Covid-19 : les données israéliennes confirment l’intérêt de la 3e dose <!-- --> | Atlantico.fr
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Une membre du personnel soignant vaccine l'une de ses consœurs contre la Covid-19 en Israël.
Une membre du personnel soignant vaccine l'une de ses consœurs contre la Covid-19 en Israël.
©JACK GUEZ / AFP

Efficacité vaccinale

En l'espace d'un mois, Israël a administré une troisième dose de vaccin contre la Covid-19 à la grande majorité des habitants âgés d'au moins 60 ans. Les données hospitalières, selon le statut vaccinal, confirment qu'un "effet boost" est bien visible grâce à la protection de la troisième dose.

Eric Billy

Eric Billy

Eric Billy est chercheur en immuno-oncologie à Strasbourg. Il est membre du collectif Du côté de la science.

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Atlantico : Avec l’arrivée du variant Delta, les autorités sanitaires israéliennes ont accéléré l’administration d’une troisième dose à leur population en un mois et quelques jours. Quelles effets ont eu cette troisième dose sur la population? 

Eric Billy : La troisième dose a eu un effet sur les hospitalisations, mais seulement sur les personnes ayant eu leur rappel quinze jours avant d’être infectées. Pour bénéficier du boost, il faut compter une dizaine de jours et plus vous êtes âgés plus ce temps est long. 

Sur une période d’un mois, les bénéfices du rappel sont visibles sur les 15-20 derniers jours. Aujourd’hui, l’impact de la troisième dose en Israël est partiellement visible par rapport à une population globale sur cette durée. 

Pour pouvoir mesurer l’influence d’une troisième dose, il faudrait le faire par classe d’âge. Il faut évaluer l’utilisation de ce rappel pour la couverture vaccinale des 20-30 ans qui peut être déjà bonne (>95%) et s' ils sont déjà bien protégés par les deux premières doses cela n’a pas grand intérêt. Mais si l’on permet aux 80-90 ans de repasser une efficacité vaccinale de 70% à 90 % cela a de l’intérêt. 

On sait que chez les personnes âgées la vitesse de réponse immunitaire est plus lente que chez les jeunes adultes. Si en Israël ils avaient fait une étude pour la troisième dose, ils auraient pu faire une sérologie pour déterminer le taux d’anti-Spike au moment de l’injection. Ainsi, ils auraient pu déterminer si le bénéfice réel dans cette population était lié à la troisième dose de manière absolue. Mais si l’on donne une troisième dose sans étude, on n’est pas en capacité de dire qui en bénéficie le mieux de manière indéfectible. 

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Il ne faut pas oublier que ces doses vont manquer dans des pays qui ne sont pas ou peu vaccinés et c’est un problème à moyen terme car plus le virus continue à se développer en Afrique et ailleurs et plus le risque d’émergence de nouveaux variants est élevé. 

La troisième dose de vaccin devrait-elle être différente pour être encore plus efficace ? 

Eric Billy : Israël a fait le choix d’une troisième dose avec la séquence Spike originale et non sur celle correspondant à Delta (si cela est disponible). Ce n’est pas aberrant car on ignore la disponibilité réelle d’un vaccin avec une séquence Spike modifiée. D’un autre côté, il ne faut pas oublier qu’Israël a tout misé sur le vaccinal. 

Quelles ont été alors les conséquences d’une telle stratégie ? 

Eric Billy : Il y a de cela quelques mois, les autorités de l’État hébreu ont mis fin à la plupart des mesures de protection (NPI): les masques, les gestes barrières et la plupart des restrictions. L’arrivée de Delta dans une population plutôt bien vaccinée, mais ayant arrêté la plupart des NPI a montré que le Rà de ce nouveau variant ne peut être contrer exclusivement par la vaccination, et que les plus fragiles, mêmes vaccinés peuvent faire des formes graves. On a donc vu une diminution de l’efficacité vaccinale chez les plus âgés. A relativiser cependant puisque malgré une vague record, la traduction en nombre de décès est 4-5x moindre que lors des précédentes, cela se traduit aussi par une tension hospitalière moindre.  

Delta a changé la donne.

Comment faire une campagne de troisième dose efficace ? 

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Eric Billy : Dans l’absolu, on aurait dû faire dans la plupart des pays à fort taux de vaccination des études cliniques pour la troisième dose à partir du moment où Delta est arrivé. Lorsqu’en juin le taux d’incidence était bas, une analyse des taux d’anticorps circulant chez des vaccinés fragiles et agés par une simple sérologie aurait dû être faite. Ainsi, on aurait pu faire une troisième dose ciblée pour évaluer l’impact sur la réponse immunitaire face à Delta.

En Israël, avec le relâchement des mesures barrières, les cas ont monté, les hôpitaux ont commencé à être de nouveau en tension et leur réaction a été lancer une campagne de vaccination troisième dose quasi systématique. Ils ont réagi dans l’urgence pour éviter un nouveau confinement.

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