Nouvelle offensive contre la culture

Pékin traque les autrices de « boys’ love » : la fiction qui peut valoir dix ans de prison

Du 1ᵉʳ mai au 30 juin, la campagne anti-BL lancée par la sécurité publique a fait une première rafle : comptes fermés, ordinateurs saisis, menace de dix ans de prison pour quiconque diffuse des scènes jugées « contraires aux valeurs socialistes ». Après la condamnation choc de l’autrice Tianyi en 2018, la communauté pensait avoir trouvé des refuges numériques ; mais l’absence de cadre clair permet désormais de criminaliser toute romance dépassant 10 000 lectures ou 50 000 yuans de gains. Résultat : panique parmi les écrivaines amateurs, censure des plateformes et essor des VPN où lectrices et autrices s’organisent sous le mot-dièse #BLisNotPorn.

avec Kimberley Bort

Kimberley Bort

Kimberley Bort est analyste indépendante et vulgarisatrice spécialisée dans la criminalité organisée. Elle développe Mobstars Stories, une plateforme de vulgarisation sur les réseaux sociaux qui propose des clés de compréhension sur la criminalité organisée à travers explications, récits, entretiens et autres formats pédagogiques. Journaliste pour Atlantico, en parallèle elle écrit également pour CrimOrg.com aux côtés du criminologue Stéphane Quéré, où elle décrypte les logiques criminelles contemporaines. Passionnée et engagée, elle est l’autrice d’un ouvrage à paraître sur les liens entre réseaux sociaux, pop culture et criminalité organisée. Elle partage sa vie entre la France et la Sicile, portée par une passion pour ces zones grises où s'entrelacent culture, criminalité et représentations.

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