Cette stratégie de victimisation déployée par certains leaders musulmans pour masquer l’offensive islamiste lancée sur l’Europe<!-- --> | Atlantico.fr
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Le recteur de la Grande mosquée, Chems-eddine Hafiz, réclame plusieurs mesures, dont «une meilleure protection des lieux de culte musulman et des établissements culturels ou scolaires liés», après des tags constatés à Cherbourg, Valence, Nantes et Millau.
Le recteur de la Grande mosquée, Chems-eddine Hafiz, réclame plusieurs mesures, dont «une meilleure protection des lieux de culte musulman et des établissements culturels ou scolaires liés», après des tags constatés à Cherbourg, Valence, Nantes et Millau.
©BERTRAND GUAY / AFP

Déni

Ce déni de responsabilité de l’islam dans les attentats islamistes permet aux responsables musulmans de ne pas remettre en cause les textes qui légitiment les trois grandes infériorités de la femme par rapport à l'homme, l'esclave par rapport au maître et le non-musulman par rapport au musulman.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Atlantico : 24h après l'attentat qui a eu lieu à Paris, au Pont de Bir-Hakeim, la Grande Mosquée de Paris a réclamé une meilleure protection des lieux de culte musulmans vis-à-vis de l’ultra-droite. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris utilise-t-il la stratégie victimaire qui est une des armes des islamistes ?

Alexandre del Valle : Dans toute technique de manipulation, il y a toujours trois lettres : le D de diaboliser, le C de culpabiliser, le R de retournement, de renversement. Dans ce cas précis, nous sommes dans le R, dans le D, dans le C puisque l’on retourne la responsabilité. Des musulmans tuent chaque semaine des mécréants, mais ce sont les musulmans qui seraient en danger. C'est assez ubuesque. Un esprit sain serait choqué, et trouverait cela indécent alors que c'est classique dans une stratégie de manipulation. 

Nous avons le D de diaboliser puisque le vrai diable, c'est l'extrême droite. Les gens qui tuent des mécréants le font parce que les musulmans sont persécutés. Finalement, le vrai responsable, c'est le tueur de musulmans imaginaire chez nous. Puisque l’on nous fait croire que la France c'est Israël ; lorsque des musulmans sont tués en Israël, c'est comme s’ils étaient tués en France. Le musulman qui tue un mécréant chaque semaine en France ne fait que répondre à des attaques, c’est-à-dire des blasphèmes punis de mort par la charia. Nous sommes responsables collectivement. Avec le C, nous sommes culpabilisés d'être des horribles racistes puisque l'islamophobie serait une nouvelle forme de racisme qui n'a rien à voir avec la race. Enfin le R de renversement, on renverse les responsabilités. 

Alors pourquoi la mosquée de Paris est un islamisme radical ? Parce que dans le R de renversement, ce n’est pas seulement celui qui est coupable qui inverse les rôles mais aussi celui qui ne veut pas se remettre en question. L'islam « normal » ou orthodoxe ne parle pas de l'islam modéré réformiste avec lequel je travaille, mais d'Islam Officiel, que ce soit Al-Azhar en Egypte, le CFCM en France. A chaque fois qu'il y a un attentat islamiste, nous nous sentons gêné puisque l'Islam Officiel ne se sent pas responsable, ce qui serait normal. 

Il faut balayer devant sa porte et reconnaître qu'il y a un problème dans l'islam puisque l'islamisme s'appuie sur des pans entiers de la charia qui permettent le meurtre des mécréants. Ce déni de responsabilité de l’islam dans les attentats islamistes lui garde de remettre en cause ses textes qui légitiment les trois grandes infériorités de la femme par rapport à l'homme, l'esclave par rapport au maître et le non-musulman par rapport au musulman. Textes qui sont enseignés officiellement dans nos écoles, nos banlieues, dans le monde entier. Ces textes qui se trouvent dans la charia et dans le droit islamique, constituent le b.a-ba. La charia permet par ailleurs le meurtre du blasphémateur, de l'apostat et du païen. Cela fait beaucoup de choses en conflit total avec notre ordre juridique et nos valeurs.

Si l'islam se sentait un peu responsable en disant « Nous condamnons des gens qui au nom de notre religion commettent ces actes », la suite logique serait de faire comme Chalghoumi ou comme Razika Adnani : bannir tous les passages de la charia qui sont criminels du point de vue de notre ordre juridique et qui sont attentatoires aux libertés fondamentales. Lorsqu’il n’y a pas de volonté de se remettre en question, ce travail ne peut être réalisé, et c’est ainsi que sont renversées les responsabilités, avec la pratique du R, retournement. Il est donc structurellement et idéologiquement logique qu’à chaque fois qu'il y a un attentat commis au nom de l'islam et des musulmans, les instances officielles de l'islam ne condamnent jamais sans mettre un « mais ». Seul l'imam Chalghoumi précise qu’il ne met pas de « mais ». A part cet imam et quelques réformistes, l'islam officiel a toujours peur qu'un attentat islamiste devienne une occasion de remise en question de soi. Et donc il accuse l’autre.

La déclaration du grand recteur de la mosquée de Paris, s'inscrit-elle bien dans la stratégie de politique et de communication des islamistes ?

Oui car l’islamisme utilise la même fameuse allégorie qu’Al Capone : une conviction, c'est bien mais avec un « flingue », ou avec l'image d'un meurtre, c'est beaucoup plus convaincant. Cela dissuade. L'islamisme ne se contente pas de culpabiliser, de diaboliser, de renverser.    

Les islamistes djihadistes tuent régulièrement. Cela leur permet de faire parler de leur cause et de terrifier ceux qui oseraient être récalcitrants. L'avantage de cette stratégie, c'est que peu d'occidentaux osent encore parler de la religion musulmane comme ils parlent du christianisme. Plus personne n’ose encore blasphémer, à part quelques « fous furieux » ou quelques personnes candidates au martyre. Rares sont les gens qui caricaturent encore l'islam, à part quelques musulmans courageux. Il est donc clair que la violence de l’islamisme dissuade. Cela introduit un phénomène d'intimidation qui amène les plus ouverts sur le plan religieux et les moins radicaux à composer avec les Frères musulmans et les autres instances de l'islam de France, y compris les radicaux, le Millî Görüs turc ou les Frères musulmans.

Récemment, il y a eu une alliance entre la mosquée de Paris et les Frères musulmans. Pourquoi ? Si historiquement, l'Algérie a combattu les Frères musulmans, elle a réussi à mettre un terme à la guerre civile avec Bouteflika qui a composé avec eux en scellant une sorte de pacte. Des mosquées et des responsabilités ont été données aux Frères musulmans qui ont été intégrés dans le système. La mosquée de Paris qui représente l'Algérie, fait une sorte de pacte avec l'islamisme sans être islamiste. La force de l'islamisme, c'est comme les trotskistes dans l'univers socialiste. Les radicaux minoritaires donnent le ton et font plier le reste du groupe parce qu'ils sont plus cohérents dans leur doctrine. L'islam orthodoxe, l’islamisme officiel, condamne à mort les mécréants et ne supporte ni le blasphème, ni la liberté d'expression et surtout pas la remise en question. Ils intimident. 

Il y a cependant un autre phénomène. L'islam orthodoxe officie ne veut pas se remettre en question car il est gangréné par les Frères musulmans et les salafistes. Cet islam orthodoxe est très proche, d'un point de vue religieux, de l'islamisme sunnite produit dans les lieux saints d’Arabie saoudite et adopté par de nombreux pays comme l’Algérie. Sa seule différence avec les islamistes durs, c'est le degré de violence et le degré d'application de la charia. Leur source juridique, jurisprudentielle, théologique est la même puisque les quatre écoles juridiques de l'islam se reconnaissent entre elles. Tout cela est l'orthodoxie. La seule différence entre l'islamisme et l'islam orthodoxe est donc une différence de degré et d'acceptation et de mise en place de la violence. L'islam orthodoxe permet la peine de mort et la violence. Le grand imam d'Al-Azhar m’expliquait que les opposants, considérés comme déviants, se faisaient soit couper une partie du corps, soit tuer. C’est proche de la façon la plus radicale d'appliquer la charia. La différence est ténue. C’est pourquoi les pôles de l'islam de France, même les supposés plus modérés doivent de temps en temps donner des concessions pour ne pas être considérés mécréants, apostats, traîtres, ou hors communauté.

Quel est le projet politique des islamistes pour l'Europe ?

Le projet politique des islamistes est de rétablir le califat dans le monde. Le premier objectif est d'éliminer toutes les forces laïques dans les pays musulmans. C'est presque réussi. À part la Syrie et les pays ex-soviétiques, c'est chose faite. Tous les pays du monde musulman non soviétiques ont été réislamisés et les lois sont redevenues islamiques. Après avoir fait taire les forces progressistes et laïques, le deuxième objectif des islamistes au niveau mondial est de réunir les musulmans dans un califat universel. Nous en sommes loin. Il y a quand même quelque chose en marche avec l'organisation de la Conférence Islamique qui réunit 57 pays musulmans exclusivement. C’est unique au monde d’avoir une organisation, un peu comme l’ONU, constituée à partir de la religion. Politiquement, elle milite pour faire progresser la charia et la défense des communautés musulmanes. Elle œuvre aussi pour exercer des pressions auprès de pays non musulmans pour accorder des espaces de charia aux minorités musulmanes. C’est un projet assez terrifiant d'un point de vue d'un ordre international qui serait séculaire. Le troisième objectif pourra se réaliser uniquement quand l’Oumma, la communauté des croyants, sera réunie dans une sorte de califat formel qui deviendrait une superpuissance. Après quoi, la dernière étape est d’islamiser l'humanité.

 Le premier objectif est donc d’éliminer les mauvais musulmans dans les pays musulmans. Le deuxième est de réunir les musulmans dans une entité qui regroupe les anciens territoires du califat dont le dernier a été aboli en 1924. Et le troisième objectif qui vient normalement bien après, c'est islamiser les pays non musulmans. Une anomalie s'est cependant produite depuis les années 50. L’islam stipule que les pays non musulmans sont interdits aux musulmans. Un musulman n'a pas le droit de séjourner dans un pays musulman non musulman. De facto, il y a vingt millions de musulmans en Europe contre 10 il y a 30 ans. Dès lors qu'il y a des millions de musulmans dans les pays mécréants européens aux mœurs déviantes, perverses et pornographiques selon les islamistes, il faut s'occuper des ouailles musulmanes qui vivent en Europe et qui risquent d'être abandonnées à leur sort et de devenir elle-même des pervers, des homosexuels, des gauchistes, des LGBT, des socialistes, des mécréants… L'avènement d'une super puissance islamique, panislamique est menacée par des résistances nationalistes dans les pays musulmans, qui deviennent ainsi les pires ennemis des islamistes. Pour éviter le « pire », à savoir la désintégration des populations musulmanes européennes, les islamistes ont embrassé le projet de les réislamiser par la paranoïa, par un discours sur l'islamophobie en leur faisant croire qu'ils sont persécutés par les anciennes puissances coloniales, en instrumentalisant la mauvaise conscience. Il faut culpabiliser les musulmans qui seraient tentés d'être intégrés car ce serait de la trahison envers la communauté. Pour être sûr qu'ils tombent dans le piège du ghetto volontaire du « séparatisme islamiste » comme dit Macron, il n'y a rien de tel que de la paranoïa.

Cette stratégie culturelle islamiste empêche les musulmans qui ne devraient pas être en Europe de s'intégrer puisqu'ils ne veulent pas partir de l'Europe pour regagner le califat et faire leur fameuse hijra. L'immigration est une l'obsession de Daesh. « Fais ton immigration », c'est à dire revient dans un pays qui a des lois islamiques.

 Puisque la plupart des millions d'européens musulmans n'ont absolument pas envie de quitter la prospérité européenne et occidentale, les islamistes souhaitent les rattraper. Au nom de la lutte contre l'islamophobie, du communautarisme, de l'antiracisme et du droit à la différence ; ils font avaler des doléances obscurantistes en faisant croire que c'est un droit à la différence. Ils ont réussi à faire baisser la garde aux défenseurs de la laïcité des pays occidentaux en faisant accepter la présence d'islamisme radical au nom d'un droit à la différence. Voilà le plan des Frères musulmans, la matrice de l'islamisme politique.

Nous comprenons mieux la stratégie des islamistes en Europe, les coupeurs de langues, ceux qui veulent vous faire taire. Ils estiment que le djihadisme en Europe est inutile puisque l'Europe est culpabilisée. C’est par cette culpabilité qu’ils veulent nous faire plier et accepter leur avancée obscurantiste au nom du droit à la différence. Ils comptent aussi sur tous les européistes et l'extrême gauche anti-occidentale en guise d’idiots utiles pour faire avancer cette vision. D'où l'alliance aberrante mais effective entre des wokistes LGBT trans et des porteurs de voiles. C’est la fameuse intersectionnalité des luttes. Les islamistes ont trouvé de formidables idiots utiles dans les gauchistes qui ont une telle haine de l'Occident qu'ils se sont alliés, à ceux-là même qui leur couperont la tête le jour où il y aura un califat islamique.

En revanche, pour terminer, la stratégie des djihadistes est très différente, même si elle est complémentaire. Les djihadistes pensent qu’un musulman qui vit en Europe n'a aucun droit d'y être. C’est toute la différence avec les Frères musulmans qui disent « puisqu'il est là, je vais le réislamiser parce qu'il n'a pas le droit d'être ici ». En formant une communauté séparée, il va être en quelque sorte étanchéisé de l'influence des pervers. Les djihadistes, eux, disent que cela ne suffit pas puisque tout contact avec le pervers mécréant est une contamination. Daesh, lui, dit qu’un musulman en Europe, ne peux justifier sa présence, contrairement à ce que disent les Frères musulmans. Pour réparer l’affront, il ne suffit pas de redevenir musulman, mais il convient d’agresser des infidèles. C'est pour cela que, culpabilisés d'être en Europe, ceux qui tombent dans les mains de Daesh ou d'Al-Qaïda finissent par passer à des attentats terroristes ou à aider à en commettre dans les pays musulmans. Les coupeurs de langues culpabilisent le musulman d'être en Europe. Avec cette culpabilisation, nous acceptons de donner des concessions aux musulmans d'Europe et cela passe par des mosquées et des écoles islamiques. C’est une stratégie assez habile.                       

Les Frères musulmans coupeurs de langues n’arrêtent pas de nous dire que nous sommes islamophobes et qu’il faut donc leur donner des concessions. Tandis que les djihadistes disent que nous sommes aussi des islamophobes, mais qu’il faut nous punir. L'un veut nous punir en disant « rachètes-toi en nous donnant des mosquées », l'autre nous dit « tu n'es pas rachetable. La seule solution c'est de te tuer parce que tu as insulté les musulmans ». Dans les deux cas, c’est une fabrique de paranoïa qui subvertit des jeunes en leur faisant croire que les musulmans sont tués et persécutés dans le monde entier.

Sur quels relais les islamistes s’appuient-ils pour permettre à leur propagande de s'infiltrer dans le pays ?

Concernant l'islamisme politique, il s'appuie sur une propagande qui est celle des mosquées qui ne sont pas modérées. A peu près 800 à 1000 mosquées en France, adhèrent à un islam orthodoxe dangereux. C’est un nombre assez important qui comprend le Milli Görüs Turc, les Frères musulmans, les salafistes, les Pakistanais etc. Il faut savoir que dans ces ouvrages de charia et de droit islamique, les grands traités de droit islamique en France ont des chapitres entiers sur l'infériorité de la femme, l'infériorité du chrétien, le fait que le païen n'a droit qu'à la mort ou la conversion ou encore sur le fait que le djihad est sacré. Les traités et les manuels de théologie islamiques, en vente libre en France, diffusent cette littérature orthodoxe et qui constitue l’une des sources de l'islamisme radical. Des agitateurs islamistes un peu plus engagés vont encore plus loin, comme Hassan Iquioussen ou Youssef Qaradawi, le maître suprême des Frères musulmans en Europe, qui est mort récemment. Qaradawi, est l'homme de référence encore aujourd'hui dans l'Institut des fatwas et de la prédication de Dublin, ainsi que dans l'Université de formation des imams de Saint-Léger du Forgerais. C’est l’homme qui a formé Tariq Ramadan et qui a mis en place les Frères musulmans en Europe.

Qaradawi explique en toutes lettres, dans un ouvrage best-seller, en vente partout en France, comment et sur quelle partie du corps frapper sa femme ainsi que les trois raisons pour lesquelles on peut tuer un non-musulman ou un apostat. De la littérature islamiste radicale salafo-frériste est en vente libre dans les supermarchés, les librairies, les mosquées, les centres islamiques ! Elle est aussi enseignée dans les écoles islamiques et même dans l'institut de formation des imams de Saint-Léger du Bourget. Enfin, il y a l'islamisme d'atmosphère, c'est à dire Internet et les réseaux sociaux. S’y trouvent des conférences de prédicateurs salafistes, les comptes Facebook et Twitter des Frères musulmans et les comptes des grands prédicateurs salafistes, saoudiens ou égyptiens. Parmi les trente premiers comptes au monde qui avaient le plus de suiveurs avant leur interdiction, se trouvaient des salafistes saoudiens qui talonnaient Trump et les plus grandes stars. Certains grands prédicateurs avaient 20 ou 30 millions d'abonnés. Imaginez l'influence que peuvent avoir ces gens.        

A l'heure actuelle, nous parlons d'une offensive islamiste lancée sur l'Europe. Comment la qualifier et la quantifier ?

Après le 11 septembre, la Banque des Frères musulmans en Europe (à Lugano, en Suisse italienne) a été séquestrée. Une enquête de police a mis la main sur un opuscule qui s'appelait Le Projet. Ce petit ouvrage écrit par Saïd Ramadan, le père de Tariq Ramadan, explique comment les Frères musulmans vont progressivement conquérir l'Europe par la fourberie et l'infiltration. C’est la théorie des petits pas : d’abord les écoles, puis les syndicats, ensuite l’infiltration de la magistrature puis les partis politiques. Mais la base est l'école, les milieux sociaux, les milieux sportifs. Tout cela a été décrit très intelligemment dans le projet. C'est un ouvrage de 19 pages sorte de mode d'emploi des Frères musulmans.

L'ICESCO (Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture), l’équivalent de l’UNESCO, a produit un manuel beaucoup plus sérieux et extrêmement intéressant qui vise à empêcher l'intégration des musulmans d'Europe. Pourtant, cette organisation a pignon sur rue et elle est reconnue dans le monde entier comme une organisation qui est l'UNESCO des musulmans. Ce document s'appelle la stratégie de l'action islamique culturelle à l'extérieur du monde islamique. C'est clair. Il explique franchement que le musulman en Europe est structurellement persécuté, que le simple fait de vouloir l'intégrer aux valeurs impies de l'Occident est une atteinte à son honneur, à sa dignité et à son droit à la religion. Il explique également que l'on ne peut avoir une convivialité entre musulmans et non-musulmans que si des droits spéciaux sont accordés aux musulmans et que le musulman ne doit pas être contaminé par les idées nauséabondes des mécréants qui sont perverses. Des idées qui sont pour la promiscuité, qui mélangent les hommes et les femmes et qui risquent de faire des femmes musulmanes des traînées et des hommes musulmans, des hommes sans honneur. De façon assez incroyable, cela donne une sorte de manuel d'anti-intégration. Le manuel propose aussi de mieux faire connaître l'islam, de donner des cours obligatoires de religion musulmane, de donner des concessions aux musulmans, de faire changer les stéréotypes, de faire taire les non-musulmans qui critiquent l'islam, de criminaliser la critique de l'islam…Ce manuel est tout à fait officiel et il a été inspiré notamment par l'ancien patron des Frères musulmans en Europe, qui était aussi citoyen qatari, qui avait une émission Al-Jazeera. Il s’agit du fameux Youssef Kardaoui qui explique notamment les trois raisons pour lesquelles on peut tuer quelqu'un.

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