Darmanin inquiète L'Obs ; Wauquiez satisfait le Point ; les européennes font flipper LR et la Nupes ; Laurent Berger a des idées pour mieux vivre le travail ; Le Pen/Meloni, la vengeance des blondes ; Ferrand rebaptise Borne "Babeth la Déconne"<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Obs s'interroge sur l'avenir de Gérald Darmanin cette semaine. Le Point publie un grand entretien de Laurent Wauquiez.
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Revue de presse des hebdos

Et aussi, à la Une de vos hebdos : les projets martiens de Musk sont… lunaires, pour l'Express, car "aujourd'hui, l'urgence n'est pas d'aller conquérir une autre planète mais de tout faire pour sauver la Terre." L'intelligence artificielle fait débat dans le Point, mais, qu'elle nous effraie ou nous séduise, seule l'imagination saura nous aider à nous y adapter : pour changer tout au long de la vie ou pour nous différencier de la machine. Marianne, fidèle à sa ligne catastrophiste, lance un nouveau palmarès, celui des villes qui risquent de manquer d'eau d'ici à 2050…

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Wauquiez a retrouvé sa langue

Enfin, Wauquiez reprend la parole. Celui qui semble être le candidat naturel des Républicains en 2027 s'était tu depuis 2 ans. Pour "prendre de la hauteur," mais aussi "descendre sur le terrain," et préciser sa vision. LePoint l'interviewe en exclusivité et commence par l'interroger sur son silence quant à la réforme des retraites. L'occasion rêvée pour lui de se positionner comme présidentiable, en dénonçant "une myopie politicienne, où nul ne produit plus de vision, alors que le pays traverse une crise majeure." Trop tard ? Il dit avoir "une approche totalement neuve, " et se justifie : "si on accepte de prendre un peu de recul, on comprend tous que l'avenir du pays ne se résume pas à cette réforme." On saura s'il convainc aux Européennes.

"Nous devons réinventer notre modèle social, pas le rafistoler." Et d'exhorter les français : "ayons l'audace d'être la première nation à inventer le social du XXI° siècle à l'époque du Big data et du sur-mesure," grâce à "la possibilité de partir à la retraite quand ils le souhaitent, en adaptant le niveau de pension en conséquence," et l'introduction de la capitalisation, qui pourraient permettre que "les règles s'adaptent à leurs modes de vie," et nous sortir "d'une même loi d'airain pour tous à 64 ans, sans souplesse ni marge d'adaptation."

L'idéologie de la déconstruction est coupable à ses yeux de tous nos maux : "elle repose sur l'idée que saboter l'ordre est libérateur. Elle aboutit à l'effondrement de l'autorité, celle du président de la République comme du professeur. Elle fait l'éloge de la paresse et de la violence." Un peu faible pour un major de promotion de l'ENA, qui se pique de "poser le bon diagnostic," condition sine qua non pour être à la hauteur des enjeux de la présidentielle : "porter une promesse de réconciliation, car on ne peut pas danser en permanence au-dessus de la guerre civile." D'où son temps de recul…

Alors lorsqu'il affirme : "je pense, moi, que les français n'ont pas perdu le sens du travail ; c'est le travail qui a perdu son sens," on ne sait plus quoi penser de sa charge contre la déconstruction. On restera donc sur un plus consensuel "il faut remettre la reconnaissance du travail et de l'effort au cœur du fonctionnement de la société française. Ce sont des valeurs profondément républicaines, égalitaires, qui ont été trahies par la gauche." Il n'épargne pas son propre camp : "notre famille doit totalement se réinventer, sur la question des services publics par exemple. Elle en a eu pendant longtemps une vision purement comptable et le regarde comme un coût qu'il convient de réduire." Or, "un service public qui coûte mais qui remplit sa mission, ça me va."

Trop de contre-pouvoirs conduisent à une "crise d'efficacité," racine de la crise de la démocratie, Wauquiez va jusqu'à qualifier de "coup d'Etat" les décisions des "cours suprêmes qui se sont arrogées le pouvoir d'écarter la loi." Et bloquent le pays : "notre pays s'est ossifié et a perdu sa capacité à se mettre en mouvement." L'administration est à ses yeux devenue un "Etat profond, autonomisé du politique, voire politisé avec ses propres objectifs." Il vise plus spécifiquement les autorités indépendantes tel que la CNIL, l'Anses, ou l'Arcom. Principal reproche : elles ne permettent pas que ce soit "la volonté politique exprimée lors du vote qui s'applique, le contrat social, et pas l'administration qui met en œuvre sa propre logique." "L'Etat centralisé est devenu un Etat de bureaucrates et de juristes qui produisent des normes, qui s'occupent de tout et donc de rien." Peut-être oublie-t-il un peu vite que les agences ont été créées par des politiques soucieux de se couvrir eux-mêmes…

Il revendique une posture gaullienne. Quand Wauquiez affirme que "dans l'histoire, aucun pays n'est sorti de la décadence sans changer la façon dont il était dirigé," et convoque Octave, ou Bonaparte, on se demande quelle révolution il prépare. Ce sera celle de la décentralisation : "laissons faire les préfets, les maires, les élus locaux." A la tête de l'Etat, la stratégie, et au terrain la mise en œuvre. Le risque de renforcer les inégalités ? On donnera "plus de moyens aux régions plus pauvres." Le risque de division de la République ? "On l'a laissée se fragmenter ! Arrêtons de nous gargariser de mots." Il s'agit de ne pas se perdre, comme Macron : "à force de vouloir décider de tout, il ne décide plus de rien." Et d'en rajouter : "pour que ça fonctionne, le Président ne doit pas être encombré par l'intendance. Tout ce qui relève de la mise en œuvre doit être délégué."

Pour trouver une respiration démocratique," il évoque le modèle suisse : "il faut institutionnaliser chaque année un rendez-vous, inscrit dans la constitution, avec un référendum automatique." Sur des sujets non techniques : "que voulez-vous pour votre école, votre sécurité, votre retraite, votre système de santé ?" Lorsque l'hebdo cherche à l'interroger sur sa vision des relations internationales, il est un peu plus laconique : il ne cède pas sur la souveraineté nationale en matière de défense, et évoque l'Arménie. "Je veux pousser un cri d'alarme," et dénonce le blocus du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan, accuse Aliev de "relancer le génocide commis en 2015 en exterminant les Arméniens. Quant au défi du réchauffement climatique, sa réponse est la réindustrialisation :"produire davantage chez nous et diminuer les importations, […] c'est aussi cela que j'ai en tête quand je parle de cette ambition de reconstruire une France des régions heureuses."

L'Obs s'inquiète : jusqu'où ira Darmanin ?

Un portrait sur fond noir, des zooms sur "la manière forte" de gérer les manifestations par le ministre de l'Intérieur, "les libertés ne sont pas abolies mais rognées," pour résumer son interview d'un professeur de droit public, l'opération à Mayotte surnommée "opération Casse-toi" : l'hebdo semble inquiet. Darmanin à Matignon ? A l'Élysée ?

Son omniprésence médiatique s'explique : selon l'hebdo, "il est l'un des rares à imprimer dans l'opinion publique. Il fait tout pour." Le prétendu délit de participation à une manifestation non déclarée, contredit par le Conseil d'État, son mensonge sur les tirs de LBD par les gendarmes à Sainte-Soline, tout cela semble calculé par l'ex protégé de Sarkozy : "le politique doit être le centre de gravité des discussions, des polémiques des interventions. Mener la danse politico-médiatique… Sortir chaque mois, chaque semaine, chaque jour, l'idée qui sera reprise, disséquée, médiatisée,"écrivait-il. Il justifie ses petites phrases clivantes, à l'emporte-pièce : "les grandes idées, les grands programmes, c'est bien pour 5% des électeurs."

Aucune de ses déclarations ne lui a valu de remontrance au Château, selon son l'entourage. Pour l'Obs, il est un atout majeur dans la manche de Macron : "un couloir régalien mieux occupé que du temps de ses prédécesseurs. Et la carte de l'élu implanté dans une ville pauvre, capable de parler aux catégories populaires." Si Élisabeth Borne se méfie de lui, un proche du Président appuie : "pour moi, c'est celui qui sent le mieux le pays, de tous et de loin."

Peu importent ses échecs, sur la délinquance, sur le Stade de France ou l'affaire Iquioussen, même aux yeux de l'intéressé : "ils (les français) voient que je suis volontaire et que je fais ce que je peux. Ce qu'ils ne vous pardonnent pas c'est de ne pas essayer." Alors visera-t-il les présidentielles ? Il est loin d'être populaire, et rassemblerait 11% d'intentions de vote, largement derrière Le Pen ou Philippe. Finalement l'Obs semble plutôt pencher pour la tête du parti Renaissance, et cite un député proche de Darmanin : "prendre le parti, pour lui, c'est une option. Dans la séquence de 2024 à 2027, il faudra un mec qui fasse le tour des fédérations et mettre les mains dans le cambouis. Il sait faire ça." D'ailleurs, le président de la République l'a investi de la mission de former élus et militants, une bonne manière de mettre la main sur la maison.

BHL, dernier soutien d'Emmanuel Macron !

On hésite à rire en lisant dans Marianne, la chronique de la fin d'une bromance, celle qui a uni un temps Macron et les intellectuels. Des cœurs brisés, des égos blessés. Mais la critique est argumentée. L'hebdo a interrogé une quinzaine d'intellectuels, anciens soutien du Président. Tous sont désabusés.

Jacques Attali le premier, qui l'a lancé en l'intégrant en 2008 à sa commission. Il n'a même pas voulu répondre à l'hebdo et l'a renvoyé vers sa dernière publication, où il affirme que "la réforme des retraites est mal faite et injuste."

Erik Orsenna, une de ses anciennes plumes, en est réduit à confesser au Monde qu'il ne croit plus "aux "en même temps," ni au gouvernement des soi-disant meilleurs." "Ce rassemblement sans ossature fabrique des extrêmes."

François Dosse, son ancien professeur, qui l'a présenté à Ricœur, avait publié un très aimable le philosophe et le président en 2017. Aujourd'hui, il dénonce à l'hebdo un "Narcisse séduit par sa propre image," et dans son Macron ou les illusions perdues. Les larmes de Paul Ricoeur, attaque la méthode présidentielle vis-à-vis des intellectuels : " envoûter pour mieux trahir." "Il n'a aucun affect, il instrumentalise les gens, et une fois qu'il les a pressés comme des citrons, il les fout à la poubelle."

"Macron n'est pas entouré par grand-monde, sinon par personne. Il n'aime pas les médiations, c'est un homme de l'ère numérique" explique Olivier Mongin, ancien directeur de la revue Esprit, à l'hebdo. Et de conclure : "ce garçon d'Amiens souffre de ne pas avoir eu la reconnaissance des cercles d'élite de l'aristocratie intellectuelle française." Et c'est cette question des médiations qui revient dans la bouche de Gilles Finchelstein, l'ancien directeur de la fondation Jean-Jaurès : "la 2e gauche l'avait, pour l'essentiel, lâché sur le fond. Mais, sur la forme, le fait d'avoir méprisé les corps intermédiaires pendant les retraites a acté la rupture."

L'Ukraine, combat majeur de Joe Biden

Si vous voulez tout savoir sur les issues possibles de la future contre-offensive ukrainienne, direction les pages de l'Express. Il nous livre 4 scénarios, de la percée ukrainienne (où tout resterait possible, si les occidentaux veulent bien continuer à livrer des armes), à l'effondrement du front russe (la Crimée et les territoires occupés au nord de celle-ci isolés du reste du front, le régime serait mis en danger), de la stagnation (qui mettrait en cause le soutien occidental et gèlerait le conflit comme dans le Donbass entre 2014 et 2022) à la moins probable reprise en main par la Russie.

L'Ukraine est le combat de sa vie pour Joe Biden, et on comprend mieux pourquoi à la lecture de l'hebdo : il a fait de Poutine son ennemi, et a promis que "l'Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais." Leur première rencontre en 2011 a été frontale, rapporte l'Express : "je regarde dans vos yeux et je ne pense pas que vous ayez une âme." Et Poutine de répondre "alors, nous nous comprenons."

L'hebdo dresse le portrait de la "team Ukraine" dont s'est entouré le président, qui apparaît particulièrement soudée, et efficace. La CIA a pu alerter l'opinion internationale sur les intentions de Moscou, et Bill Burns, son directeur, est "l'homme qui connaît le mieux Vladimir Poutine." Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Biden, a défini la politique américaine de la guerre, ainsi résumée par l'Express : "pas de troupes américaines en Ukraine, pas de zone d'exclusion aérienne en dépit des exhortations de Kiev, rien qui pourrait mener à une escalade nucléaire, et une politique de livraison d'armes graduelle." Si elle est contestée à Washington pour sa prudence, l'action du secrétaire d'État Anthony Blinken et de Mark A. Milley, le chef d'état-major des armées, est empreinte de réalisme, et séduit l'hebdo : "la Russie occupe toujours 17% du territoire ukrainien, le front s'étire sur 900 km." Et il faut aller vite, calendrier électoral américain oblige…

Laurent Berger : son testament syndical

Laurent Berger s'est confié à l'Obs, et c'est intéressant de le lire. Deux combats majeurs sont pour lui les défis de son successeur à la tête du syndicat : les salaires, mais aussi l'organisation du travail, qui reste encore une prérogative de l'employeur. La vie au travail : "jusqu'ici, c'est un impensé point dans le débat public, le travail est vu tantôt comme un affreux lieu d'exploitation, tantôt comme une seule donnée productive et économique sans considération d'humain derrière."

Il dénonce la déconnexion de la gauche et du monde du travail : "elle s'est fait piéger dans l'idée que le travail était un lieu d'exploitation et d'aliénation. Elle n'a pas vu qu'il pouvait être une source d'épanouissement, d'élargissement du collectif d'autonomie, de reconnaissance."

Dans son essai Du mépris à la colère, il insiste, parmi 7 chantiers prioritaires, sur l'importance de la négociation collective sur l'organisation du travail. Pas seulement parce que le rapport de forces est en train de s'inverser au profit des travailleurs (fin du chômage de masse, besoins en qualification, mobilité des salariés), mais surtout pour "parler du travail réel (contenu, impact, conditions de réalisation), associer tous les salariés concernés, laisser des marges de manœuvre pour agir et changer les choses." Il n'oublie pas le management : "2 choses me paraissent fondamentales : définir ce qu'on demande aux managers, la logique dans laquelle ils doivent s'inscrire- une logique d'accompagnement, ou une logique autoritaire, dans laquelle ils doivent faire appliquer des directives auxquelles ils ne souscrivent pas nécessairement -, et la formation, parce qu'on ne peut pas nommer des salariés managers sans les accompagner." Quand on referme l'hebdo, on commence déjà à regretter son départ de la tête de la CFDT… 

Le Pen/Meloni : la vengeance des blondes ?

LePoint tire le portrait de Giorgia Meloni, et Marianne nous éclaire sur les rapports qu'elle entretient avec le RN. Dans le premier, on apprend qu'elle "continue, 6 mois après son accession au pouvoir, à tenir en respect l'intégralité de la classe politique italienne." Elle a réussi, et ce n'est pas rien en Italie, à "constituer un gouvernement stable, tirant sa légitimité des urnes et non de combinazione entre formations politiques souvent aux antipodes." Il semblerait que le monstre soit bien plus proche des partis traditionnels que ce que l'on craignait, à tel point qu'un proche de Draghi confie : "il est difficile de nier que le nouveau gouvernement avance dans la continuité du nôtre." Elle "multiplie les gages envers ses homologues européens, tant sur la tenue rigoureuse des finances publiques du pays que sur le respect des institutions supranationales ou le franc soutien apporté à l'Ukraine."

Le contraire des positions de Marine Le Pen! L'hebdo rapporte que sa force "est de ne pas céder aux exigences des plus populistes" selon un sous-secrétaire d'Etat, qui cite la fin du rabais sur le prix de l'essence. La bourse applaudit (+23%), les commissaires européens aussi, et la population lui accorde plus de 44% d'opinions favorables. Alors, Fratellid'Italia est-il un parti d'extrême droite ? "Nous sommes un parti conservateur," selon l'ancien président du Sénat, issu de ses rangs. Au point de décevoir ses anciens soutiens, partisans d'une ligne plus dure en matière d'immigration, ou de l'indépendance vis-à-vis de Bruxelles. Alors, jusqu'où pourra elle affronter l'impopularité, on le saura aux européennes en juin 2024.

Si Marine Le Pen la défend en public contre les attaques de Darmanin sur sa politique migratoire, Marianne nous explique ses réticences : en matière de politique économique, ouvertement libérale. Au RN, on considère que "le gaulo-bonapartisme ou même le populisme français n'ont pas d'équivalent" selon un député, alors qu'un autre promet que "si nous arrivions aux affaires, nous serions beaucoup plus durs, quitte à déstabiliser les établissements européens." Le vrai partenaire du RN en Italie, c'est plutôt la Liga de Matteo Salvini, son vice-président du conseil des ministres. Pas de cartel des blondes, du moins pas avec la tante. C''est plutôt du côté de Reconquête! et de Marion Maréchal que le partenariat franco-italien pourrait se nouer…

Plus, Marianne considère que la politique de la blonde italienne est un "tract anti RN, preuve que les promesses démagogiques sur l'immigration, contre Bruxelles, se fracassent toujours contre le mur du réel," citant un journaliste de France Inter. On comprend alors les peu diplomatiques critiques de Darmanin comme un message à l'adresse de Marine Le Pen, formulé par l'historien Jacques de Saint-Victor : "si vous arrivez au pouvoir demain, vous serez aussi nuls que nous." 

Laïcité : encore un zéro pour Pap N'diaye

Marianne reproche à l'Education nationale son immobilisme concernant les atteintes à la laïcité, et déplore l'absence de retour d'expérience sur les réponses apportées sur le terrain. 500 cas d'atteintes remontées en mars n'affolent pas le ministre pour qui "il y a toujours une remontée, chaque année, au moment du ramadan."

Alors que pour l'hebdo, "la remontée des données concernant le port de signes religieux ostensibles, les contestations d'enseignement, les suspicions de prosélytisme ou le refus des valeurs de la République ne prend en compte que les cas remontés au ministère," il nous rappelle l'étude du SNPDEN - Unsa qui estime que seul 1/3 des profs contestés dans leur enseignement avait remonté les faits…

"L'obsession de la tolérance affaiblit la laïcité," s'insurge dans L'Express, Elisabeth Badinter. La philosophe explique que "la situation a basculé, et pas seulement pour des questions de religion et de croyances." En cause, les excès de l'éducation bienveillante qui rendent les refus inacceptables, valorise les croyances de chacun. Ils frappent au cœur de "l'école d'avant" : "l'instruction et l'élimination de tout ce qui relevait du personnel et de l'intime. La politique et la religion n'y avaient pas leur place," et sapent de l'intérieur l'institution. Ce n'est que dans un second temps que "certains ennemis de notre modèle, comme les militants islamistes en ont profité pour pousser leurs pions." Pas étonnant que la nomination du politologue Alain Policar au sein du conseil des sages de la laïcité, partisan d'une laïcité ouverte à l'anglo-saxonne suscite sa colère. "Cette attitude contradictoire [de la part du ministre], ce fameux "en même temps", ne peut qu'engendrer une situation stationnaire." 

Dépression chez les LR… mais pas que

Marianne nous apprend qu'aucun leader de la droite ne semble vouloir conduire la liste LR aux européennes. Selon un fidèle de Retailleau, la principale raison "c'est le non-cumul. Ils sont tous tétanisés à l'idée de perdre leur mandat."

Toujours selon un député LR, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand ont peu de chance de remporter la présidentielle : "Macron a définitivement ringardisé les présidents de région. Ces gens ont légitimement pensé qu'avec la réforme de 2015 ils seraient à la tête de Länder allemands… alors qu'en réalité c'est une présidence de Rotary club."

Selon l'Obs, les ambitions présidentielles de Bayrou ne sont pas du goût des macronistes : ses doutes sur la loi sur la fin de vie, ses critiques de la pédagogie du gouvernement en matière de retraites énervent : "si cette course de petits chevaux dure encore 4 ans, ça va être compliqué…" 

Dans le Postillon du Point, c'est Kamel Daoud qui déprime. Il nous rappelle que "dans le monde dit "arabe," la royauté fonctionne comme un socle de la stabilité politique, en dépit de son versant d'immobilisme." N'en déplaise à Mélenchon, pour qui selon Marianne le sacre de Charles III était "une cérémonie répugnante," il y reste encore des royalistes, soumis à "la croyance qu'un monarque fort figure mieux qu'une démocratie avec bourrage d'urne et élection à 99% de suffrages pour le dictateur." Non que l'écrivain reprenne à son compte ce plaidoyer, mais il nous rappelle que les présidents arabes ont mis en place "un monarchisme sans limites, un droit féodal sans contrepoids et un accaparement national et familial au nom du mandat à vie." Les Républiques ne font plus rêver : "les printemps politiques ne sont que des mirages que les religieux et les radicalisés des réseaux sociaux ont parasité."

Dans l'Express, on apprend que le ministre de l'Economie est crispé par les annonces macroniennes : "Il est en stress, Bruno, se marre l’un de ses collègues. À chaque fois que le président ouvre la portière de sa 5008, c’est pour claquer un nouveau milliard." Mais, "c’est une crispation qui est aussi tactique, le jour où il voudra partir, il pourra jouer sur cette corde pour légitimer son départ et construire son costume de candidat sérieux." 

Dans le Point, on apprend qu'au Rassemblement national, on pratique l'ouverture pour constituer la liste du parti aux européennes. Le gros poisson, ce serait… Nadine Morano ! Elle aurait consulté Thierry Mariani transfuge de l'UMP et député européen RN sur l'ambiance au sein du groupe…

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