En France, on n&#39;aime pas trop parler du secteur du tourisme, comme secteur d&#39;avenir pour notre pays. On parle souvent d&#39;innovation et de startups. On parle souvent de &ldquo;réindustrialisation&rdquo; (en réalité la France n&#39;a jamais été &ldquo;déindustrialisée&rdquo; puisque la production industrielle est en croissance constante, ce qui a baissé c&#39;est l&#39;emploi industriel, ce qui veut dire que l&#39;industrie est plus productive que jamais). On parle parfois d&#39;agriculture. Beaucoup plus rarement de tourisme.Alors que, comme chacun sait pourtant, la France est la première destination touristique mondiale, et de loin. Notre patrimoine historique sans pareil. Nos nombreuses merveilles naturelles. La montagne, la plage, la campagne. La tour Eiffel. La bonne bouffe. Le pays de l&#39;amour. Tout ça fait de la &ldquo;marque France&rdquo; un attracteur touristique indéniable.On n&#39;aime pas trop en parler parce qu&#39;on aime l&#39;idée de la grandeur de la France et ça fait un peu sale, un peu petit-bras, de gagner sa vie en quémendant des pourboires de riches étrangers. Mais l&#39;économie est l&#39;économie. La France ne devrait pas avoir que le tourisme comme activié, mais c&#39;est une énorme activité qui crée beaucoup d&#39;emplois.Or, le fait est que si la France attire plus de gens que tout autre pays, elle en extrait moins d&#39;argent que les autres pays, et c&#39;est évidemment bien dommage. Si chaque touriste dépensait 10% de plus à chaque fois qu&#39;il vient en France, ce serait énormément de valeur pour l&#39;économie française, au même coût, puisqu&#39;il s&#39;agit de la même visite.Que faire ?Un premier point : l&#39;infrastructure. La France a une bonne infrastructure, mais on oublie souvent que l&#39;infrastructure française doit être faite, non pour 65 millions de français, mais pour 65 millions de français et 65 millions de touristes qui viennent chaque année&mdash;et donc prennent avions, taxis, bus, routes, autoroutes, métros, RER, et ainsi de suite. Les grèves françaises sont légendaires. Les retards des trains français sont légendaires. Nos aéroports ne sont pas au niveau de ceux des autres pays.Le second point, c&#39;est le commerce. Les gens aiment visiter les grands monuments. Il y a quelque chose qu&#39;ils aiment encore plus faire : faire du shopping après avoir visité des grands monuments. Il y a un très bon exemple dans le domaine : la galerie marchande qui se trouve sous le Musée du Louvre. Tous les visiteurs y passent, avant et après leurs visite du plus beau musée du monde, et dépensent énormément d&#39;argent. De plus, et ce n&#39;est pas négligeable - même indispensable-, cette galerie marchande est une vraie réussite architecturale, qui ne gâche pas du tout l&#39;ensemble du Louvre, au contraire.Ce qui ne peut que faire poser la question : pourquoi n&#39;y a-t-il pas un même genre de galerie marchande autour de la Tour Eiffel et en-dessous, le monument le plus visité au monde ? Je sais que les touristes qui vont à la Tour Eiffel veulent dépenser leur argent, puisqu&#39;à chaque fois qu&#39;on s&#39;approche de la tour Eiffel il faut se battre contre des dizaines de vendeurs à la sauvette (dont je serais prêt à parier qu&#39;ils ne payent pas beaucoup d&#39;impôts). Des millions d&#39;étrangers nous supplient de payer de la TVA pour acheter des petites tours Eiffel en plastique, et nous refusons leur argent. Et ensuite on s&#39;étonne du déficit. La tour Eiffel est l&#39;exemple le plus flagrant, mais on pourrait le multiplier. A condition que ça soit fait avec élégance et respect architectural, comme au Louvre, il ne devrait y avoir aucun problème à intégrer le commerce dans nos plus grandes attractions touristiques.Troisième sujet : l&#39;anglais. Oui, la France est le pays de Molière. Mais la France, en théorie du moins, est aussi le pays de la courtoisie, du savoir-vivre. Et accueillir quelqu&#39;un dans sa langue, ou dans une langue qu&#39;il parle, devrait faire partie du savoir-vivre. C&#39;est quelque chose que la plupart de nos guichetiers ou serveurs ont du mal à intégrer. Certes, l&#39;Education nationale s&#39;y prend très mal. Mais nous sommes au 21ème siècle. Il existe de nombreux services disponibles par internet qui permettent d&#39;apprendre les langues étrangères facilement par immersion et vidéoconférence, à très bas coût. Une campagne nationale encourageant les employeurs dans le secteur du tourisme et des services à proposer ces services à leurs employés devrait être mise en place.Sur le même principe - et là il faut malheureusement mettre les pieds dans le plat, car c&#39;est le point noir le plus grave de la France du point de vue du tourisme- il faudrait une campagne nationale pour la qualité de service. Non, il n&#39;est pas pittoresque que les garçons de café et autres employés de services dans les zones touristiques soient si souvent revêches, pas aimables et peu serviables. Et oui, il est possible de faire autrement. Il y a de nombreux pays où on peut être accueilli dans un café avec le sourire, et ça fait bizarre. Avec la Tour Eiffel et le vin de Bordeaux, c&#39;est aussi une des choses pour lesquelles la France est légendaire. Il faudrait également réfléchir à mettre en place la rémunération par pourboire dans les zones touristiques, afin de donner une incitation aux personnels de service à apporter une meilleure qualité de service.En effet, la France comme destination touristique attractive n&#39;est pas seulement une question de valeur économique&mdash;même si c&#39;est très important--, c&#39;est aussi une question de l&#39;image, et donc de l&#39;honneur, de la France. Un pays qui a confiance en lui et qui regarde l&#39;avenir avec confiance, un pays intelligent, accueillera ses touristes, non seulement en s&#39;organisant efficacement pour leur soutirer le plus d&#39;argent possible, mais le fera avec le sourire.Après tout, être français, c&#39;est aussi être malin et séducteur, non ?

Comment améliorer la rentabilité de l'industrie touristique en France 

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Depuis une semaine, les marchés financiers du monde entiers font des tours, avec d&#39;énormes baisses, ensuite remontées, ou pas.Que se passe-t-il ?Cela a commencé en Chine. Depuis des décennies, la Chine pompe de l&#39;argent dans son économie pour financer la croissance - dévaluations compétitives, prêts encouragés par les banques publiques, etc. Tout le monde sait que ça ne peut pas durer indéfiniment. La question n&#39;est pas : est-ce que ça va finir, mais comment ? Est-ce que le gouvernement chinois va pouvoir orchestrer un passage à un autre modèle économique et un ralentissement ordonné, ou est-ce que le château de cartes va s&#39;effondrer ?Cette tension explique que le moindre mouvement du gouvernement chinois soit sur-analysé et puisse mener à des grands mouvements dans les marchés chinois, qui sont particulièrement susceptibles à l&#39;action du gouvernement chinois. Et ainsi, lorsque la Banque centrale chinoise n&#39;a pas annoncé une baisse de taux attendue, la panique a commencé.Comment cette panique s&#39;est-elle répandue au reste du monde ?Il y a une raison évidente : la Chine est une très grande économie, intégrée dans la mondialisation, et donc si l&#39;économie chinoise va mal, les conséquences pour le reste de l&#39;économie mondiale sont mauvaises.Mais ça n&#39;explique pas tout.Aux Etats-Unis, aussi, on attend un ralentissement. La Banque centrale américaine a dit qu&#39;elle comptait bientôt remonter ses taux d&#39;intérêts, mais nul ne sait quand et comment. Puisqu&#39;on sait qu&#39;il va y avoir un dos-d&#39;âne, mais pas où ou de quelle taille, il y a forcément de la nervosité.Mais ça va plus loin. Depuis la crise financière, les marchés financiers ont connu une montée considérable. Pourtant, les économies qui sous-tendent ces marchés financiers, même si elles ont dans l&#39;ensemble renoué avec la croissance, ne vont pas aussi bien que les indices boursiers l&#39;indiqueraient.Cette hausse des indices boursiers se justifie en partie : les grandes entreprises mondiales ont connu une explosion de leurs profits depuis le début de la crise. Mais le problème est que cette explosion de profits est due, principalement, non à la découverte de nouveaux marchés ou au de nouvelles innovations, mais à la capacité de ces entreprises à maîtriser et baisser leurs coûts tout en produisant autant.Le problème fondamental sous-jacent est celui-là : au-delà des chiffres du PIB trimestre après trimestre, l&#39;économie mondiale, si elle ne stagne pas vraiment, n&#39;est pas non plus entrain de découvrir de grands et nouveaux sommets d&#39;innovation. Même sept ans après la crise, la reprise semble toujours fragile.Comment régler ce problème, comment avoir une vraie croissance durable ? Cela, justement, personne ne le sait.Normal, ensuite, que les investisseurs soient nerveux.

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La Chine et la folie des marchés : explications

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Certains disent que l&#39;agence Moody&#39;s risque de dégrader encore une fois la note de la France. On a posé la question à François Hollande lors de sa dernière conférence de presse et il a donné la bonne réponse : il ne faut pas s&#39;en inquiéter, parce que les taux d&#39;emprunts de la France sont au plus bas.Beaucoup de mythes circulent à ce sujet, et il est bon de les dissiper. C&#39;est ce à quoi je vais m&#39;évertuer ici.<h3 class="s2">Mythe N&deg;1 : les notes des agences de notation ont une importance sur la dette</h3>Non, c&#39;est faux. <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/agences-notation-triple-maches-taux-interets-etats-pascal-emmanuel-gobry-271423.html" target="_blank">Comme je l&#39;expliquais déjà la première fois que la France a perdu son AAA</a>, les agences de notation n&#39;ont aucune espèce d&#39;importance. C&#39;est un fait universellement constaté : de fait, il n&#39;y a pas de corrélation entre les pertes de notes des taux souverains et les taux d&#39;emprunts des Etats. C&#39;était déjà le cas pour les Etats-Unis, ça a été le cas du Japon pendant plus d&#39;une décennie, et ce fut le cas de la France.Et encore heureux : les agences de notation n&#39;ont, après tout, qu&#39;accès aux mêmes données que tous les autres. Sur un marché comme le marché de dette souveraine, il y a des milliers d&#39;acteurs. Tous ces acteurs ont aussi accès aux mêmes données sur la solvabilité (ou non) d&#39;un emprunteur. Il n&#39;y a aucune raison pour qu&#39;un acteur ait plus d&#39;influence qu&#39;un autre. Les centaines d&#39;acteurs financiers qui, tous les jours, achètent et vendent de la dette souveraine ont eux-mêmes leurs équipes d&#39;analyse crédit tout aussi compétentes que celles des agences de notation. Les agences de notations ne font qu&#39;exprimer une opinion parmi des millions d&#39;autres. Moi, ici, j&#39;exprime une opinion. C&#39;est peut être intéressant pour vous. Mais il n&#39;y a aucune raison que ça fasse bouger les marchés.Pourquoi tant d&#39;importance accordée aux agences de notation, alors ?En partie, c&#39;est du plus pur flan médiatique : le vrai business des agences de notation, c&#39;est la notation de la dette des entreprises privées ; là, elles peuvent parfois avoir une utilité, parce qu&#39;elles ont parfois accès à des données que n&#39;ont pas le reste du marché et donc leurs notes transmettent de la vraie information. C&#39;est aussi là qu&#39;elles gagnent leur argent. Pour les agences de notation, noter la France ou l&#39;Allemagne ou les Etats-Unis, c&#39;est de la pure com : personne ne parlera de la note d&#39;un fabricant de tracteurs du Midwest, mais dégrader la note des Etats-Unis, comme l&#39;a fait Standard &amp; Poor&#39;s, ça fait parler dans la presse (même si ça n&#39;a aucun impact sur les marchés).En partie, c&#39;est parce que les agences de notation sont un oligopole. Les réglementations imposent un rôle aux agences de notation, puisque certains acteurs réglementés ne peuvent détenir certains actifs que dans une quantité déterminée en fonction de leur note. C&#39;est ça qui crée l&#39;importance des agences de notation, qui sinon ne serait qu&#39;un analyste parmi d&#39;autres. Ce rôle n&#39;a pas de raison d&#39;exister, mais il existe.<h3 class="s2">Mythe N&deg;2 : la France a des taux faibles à cause de la BCE / C&#39;est bien que la France ait des taux faibles</h3>Il s&#39;agit de deux mythes, mais pour les dissiper il faut les prendre ensemble, ce que je fais. On entend parfois que la seule raison pour laquelle la France a des taux d&#39;emprunts faibles, c&#39;est parce que la BCE fait tourner la planche à billets.C&#39;est faux. A part dans une situation de panique, comme on a pu voir sur la Grèce, où la BCE peut avoir un rôle stabilisateur, ce n&#39;est pas la BCE qui décide les taux d&#39;emprunt. Comment en être sûr ? C&#39;est constaté : aux Etats-Unis, à chaque fois que la Banque centrale a annoncé des nouveaux emprunts, les taux souverains des Etats-Unis ont augmenté, ils n&#39;ont pas baissé.Quel est le mécanisme ? Voici la réponse : ce qui détermine la valeur des taux souverains (hors contexte d&#39;inflation ou de panique), c&#39;est la santé de l&#39;économie. Le mécanisme est le suivant : si le marché pense que l&#39;économie va bien aller, les investisseurs préfèrent mettre leur argent dans des actifs à risque, en attendant un rendement plus élevé. Pour pouvoir emprunter, les Etats doivent donc proposer un taux plus élevé pour attirer les investisseurs.A contrario, si le marché pense que l&#39;économie va mal, ils préfèrent se réfugier sur des actifs sûrs, à commencer par la dette souveraine ; les taux baissent donc.C&#39;est pour ça que les achats de dette par la Fed ont fait augmenter les taux américains : comme la Fed montrait sa volonté de stimuler l&#39;économie, le marché a eu une vision plus optimiste de l&#39;avenir et a donc demandé des taux plus importants.Les taux si faibles de la France sont donc le signe d&#39;une profonde maladie : tout le monde pense que la France va mal et va aller mal, et donc a peur d&#39;investir dans autre chose que des emprunts d&#39;Etat.Ca montre aussi que la &ldquo;planche à billets&rdquo; de la BCE, loin de tourner en sur-régime, tourne en sous-régime. Il y a un seul moyen, très simple, de savoir si la quantité de monnaie dans l&#39;économie est trop importante : y a-t-il de l&#39;inflation ? C&#39;est axiomatique : s&#39;il n&#39;y a pas d&#39;inflation, c&#39;est qu&#39;il n&#39;y a pas de sur-quantité de monnaie. Or, dans la zone euro, il n&#39;y a pas d&#39;inflation du tout - ni de croissance. Ça veut dire que la quantité de monnaie est insuffisante.Bref : ça ne va pas bien. Vous le saviez déjà. Mais les raisons ne sont peut-être pas celles que vous croyiez. Maintenant vous savez.&nbsp;

Deux vérités sur les agences de notation et la dette de la France

L&#39;Allemagne n&#39;a même pas eu besoin d&#39;envahir. C&#39;est la conclusion un peu acide mais pas injustifiée qu&#39;on pourrait tirer de ce qui est arrivé au gouvernement cette semaine.Qu&#39;Arnaud Montebourg critique la politique d&#39;austérité budgétaire et monétaire imposée par Francfort et Berlin, et c&#39;est tout le gouvernement qui démissionne. Montebourg est immédiatement congédié comme un malpropre, et est remplacé par une caricature de jeune technocrate (nous y reviendrons).Evidemment, pour Arnaud Montebourg, le calcul politique est évident. Son passage à Bercy rajoute une ligne à son CV qui le rend présidentiable. Pour le meilleur et pour le pire, il a montré très clairement quelle serait sa &ldquo;ligne&rdquo; directrice comme président : un volontarisme économique corporatiste &ldquo;à l&#39;ancienne&rdquo;, avec l&#39;Etat comme chef d&#39;orchestre de grands groupes industriels. Le gouvernement est carbonisé, et Montebourg n&#39;a plus qu&#39;à perdre en y restant. En critiquant le gouvernement par la gauche, il s&#39;allie à la gauche de la gauche qui a toujours été son camp, et s&#39;ouvre le chemin le plus honoré vers l&#39;Elysée pour un socialiste, en commençant par prendre le PS par la gauche. En partant avec éclat, il est fidèle à son image, et celle d&#39;homme d&#39;Etat qu&#39;il veut se donner. Il se pose comme le recours du PS en cas de défaite cinglante en 2017 (surtout si François Hollande n&#39;est pas au second tour).Arnaud Montebourg a été un ministre spectaculairement incompétent, et sa compréhension de l&#39;économie est d&#39;une ignorance encyclopédique. De plus, les nombreuses péripéties qui jalonnent son parcours, ainsi que l&#39;idée très clairement exaltée qu&#39;il a de lui-même, mènent à s&#39;inquiéter sérieusement de sa capacité psychologique à exercer des responsabilités importantes. Ce serait un désastre s&#39;il devenait un jour président de la République.Cela dit, les crises ont cela de particulier que c&#39;est souvent les prophètes, ceux qui ont tort sur presque tout, qui ont aussi raison sur le problème le plus important de la crise, problème que les gens si raisonnables ne peuvent concevoir, puisque c&#39;est leur raisonnabilité qui a mené à la crise. Les Churchill et les de Gaulle étaient des fous jusqu&#39;à ce que les événements leur donnent raison. (Ce qui ne veut pas dire que tous ceux à qui les événements donnent raison sont un de Gaulle ou un Churchill...)Et Montebourg a raison sur le point essentiel de notre crise présente : l&#39;austérité budgétaire et monétaire imposée depuis l&#39;Allemagne. Et il est absolument estomaquant que la République française laisse sa politique imposer depuis l&#39;étranger. Et il est désastreux et désespérant qu&#39;une remise en question de cette doxa destructrice mène à la chute d&#39;un gouvernement.Ce qui nous amène donc au personnage d&#39;Emmanuel Macron, qui symbolise tout autant que Montebourg la maladie française. Montebourg, c&#39;est le socialisme à l&#39;ancienne, des grands groupes industriels dirigés depuis Bercy. Macron, c&#39;est le socialisme moderne, de Bercy dirigé depuis les grands groupes financiers. Les études brillantes, l&#39;ENA, l&#39;inspection des finances, Rothschild, puis l&#39;Elysée : c&#39;est ce moule de l&#39;élite française qui crée le corporatisme qui étouffe l&#39;économie française.La nomination de Macron, c&#39;est un signal de François Hollande de la ligne &ldquo;libérale&rdquo; ou &ldquo;social-libérale&rdquo; du gouvernement. Si seulement !Ceci oublie deux choses : premièrement, les &ldquo;réformes de structure&rdquo; dont on parle tant n&#39;apporteront aucun effet dans un contexte de marasme économique provoqué par un bridage de la demande par la politique budgétaire et monétaire ; deuxièmement, la politique du gouvernement n&#39;est qu&#39;un liberalisme de façade, qui n&#39;effectue aucune des réformes de profondeur dont le pays a besoin.L&#39;avenir est donc parfaitement prévisible : le président mènera sa politique &ldquo;libérale&rdquo;, qui ne changera rien au chômage et à la croissance ; et après, on nous dira &ldquo;Vous voyez, le libéralisme, on a essayé, ça n&#39;a pas marché.&rdquo;Et, toujours, rien ne changera.&nbsp;

passation de pouvoir Macron/Montebourg

Démission d'Arnaud Montebourg : la France déclare forfait face à l'Allemagne

Pour tout le mal qu&#39;on dit au sujet de l&#39;enseignement supérieur français (et souvent non sans raison), il y a un secteur qui fonctionne assez bien dont on ne parle pas assez : l&#39;enseignement professionnel.Il est beaucoup plus facile de trouver un empoi après un BTS qu&#39;après une licence et de nombreuses filières d&#39;apprentissage marchent très bien.De l&#39;autre côté, nos universités sont perpetuellement en mal-être et en recherche de vocation. Avec d&#39;un côté l&#39;enseignement professionnel et de l&#39;autre les grandes écoles, elles semblent n&#39;enseigner que le &ldquo;ventre mou&rdquo; des jeunes que nos lycées produisent. Elles sont tiraillées entre un personnel aux positions politiques souvent gauchistes et des comparaisons internationales avec les Etats-Unis dont il semblent qu&#39;elles ne servent qu&#39;à nous accabler (oui, bien sûr, l&#39;Université de Carpentras III va devenir Stanford).Le problème est bien connu : des centaines de milliers de jeunes occupent les bancs (surchargés, délabrés) de facs qui ne peuvent pas les encadrer, qui leur enseignent des disciplines non-professionalisantes et qui les engagent dans un purgatoire LMD (ou, pour beaucoup d&#39;étudiants, L-M-M-M) entrecoupé de stages et de jobs McDo jusqu&#39;au sésame d&#39;un CDI qui, comme l&#39;horizon, recule au fur et à mesure qu&#39;on avance vers lui. Et c&#39;est sans parler de la crise du logement, de la précarité, de la qualité des bâtiments, du CROUS et j&#39;en passe et des meilleurs.Indépendamment de tout cela, tout le monde s&#39;accorde pour dire qu&#39;il y a un problème avec la jeunesse de ce pays. Manque d&#39;horizons. Manque d&#39;espoir. Manque de discipline, peut-être aussi. Manque de ce qu&#39;on appelle parfois &ldquo;le vivre-ensemble&rdquo;, et peut-être de ce qu&#39;on appelait autrefois &quot;le patriotisme&quot;. Et une solution parfois évoquée pour ce problème, c&#39;est le retour du service militaire.Donc voici une suggestion : additionnons 2 et 2 pour faire 4.L&#39;enseignement supérieur en France ne marche pas. Le lycée non plus d&#39;ailleurs. L&#39;enseignement professionnel marche un peu. La jeunesse a besoin de nouveaux horizons.Rétablissons le service militaire, mais au lieu d&#39;en faire une simple année d&#39;entrainement pour bidasses, faisons-en un service de formation. Après tout, l&#39;armée a besoin pour ses propres besoins de jeunes formés à de nombreux métiers, du garagiste à l&#39;ingénieur.L&#39;armée a déjà les infrastructures en place pour la formation à de nombreux métiers. En les agrandissant et en y adjoignant ceux qui sont aujourd&#39;hui les enseignants civils, on pourrait former une grande partie de la jeunesse française.Comme je l&#39;ai déjà expliqué à de nombreuses reprises, <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/rdv/nettoyeur/france-va-t-elle-rater-revolution-universite-en-ligne-pascal-emmanuel-gobry-633173.html" target="_blank">l&#39;avenir de l&#39;université, c&#39;est internet</a>. Cela veut notamment dire qu&#39;il est possible à l&#39;armée (ou à n&#39;importe quelle autre institution) de mettre en place des structures d&#39;enseignement supérieur rapidement et à bas coût.Rien de cela ne devrait forcément se faire en remplacement des institutions d&#39;enseignement supérieur existantes et peut aussi se faire par des partenariats. Après tout, l&#39;enseignement en apprentissage, avec moitié travail et moitié cours, existe déjà.L&#39;exemple d&#39;Israël, où le service militaire est pour de très nombreux jeunes l&#39;occasion d&#39;obtenir une formation professionalisante, est le modèle à suivre.Le service militaire aurait les vertus de moralisation de la jeunesse qu&#39;on lui prête. Les jeunes qui feraient leurs études seraient logés, nourris, blanchis, ce qui aiderait déjà beaucoup leur situation. Tous les Français auraient accès à des formations efficaces, formantes, diplômantes. On règlerait pas mal de problèmes de criminalité et de chômage des jeunes et de l&#39;enseignement, d&#39;un coup.Plus facile à dire qu&#39;à faire, évidemment. Mais ça mérite peut-être d&#39;y réfléchir...&nbsp;

soldat français armée coupe dépense 

Etablissons un service militaire de formation

Face à l'échec de l'enseignement supérieur et les résultats mitigés de l'enseignement professionnel, établissons un service militaire de formation

Finance

&ldquo;Les économistes sont à court de termes pour décrire à quel point l&#39;économie française va mal.&rdquo; <a class="Colorbox" href="http://www.businessinsider.com/france-inflation-industrial-production-miss-2014-7" target="_blank">C&#39;était le titre malheureusement juste du site américain d&#39;information économique Business Insider l</a>orsque sont sortis les derniers chiffres de la production industrielle.&ldquo;Nous sommes à court d&#39;adjectifs négatifs pour décrire les données économiques en France ; <a class="Colorbox" href="http://www.businessinsider.com/france-inflation-industrial-production-miss-2014-7" target="_blank">les chiffres principaux de la production industrielle sont vraiment effroyables</a>&rdquo;, était la citation de Claus Vistesen, économiste chez Pantheon Macroeconomics.Mais je ne vous apprends rien.Et cette situation n&#39;est pas la faute de François Hollande, ou moins pas directement. Ses péchés sont des péchés d&#39;omission : ce qu&#39;il aurait dû faire, plutôt que ce qu&#39;il a fait. On pourra rétorquer que pour un chef d&#39;Etat comme pour tout dirigeant les péchés d&#39;omission sont des péchés d&#39;action, et on n&#39;aurait pas tort.Le problème est simple et reste le même depuis le début de la crise de l&#39;euro, comme je ne cesse de le répéter : c&#39;est celui de la quantité de monnaie.Le même rapport qui signalait le déclin de la production industrielle en France alertait aussi des tendances déflationnistes, avec un taux d&#39;inflation de 0.5%, plus faible que les 0,7% prévus, ce qui est déjà trop faible.A chaque instant T, il y a une quantité totale de monnaie disponible dans toute économie. Si, par rapport à la capacité totale de production de l&#39;économie, la quantité de monnaie est trop importante, il y aura une augmentation généralisée des prix (puisqu&#39;une quantité trop importante de monnaie sert à acheter une quantité trop faible de biens et services) ; si la quantité de monnaie n&#39;est pas assez importante, il y aura une stagnation économique généralisée (puisque les consommateurs et entreprises n&#39;ont pas assez d&#39;argent pour acheter tous les biens et services que l&#39;économie produit). Comme on le voit par les chiffres de l&#39;inflation (quasi nulle) et ceux du chômage (hors normes), nous sommes dans le second cas de figure.Ce qu&#39;on appelle les réformes dites de structure, comme leur nom est censé l&#39;indiquer, sont des réformes dont l&#39;objectif est d&#39;augmenter la capacité totale de production de l&#39;économie. In abstracto, et indépendamment des mérites de telle ou telle réforme en particulier, c&#39;est certainement une bonne idée de vouloir augmenter la capacité de production. Mais si la quantité totale de monnaie dans l&#39;économie est trop faible, quelque soit la capacité de production, la sous-activité et le sous-emploi resteront présents.Or, quel est la situation de la France par rapport à la création de monnaie ?Il y a, en gros, trois manières de créer de la monnaie : la politique de la banque centrale, la politique budgétaire de l&#39;Etat, et le crédit bancaire.Le crédit bancaire est en retrait, puisque les banques agissent rationnellement en anticipant les capacités futures de l&#39;économie. Autrement dit, si l&#39;économie va être mauvaise, les gens risqueront de moins rembourser, et donc les banques prêteront moins (et donc créeront moins de monnaie). Oui, il s&#39;agit d&#39;une prophétie auto-réalisatrice et d&#39;un cercle vicieux. En France, se rajoute le problème de la cartélisation du secteur bancaire, où l&#39;absence de concurrence jugule le crédit.Pour casser ce cercle vicieux où la récession se prolonge elle-même du fait de la frilosité rationnelle des banques, la théorie économique propose deux outils : la politique monétaire et la politique fiscale.En augmentant ses déficits (c&#39;est-à-dire en augmentant sa dépense et/ou en baissant les impôts), l&#39;Etat augmente la dépense totale de l&#39;économie, c&#39;est-à-dire la quantité totale de monnaie en circulation dans l&#39;économie. C&#39;est la politique budgétaire.L&#39;autre instrument, c&#39;est la politique monétaire. La banque centrale peut soit baisser ses taux directeurs, ce qui pousse en théorie les banques à prêter plus d&#39;argent, soit verser directement de l&#39;argent aux citoyens.Or, les faits têtus sont les suivants. La politique budgétaire du gouvernement est une politique d&#39;austérité ; indépendemment de diverses annonces, l&#39;objectif budgétaire du gouvernement reste entièrement à la baisse, ou au moins le maintien, des déficits. Et la politique monétaire de la BCE reste infiniment plus préoccuppée par l&#39;inflation que par les chiffres économiques et donc opposée à une vraie création monétaire.Et dans les deux cas, la justification idéologique de ces mesures émane des institutions de l&#39;Union européenne. C&#39;est pour cela que je dis que les péchés de François Hollande sont des péchés d&#39;omission : il aurait pu, comme il l&#39;avait promis pendant sa campagne, s&#39;opposer à cette idéologie (qui, soit dit en passant, est objectivement réactionnaire). Il ne l&#39;a pas fait.Et pendant ce temps, les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Mêmes causes, mêmes effets : pourquoi l'économie française va si mal 

Ces péchés d'omission de François Hollande, ou pourquoi l'économie française va si mal 

Les auteurs de ce quinquennat ont donc décidé qu&#39;ils auraient deux grandes réformes. La première : le mélange étrange d&#39;austérité et du pacte de responsabilité, c&#39;est-à-dire une baisse des charges sociales (dont l&#39;impact sur l&#39;emploi sera rendu nul par la politique d&#39;austérité). La seconde, une nouvelle vague de décentralisation.Que dire ?Tout d&#39;abord, il est significatif qu&#39;aucune de ces deux politiques n&#39;aura d&#39;impact sur l&#39;emploi, qui est la première préoccupation des français ; la politique d&#39;austérité est délétère pour le pouvoir d&#39;achat des Français, qui est leur deuxième préoccupation. A une époque où le pays est non seulement en crise économique, mais en crise politique profonde de confiance en ses élites et ses dirigeants, il est frappant de constater cela.Mais sur la régionalisation, il y a beaucoup de choses à dire.La première, que personne ne signale, est qu&#39;il s&#39;agira d&#39;un chaos énorme. Fusionner de grandes organisations n&#39;est pas une pratique simple. En théorie c&#39;est simple, et en pratique c&#39;est très compliqué, car il s&#39;agit de fusionner non seulement des structures juridiques mais énormément de cultures et de processus non écrits qui font la vie des organisations. Même dans le monde de l&#39;entreprise, où la flexibilité est beaucoup plus important et le leadership souvent plus fort, la plupart des fusions échouent. Dans le domaine du service public, surtout en France, le bilan est souvent désastreux. Par exemple, de nombreuses années après sa création après amalgamation de nombreuses autres structures, le RSI continue à ne pas fonctionner. De même avec Pôle emploi. En pratique, on constate souvent que les fusions censées créer plus d&#39;efficacité et d&#39;économies ont l&#39;effet quasiment inverse. Encore une fois, c&#39;est même souvent le cas dans le secteur privé. C&#39;est sans doute à cause de cela, que les théories nient mais que le bon sens indique, que les Français sont très dubitatifs face aux idées de fusions de collectivités, comme on l&#39;a vu avec le référendum de fusion des collectivités en Alsace, appuyé par toutes les formations politiques et rejeté par les alsaciens.La deuxième est que cette régionalisation va précisément dans le sens inverse qui est celui de l&#39;histoire : au lieu de rapprocher les lieux de décisions des Français, elle les en éloigne. Elle remonte les compétences des départements aux régions, et elle fusionne les régions. A noter que c&#39;est aller à l&#39;encontre de la tradition et de l&#39;histoire de la Nation française, qui s&#39;est justement construite en opposition au fédéralisme ou quasi-fédéralisme qui est la règle chez nos voisins.Mais c&#39;est surtout un symptôme de cette fascination si française et si étrange pour la centralisation, le dirigisme, et le colbertisme. Lorsque la décentralisation a été entreprise il y a déjà plus de 30 ans avec les lois Defferre, l&#39;objectif était bien de... décentraliser. Après ces lois tout le monde s&#39;est rendu compte que le travail n&#39;était pas fini et qu&#39;il fallait le continuer et chacun a donné ses propositions. Mais presque toutes ces propositions reviennent à une nouvelle centralisation. Le génie français : même lorsqu&#39;on essaye de décentraliser, on recentralise. La vertu de la décentralisation c&#39;était de tenter de saper le syndrome de Paris et du désert français, le syndrome d&#39;un pays où rien ne peut se faire sans décision central. Mais au lieu de guérir le syndrome, on l&#39;aggrave en créant une douzaine de mini-Paris.La décentralisation qui va à la fois dans le sens de la culture et de la nation française, et dans le sens de l&#39;avenir, c&#39;est une décentralisation qui au contraire supprime les régions et renforce au contraire deux échelons primordiaux : l&#39;agglomération, d&#39;abord, parce que le 21ème siècle sera urbain, et le département, ensuite (avec coopération entre les départements si besoin est), parce que c&#39;est l&#39;échelon le plus historique et le plus proche des français.La réforme proposée va précisément dans le sens inverse.

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