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L'entente américano-chinoise qui a permis l'extraction de matières nucléaires au Nigeria
©FRED DUFOUR / AFP

Main dans la main

Une mission à haut risque en raison des menaces terroristes locales, effectuée en octobre dernier.

L'opération a été rondement menée même si elle comportait de nombreux risques. En octobre 2018, une équipe d'experts américains, britanniques, norvégiens et chinois ont extrait, en compagnie de sous-traitants tchèques et russes, de l'uranium dans la région de Kaduna au Nigeria. L'objectif était d'éloigner toutes ces matières nucléaires des groupes terroristes nigériens. Une mission que les Etats-Unis voulaient effectuer depuis déjà quelques temps.

Le site Defense News explique tout le déroulé de cette opération. L'équipe a d'abord été réunie dans une zone sure au Ghana. La cible : le réacteur de recherche miniature NIRR-1, situé à l'Université Ahmadu Bello de Kaduna, site qui a ouvert en 2004 et où travaillent 170 nigériens et qui alimente les expériences scientifiques. NIRR-1 ne possède qu'un peu plus d'un kilo d'uranium hautement enrichie (UHE également appelé uranium de qualité militaire), c'est-à-dire une dose insuffisante pour créer une ogive nucléaire. Mais si des groupes terroristes mettaient la main dessus, ils n'auraient qu'à y ajouter du matériel obtenu ailleurs pour créer une explosion conséquente. 

D'où l'importance de l'intervention dans cette région sensible, où des groupes terroristes et idéologiques tels que Boko Haram montent en puissance. Dans ce contexte, et pour des raisons de sécurité, l'équipe de chercheurs n'avait donc que 24 heures pour agir pour une mission qui demande plusieurs jours en temps normal. L'opération, initialement prévue le 20 octobre, va même connaître un retard de trois jours à cause d'un couvre-feu imposé par l'Etat après des violences communautaires qui ont causé la mort de 55 personnes.

L'équipe a donc atterri le 23 octobre au Nigeria. Avec eux, un TUK-145 / C, conteneur de 30 litres permettant de transporter l'uranium en toute sécurité. A 9h, les experts, rejoints par l'U.S. State Department security (service de sécurité diplomatique américain) ainsi que la première division de l'armée du Nigeria, sont arrivés au réacteur.

Au terme d'une journée exténuante physiquement pour respecter les délais, l'équipe parvient finalement à extraire le matériel contenu dans le réacteur, ce dernier plongé dans une piscine à 6 mètres de profondeur. L'UHE est ensuite transporté directement en Chine où l'avion a atterri le 6 décembre. Les autorités chinoises se sont alors emparés du matériel et sont désormais seuls décideurs du sort de celui-ci. A en croire Defense News, il pourrait bien être retraité et stocké.

Bien que de réelles tensions et désaccords existent entre le USA et la Chine, l'opération s'est parfaitement bien déroulée et le deux gouvernements prouvent qu'ils sont capables de travailler ensemble pour prévenir la prolifération du nucléaire. D'autant que la Chine n'avait pas participé financièrement à la réalisation de cette mission.

Defense News

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