes démocratiques et libéraux, au point de remettre en cause les modèles de la démocratie libérale. Or, la démocratie libérale est au cœur des mécanismes de croissance, d'innovation et de progrès. L'outil de détérioration est très souvent la désinformation. C'est comme le cancer. Ça ne fait pas trop mal au départ, mais ça asphyxie tous les ressorts de la vie en société. La désinformation passe par les fake news, les manipulations. Ils sont redoutables à chasser et à pister. Ce sont des outils qui font appel à de vraies organisations étrangères ou terroristes, des lobbys hyper organisés en lien avec la corruption et l'argent sale qui finance des complicités. Parallèlement, la cybersécurité est de plus en plus difficile à garantir. Les hackers sont nombreux et très compétents. Ils menacent eux aussi le fonctionnement des démocraties en interférant sur les groupes humains. Au bout du compte, un pays normalement constitué est en risque de désorganisation.

Le deuxième risque étudié par Davos cette année va porter sur l'intelligence artificielle. L'année dernière, personne ne s'en préoccupait. Aujourd'hui, l'intelligence artificielle, sa vitesse d'évolution distille beaucoup d'inquiétude dans la mesure où le génie de l'IA paraît incontrôlable.

Le troisième risque est brandi par la géopolitique, qui a fait ressurgir des conflits entre États et plus spécialement entre les occidentaux et les partisans des vieux régimes autoritaires. D'où l'inquiétude que soulève la Russie, la Chine et beaucoup d'autres pays autoritaires. La contestation vient des pays autoritaires, mais compte tenu des vagues de populismes, elle peut venir de n'importe où, n'importe quand ! Elle s'alimente néanmoins aussi dans les racines religieuses.

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