Constitutionnaliser l’IVG : inutile mais aussi prodigieusement nuisible<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron souhaite inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans un projet de loi constitutionnelle.
Emmanuel Macron souhaite inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans un projet de loi constitutionnelle.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Droits à l'avortement

Emmanuel Macron souhaite inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans un projet de loi constitutionnelle. Ce texte sera présenté en conseil des ministres d’ici à fin 2023.

Tarick Dali

Tarick Dali

Tarick Dali est conseiller en communication et porte-parole de La Droite Libre et membre du bureau politique du CNIP, Centre national des Indépendants et Paysans.

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Le jour même où la preuve est fournie, par un véritable pogrom au Daghestan, république russe attenant à la Tchétchénie, que le Proche-Orient risque, à nouveau, d’embraser la planète entière, Emmanuel Macron ne trouve rien de mieux à faire que de sortir de son chapeau une lubie, suggérée par des lobbies à la puissance inversement proportionnelle à leur représentativité. M. Macron qui constate chaque jour que les juges, au nom même de notre constitution, refusent d’appliquer des décisions propres à protéger le peuple de France contre les effets néfastes d’une immigration incontrôlée, annonce vouloir modifier la constitution pour y inscrire on ne sait trop quel droit imprescriptible à avorter que nul n’a remis en cause et dans un contexte d’explosion du nombre des avortements dans le pays.

Si le Parlement avait le moindre respect pour lui-même, il devrait, tous groupes confondus, apporter une réponse unanime à cette tentative de diversion : « nous sommes élus pour être utiles au peuple de France, pas pour perdre notre temps à bricoler des textes inutiles. Respectez-nous ! » Ils pourraient d’ailleurs s’inspirer de l’exemple des académiciens français dont la plupart ont décidé de boycotter l’inauguration de la Cité internationale de la langue française. Ils sont les premiers responsables, depuis bientôt quatre siècles, de la défense de la langue française et le château de Villers-Cotterêts n’est qu’un artifice pour masquer les attaques quotidiennes que l’exécutif mène contre elle. Il n’a pas échappé non plus aux Immortels qu’à la tête de cette cité, a été nommé l’inventeur de la French Tech Culture et, pourquoi pas ? du Choose France.

La liste des sujets que le gouvernement est incapable de traiter est, hélas, très longue : outre l’instabilité mondiale et le terrorisme qui ne peuvent être décorrélés de la marée migratoire, illustration tangible dans notre pays d’une guerre des civilisations, on ne peut ignorer la faillite de l’école, de l’hôpital, des services publics en général ; ni les soucis quotidiens des familles qui ont du mal à joindre les deux bouts. Face à cela, l’irresponsabilité présidentielle appelle à la diversion.

Mais diversion ne rime pas seulement avec manipulation politicienne. Ce projet est, certes, factuellement, inutile. Mais ce n’est pas parce qu’il est inutile qu’il n’est pas nuisible.

Pour voter ce projet, Macron a besoin du soutien de six parlementaires sur dix. Et parmi eux, ceux-là même, de tweets anti-sémites en participation à des manifestations de soutien à des terroristes, ébrèchent sans relâche la démocratie. Le président de l’Assemblée nationale, Mme Braun-Pivet, en a elle-même, été la cible, conduisant nombre de responsables à les exclure de qu’ils appellent “l’arc républicain”. M. Macron, croyant prendre de vitesse ces députés d’extrême-gauche qui voulaient déposer une proposition de loi constitutionnelle similaire, enfourche leur cheval, celui de ceux qui mettent Israël dans le même sac que les terroristes du Hamas parce qu’il aura besoin de leur soutien. Comme exclusion de “l’arc républicain”, on peut trouver mieux. Il faut dire aussi que, quelques heures auparavant, l’ambassadeur de France à l’ONU avait voté une résolution exigeant un cessez-le-feu de la part d’Israël qui n’avait pas encore engagé le feu. Comprenne qui pourra !

En revanche, ce projet exclura bel et bien du dénommé “arc républicain” tous ceux qui, tout en s’accommodant de la loi Veil qui, rappelons-le, était initialement prévue dans des circonstances exceptionnelles et pour les cas de détresse de la future mère, seront révulsés par le fait de faire d’une législation destinée à soulager la détresse, un droit constitutionnel inaliénable. Au même titre que les droits de l’homme les plus élémentaires. Pour faire court, au même titre que La Liberté, l’Égalité et la Fraternité.

La constitution est la loi fondamentale autour de laquelle le peuple, dans son unanimité, doit se reconnaître. Comment pourra-t-on, après avoir inscrit un tel prétendu droit, demander à ces Français qui placent au-dessus de tout le respect de la vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle, de se reconnaître dans la constitution ? M. Macron, mais aussi une bonne partie du personnel politique, se gargarisent des “valeurs républicaines”. La mort de l’enfant à naître fait-elle partie de ces valeurs ? M. Macron a-t-il donc pour projet d’exclure du champ de la République, ces Français qui considèrent que non ? qu’il l’assume et le dise clairement !

Le danger serait que les parlementaires soient indifférents à un projet, en apparence inutile, mais en réalité profondément néfaste, parce qu’il contient les germes d’une fracturation supplémentaire d’une nation qui n’en a nul besoin.

Tarick Dali

Fondateur de La Droite Libre

Membre du bureau politique du CNIP

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