"L’ année Formule 1 - Saison 2019/2020" : les photos et le récit des Grands Prix Formule 1 pour les nostalgiques de la belle mécanique !<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
L’ année Formule 1 - Saison 2019/2020
L’ année Formule 1 - Saison 2019/2020
©

Atlanti-Culure

Françoise Thibaut pour Culture-Tops

Françoise Thibaut pour Culture-Tops

Françoise Thibaut est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.
 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

L’ année Formule 1 - Saison 2019/2020

Dirigée par Luc Domenjoz et Jean Michel Denoues. Photographes : Steve Domenjoz, Jean-François Galeron et Darren Heath
Chronosports Editions - 216 pages - 48 Euros

Recommandation

BonBon

Thème

La Saison 2021/22 va commencer le dimanche 28 Mars 2021 – a priori, du moins au début, sans public - dans le sidéral silence des tribunes,  pour 23 meetings, jusqu’en Décembre, tournant autour de la terre dans un vrombissement ininterrompu, avec un optimisme sans faille et surtout de solides impératifs financiers. Le « cirque » Formula One est devenu un gigantesque business, employeur de dizaines de milliers de gens, depuis les bénévoles de piste aux ingénieurs les plus sophistiqués. Avec lui...le dollar roule sur la planète.

Toutefois, ne nous faisons pas d’illusions, tout a changé : techniquement les voitures et les hommes sont  plus ou moins « robotisés », avec des technologies que  ni Fangio, ni Schumacher lui-même n’auraient imaginées. Par ailleurs l’argent a changé de mains, et dans des quantités sidérantes ; il faut des moyens considérables, désormais, pour figurer sur un circuit. Finis les petits mécanos bricoleurs d’écuries suscitées par la passion. Finies les Lola, Lotus, Minardi, Sauber, Tyrell et même les Jordan. Les Britanniques, les Italiens, ne sont plus les rois des paddocks.

La saison 21/22 commence donc à Barhein, se termine à Abou Dhabi, après être passée par Shanghaï, Bakou, Djedha,  Singapour, etc...Une mondialisation peut être exotique, mais surtout financière, bien que le « noyau dur » des Grands Prix traditionnels européens restent les plus passionnants sur des circuits emblématiques.

À Lire Aussi

"L'aéroport mis en scène" de Léo Soesanto : comment prendre le large en restant à terre ? Un lieu pour de multiples scènes de films… magique

Ce n’est ni un Mal ni un Bien. C’est un autre monde.

Points forts

Cet album annuel des frères Domenjoz (Helvètes) nous permet d’affronter les mois « sans », de traverser le temps et l’espace, d’entretenir ce fanatisme paisible généré  par toute cette beauté mécanique et de nous replonger dans nos souvenirs…

Depuis qu’il existe, le Circuit Jack Brabham de l’Albert Park de Melbourne ouvre la saison en Mars. Mais par prudence sanitaire, l’Australie et la FIA ont fait le choix, pour 2021, de le repousser à Décembre  et d’attribuer la première bataille de cette 72ème édition au circuit de Sakhir à Bahrein.

Ah !...La nostalgie ! Cet ouvrage magnifique fait résonner en moi tant de souvenirs de Grands Prix d’ Australie…

Les Australiens sont des fous de sports mécaniques : tout est bon, des tracteurs aux tacos anciens, des camions aux motos toutes cylindrées. Mais leur plus folle passion va aux Grands Prix de Formule 1.

Un Grand Prix a existé depuis 1928 à Adélaïde, capitale australienne incontestée du sport mécanique. En sommeil pendant la 2WW, les courses reprirent assez vite, mais ce n’est qu’en 1985 qu’Adelaïde obtint de la Fédération Internationale (FIA) d’entrer dans le mythique circuit de F1, devenant le Quatrième Grand Prix de l’hémisphère Sud (avec Afrique du Sud, Brésil, Argentine). Kéké Rosberg (père de Nico)  sur Ford-Williams gagne cette première édition, qui clôture la saison. Pour la modeste capitale provinciale le G.P. signifie une incomparable semaine de fête et la projection dans un événement international.

Le circuit au tracé urbain, de 3 .780 mètres autorisait 79 tours soient 298 kilomètres par temps presque toujours beau et chaud, perturbé d’orages diluviens stoppant essais et course, et de vents de sable du désert proche, rendant la piste très glissante.On y vit de mémorables carambolages. Très bricolé, l’aménagement était sommaire, les stands installés sur le champ des courses hippiques (d’où le nom de paddocks). Les dégagements étaient trop courts, le public trop près, la chaussée urbaine aléatoire. Une longue ligne droite terminée par une double chicane droite-gauche passait sous l’hôpital central, longeait le jardin botanique et le zoo, rendant fous les animaux (surtout les félins) qu’il fallait déménager durant cette vrombissante semaine. Le rugissement des moteurs couvrait la ville entière.

À Lire Aussi

"L'étrange Monsieur Victor" de Jean Grémillon : un drame porté par Raimu et signé d’un cinéaste injustement resté dans l’ombre de Jean Renoir et de Marcel Carné…

Les 65.000 spectateurs de l’édition 1993 furent sidérés par la pôle  d’Ayrton Senna. Alain Prost y signa sa dernière course en F1 et son 4ème titre de Champion du monde. Michael Schumacher fit ses premiers éclats contre Senna lors des essais, mais dût abandonner au 20ème tour, moteur en feu.

1994 fut « l’année terrible » avec les décès à Imola d’Ayrton Senna et Ratzenberger , le début du duel Hill-Schumacher qui se termina par un accrochage et leur abandon, laissant la victoire à Mansell sur Williams-Renault. C’est à Adélaïde que Schumi obtint son premier titre mondial.

Assez vite, Adélaïde ne correspondit plus ni aux normes de sécurité imposées par la FIA, ni au désir d’élargir le public. Une farouche bataille politico-financière, aux péripéties multiples, s’engagea alors entre Sydney et Melbourne, cette dernière remportant le challenge,  prévoyant 200.000 spectateurs sur les 3 jours (essais et course) assortis de 11.000 emplois temporaires.

Pour sa dernière édition en 95, la réunion à Adélaïde fut qualifiée de « carnage », avec seulement 8 voitures à l’arrivée, un gros accident  pour Mika Hakkinen lors des essais. Damon Hill fut vainqueur, le Français Panis 2ème et Schumi y empocha son second titre mondial.

La FIA ne fut pas tendre avec les Australiens, mais le coup d’envoi sur le Circuit Jack Brabham de l’Albert Park en 1996 fut un énorme succès, assorti d’un belle fête populaire. L’Australie y perdit ses complexes, d’autant que son Grand Prix était désormais la première épreuve du Championnat, toujours spectaculaire, pleine d’imprévus avec des voitures pas encore au point, et de nouveaux pilotes vulnérables, capables d’erreurs. Le tracé très technique, ouvrait la voie aux circuits modernes, constamment améliorés ; long de 5.300mètres , il autorise 58 tours soit un peu plus de 307 kilomètres.

À Lire Aussi

"De sable et de neige" de Chantal Thomas : mémoires fugitives du bonheur

1996 fut un festival Jacques Villeneuve, second sur le podium derrière Damon Hil. En 97 l’engouement se confirme, avec plus de 400.000 spectateurs sur les 3 jours et la victoire de David Coulthard sur McLaren devant Schumacher qui, ensuite, gagne 5 fois de suite, avant d’être supplanté par Fernando Alonso. Toujours très spectaculaire, Melbourne est aussi une merveilleuse partie de campagne, où l’on pique-nique en famille sur les pelouses, dans la contemplation des nombreux écrans géants et le vrombissement des moteurs. Depuis 2014, les bagarres entre Vettel, Rosberg et Hamilton voient jusqu’à ce jour la suprématie de ce dernier.

Sans doute faut-il évoquer les champions australiens : Alan Jones, puis l’immense Jack Brabham en 59 et 60 (sur Cooper Climax), Mark Weber véritable héros local des années 2000, Ricciardo sur le podium en 2016 mais peu chanceux depuis.

Adelaïde est restée une légende, à cause de la beauté du site, son originalité et l’art de la fête des autochtones, image d’un bonheur automobile rarement égalé pour les pilotes comme pour les amateurs. Même si le danger était réel. D’ailleurs presque tous les nouveaux circuits du monde entier, dans leur extrême sophistication, ont – en hommage - un virage ou une tribune « Adélaïde ».  La ville continue de souligner d’une bande bleue et jaune dessinée sur l’asphalte l’ancien tracé du GP1  que les joggers du dimanche matin sont autorisés à parcourir. Adelaïde garde son aura de capitale du sport  mécanique avec son Clipsal 500 permanent accueillant les Championnats Moto, la Porsche Carrera Cup, et surtout la Super Car Competition de 250 kms en circuit fermé, très spectaculaire, qui rassemble régulièrement plus de 80.000 passionnés.

À Lire Aussi

"Le Tao de Papa - pérégrinations chinoises d’un taoïste d’Occident" de Laurent Rochat : un musicien suisse initié au taoïsme. Immersion dans l’ancienne culture chinoise. Authentique et belle rencontre

Points faibles

Possédant toute la collection depuis 1985, je ne puis formuler (c’est le cas de le dire !) aucune réserve…

En deux mots ...

Les frères Domenjoz sont de retour ! Avec leur inimitable album annuel, grand format à la couverture sombre et rutilante, aux précisions, analyses et statistiques irremplaçables, aux photos d’une grande beauté qu’il s’agisse de péripéties de course, d’ambiances de stands, de portraits, d’instantanés révélateurs…

Cette Bible annuelle existe depuis 1985, rassemblant tous les plus grands moments du Championnat, magnifiques ou tragiques. En tout, plus de 450 Grands Prix. On ne s’en lasse pas, mais rare et assez peu diffusée, il est préférable de la commander auprès de son libraire préféré. Les exemplaires anciens atteignent parfois des prix aussi délirants qu’un virage « Adélaïde ».

Un extrait

(p.130) Silverstone : "aux essais...après une heure et demie d'aquaplaning, 3 pilotes dans la même seconde...du jamais vu. Toute une nuit d'averse typiquement britannique a détrempé la piste...étrangement le circuit n'est pas conçu pour écouler autant d'eau".

(p.162)  Singapour :  "un orage diluvien... tout est arrêté, les moteurs fument et donnent une brume bleuâtre...A la reprise, H, c'est sans appel. Hamilton démontre sa maîtrise du circuit "...

L'auteur

Luc Domenjoz, journaliste, suit les Grands Prix depuis 1982. Avec  son frère Steve, photographe, ils ont publié de nombreux ouvrages  sur le sport automobile et ses champions. Plusieurs de ces champions ont d’ailleurs accordé une préface à l’un ou l’autre de leurs livres. 

À Lire Aussi

"Le roman de Londres" de Milos Tsernianski : le long roman d’un exilé...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !