Agressions sexuelles et viols : dans le labyrinthe du déni au sein des grandes écoles<!-- --> | Atlantico.fr
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Des manifestantes mobilisées contre les violences sexuelles et contre les violences faites aux femmes.
Des manifestantes mobilisées contre les violences sexuelles et contre les violences faites aux femmes.
©Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

Bonnes feuilles

Iban Raïs publie « La fabrique des élites déraille » aux éditions Robert Laffont. HEC, ESSEC et EDHEC : trois écoles à la renommée mondiale, trois institutions où se forme la future élite économique et politique de la France. Pourtant, le rêve étudiant sur ces campus vire parfois au cauchemar. Bizutage, harcèlement sexuel, viols, racisme... Extrait 2/2.

Iban Raïs

Iban Raïs

Journaliste indépendant, Iban Raïs a notamment travaillé pour Canal + avant de collaborer régulièrement avec Mediapart.

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Le sexisme lourd et omniprésent décrit dans les chapitres précédents, toléré au plus haut niveau sur ces campus d’excellence, est un terreau aussi insidieux que fertile pour les agressions sexuelles et les viols subis par les étudiantes lors des soirées, des week-ends d’intégration ou des événements organisés par les associations.

En 2021, alors que le monde change autour d’elles, que les chapes de plomb fondent les unes après les autres, ces trois grandes écoles ne savent toujours pas comment, d’une part, réduire le nombre de violences sexistes et sexuelles et, d’autre part, les gérer en interne puis vers l’externe lorsqu’elles ont été commises et dénoncées.

À l’ESSEC, le parcours des combattantes

Vingt-quatre agressions sexuelles, deux viols «officiellement» recensés par la direction de l’école, voilà le triste bilan de l’ESSEC ces deux dernières années. Et il ne s’agit que des cas déclarés par les victimes : plusieurs étudiantes m’ont indiqué ne pas souhaiter alerter l’école, par peur. Peur des représailles, peur aussi de ne pas être écoutées…

Malgré ces statistiques effrayantes et accablantes, obtenir justice sur le campus de Cergy-Pontoise après une agression sexuelle ou même un viol n’est pas chose facile. Au cours de mon enquête, de nombreuses sources m’ont raconté leur histoire. Tous ces récits ont au moins un point commun : l’inaction et la passivité coupables de la direction de l’ESSEC.

Héloïse, étudiante en BBA (bachelor en business administration) a été agressée sexuellement et violée par trois étudiants différents.

La première agression sexuelle a lieu, selon l’étudiante, en septembre 2019, pendant la deuxième soirée du week-end d’intégration. Un étudiant, Arnaud, lui demande d’abord en début de soirée si elle souhaite le rejoindre dans son bungalow. Après un refus net, il insiste sur la piste de danse, en lui agrippant les fesses sans son consentement. Héloïse tente de le repousser, mais Arnaud garde l’étudiante contre lui, ses mains accrochées à ses fesses.

La deuxième agression subie par Héloïse se déroule sur plusieurs soirées. Un autre étudiant, Mickaël, tente quelques approches dès le début de l’année scolaire 2019. La jeune femme lui fait alors savoir que rien ne se passera entre eux, elle est claire à ce propos. «À chaque fois que je l’ai croisé en soirée ensuite, il était ivre mort. Si je l’apercevais, je m’éloignais. Mais il y a deux soirées précises pendant lesquelles je n’ai pas pu l’éviter. La première fois, il a réussi à me coincer dans un coin de la cuisine de l’appartement dans lequel se déroulait la soirée. Sans l’intervention d’un ami qui s’est physiquement mis entre nous et l’a repoussé, je ne sais pas ce qu’il se serait passé…», raconte Héloïse, encore dégoûtée de ces agressions. Selon elle, l’étudiant récidivera à une soirée intitulée La Censure, pendant laquelle Mickaël portait simplement un peignoir : «Là encore, j’ai essayé de l’éviter mais il a débarqué derrière moi en m’attrapant le bras, pour me tirer vers lui. L’une de mes amies est intervenue, encore une fois.»

Les différents faits, tout comme le viol qu’elle dénonce, se sont déroulés au début de l’année scolaire 2019 et, à ce jour, l’école n’a toujours sanctionné ni son violeur ni ses deux agresseurs. Dans un premier temps, elle en parle à ses amis. Elle n’a pas confiance en la justice et a du mal à identifier qui alerter au sein de l’ESSEC.

Elle s’aperçoit plus tard que ses deux agresseurs se présentent à l’élection du BDE en novembre, sur deux listes différentes. L’un dans le pôle animation de sa liste, chargé de mettre l’ambiance sur le campus. Le second brigue carrément la présidence du BDE!

Pour Héloïse et d’autres étudiantes mises dans la confidence, la situation est inconcevable. Sur une conversation Facebook commune à la promotion, l’une d’elle s’indigne : «Quand les listeux sont complices et autorisent le fait de promouvoir des monstres pareils et leur donnent de l’audience, c’est pas acceptable ! » écrit-elle.

Certains messages de cette conversation Facebook montrent l’immensité du travail qu’il reste à accomplir pour déconstruire les préjugés et les clichés quant aux violences sexistes et sexuelles : «C’est juste vos fantasmes pour avoir l’impression d’être seuls contre le reste du monde. Si c’est avéré [les agressions sexuelles] et pas juste un regard de travers, c’est pas ici que vous avancerez […]. Les autres listeux n’en sont pas responsables, pas plus que moi qui ne souhaite pas être associé à vos chouineries», lance, venimeux et en plein déni, un étudiant de la promotion.

La liste qui l’emportera finalement accueille d’ailleurs un autre étudiant accusé lui aussi d’agressions sexuelles dans une autre affaire…

Héloïse veut alerter. Pour elle d’abord, mais aussi pour protéger de potentielles futures proies. Par l’intermédiaire de la référente étudiante du BDE, elle contacte Vivianne de Beaufort, professeure de droit et référente femmes-hommes et respect d’autrui à l’ESSEC. Le 19 octobre commence alors un échange par mails entre l’enseignante et l’étudiante. Première surprise : Mme de Beaufort indique à Héloïse que l’administration est déjà au courant du comportement «problématique» de l’étudiant. Elle lui précise ensuite que son seul témoignage n’est pas suffisant pour le convoquer… Deuxième claque pour Héloïse, qui sent qu’on ne la croit pas. Et surtout qui commence à comprendre qu’on ne la reconnaîtra pas comme victime en l’absence d’un autre témoin.

 Le 16 novembre, Héloïse contacte les responsables de la campagne de solidarité pour l’égalité des sexes HeForShe, lancée sous l’égide de l’ONU Femmes, qui possède une antenne à l’ESSEC depuis 2016. Une conversation s’engage avec la présidente de l’association, élève comme Héloïse, qui l’avertit d’emblée : ses agresseurs ne seront pas exclus de leurs listes BDE. Selon elle, ils ne seront même pas sanctionnés académiquement par l’école. Elle ajoute cette phrase, pleine de fatalisme : «Déjà que les violeurs ne sont pas toujours punis à l’ESSEC alors bon…» Elle lui propose seulement de blacklister l’étudiant, pour qu’il ne puisse pas sortir en soirée sur le campus. Et de l’interdire de week-end d’intégration l’année suivante. Des sanctions bien dérisoires, qui n’auront aucune incidence sur son cursus, et à des années-lumière de ce qu’espérait légitimement Héloïse.

Au fil de la conversation, et même si la présidente de HeForShe ESSEC tente de faire preuve d’empathie, elle dérape pourtant doucement. Et propose à Héloïse de rencontrer ses agresseurs : «Peut-être qu’ils ne savent pas à quel point ils t’ont blessée. Ils n’ont pas réalisé et peut-être que leur dire, leur expliquer ce qui toi t’a gênée, ça pourrait leur faire prendre conscience et justement éviter qu’ils ne recommencent. Certaines personnes ne savent pas quelles sont les limites à ne pas franchir…»

Des propos tout simplement hallucinants et qui démontrent que la responsable de la principale association féministe du campus n’a jamais été formée à la gestion des violences sexistes et sexuelles. Mais le pire arrive lors du scrutin. La liste de l’un de ses agresseurs remporte les élections. Il sera donc l’un des responsables du pôle animation du BDE pendant une année entière, et donc présent à toutes les soirées de l’école, puisque c’est lui qui les organisera !

Un agresseur sexuel élu responsable de la vie festive d’une école ? C’est apparemment possible à l’ESSEC, et pourtant totalement contraire aux statuts du BDE de l’école qui énoncent que « les listes candidates doivent être validées par la direction des programmes et à la direction de la vie étudiante pour vérification de l’éligibilité (niveau académique, comportement…)».

Héloïse se trouve égarée dans un véritable labyrinthe. Contrairement à ce que m’affirmera Vivianne de Beaufort, aucun parcours clair n’est défini pour les victimes de viols ou d’agressions sexuelles à l’ESSEC. La direction est au courant du comportement de l’agresseur d’Héloïse. Plusieurs témoignages sont transmis par écrit pour étayer ses accusations. Le dossier est solide et la direction concrètement avertie. Alors pourquoi l’étudiant n’a-t-il pas été convoqué, à défaut d’être immédiatement sanctionné ?

À travers les mails que j’ai pu consulter et les questions qui sont posées à Héloïse, on sent qu’une certaine panique s’empare de la direction. Aucun parcours rassurant n’est prévu pour elle, qui multiplie pourtant les relances. Elle ne comprend pas, elle n’est pourtant pas la seule à avoir récemment subi des agressions sexuelles au sein de l’école.

Fin novembre 2020, une procédure «Respect d’autrui» aurait été enclenchée contre l’un des agresseurs. Mais là encore, Viviane de Beaufort fait preuve de très peu de tact avec Héloïse dans un autre mail : «Si sa faute remonte à un an et doit être jugée à date, il convient de tenir compte de son comportement actuel pour toute décision.» Autrement dit, s’il n’a pas agressé d’autres étudiantes depuis Héloïse, l’école en tiendra compte. Je rappelle que l’ESSEC n’a pas intégré sa charte «Respect d’autrui» à son règlement, elle n’est donc pas contraignante.

Comment les étudiantes de l’ESSEC peuvent-elles se sentir en sécurité sur le campus et en soirée avec un système aussi peu rodé, aussi peu protecteur et respectueux de ce qu’elles peuvent subir ?

Sur les conseils de la direction de la vie étudiante, Héloïse prend rendez-vous avec la psychologue de l’école. L’entretien est encore précis dans sa mémoire tant il est lunaire : «Elle m’a demandé si je trouvais beaux mes agresseurs. Puis elle a affirmé que j’aurais dû me défendre physiquement, que j’aurais dû à chaque fois les frapper au visage. Elle m’a finalement conseillé d’aller en soirée accompagnée d’amis pour me protéger…» Là encore, la psychologue de l’école ne sait apparemment pas comment gérer cette situation. Et pour cause : elle n’a reçu aucune formation relative aux violences sexistes et sexuelles. Comme à HEC.

En insistant auprès de la direction, Héloïse obtient d’être entendue par Thierry Rousseau, le directeur de la vie étudiante de l’ESSEC et par Maja Despaux, référente de la charte «Respect et bien d’autrui» du BBA. Deux réunions par visioconférence seront organisées les 11 et 18 décembre et enregistrées, d’un commun accord, par les deux parties. Ces entretiens pendant lesquels Héloïse s’est confiée à sa direction prouvent à quel point l’ESSEC est dépassée face aux violences sexistes et sexuelles. Et confirment qu’au sein de l’administration, personne n’est véritablement formé pour gérer ces situations de crise : lors de la première réunion, le directeur de la vie étudiante interroge Héloïse sur son alcoolisation et lui pose des questions très indiscrètes. Il va même comparer l’attirance physique qu’Héloïse aurait pour chacun de ses deux agresseurs. Ni lui, ni Maja Despaux ne prononcent une seule fois les termes «viol» ou «agression sexuelle», ils parlent plutôt d’un «incident sérieux, important», d’une «mésaventure».

Puis Thierry Rousseau reproche littéralement à Héloïse de ne se confier qu’un an après les faits. «C’est une conversation qu’on aurait dû avoir il y a un an», lui assène-t-il, avant d’évoquer les agressions sexuelles et le lien avec le BDE («C’est grave de la part de n’importe qui […] c’est encore plus grave lorsque vous êtes organisateur!»), sans pour autant se prononcer sur ce que l’ESSEC compte faire.

Dans la suite de la réunion sur Zoom, la direction va tenter d’arrondir les angles : «Sachez qu’Arnaud a depuis montré des gages de maturité, il voulait s’excuser auprès de vous […].» Puis la référente de la charte «Respect d’autrui» regrette que l’étudiante ne souhaite pas rencontrer ni discuter avec son agresseur. «Cela aurait pu être une occasion de créer un dialogue utile», ajoute-t-elle, sans imaginer une seconde la souffrance d’Héloïse depuis plus d’un an.

Les échanges de mails qui suivent la réunion sont pour le moins choquants. Ainsi Maja Despaux écrit-elle à l’étudiante : «Nous avons identifié que vous étiez touchée et en colère bien que l’incident se soit produit il y a plus d’un an.» Ce reproche à demi-mot a été très mal vécu par Héloïse, qui a, comme énormément de victimes, mis du temps à se rendre compte de la gravité de l’agression. Et à trouver le courage et la force d’en parler.

Pour la spécialiste des violences sexistes et sexuelles Isabelle Henkens, tout ceci est absolument insensé. «Vouloir confronter de cette façon la victime et l’agresseur, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire : le traumatisme remonte pendant la rencontre. L’agresseur a encore l’ascendant psychologique sur la victime!» explique-t-elle, abasourdie par ce type de méthode.

«On parle de violences sexuelles, de viols, pas d’un simple désaccord de voisinage ! Cette seule volonté insistante de vouloir confronter Héloïse et ses agresseurs est blessante. C’est d’une violence inouïe !» ajoute l’autrice Noémie Renard.

Tout au long de cette affaire, l’ESSEC paraît exclure de sanctionner l’étudiant accusé. Héloïse ne souhaitait qu’une chose : qu’Arnaud soit destitué de sa place, si influente, au sein du BDE.

Citée par Maja Despaux dans un mail à Héloïse du 15 décembre, Viviane de Beaufort avance que «l’ESSEC doit tenir compte du fait que l’élection très confortable de la liste sur laquelle il figure est intervenue, malgré les rumeurs à son sujet, et cela légitime sa position au sein de la liste.» «Un vote est un vote », conclut-elle.

«C’est quoi, le sous-entendu? Que puisqu’on a été élu, on peut agresser et violer ? » fulmine Noémie Renard.

Pendant la deuxième réunion, celle du 18 décembre, concernant cette fois le viol qu’a subi Héloïse, Thierry Rousseau et Maja Despaux poussent l’étudiante à porter plainte. Avec beaucoup d’insistance. Celle-ci, peu confiante en la justice dans ce type d’affaire, préfère s’abstenir pour le moment. «Si on n’a pas de plainte, on ne peut pas faire grand-chose. Cette affaire-là, il faut une dimension judiciaire», la coupe froidement Thierry Rousseau.

Lorsqu’en revanche, elle leur fait part de son souhait de voir le violeur sanctionné académiquement, le couperet tombe : «C’est illégal, donc on ne peut pas», tranche le directeur de l’ESSEC. Selon lui, le viol n’étant pas inclus dans le domaine académique, aucune sanction ne peut être prise… ce qui est totalement faux. Plusieurs avocats me l’ont confirmé pendant mon enquête : une école peut tout à fait exclure un étudiant s’il a agressé sexuellement ou violé une étudiante, même si cette dernière ne porte pas plainte.

Dans une circulaire du 25 novembre 2015 à propos de la prévention du harcèlement sexuel dans les établissements, le ministère de l’enseignement supérieur rappelle ceci : «En application du principe d’indépendance des poursuites disciplinaires et des poursuites pénales, les instances disciplinaires ne sont en aucune façon liées par l’existence ou l’absence de poursuites pénales. Il n’est donc pas nécessaire que les victimes de faits de harcèlement sexuel aient déposé une plainte auprès de la juridiction pénale pour que des poursuites disciplinaires soient engagées et que les sanctions soient prononcées.»

Mais alors, comment expliquer le comportement non seulement de l’ESSEC, mais des écoles en général?

La réponse est simple : la peur. Au-delà de la peur du scandale qui entacherait leur belle réputation, les écoles ont une crainte, sans doute justifiée : que l’étudiant se retourne ensuite en justice contre elles, pour contester l’exclusion ou la sanction.

Dans l’hypothèse où Héloïse déciderait finalement de porter plainte, l’étudiant ne serait de toute façon pas inquiété durant sa scolarité : en France, une procédure pour viol, si le juge décide d’une instruction, met en moyenne trois ans avant d’aboutir à un procès. L’étudiant, pendant ce temps-là, aura vécu tout à fait normalement et sera diplômé de l’ESSEC depuis longtemps lorsque arrivera l’heure du jugement.

Au moment où j’écris ces lignes, la direction de l’ESSEC n’a toujours pas sanctionné ni les deux agresseurs ni le violeur présumés d’Héloïse. L’étudiante est totalement démunie et n’a plus aucune confiance en son école.

« Les victimes se taisent, parce qu’elles savent que l’ESSEC ne fera rien», me confie-t-elle, découragée. Et la raison de cette passivité est simple comme un bilan financier : comme on l’a déjà dit, les étudiants de ces écoles sont d’abord, et il ne faut pas l’oublier, des clients.

Soucieuse de ne pas perdre la face, l’ESSEC a, le 13 octobre dernier, communiqué en grande pompe sur sa «nouvelle stratégie» et ses «nouvelles ambitions», notamment en termes de lutte contre les violences sexuelles : « Grâce notamment à un dispositif partagé d’alerte qui traite chaque signalement, l’ESSEC réaffirme chaque jour sa politique de tolérance zéro face à d’éventuelles dérives sexistes ou discriminatoires.» Une communication surréaliste quand on connaît la triste réalité de ce que vivent les étudiantes sur ce campus. Une preuve de plus qu’entre les effets de manche de l’école et sa politique au quotidien, existe une faille abyssale.

Extrait du livre d’Iban Raïs, « La fabrique des élites déraille, grandes écoles : bizutage, sexisme, viols », publié aux éditions Robert Laffont

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