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Y a-t-il des profils spécifiques de personnes atteintes de troubles du sommeil ?
Y a-t-il des profils spécifiques de personnes atteintes de troubles du sommeil ?
©JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Journée internationale du sommeil

Face aux problèmes de sommeil, il est possible de faire la distinction entre les prédispositions génétiques et les comportements individuels.

Marc Rey

Marc Rey

Le Dr Marc Rey est président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Neurologue, il a été responsable du Centre du Sommeil de l’Hôpital de la Timone – AP-HM à Marseille.

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Atlantico : Y a-t-il des profils spécifiques de personnes atteintes de problèmes de sommeil ? De mauvais dormeurs ? 

Marc Rey : L’insomnie constitue un ensemble de troubles très vastes. Il y a le syndrome de l’apnée du sommeil, les mouvements périodiques nocturnes, le syndrome des jambes sans repos … Mais ce qui domine, c’est l’insomnie et le syndrome de l’apnée du sommeil. Ce qu’il faut savoir, c’est que le sommeil est une affaire de famille. Si les parents dorment bien, il y a de grandes chances que les enfants dorment bien eux aussi. Il faut aussi savoir que le sommeil s’apprend. À ce propos, nous avons développé des ateliers de transmission du sommeil de la mère à l’enfant. À la fin du mois de mars, nous sortons un livre qui explique que le sommeil est surtout une affaire de famille et de culture, tout en étant quelque chose d’individuel.  

Face aux problèmes de sommeil, peut-on faire la distinction entre les prédispositions génétiques et les comportements ?

Tout à fait. La qualité du sommeil dépend à la fois d’aspects génétiques et comportementaux. À la naissance, il n’est pas possible de savoir quelle sera la qualité du sommeil d’un nourrisson. En réalité, on « apprend » à dormir et cela dépend d’un certain berceau culturel. Ainsi, dans un milieu agraire, les individus voient souvent leurs proches faire la sieste et auront certainement plus de chances d’en faire de même.  

Pour mieux dormir, comment comprendre quel type de mauvais dormeur nous sommes ?

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La meilleure solution consiste à noter nos heures de coucher et de lever pendant la deuxième semaine de vacances. Au bout de plusieurs jours, cela permet de déduire, à peu de choses près, combien de temps nous dormons en moyenne. Cette technique, applicable tous les jours de l’année, permet de savoir à quelle heure il est préférable de se coucher afin d’être en forme tout au long de la journée, même lors de notre activité professionnelle. Surtout, ce qu’il faut, c’est que les gens se connaissent et regardent leurs contraintes. Il est important de savoir qu’en Europe, 37% des travailleurs font des horaires décalés. Si le sujet est dit « du soir », et qu’il a du mal à s’endormir avant minuit, il faut éviter de devenir boulanger. Sinon, la vie risque d’être très compliquée. Il est donc important de se connaître, mais aussi que la société ménage des temps de sommeil. Ainsi, il serait important de voir des lieux de repos pour que les travailleurs de nuit puissent faire une petite sieste de façon à restaurer leur vigilance et travailler correctement le reste de la nuit.  

Quelles sont les nouveautés dans l'amélioration du sommeil, le traitement du sommeil ?

Les nouveautés sont de plusieurs ordres. Premièrement, nous avons une meilleure connaissance des fonctions du sommeil. De plus, les psychiatres sont désormais convaincus que les troubles du sommeil sont comorbides aux troubles psychiatriques, et non secondaires à ces troubles. Cela signifie qu’il faut traiter ces troubles simultanément pour qu’ils disparaissent. Enfin, ces derniers temps ont été développées des thérapies cognitives-comportementales qui permettent de mieux gérer le sommeil et les troubles comme l’insomnie, en modifiant le comportement du sujet. 

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En somme, on a assez bien compris les mécanismes cérébraux qui se mettent en place pour générer le sommeil. En revanche, nous connaissons assez mal l’interaction avec les phénomènes sociaux et culturels. La société a été très agressive envers le sommeil sans s’en rendre compte et il s’agit désormais de faire plus attention. Par exemple, ouvrir les magasins jusqu’à minuit dans une zone touristique n’est pas une très bonne chose pour garantir un bon sommeil de la population…

Marc Rey vient de publier « Le sommeil des bébés et des mères » aux éditions Eres

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