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Marcher pourrait bientôt devenir rentable.
Marcher pourrait bientôt devenir rentable.
©Reuters

La marche du progrès

L'entreprise Pavegen développe actuellement des techniques permettant de créer et stocker de l'énergie sur des plaques posées au sol par la simple action de nos pas. Une technologie qui ouvre de nouveaux horizons pour l'avenir, même si son usage pourrait bien s'avérer limité.

Jean  Martin

Jean Martin

Jean Martin travaille sur l'impact des nouvelles technologies sur la société.

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Atlantico : Grâce aux travaux de l'entreprise Pavegen et de sa fondatrice Laurence Kembal-Cook, des plaques au sol dotées de capteurs cinétiques peuvent être utilisées pour créer et stocker de l'énergie. Pouvez-vous expliquer un peu plus en détail en quoi consiste ce procédé technologique ?

Jean Martin : Ces systèmes ont été proposés et réalisés depuis quelques années déjà, des produits de ce type apparaissent régulièrement dans l'actualité. La ville de Toulouse a testé un trottoir de ce type en 2011, et une démonstration a été faite à Paris en 2013 dans le cadre du marathon de la ville.

Les plaques fonctionnent grâce à la pression exercée sur le sol en marchant sur une dalle de 5 centimètres d'épaisseur, force qui est convertie par un générateur (dans ce cas une turbine) en électricité, stockée ensuite dans des batteries. 

Il est possible d'utiliser des systèmes hydrauliques, piézo-électriques, ou éléctromécaniques pour arriver à ce résultat.

En plaçant ces dalles au sol, on peut générer, selon le nombre de pressions, un maximum d'environ 40 Watts en permanence par mètre carré, soit environ trois ampoules LED.

Ce projet est-il viable à long terme et surtout intéressant écologiquement ? Est-il utile de placer des plaques partout ou vaut-il mieux les placer dans des endroits stratégiques ?

Economiquement pourquoi pas, mais en tant que produit de niche. Il semble peu probable pour des raisons de coûts d'achat et de maintenance - en comparaison de l'énergie produite par une dalle - que des villes remplacent leurs trottoirs en bitume par ces équipements. A cet égard, le rendement de cellules photovoltaiques est nettement meilleur, environ trois fois meilleur.

Dans le cas de la gare de St Omer, il faut 14 dalles d'environ 50cm2 chacune pour éclairer un lampadaire LED et un chargeur de téléphone.

Une installation de ce type avait coûté 3500€ le m2 en 2008, pour équiper le sol d'une boîte de nuit, je ne connais malheureusement pas les coûts actuels.

Cette approche peut toutefois s'avérer utile pour des domaines particuliers, des passages souterrains qu'il ne serait pas possible d'éclairer autrement, des activités adaptées à ce mode de génération d'énergie (salles de danse, terrains de sport, couloirs de métro…), des installations temporaires et ludiques, mais cela reste destiné, je crois, à un marché de niche.

Il ne semble pas d'ailleurs que les diverses expérimentations passées aient conduit à des généralisations, mais les technologies progressent régulièrement, et ce passage à l'échelle pourra se produire un jour.

Quant au bilan écologique je crains de ne pas pouvoir répondre, il me semble impossible à déterminer sans connaître le coût écologique de la fabrication, et le procédé de revalorisation des matériaux en fin de vie. L'usage de batteries et de composants électroniques sur ce point est rarement neutre pour l'environnement.

Quelles autres perspectives ce projet de capteurs cinétiques pourrait-il ouvrir ?

L'une des applications les plus attendues, et ce depuis quelques décennies, concerne les équipements portables, l'idée étant de générer l'électricité nécessaire à ces gadgets avec ses propres mouvements, plutôt que de dépendre d'une centrale électrique.

Dans un domaine plus industriel, et plus mûr technologiquement aujourd'hui, on rencontre beaucoup de projets d'énergie cinétique marine, les hydroliennes. La France avait été pionnière avec l'usine marémotrice de la Rance, et depuis d'autres projets ont vu le jour ailleurs, pour exploiter les mouvements des marées et des courants, plutôt que la nôtre.

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