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"Nos petits secrets" de Romaric Poirier : une comédie de boulevard, fraîche, moderne, bien enlevée
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Atlanti Culture

Rodolphe  de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

"Nos petits secrets"

De Romaric Poirier
Mise en scène : Arnaud Caron assisté de Mathilde Seyres
Avec Matthieu Gautier, Florence Jourdain, Cyril Benoit, Cécile Coves Production : Mathilde Seyres et la compagnie Camélia

INFOS & RÉSERVATION
Le Melo d'Amélie
4 rue Marie Stuart - 72002 Paris
75002 Paris
Tél. : 01 40 26 11 11
http://www.lemelodamelie.com
Jusqu'au 28 décembre 2019, les jeudis, vendredis et samedis à 19h30


RECOMMANDATION
Bon


THÈME
Dans une maison de location style co-living intermittent ou maison de villégiature occasionnelle, 4 personnages très contrastées déboulent sans crier gare, les uns après les autres, se rencontrent inopinément et partagent le quotidien vaille que vaille.                                    

Tout pourrait bien se passer sauf qu'il y a surbooking et qu'un des quatre est ici chez sa grand mère, ce qui semble-t-il, lui donne quelques droits ou au moins quelques idées.

Par ordre d'entrée en scène : une jeune femme, institutrice très perturbée au bord du burn-out, un jeune prêtre très nouveau monde, accro aux réseaux sociaux et pas que, on le verra plus tard, un acteur émule de Rocco Siffredi qui se la joue sans s'assumer complètement, et une vamp superbe, qui remet en cause sa vie de couple, victime, devant nous, d'un toc dérisoire mais insurmontable. 

Tous les ingrédients d'un vaudeville du 21e siècle sont ici réunis, des complicités se créent et se défont, des tractations et stratagèmes s'échafaudent. De petites trahisons en retournements de situations cocasses, de péchés mignons et petits secrets ici dévoilés, non sans suspense, à de fausses tentatives de meurtre et de suicide, la vie parfois mouvementée des gens névrosés ordinaires touche ici à un burlesque bon enfant.

POINTS FORTS
- On rit et on ne s'en lasse pas. Comique de situations, comique de mots, comique d'attitudes, comique de répétition.  Dans ce registre on appréciera les changements de pieds répétés de Muriel l'instit, qui hésite toujours entre trois forme de suicide, le séchoir à cheveux jouant un rôle déterminant. Quelques gags sortent du lot, tel ce jeton de casino sorti d'une poche de la soutane (virtuelle) du pauvre curé démasqué ou la kleptomanie de Clara qui en veut aux petits santons  disposés deci delà.

- La mise en scène "ensoleillée", on est en Provence manifestement, sobre et gaie, et avec des décors de fond de plateaux favorisant les fausses sorties et les apartés discrets.

- Le jeu des comédiens, en particulier les deux jeunes femmes splendides de charme et de naturel, avec un coup de cœur pour Floriane Dourdain dans le rôle de la vamp addict.

POINTS FAIBLES
- La dérive alcoolisée du bon père est par trop exagérée et surtout est elle trop longue. Ce n'est plus drôle bien que le jeu du comédien ne soit pas en cause.  Les trois autres personnages nous sont sympathiques ; lui, trop excessif, beaucoup moins ; dommage pour ce saint homme un rien défroqué qui nous fait regretter Don Camillo.

 - Cela peut paraître dérisoire mais il faut quand même dire un mot de l'inconfort "réservé" au spectateur, le nez sur la scène, de l'exiguïté de la salle et de l'étroitesse des bancs, je n'ose pas dire d'église. Oui, il faut une dose d'héroïsme malgré l'atmosphère très conviviale du lieu et les encouragements de Carole Bouquet, présente ce soir de générale.

EN DEUX MOTS
On passe un très bon moment, on ne perd pas une miette de cette comédie de boulevard au parfum de vacances, toujours tenue en haleine par ces gags à répétition et par ces jeunes acteurs dont les répliques font mouche à tous les coups (de revolver).

UN EXTRAIT
(Muriel, l'instit) :
"...juste un petit truc, comme ça : je suis assujettie au suicide. Pour être détendue, j'ai besoin d'avoir des possibilités de suicides rapides, me pendre quelque part, sauter d'un balcon, jeter un sèche cheveux dans une baignoire et quand je prends la voiture, je prends toujours la nationale à cause des platanes, ça me rassure. En même temps en 32 ans aucune tentative, ça doit être psychologique ".

L'AUTEUR
Romaric POIRIER est un jeune auteur, enfin presque - première pièce montée en 1997 ! Il est également producteur de courts métrages au cinéma et a créé sa propre compagnie de théâtre. Sa principale création "La belle au bois de Chicago", coécrite avec Géraldine Vandercammen a été jouée 450 fois sur plusieurs années ; une autre pièce "Noël le grand déballage" a aussi connu le succès, il y a 2 ans. Il joue également la comédie.

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