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Boom des produits d'occasion et de l'échange : simple mode ou résistance durable à la société de consommation ?
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Alternative économique

Selon une étude du CREDOC, les jeunes Français privilégieraient les achats d'occasion et les produits soldés. En pleine crise économique, ce mode alternatif de consommation oscille entre phénomène de mode et résistance anti-consumériste.

Dorothée  Quickert-Menzel

Dorothée Quickert-Menzel

Dorothée Quickert-Menzel est responsable du département consommation durable au CLCV, Association nationale de défense des consommateurs et des usagers. 

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Atlantico : Avec la crise, les jeunes réduisent leurs dépenses d’alimentation et d’habillement et privilégient les soldes, le low cost, les objets recyclés, la location, le covoiturage, selon une étude du Credoc. Assistons-nous à une simple mode ou à une résistance durable à la société de consommation ?

Dorothée Quickert-Menzel : Il ne s’agit pas de résistance à la consommation, mais tout simplement pour certains consommateurs d’un manque de moyen financier, les obligeant à trouver des « combines » pour vivre mieux et moins cher. La CLCV (association de consommateurs) a consacré un dossier sur le sujet intitulé « vivre mieux et consommer autrement ». Les motivations qui incitent à troquer, à échanger ou à mettre en commun des biens sont diverses. Le volet économique est sans nul doute un élément déterminant, mais les fervents du « plus de lien, moins de biens » ont un poids certain. L’exemple du covoiturage est frappant à ce titre. Comment voyager pas cher tout en tissant de nouveaux liens. Aujourd’hui deux millions de personnes sont inscrites sur le site covoiturage.fr. Le développement des modes de communications permet désormais d’amplifier la consommation collaborative à grande échelle.

Les jeunes sont-ils les seuls concernés par cette stratégie de consommation ? Y a-t-il des différences selon les générations? 

Nous ne disposons pas de données formelles sur l’âge des consommateurs qui choisissent de consommer autrement, mais l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux touche principalement les jeunes. Pourtant la mise en relation peut aboutir à des échanges intergénérationnels intéressants. Ainsi se développe de plus en plus la colocation entre seniors et étudiants. L’isolement de certaines personnes âgées est brisé par l’arrivée d’étudiants sans logement, d’où un bénéfice indéniable quelque soit les générations. 

Le phénomène décrit ci-dessus touche-t-il toutes les classes sociales?

Difficile à dire pour le moment car aucune étude ne met l’accent sur ce point. 

Cette habitude de comparer et de rechercher les meilleurs prix, quitte à sacrifier la qualité du produit ou du service, ou le confort, peut-elle devenir le nouveau mode de consommation ?

Il est toujours difficile de parler de la consommation car il existe une multitude de façon de consommer et une multitude de consommateurs. Nous remarquons à la CLCV que ces nouveaux modes de « consommation collaborative » ne cherchent pas à sacrifier la qualité, mais plutôt à réinventer le simple cycle entre producteur et consommateurs. 

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