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"L’État de siège" : un certain ennui guette, mais de qualité...
©Theatredepoche-montparnasse.com / @ Brigitte Enguérand

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Françoise Hamel pour Culture-tops

Françoise Hamel pour Culture-tops

Françoise Hamel est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »
THEATRE
L’État de siège
d’Albert CAMUS
Mise en scène : EMMANUEL DEMARCY-MOTA
Scénographie : Yves Collet
Avec Serge Maggiani, Hugues Quester et la troupe.
INFORMATIONS
Espace Cardin pour le Théâtre de la Ville actuellement en travaux.
1 avenue Gabriel 
Paris 8e
Réservations: 01 42 74  22 77
theatredelaville-paris.com
ATTENTION: dernière, le 1er avril.
L’AUTEUR 
Albert Camus (1913-1960), notre Prix Nobel de Littérature mais surtout le grand philosophe de la tolérance, du refus des injustices, de l’engagement politique et social, de l'absurde . En homme  révolté mais libre, il refusait la violence. Alors, on  le jugea trop tiède. Ses nuances importunèrent Jean-Paul Sartre et ce fut la fameuse rupture. Mais Camus , subtil entre tous, ne se sentait ni marxiste, ni existentialiste. Fuyant les «  ismes »  de tous bords et les mondanités littéraires, il se réfugia dans le théâtre. 
Né à Alger, au pays de « L’étranger », d’un père ouvrier qu’il n’a pas connu et d’une mère femme de ménage sachant à peine lire, la légende de Camus commençait. Puis sa jeunesse tuberculeuse, sa beauté à la Humphrey Bogart, les femmes, les belles comédiennes et pour finir, une mort bête à 46 ans, dans un accident  sur une route de l’Yonne. Le manuscrit de son dernier roman était dans la voiture.
THEME
Cette pièce raconte la peste mais n’est pas une adaptation du roman « La peste » . "L’État de siège", créé en 1948, par Jean-Louis Barrault, se veut  «  un mythe intelligible pour tous les spectateurs ». Une oeuvre chorale, lyrique, enflammée, aux genres mélangés. La peste survient à Madrid, c’est la peste franquiste, sous les traits d’un nouvel homme au pouvoir.
POINTS FORTS
- Les fulgurances du texte de Camus : «  Nous sommes des fils de la mer. C’est là-bas qu’il faut être, au pays sans murailles ».
- Un dispositif scénique très sombre, très noir . Une fosse de malheur et de fin du monde, entourée de peu de spectateurs car la salle a été modifiée pour ce spectacle.
POINTS FAIBLES
Ce texte en choeur parlé, semble avoir vieilli. La mise en scène qu’il réclame, aussi. Les notions d’enfermement, d’absurdité, de peur, de bureaucratie, d’administration terrorisante….ne résonnent plus vraiment. 
Pourtant ces thèmes n’ont pas pris une ride chez Ionesco avec son «  Rhinocéros », merveilleusement monté par le même  Demarcy-Mota. Question.
EN DEUX MOTS
Dans les années 80, la peste nous aurait évoqué le sida dont certains voulaient nous faire croire qu’il était une punition de Dieu. Mais en 2017, cette peste ne parvient pas à m’évoquer les tristes figures de nos nouveaux populistes, voire fascistes, version mondialisation. 
Un certain ennui guette mais quand il est de cette qualité, on ne le regrette pas...
UN EXTRAIT
«  Les bons gouvernements sont ceux où rien ne se passe ».
RECOMMANDATION : BON       

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