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"L'écume des Jours" :  un bain de jouvence sur des airs de swing...
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Virginie Romefort pour Culture-Tops

Virginie Romefort pour Culture-Tops

Virginie Romefort est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

Voir la bio »

THEATRE


L'écume des Jours
de Boris Vian
adaptation : Paul Emond
mise en scène et musique de Sandrine Molaro et Gilles Vincent Kappes
avec  Roxane Bret, Maxime Bouteraon, Antoine Paulin

INFORMATIONS


Théâtre de la Huchette
23 rue de la Huchette
75005 Paris
Réservations:01.43.26.38.99,
[email protected]
Jusqu'à fin juin, du mardi au vendredi à 21H; samedi 16h et 21h,.

L’AUTEUR

Boris Vian  (1929 -1959) fut écrivain, poète, chanteur et musicien de jazz français.
Trompettiste et passionné de jazz, il fonda, en 1939, avec ses frères,  son premier orchestre.
Ingénieur des arts et manufacture, parallèlement à son activité chez  AFNOR, il écrivait des scénarios et dés 1942 intègra l’orchestre de Claude Abadie.
 Sur l’invitation de Simone de Beauvoir et de Jean Paul Sartre, il rejoignit l’équipe de la revue « Temps Moderne », ou il publia ses premiers textes.
Son manuscrit "l’Ecume des jours" échoua au prix la Pléiade décerné par Gallimard.
 Dés 1955 il produisit un nombre important de chansons; il créa chez Philips un catalogue de jazz, dont il  deviendra directeur artistique.
Réputé pessimiste, Boris Vian adorait l’absurde et le jeu. Il a été l’inventeur de mots devenus cultes, et de machines imaginaires dont le célèbre « pianococktail » , instrument sensé créer des boissons suivant le rythme de la musique.
Il décèda en 1950 lors de d’une représentation au théâtre de « j’irais cracher sur vos tombes ».
Paul Emon qui signe  cette adaptation, est auteur et scénariste. Il a récemment  créé au Théâtre de Poche l’adaptation de "Mme Bovary" .

THEME

C’est une belle histoire d’amour et d’amitié, dans un univers surréaliste teinté de jazz.
Colin est un jeune homme riche et insouciant, qui partage sa vie avec Chick, son ami et son opposé, ainsi qu’avec son cuisinier Nicolas issu d’un milieu plus modeste que les deux premiers.
Chick, ingénieur , sans fortune, dilapide ses maigres revenu dans une collecion frénétique des œuvres de  Jean Sol Patre .
Colin rencontre Chloé ( dont le prénom fait référence à  une chanson de Duke Elington ). Ils vont immédiatement tomber amoureux l’un de l’autre et se marier. Mais Chloe va trés vite avoir  un nénuphar qui se développe dans son poumon et tomber très malade. Pour la soigner il est nécessaire de lui apporter beaucoup de fleurs. Colin va donc dépenser sa fortune à tenter de la soigner. Ruiné il devra travailler et découvrir  alors la dureté de ce monde qu’il ignorait.
C’est un conte à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féérique et déchirant.
Au delà de l’histoire romanesque,  ce sont les thèmes de l’amour passion, romantique et impossible, mais aussi du travail inhumain qui réduit l’homme à l’état de  « machine », et de la maladie  qui détruit a petit feu.   
Hommage drôle et émouvant à l’imaginaire, à la poésie et à la vie,
L’ensemble est enveloppé de  musique jazz , version swing, dont les variations  colorent d’une palette, parfois gaie, parfois mélancolique, cette histoire et souligne le rythme du texte.
Cette œuvre, qui fut peu appréciée du vivant de son auteur, a connu son heure de gloire  auprès de la jeunesse dans  les années 1960-70. Elle est aujourd’hui étudiée dans les lycées.

POINTS FORTS

- L’adaptation  du roman, est très réussie.
Elle  met en évidence la dimension jazz de l’écriture,  le goût de Vian pour l’improvisation, sa fantaisie et déroutante ironie, ses changements de tempo.
- La mise en scène dynamique et joyeuse  plonge le spectateur dans cet univers poétique et surréaliste. Elle restitue en permanence le rythme rapide qui conduit l’histoire relatée, d’un bout à l’autre, et souligne, grâce à l’appui de la musique, l’humour, parfois noir, dont Boris Vian se sert avec délectation.
- J’ai particulièrement aimé l’atmosphère « très swing » (Duke Ellington entre autres) qui rythme les différents épisodes de la pièce, et inviterais presque  le spectateur a entamer avec les personnages, quelques pas  du typique  « Bilagois », cette danse « Boris Vianesque », mélange de charleston  et de swing .
- Les comédiens sont formidables. Chacun interprète plusieurs rôles, tantôt chanteur, tantôt narrateur ou musicien,  passant de l’un l’autre avec brio.
Mention spéciale pour Roxane Bret que j’ai trouvée particulièrement touchante et drôle dans son interprétation de Chloé.
A la regarder avec Colin on ressent leur amour, leurs joies et leurs tristesses.
On est dans le roman.

POINTS FAIBLES

Le seul à mon avis : lors de la scène de l’examen médical, un mauvais réglage du son entre la guitare  et la voix de Chloé la rendait difficilement audible. Mais depuis, ça s'est sans doute arrangé...

EN DEUX MOTS


Un voyage poétique dans l’univers fantastique de Boris Vian .
«  Il y a  deux choses, c’est l’amour, de toutes les façons, avec de jolies filles, et la musique de la Nouvelle Orléans ou de Duke Ellington », précise Paul Emond qui signe l’adaptation.

UN EXTRAIT

Ou plutôt deux:
- « Laissons derrière nous un ciel de plume qui tournait comme l’écume ». ( oui, cela semble bizarre mais c'est bien cela...)
- « L’histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. »

RECOMMANDATION : EXCELLENT

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