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"L’insoumise" : Quand le roman, mieux qu'un essai, "révèle" l'histoire
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Atlanti-culture

LIVRE

L’INSOUMISE

 de YANN KERLAU

Ed. ALBIN MICHEL

400 pages

24 €

RECOMMANDATION

             EXCELLENT

THEME

L’INSOUMISE est un roman historique qui met en scène la vie de Jeanne, reine de Castille, dite Jeanne la Folle (1479-1555). 

Fille des Rois Catholiques (Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille), épouse de Philippe le Beau et mère de Charles-Quint, elle n’a pas réellement régné. Elle fut internée dans la forteresse de Tordesillas pendant 49 ans sur ordre de son père puis de son fils.

Une controverse historique demeure à son sujet : fut-elle vraiment folle, comme l’on écrit les historiographes à la solde des souverains espagnols ? Ou fut-elle victime de sa famille qui avait intérêt à invoquer sa démence ?

Même si, exacerbée évidemment par les conditions inhumaines de sa détention, la santé mentale de Jeanne restera pour toujours une énigme, Yann Kerlau prend le parti de Jeanne, la victime, qu’il appelle L’Insoumise car malgré sa nature, certes fragile par certains côtés, elle fit preuve d’une prodigieuse énergie passive. Elle résista et fut invincible.

Au nom de la raison d’Etat, elle subit le fanatisme religieux de sa mère, Isabelle la Catholique ; l’ambition et le cynisme de son père ; le mépris de son mari dont elle fut éperdument amoureuse et une veuve inconsolable; la cruauté de Charles-Quint, l’indifférence de ses autres enfants; et les mauvais traitements de ses geôliers.

Alliances secrètes, trahisons, guerres incessantes, vengeances, crimes, nous embarquent dans l’Espagne de la Reconquête, de l’Inquisition et de l’installation de la dynastie Hasbourg dans la Péninsule.

POINTS FORTS

La construction théâtrale du roman. Trois personnages avancent l’un après l’autre sur les « planches » et se racontent : Jeanne, Ferdinand d’Aragon et Charles-Quint.

L’écriture sensible, vivante et colorée qui frappe l’imagination.

Le chapitre sur la Communidad (l’émeute des Castillans)

L’animosité fondamentale entre la cour espagnole, austère et digne, et celle des Burgondo-Flamands, flamboyante et prétentieuse. 

La justesse du sens de l’Histoire. 

POINTS FAIBLES

Pas de bibliographie. Mais il est vrai qu’il s’agit d’un roman et non d’un essai.

EN DEUX MOTS

Un roman digne des fameux Rois Maudits de Maurice Druon…impossible d’en lâcher la lecture !

UN EXTRAIT

Jeanne à Charles-Quint, Tordesillas août 1554 : "Mon cher fils…Je n’ai tenu envers et contre tout durant ces années que parce que ma résignation était ma force. Vous m’avez crue dangereuse quand je n’étais qu’humaine. Imprévisible quand ma peur d’affronter le monde me paralysait. Aucune vie n’est écrite à l’avance et la vôtre pas plus que la mienne n’ont des cheminements que nous eussions pu prévoir."

L’AUTEUR 

Yann Kerlau, avocat et écrivain, connaît l’Histoire et aime la liberté qu’offre le roman.

Il a publié deux romans historiques, L’Echiquier de la reine et L’Insoumise.

Par ailleurs il est l’auteur d’une biographie, Cromwell, la morale des seigneurs et d’un essai Les Aga Khans.

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