Nouvelles mesures face au Covid-19 : Gribouille gouvernemental à la barre<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Olivier Véran ministre de la santé confinement
Olivier Véran ministre de la santé confinement
©Eliot BLONDET / AFP / POOL

Lutte contre le virus

Le ministre de la santé, Olivier Véran, a présenté de nouvelles mesures liées à la situation sanitaire qui s’est, selon lui, encore "dégradée". Une nouvelle cartographie de l’épidémie a été présentée avec trois zones d’alerte graduées. Le Dr Jérôme Marty revient sur l'évolution de l'épidémie et sur la stratégie du gouvernement dans la lutte contre la Covid-19.

Jérôme Marty

Jérôme Marty

Président de l'Union française pour une médecine libre, Jérôme Marty, est médecin généraliste et gériatre à Fronton, près de Toulouse.

Voir la bio »

Nous serons confinés demain...

Cette pensée que personne ne voulait avoir, ce confinement que personne ne voulait voir avait surgit ce 23 septembre par le sud, annoncé de Paris par un ministre de la santé, seul et grave.

Face à la propagation de l’épidémie traduite par la hausse accélérée des taux d’incidence et de positivité, il fallait fermer les bars et restaurants, les établissements recevant du public, limiter les rassemblements à quelques personnes, favoriser le télétravail...Un confinement qui ne disait pas son nom venait de frapper par surprise la cité phocéenne.

Le discours du Ministre n’était pas terminé que les premières réponses des élus Marseillais fusaient: ils n’avaient pas été prévenus. Paris décidait seul... Comment leur donner tord?

Cette épisode traduisait, encore une fois, le modèle de gestion politique de la crise de la Covid19, une gestion Jacobine, hésitant entre le brouillon et l’à peu près...

Il fallait réagir face aux mauvais chiffres sur certains territoires, se serait fait mais sans prévenir les responsables locaux.

Il fallait tester des centaines de milliers de personnes, ce serait également fait, mais au prix de l’encombrement des laboratoires, des retards à la réalisation des tests et des diagnostics et au final à celui de la nullité du service rendu en terme de possibilité de traçage des sujets contacts et de leur isolement.

Il fallait protéger les personnes fragiles mais nombres de patients classifiés jusque là vulnérables au Covid-19 ( diabétiques, insuffisants respiratoires, insuffisants rénaux...) étaient désormais exclus de cette classification.

Il fallait que les soignants se mobilisent face au Covid-19 en une mission de santé publique alors que le nombre de patients atteint par la maladie augmentait mais le gouvernement annonçait dès le mois d’août son intention d'arrêter de les fournir en moyens de protection à partir du 4 octobre.

Il fallait protéger les élèves et les personnels de l’Education nationale de tous risques de propagation de l’épidémie et de fermetures de classes mais le masque n’était rendu obligatoire qu’à partir de 11 ans, l’aération des écoles restait trop souvent difficile, et les élèves les plus jeunes restaient concentrés pendant des heures, bien trop nombreux, en lieux clos...

Si les élèves les plus jeunes pouvaient se contaminer et devaient être masqués comme le préconisait l’OMS, l’UNICEF et le CDC,  en France ils étaient considérés comme non contaminants et donc non masqués, mais les personnes âgées étaient dissuadées d’aller les chercher à l’école....

Les jeunes étaient par leurs fortes interactions sociales, fort transmetteurs du coronavirus mais dans beaucoup de facultés comme chaque années les amphithéâtres et les couloirs étaient bondés et non aérés.

Il fallait déterminer les lieux à fort risque de propagation de l’épidémie et tester régulièrement et spécifiquement en ces lieux, il fallait multiplier les tests panels de population, mais on testait sans logique en une politique du nombre effrénée jusqu’à paralyser le système....

L’Allemagne avait de bien meilleurs résultats mais il n’était jamais temps de la copier, et puis la France avait StopCovid fleuron sans succès de son secteur du numérique, sorte de minitel ou bebop du tracer isoler.

Entre brouillon et à peu près, la gestion de la crise sanitaire ne pouvait que déboucher sur un confinement  partiel mais annonciateur d’un possible confinement généralisé...

Il débutait à Marseille, il débutait au sud, mais, sans modification systémique et structurelle de la façon d’appréhender la Covid, sans proactivité, sans coup d’avance face à la maladie, il allait vite remonter...

Dr Jérôme Marty
Président UFMLS

Le Dr Jérôme Marty vient de publier "Le Scandale des soignants contaminés, Dans les coulisses d'une sale guerre", aux éditions Flammarion.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !