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"Babysitter" de Joyce Carol Oates : toujours un superbe style malgré quelques longueurs
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Portrait au vitriol de la bonne société blanche américaine recluse dans les banlieues chics loin de la réalité de l’Amérique. De : Joyce Carol OATES Philippe REY Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban Parution le 22 novembre 2023, 600 pages 25 €.

Bernard Chave pour Culture Tops

Bernard Chave pour Culture Tops

Bernard Chave est chroniqueur pour Culture Tops.

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THÈME

Une grande bourgeoise de la banlieue chic de Detroit se retrouve aux prises d’un mystérieux amant dans une ambiance de meurtres et de tortures qui secoue toute la bonne société américaine.

Une mystérieuse série de meurtres d’enfants se rapproche inexorablement de leurs calmes résidences et de leurs belles progénitures blondes. Comment l’élite blanche américaine se comporte dans une telle ambiance ?

POINTS FORTS

Écrit comme un thriller, on suit pas à pas les atermoiements et les hésitations de l’héroïne qui, au milieu de tous ces meurtres atrocement perpétrés et qui se produisent de plus en plus près de chez elle, se retrouve enlisée dans une relation adultérine aussi inexplicable que malsaine. Un piège cruel  se referme sur cette bourgeoise plus habituée aux galas de charité qu’aux rencontres sordides.

QUELQUES RÉSERVES

Des longueurs rendent la lecture de ce pavé (600 pages) fastidieuse. Et l’héroïne n’est ni sympathique ni attachante. Elle est  trop hésitante, trop effacée. On a l’impression qu’elle subit sa vie, son milieu, son père, son mari, ses enfants, son amant….

ENCORE UN MOT...

 Il ne faut pas passer sous silence la qualité de l’écriture de Joyce Carol Oates qui permet tout de même de passer un bon moment avec son livre. Mais ce n’est  pas là son meilleur ouvrage.

UNE PHRASE

« Son amant rit d’elle, un rire cruel et indifférent. Elle s’est trompée, il y a  peu de tendresse chez son amant. A travers le voile bleu de ses paupières il observe la femme, avec froideur. Comme un pilote de chasse observe le sol, loin au-dessous de lui, à une distance où tout être vivant est minuscule, insignifiant. A cette distance-là il n’y a plus de visages. Pas d’individus. Les cris les plus pitoyables ne sont pas entendus. Il y a quelque chose de ridicule, de risible dans cette abjection. La femme ne supporte pas l’annihilation. » Page 206.

L'AUTEUR

Joyce Carol Oates est née le 16 juin 1938 dans l’Etat de New-York. C’est une femme de lettres à plusieurs facettes : romancière, nouvelliste, poétesse, dramaturge et essayist. Elle a également publié des romans policiers sous différents pseudonymes. Elle a enseigné de nombreuses années à l’Université de Princeton dans une chaire de création littéraire. Et elle a figuré deux fois parmi les finalistes du prix Nobel de littérature. Ses deux romans les plus connus sont Blonde(2000) inspiré de la vie de Maryline Monroe et Les Chutes (2004) qui lui a valu le Prix Femina étranger.

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