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Coronavirus : la crise économique se précise
©KAZUHIRO NOGI / AFP

Dommages financiers

L'impact du coronavirus sur les marchés boursiers mondiaux est rude.

Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Les marchés ont dévissé de près de 15%. Ainsi le CAC est passé de 5978,06 points au 31 Décembre 2019 à 5299,26 au 28 Février 2020 soit moins 12,11%. Globalement, plus de 6.000 milliards de capitalisation boursière se sont volatilisés de Wall Street à Londres. Autant dire que le choc est rude même si la tendance haussière était installée depuis des mois.

Cette crise financière va au-delà d'une simple correction car les opérateurs de marchés ont parfaitement intégré que la crise du coronavirus perturbe en profondeur les chaînes de valeurs transnationales. Clairement, il va y avoir une sorte de stop and go manufacturier au gré de la sino-dépendance de l'Occident.

Nous sommes donc confrontés à une césure dans les conditions opérationnelles de l'offre alors qu'en même temps les citoyens inquiets deviennent davantage des épargnants que des consommateurs frénétiques.

Tant l'offre que la demande sont par conséquent affectées par la crise venue d'Asie et sa durée probable la rend sincèrement dangereuse pour une zone Euro dont la croissance moyenne était d'ores et déjà assez faible.

Plusieurs grands groupes ont confirmé surseoir à l'exécution de leurs politiques d'investissements qualifiés de non-prioritaires.

Ainsi, en moins de trois semaines, la conjoncture a totalement changé. Nous sommes désormais face à un triple défi qui concerne l'offre, la demande et l'investissement. Dans ce contexte, la Banque de France, avisée, envisage un ralentissement de la croissance là où Bruno Le Maire persiste à affirmer que rien n'est encore chiffrable. Un consensus d'économistes estime que la croissance française en 2020 sera, dans le meilleur des cas, à +0,9% là où les Pouvoirs publics continuent d'afficher – pour ne pas dire pérorer – la valeur de 1,3% du PIB.

Pour mémoire, il faut se souvenir qu'à la surprise générale, le dernier trimestre de 2019 avait enregistré un repli de -0,1% du PIB.

Autrement dit, les grèves ferroviaires et la poursuite du mouvement des Gilets jaunes ont un impact oxydant sur la performance économique d'ensemble de la Nation. C'est d'ailleurs un état de faits revendiqué ouvertement par Laurent Brun au nom de la CGT Cheminots qui a du prendre acte, comme nous tous, des pertes sérieuses de la SNCF.

Or, précisément le mois de Janvier n'a pas été caractérisé par le calme social tandis que Février voyait certaines productions lourdement perturbées par les césures d'approvisionnement asiatiques.

Globalement, la chute de la fréquentation touristique et son environnement négatif lié pourrait coûter jusqu'à 0,15% de PIB. On vend moins de luxe en France et en Chine, c'est une évidence.

Dès lors que les trois moteurs de la croissance sont en pseudo-panne, il n'est pas irréaliste de poser que le premier trimestre 2020 sera une épreuve pour le score de la croissance française.

Nul ne peut, à ce stade, exclure que le PIB s'inscrive en recul ce qui nous placerait en situation de récession puisque la définition de cette configuration suppose deux trimestres consécutifs de repli du PIB.

A voir les plongeons de certains commerces et de l'hôtellerie, il est hautement probable que la récession soit au coin de la rue pour paraphraser l'imprudent président Hoover qui avait dit que " la prospérité est au coin de la rue " peu avant la trop fameuse crise de 1929.

Une chose est acquise, le ciel pour 2020 est empli de nuages noirs suite au cygne noir qu'a constitué le développement de ce satané virus.

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