Dans “l’horrible” tête des trolls : la vérité sur la psychologie des pollueurs du web <!-- --> | Atlantico.fr
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La plupart des gens enclins à faire du trolling ont des penchants sadiques et psychopathes.
La plupart des gens enclins à faire du trolling ont des penchants sadiques et psychopathes.
©Wikipédia commons

"Don't feed the Troll"

Les trolls, ces monstres des réseaux sociaux, ont déjà pourri la vie à plus d'un internaute. Si, selon une étude canadienne, ils présentent des marqueurs de narcissismes, sadismes, psychopathie et autres joyeusetés, ils ne seraient pas pour autant plus enclin que la population normale à présenter des troubles pathologiques.

Yann Leroux

Yann Leroux

Yann Leroux est docteur en psychologie et psychanalyste. Il s'est intéressé comme psychologue à la dynamique des relations en ligne. Auteur de "Les jeux vidéo ça rend pas idiot" et "Mon psy sur internet" éditions fyp tient le blog psyetgeek.

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Atlantico : Une enquête "trolls just want to have fun" (les trolls veulent juste s'amuser) est parue le mois dernier au Canada. On y découvre que la plupart des gens enclins à faire du trolling ont des penchants sadiques, psychopathes etc… Quel est le profil psychologique des trolls ? 

Yann Leroux : C'est vous, c'est moi, c'est mon dentiste et ce sont aussi probablement toutes les personnes sadiques et perverses mais pas plus que dans  la population générales. Je ne pense pas qu'ils souffrent d'autres pathologies. Je le dis un peu légèrement mais pour être tout à fait sérieux, un troll, c'est une personne comme une autre. C'est la situation en ligne qui est le plus largement responsable du trollage. Il y a plusieurs choses qui poussent quelqu'un à troller. Il y a d'abord le fait qu'il est dans une situation d'individuation, il y a une déshinibation, totale, partielle, vous n'avez plus à rougir de ce que vous faites puisque les gens à qui vous portez tort ou les comportements délictueux ou plus ou moins pervers que vous avez en vous ne peuvent pas être rattachés à votre personne. Après, on a chacun en nous un troll.

Les trolls souffrent-ils généralement d'autres pathologies ? Lesquelles ?  

Pour le psychologue avoir des marqueurs de sadisme et de psychopathie, c'est quelque chose d'assez banal. Ce qui va faire la différence entre un psychopathe et une personne qu'on va considérer comme normale, ce sont des différences de degré. Il faut différencier quelqu'un qui est pervers de A à Z alors que quelqu'un qui ne l'est pas pourra se montrer pervers dans certaines situations, sur internet, avec les copains dans les vestiaires.

Quel plaisir trouvent-ils à pratiquer le trolling ? 

Le plaisir de faire tourner en bourrique, de rendre l'autre complètement fou, de ne pas être limité à une seule chambre. Il ne sera ni de droite, ni de gauche, ni du milieu, en tous les cas, c'est quelqu'un qui va vous faire enrager. La difficulté, c'est de ne pas pouvoir être identifié dans une classe.

Quels objectifs poursuivent ces petits monstres du net ? Qu'est-ce qui les pousse à agir ainsi ?

On entre dans quelque chose qui est un peu au-delà du troll. Le troll normal d'internet, n'a pas d'autre objectif que de vous faire tourner en bourrique. Si le but est de faire consciemment, d'attaquer une personne, là, on rentre dans quelque chose d'autre que le trollage.

Comment arrêter un troll en pleine activité ? Quelle est la meilleure réaction à adopter ? 

On s'en occupe pas, c'est la vieille sagesse du monde numérique "on ne nourrit pas un troll". Il est parfois nécessaire de porter plainte tout bonnement au commissariat le plus proche, s'il y a vraiment des atteintes graves mais surtout, ne pas discuter.

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