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Thème central des affiches électorales, la manifestation la plus spectaculaire (et la plus délirante pour des yeux français) de cet appel à la liberté a été l&rsquo;hymne composé par Jeff Popick et chanté par les &quot;USA freedom kids&quot;, sorte de mini-majorettes, à la gloire de Trump : &quot;Lorsque la liberté sonne à ta porte, répond à l&#39;appel !&quot;&nbsp;En écho, le message de félicitations de Marine Le Pen a salué le choix du &quot;peuple américain, libre&quot;. Comme elle avait salué &quot;une victoire de la liberté&quot; après le Brexit. Qui lui-même s&rsquo;était fait au nom de la défense de la &quot;liberté britannique&quot;. Et c&rsquo;est encore dans la célébration de cette &quot;liberté&quot; que Trump vient de recevoir son premier (!) visiteur étranger, le chef des Brexiters, Nigel Farage. Enfin, lorsque l&rsquo;on songe que le nouveau groupe populiste au Parlement européen s&rsquo;appelle le &quot;Mouvement pour l&rsquo;Europe des nations et des libertés&quot;, on se dit que la boucle est bouclée...&nbsp;Mais allons un peu plus loin : s&rsquo;il fallait encore se convaincre des convergences idéologiques entre Le Front national et le Front de gauche, l&rsquo;on remarquera que le mot &quot;liberté&quot; est également au cœur du discours de Jean-Luc Mélenchon, comme le dit bien son appel à la &quot;France insoumise&quot;.&nbsp;Ceci dit, il y a insoumission et insoumission, liberté et liberté : si tous les populistes sont souverainistes, la &quot;freedom&quot; américaine est fondamentalement hostile au pouvoir central, alors que la &quot;liberté&quot; selon Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon adore l&rsquo;Etat, dont le renforcement dans tous les domaines est pour eux LA solution. Différence radicale des cultures politiques, entre le fond libertaire de la révolution américaine et la tradition étatiste qui l&rsquo;a emporté dans la révolution française. &nbsp;Il reste que cette nouvelle thématique des populismes devrait faire réfléchir les commentateurs mais aussi les autres partis. Elle signale que ces derniers ont ouvert la voie à cette captation en abandonnant quasiment toute référence à la liberté.&nbsp;La gauche non communiste, était pourtant naguère très engagée dans le combat pour la liberté (valeur cruciale de Jaurès à Mitterrand). Elle s&rsquo;est désormais repliée sur son obsession de l&rsquo;égalité allant du matraquage fiscal à la dernière réforme du collège. Dans le même temps, le quinquennat qui s&rsquo;achève aura été l&rsquo;un des plus liberticides la Ve République : empilement des restrictions à la liberté d&rsquo;entreprendre, déjà bien mal en point dans notre pays, entre multiplications des normes et des taxes ; attaque frontale contre la liberté individuelle par la loi sur le Renseignement qui va bien au-delà de la lutte indispensable contre le terrorisme, comme vient de le rappeler le Conseil Constitutionnel en matière de surveillance hertzienne ; menaces redoutables pour la liberté d&rsquo;expression dans la loi &quot;égalité et citoyenneté&quot;, avec la répression de toutes les &quot;discriminations&quot;, ouvrant la voie à tous les abus.Mais force est de constater que la droite dite &quot;républicaine&quot; n&rsquo;est nullement en reste en la matière. En témoigne l&rsquo;adoption récente par le Sénat des dispositions les plus dangereuses de cette dernière loi, tout comme le vote massif par la &quot;droite républicaine&quot; de la loi Renseignement.&nbsp;De même, la rhétorique dominante des candidats à la primaire de la droite ne fait guère place à la liberté, seulement présente dans le programme économique de François Fillon et dans le programme éducatif de Bruno Le Maire. Pour le reste, &quot;Autorité&quot;, &quot;sécurité&quot; et &quot;identité&quot; semblent être devenus son nouveau triptyque de référence. Que Marine Le Pen mette désormais en avant son &quot;souci de la France libre&quot; en dit long sur sa tentative de captation de l&rsquo;héritage gaullien&hellip;Rappelons donc aux partis qui se réclament de la République, que la devise de celle-ci est &quot;liberté, égalité, fraternité&quot;. Rappelons surtout, fait totalement passé sous silence dans le débat politique, que parmi ces trois valeurs, la première emporte la préférence des Français : 43% contre 37% à l&rsquo;égalité et 20% à la fraternité (sondage IFOP/Opinion/Génération Libre, avril 2016).De sorte que l&rsquo;on voudrait avancer ici une hypothèse iconoclaste : le succès croissant des populismes pourrait AUSSI s&rsquo;expliquer par la défense d&rsquo;une valeur, bien sûr instrumentalisée et réinterprétée comme toujours dans l&rsquo;histoire des idées, mais trop négligée par les familles politiques dont elle avait pourtant constitué l&rsquo;inspiration première.&nbsp;

"Liberté !" Comment un mot abandonné a été repris par Donald Trump

Rhétorico-laser

Son visage s&#39;est brusquement fermé, depuis l&#39;élection. Donald Trump n&#39;est plus le fantasque milliardaire mais le futur président des Etats-Unis. Quelques jours après son élection, il détaille plusieurs points de son programme dans l&#39;émission 60 minutes, de la chaine CBS mais lance aussi un appel au calme dans un pays fracturé. &quot;N&rsquo;ayez pas peur. Nous allons rétablir notre pays.&quot;<ul><li>Les armes à feu et l&#39;avortement : une grande partie de la société américaine dépend des juges de la cour suprême. Donald Trump va en nommer un, voire plusieurs en cas de décès. &quot;Voici ce qui va se passer. Je suis pro-life [anti-avortement] et les juges seront pro-life&quot; explique-t-il. &quot;Ils vont être très favorables au Deuxième amendement&quot; de la Constitution. En d&#39;autres termes, le port des armes à feu sera renforcé et l&#39;avortement pourrait être remis en cause.</li><li>Le mariage homosexuel : En revanche, pas question de toucher au mariage gay. &quot;C&rsquo;est la loi (...) Cela me convient&quot; juge-t-il, rappelant que le mariage homosexuel a été confirmé par la cour suprême.</li><li>Les clandestins et le mur à la frontière : &quot;Ce que nous allons faire, c&#39;est prendre les gens qui sont des criminels et qui ont des casiers judiciaires, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue (...), sans doute 2 millions, ça peut aussi être 3 millions (de personnes), nous allons les renvoyer du pays ou nous allons les mettre en prison. Mais nous allons les renvoyer de notre pays, ils sont ici illégalement&quot;, a-t-il déclaré. Il assure aussi qu&#39;il construira bien &quot;un mur&quot; entre les Etats-Unis et le Mexique. Dans certaines zones, il s&#39;agira plus d&#39;une &quot;clôture&quot;, mais à d&#39;autres endroits, &quot;un mur est plus approprié&quot;, indique-t-il, mettant en avant son expérience dans le BTP.</li><li>Son salaire : milliardaire, le futur président a décidé de faire une croix sur son salaire (400 000 dollars par an). Il ne touchera que le dollar symbolique, imposé par la loi.</li><li>Twitter : Il continuera à utiliser le réseau social Twitter, qui l&#39;a aidé à gagner l&#39;élection. &quot;Le fait que j&#39;aie un tel pouvoir en terme d&#39;audience sur Facebook, Twitter, Instagram, etc. Je pense que cela m&#39;a aidé à gagner tous ces (Etats) où ils dépensaient beaucoup plus d&#39;argent que moi&quot;, explique-t-il avant de reconnaitre : &quot;Il va falloir que je me refrène, si je continue de les utiliser.&quot;&nbsp;</li></ul> <a class="Colorbox" href="http://http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-electorat-donald-trump-ne-devrait-pas-lui-tenir-beaucoup-rigueur-premiers-reculs-promesses-campagne-jean-eric-branaa-2878708.html#rA3boyWVcRiWtroz.99" target="_blank">A LIRE AUSSI -&nbsp;Pourquoi l&#39;électorat de Donald Trump ne devrait pas lui tenir beaucoup rigueur des premiers reculs sur ses promesses de campagne</a>En parallèle, Donald Trump a présenté ceux qui vont l&#39;entourer de près, à commencer par le chef de cabinet de la Maison Blanche, le poste le plus important de Washington. Il s&#39;agit de Reince Priebus, le président du Republican National Committee, équivalant du président du parti, au niveau national. Pur produit de &quot;l&#39;establishment&quot;, Reince Priebus sera un allié de taille pour peser sur le Congrès. Autre nom, celui de Stephen Bannon, son ancien directeur de campagne qui devient &quot;haut conseiller et chef de la stratégie&quot; et s&#39;annonce comme l&#39;éminence grise du président.&nbsp;

Google Doodle Fête des mères

Ce qu'il faut retenir de la première interview de Donald Trump

Conservateur

Armes à feu, avortement, mariage gay… ce qu'il faut retenir de la première interview de Donald Trump

On pourra trouver étrange de voir les souverainistes d&#39;un pays A, disons la France, <a href="http://www.liberation.fr/france/2016/11/09/trump-l-emporte-marine-le-pen-jubile_1527245">se réjouir de la bonne fortune</a> des souverainistes d&#39;un pays B ou C, disons les États-Unis ou la Grande-Bretagne.&nbsp;On comprend bien qu&#39;à court terme les victoires de Trump et des &quot;brexiters&quot; puissent effectivement leur donner des ailes (&quot;Si des populistes xénophobes parviennent à séduire une majorité d&#39;électeurs chez les voisins, on doit être capables d&#39;en faire autant&quot;) mais, au-delà d&#39;une légitimation théorique de leurs thèses, qu&#39;ont vraiment à gagner les nationalistes d&#39;une puissance moyenne dont la prospérité dépend de son commerce extérieur et de son tourisme et la sécurité de la fiabilité de ses partenaires, d&#39;une telle propagation des égoïsmes locaux&nbsp;?&nbsp;De fait, les souverainismes sont nécessairement antagonistes et ce qui est (peut-être, on a le droit d&#39;en douter) &quot;bon&quot; pour les États-Unis, de la fermeture de ses marchés à un désintérêt croissant pour le coûteux bordel moyen-oriental, est difficile à présenter comme universellement positif. Et les partisans français de la fermeture des frontières et du repli sur soi, s&#39;ils ont vraiment la moindre ambition pour leur pays, feraient mieux de s&#39;interroger sur les conséquences concrètes du nouvel ordre en train d&#39;émerger.&nbsp;Oui, il est possible, maintenant que les Américains et les Britanniques ont ouvert la voie, d&#39;assister à une déferlante protectionniste et isolationniste dont le point d&#39;orgue serait, chez nous, l&#39;entrée de Marine Le Pen à l&rsquo;Élysée. Comme il est possible de voir exploser tout ce que l&#39;Occident (au sens géopolitique) a su mettre en place de structures de coopération stratégiques et économiques depuis 1945.&nbsp;Parce que l&#39;histoire, dit-on, ne repasse pas les plats et que le pire n&#39;est jamais sûr, on se gardera prudemment d&#39;en tirer des conclusions trop cataclysmiques à base de troisième guerre mondiale pour faire peur aux petits enfants. On suggérera toutefois qu&#39;il faut une sacrée dose de crétinerie pour prétendre que c&#39;est l&#39;harmonie, la joie et la concorde qui sortiront de ces réveils nationalistes en série.&nbsp;C&#39;est sûr, une version lepéniste de la France, sorte d&#39;utopie néo-pétainiste peuplée d&#39;agriculteurs et de petits commerçants monocolores, pourrait peut-être un temps se donner l&#39;illusion de tirer son épingle du jeu en claquant la porte de l&#39;OTAN, de Schengen et même de l&#39;UE pendant que les Russes, les Chinois et les califes compteraient les points. Mais son &quot;souverainisme&quot;, au sens du moyen de préserver son indépendance, n&#39;aurait vite plus grand chose à voir avec la &quot;souveraineté&quot;.

Poing foule lutte manifestation force

Marine Le Pen, néo-atlantiste trumpienne ?

Fuzzy logic

Politique

"Liberté !" Comment un mot abandonné par la droite comme par la gauche a été repris par Trump et Marine Le Pen en passant par les "Brexiters" et Mélenchon

<div>Sans doute le premier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump n&rsquo;a pas volé bien haut, dominé, comme on pouvait s&rsquo;y attendre, par la virulence des attaques personnelles. Mais à ce jeu, il a bien été, selon tous les sondages, gagné par la première. Et pourtant la partie s&rsquo;annonçait redoutable pour elle, entre doutes sur sa santé, communication désastreuse du camp démocrate sur les derniers attentats et crainte légitime devant un adversaire aussi imprévisible que professionnel de la télévision.</div><div>&nbsp;</div><div>Mais, comme dans la fable de la Fontaine, ce fut précisément la cause de la première erreur de celui-ci : trop confiant en lui-même (son défaut majeur), il n&rsquo;a pas préparé le débat et l&rsquo;a fait savoir au risque de faire passer, avant même le combat, un très mauvais message aux électeurs : &laquo; vous ne valez par vraiment la peine que je fasse un effort particulier pour vous convaincre &raquo;. Hillary en a joué habilement en admettant volontiers son hyper-préparation, gage, a-t-elle souligné, de sa préparation à la fonction présidentielle elle-même. Première leçon : respecter l&rsquo;auditoire (en l&rsquo;occurrence pas moins de 80 millions d&rsquo;Américains). A méditer par nos candidats aux primaires, notamment par ceux qui, excès d&rsquo;assurance et/ou mépris de leurs concurrents, pourraient, comme disait Montesquieu, être &laquo; capables de trop s&rsquo;estimer eux-mêmes &raquo;. Marine Aubry avait été victime d&rsquo;un tel syndrome lors des primaires socialistes en 2011.</div><div>&nbsp;</div><div>Auditoire avec lequel il importe d&rsquo;établir très vite un &laquo; nous &raquo; collectif, qui doit S&rsquo;ENTENDRE dans l&rsquo;énonciation elle-même. Simon DeDeo, spécialiste de l&rsquo;analyse quantitative du discours politique, a ainsi montré qu&rsquo;Hillary avait utilisé bien davantage le &laquo; we &raquo; (50% de plus exactement) que Trump, dont le pronom préféré a été &laquo; they &raquo;, &laquo; eux &raquo; (70% de plus que chez Hillary), rassemblant tous ceux qu&rsquo;il désigne à la vindicte populaire, de l&rsquo;establishment aux étrangers. Rhétorique dont l&rsquo;efficacité est réelle dans une époque de colère et de ressentiment mais elle ne suffit pas à créer l&rsquo;adhésion, qui requiert l&rsquo;utilisation du &laquo; nous &raquo;. C&rsquo;est là encore une leçon pour nos propres candidats qui font bien plus souvent dans le &laquo; je &raquo; martial que dans le &laquo; nous &raquo; rassembleur. Péché mignon de presque tous les prétendants à 2017, tant à droite qu&rsquo;à gauche.</div><div>&nbsp;</div><div>Dernier point fort d&rsquo;Hillary : la bonne gestion de l&rsquo;imprévisibilité de Trump. Elle est restée en position d&rsquo;attente, bien ancrée dans le sol, le geste à la fois économe et ouvert, face à un adversaire pratiquant l&rsquo;interruption systématique, la provocation et le doigt accusateur. Elle n&rsquo;avait dès lors qu&rsquo;à le &laquo; cueillir &raquo; à chaque fois par une contre-offensive éclair. Tactique d&rsquo;art martial bien connue qui consiste à retourner l&rsquo;énergie de l&rsquo;adversaire contre lui-même. Le message subliminal que fait passer une telle posture a bien des avantages. Car l&rsquo;on attend du futur président américain à la fois du sang-froid et de la réactivité, notamment face aux crises de toute nature qu&rsquo;il sera amené à rencontrer. On ne confie pas le feu nucléaire à un impulsif. Là encore une leçon à méditer par nos candidats et de quoi rassurer les plus posés d&rsquo;entre eux. A condition qu&rsquo;ils sachent manier l&rsquo;humour, comme a su le faire la candidate démocrate, quitte à forcer sa nature.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Certes, si Hillary a gagné, elle n&rsquo;a pas triomphé. Son naturel cassant a refait par moments surface, son sourire était encore trop forcé pour convaincre. Et il lui reste à emporter le match décisif dans toute élection : celui de la crédibilité qui est, pour des raisons différentes, également faible pour elle comme pour son concurrent.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Mais elle a amorcé lors du débat un renversement prometteur autour du thème de la dissimulation de Trump, qui refuse de publier sa déclaration d&rsquo;impôts. Coup double en vérité : d&rsquo;abord parce que la transparence fiscale est un impératif absolu pour tout leader politique aux Etats-Unis (comme en France) ; d&rsquo;autre part parce que c&rsquo;était sur elle que pesait jusqu&rsquo;ici le soupçon de dissimulation (les &laquo; affaires &raquo;, les mails, etc.).</div><div>&nbsp;</div><div>Si Trump ne parvient pas à sortir de ce soupçon-là le second débat pourrait donc lui être fatal. &nbsp;Certes, sauf révélation, Il n&rsquo;y sera pas question de déclarations d&rsquo;impôts (sauf celles des Français eux-mêmes !) dans notre propre campagne. Mais une chose demeure : toute duplicité attestée, toute tromperie et a fortiori tout mensonge seront sanctionnés par des électeurs, de droite comme de gauche, bien moins cyniques qu&rsquo;une certaine mode ne le prétend.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div>

Clinton/Trump : du débat en Amérique et de quelques leçons utiles pour les prima

On l&rsquo;aura lu et entendu partout la semaine passée, y compris<a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-malaise-hillary-clinton-est-bien-plus-qu-question-sante-gerald-olivier-2821332.html" target="_blank"> dans les colonnes d&#39;Atlantico : les ennuis de santé d&rsquo;Hillary Clinton peuvent compromettre ses chances aux élections de novembr</a>e. Non pas tant en eux-mêmes (sauf maladie sérieuse et durable) que par<a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/bien-pire-que-etat-sante-hillary-clinton-incapacite-creuser-ecart-avec-donald-trump-gaffeur-et-peinant-rassembler-propre-camp-2818352.html" target="_blank">&nbsp;la &laquo; com&#39; &raquo; démocrate sur le sujet, tour à tour dans le déni, la minimisation et la mise en scène</a>. Le &laquo; culte du secret &raquo; d&rsquo;Hillary, son absence de spontanéité, ses évitements et ses demi-vérités, autrement dit, le discours tenu par elle et son entourage : tout cela pourrait profiter à son rival qui, de fait, la tutoie dans les sondages. Au passage les médias, qui lui sont normalement très favorables, en profitent pour lui faire payer la distance qu&rsquo;elle a mise entre elle et eux : d&rsquo;où les titres sur &laquo; le tournant de la campagne &raquo;, &laquo;la faute grave de communication &raquo; etc.Peut-être. Mais c&rsquo;est aller un peu vite en besogne que de la croire déjà condamnée par cette affaire et ignorer une ressource capitale et aussi ancienne que la rhétorique elle-même : à savoir la possibilité de trouver en toute circonstance un contre-discours salvateur ; et plus précisément d&rsquo;utiliser l&rsquo;art de retourner les arguments. Cela s&rsquo;appelle une antilogie.C&rsquo;est l&rsquo;un des grands sophistes et des grands adversaires de Platon, Protagoras, qui dans la tradition grecque en serait à l&rsquo;origine. Plaidant que &laquo; sur toute chose, il existe deux discours opposés &raquo;, il encourageait ses disciples à plaider successivement le pour et le contre d&rsquo;une thèse, l&rsquo;art suprême consistant à utiliser le même argument pour et contre la thèse en question.Dès l&rsquo;époque de Protagoras, on en fit grand usage dans la politique athénienne et les antilogies pullulent encore aujourd&#39;hui, y compris chez nous. Exemples : la multiplication des ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy ? Pour les uns, la preuve même de ses méfaits. Pour les autres, la preuve même qu&rsquo;on le persécute. &nbsp;De même, &laquo; l&rsquo;identité heureuse &raquo; chère à Alain Juppé, est-elle la formule d&rsquo;un optimisme résolu ou d&rsquo;un angélisme naïf ?&nbsp;Dans le cas des élections américaines, la pneumonie d&rsquo;Hillary peut ainsi fort bien être retournée comme un argument en sa faveur, en suscitant l&rsquo;empathie du public (qui lui fait tant défaut), voire en donnant une image plus humaine à une femme décriée pour sa dureté (réelle ou supposée). Ce sera là tout l&rsquo;art de son équipe, à condition bien sûr d&rsquo;être assorti d&rsquo;un certificat médical en béton sur l&rsquo;état réel de sa santé.Bien plus dommageable, la réaction du maire démocrate de New York et d&rsquo;Hillary elle-même au récent attentat dans cette ville. Poussant la political correctness jusqu&#39;à l&rsquo;absurde, le premier a parlé d&rsquo;un &laquo; acte intentionnel mais non terroriste &raquo; ; ce qui est un non-sens absolu : faire exploser une bombe en pleine rue (et en avoir prévu une seconde) est un acte terroriste par sa méthode comme par son but. Ce que Bill de Blasio voulait sans doute éviter, c&rsquo;est d&rsquo;accréditer trop tôt l&rsquo;hypothèse d&rsquo;une acte terroriste islamiste. Et voilà comme on se prend les pieds dans les mots et tombe sous l&rsquo;accusation dévastatrice de déni de réalité.Hillary Clinton a, elle, décidé de jouer le &laquo; wait and see &raquo; et d&rsquo;attendre les résultats de l&rsquo;enquête. Position plus prudente mais qui a de nouveau l&rsquo;inconvénient de donner à Trump l&rsquo;avantage tactique de l&rsquo;offensive. Qu&rsquo;il s&rsquo;est empressé de saisir en annonçant qu&rsquo;il faudra être &laquo; très sévère&raquo;. Position astucieuse, car bien plus claire que celle des démocrates, sans pour autant désigner à ce stade les islamistes. L&rsquo;homme est plus malin qu&rsquo;on ne le dit. Et, selon les informations à venir, il pourra, soit en rester là (il faut être &laquo; très sévère &raquo; avec les poseurs de bombes, quels qu&rsquo;ils soient), soit monter en puissance sur ses thème favoris de l&#39;anti-immigration et de l&#39;anti-Islam. &nbsp;&nbsp;Comme les heures passant, la piste islamiste prend du poids, conforté par le déroulement et la revendication par Daesh de l&rsquo;agression à l&rsquo;arme blanche le même jour dans le Minnesota, le camp démocrate est en train de commettre un gros raté rhétorique, qui pourrait lui coûter bien plus cher que le cafouillage autour de la santé d&rsquo;Hillary. Heureusement le gouverneur de l&rsquo;Etat de New York, Robert Cuomo, démocrate lui-aussi, est venu rappeler l&rsquo;évidence première : &laquo; une bombe à New York, c&rsquo;est du terrorisme &raquo;. Mais le mal était fait, ajoutant la confusion au déni.Ce n&rsquo;est certes pas chez nous que de tels pataquès arriveraient !

Hillary Clinton Rhétorico laser

Le danger pour Clinton vient plus du discours sur les attentats que sur sa santé

Comment le danger pour Hillary Clinton vient bien plus du discours démocrate sur les attentats que sur sa santé

France

International

Clinton/Trump : du débat en Amérique et de quelques leçons utiles pour les primaires françaises 

Mais plus qu&rsquo;un conflit généralisé, c&rsquo;est un grand et beau duel que souhaitent les médias, car dans toute bonne dramaturgie, il faut deux protagonistes, et deux seulement&nbsp;: Alain Juppé et Nicolas Sarkozy en l&rsquo;occurrence. Est-ce l&rsquo;explication des tentatives faites pour discréditer le &quot;troisième homme&quot; annoncé, Bruno Le Maire&nbsp;? Comme cette rumeur, répandue de tweet en tweet, sur sa prétendue déclaration sur &quot;NOS femmes&quot;, alors même que le verbatim de son discours est sans ambiguïté : &quot;en France, LES femmes sont visibles&quot;&hellip;Mais passons. Pour en revenir au fameux &quot;duel au sommet&quot; (des sondages), il est vrai que les deux protagonistes s&rsquo;exposent au petit jeu des médias&nbsp;: allusions négatives d&rsquo;Alain Juppé à Nicolas Sarkozy (&quot;je refuse d&rsquo;instrumentaliser les peurs&quot;). Et réciproquement&nbsp;: &quot;il n&rsquo;y a pas d&rsquo;identité heureuse&quot;. Sans oublier la polémique sur &quot;le code de conduite&quot;, le traitement &quot;humain/inhumain&quot; de l&rsquo;immigration etc.Même si chacun proteste de sa volonté &quot;d&rsquo;unité&quot;, de &quot;débat de fond&quot;, de son refus du &quot;pugilat&quot;, le naturel risque fort de revenir au galop&nbsp;: l&rsquo;impétuosité de l&rsquo;ancien Président tout comme la susceptibilité de l&rsquo;ancien premier ministre. D&#39;ailleurs, même en l&rsquo;absence de déclaration publique, l&rsquo;appétit médiatique trouvera à se nourrir des rubriques &quot;confidentielles&quot; et des révélations du Canard enchaîné.Mais au-delà des petites phrases, d&rsquo;ailleurs très sollicitées par des commentateurs qui veulent à tout prix leur &quot;déchirement de la droite&quot;, il importe de voir que les deux hommes ont fait des choix rhétoriques fondamentaux et mûrement réfléchis.Plus exactement, ils ont procédé tous deux, en cette rentrée capitale, à des REFORMULATIONS de leurs positions.Reformulation des ENJEUX chez Nicolas Sarkozy. Plus sensibles à la &quot;com&#39; &raquo; qu&rsquo;à l&rsquo;argumentation, beaucoup d&rsquo;observateurs se sont polarisés sur le &quot;carpet bombing&quot; de l&rsquo;ancien président et à son fameux effet de &quot;blast&quot;. En fait, son but profond est de déterminer l&rsquo;agenda des primaires (et même des présidentielles). C&rsquo;est l&rsquo;application de la &quot;loi de Fabius&quot;&nbsp;: celui qui fixe l&rsquo;agenda gagne l&rsquo;élection. Et c&rsquo;est bien pourquoi Nicolas Sarkozy prend soin d&rsquo;organiser tout son argumentaire autour d&rsquo;un triptyque clair et simple &quot;autorité, sécurité, identité&quot;. Mais le risque demeure pour lui toujours le même&nbsp;: se voir renvoyer, même sur ces questions de prédilection, à son bilan mitigé et à ses revirements (droit du sol, double peine etc.)De son côté, Alain Juppé se livre à une reformulation de son POSITIONNEMENT. Face à l&rsquo;offensive et à la remontée de son rival, deux solutions s&rsquo;offraient à lui&nbsp;: durcir son discours mais au péril de paraître &quot;à la remorque&quot; de Nicolas Sarkozy et de lui donner ainsi raison. Il a donc préféré à juste titre &quot;enfoncer le clou&quot; en maintenant ces positions quitte à les préciser. Son &quot;identité heureuse&quot; si décriée&nbsp;? &quot;C&rsquo;est un objectif, évidemment pas un constat&quot;. Sa fameuse &quot;modération&quot;&nbsp;? Elle est tout sauf &quot;une solution de facilité&quot; ; d&rsquo;ailleurs c&rsquo;est l&rsquo;obsession de &quot;l&rsquo;autorité qui est la vraie faiblesse&quot;. Le procédé rhétorique à l&rsquo;oeuvre dans tous ces exemples s&rsquo;appelle un anthorisme&nbsp;: c&rsquo;est-à-dire le renversement du sens des termes utilisés par l&rsquo;adversaire. Mais le message reste flou&nbsp;: vouloir concilier &quot;diversité et unité&quot;, n&rsquo;est-ce pas encore ménager la chèvre et le chou&nbsp;? Refuser une loi sur le burkini, certes, et non sans raison, mais alors que fait-on pratiquement&nbsp;?D&#39;où le risque encouru par un tel discours. Sans doute un pays déchiré recherchera tôt ou tard le &quot;rassemblement&quot;&nbsp;: mais par &quot;l&rsquo;harmonie&quot; ou par la poigne&nbsp;? Et la question se pose-t-elle dans les mêmes termes dans l&rsquo;électorat de la primaire&nbsp;? D&#39;où le caractère évidemment crucial de sa composition. Pour ne rien dire des aléas redoutables de la période qui s&rsquo;ouvre, entre attentats menaçants et incertitudes économiques.Une chose reste sûre et plus que jamais déterminante en un temps de discrédit abyssal de la classe politique. On le souligne à l&#39;envi pour Nicolas Sarkozy, mais cela vaut aussi pour Alain Juppé&nbsp;: leur CREDIBILITE pour la primaire est encore loin d&rsquo;être établie.Ce qui laisse autant d&rsquo;espace aux autres candidats pour affirmer la leur&hellip;

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Juppé/Sarkozy : "Ô duel tant désiré"… par les médias. Mais la route est longue

Rhétorico laser

Juppé/Sarkozy : "Ô duel tant désiré"… par les médias. Mais la route est encore longue pour les deux protagonistes

On nous l&rsquo;aura répété à satiété sur tant de médias, et pas seulement gouvernementaux : le Président(candidat) a fait un &quot;beau discours&quot; à la salle Wagram : formules ciselées, images frappantes, questions rhétoriques et, bien sûr, anaphores, le tout accompagné d&rsquo;un vrai engagement corporel de l&rsquo;orateur. Etait-ce enfin le retour du François Hollande inspiré, celui du Bourget, que l&rsquo;on n&rsquo;avait entendu qu&rsquo;une seule fois depuis 2012, devant le Congrès réuni en janvier dernier ?&nbsp;Pourtant l&rsquo;impression l&rsquo;a emporté très vite que l&rsquo;intervention présidentielle était restée loin du compte, c&rsquo;est-à-dire de la question posée qui n&rsquo;avait rien d&rsquo;anecdotique : &quot;la démocratie face au terrorisme&quot;.&nbsp;Voilà qui aurait demandé une argumentation solide et d&rsquo;abord des définitions précises des termes clés : &quot;démocratie&quot;, &quot;république&quot; &quot;islamisme&quot;, &quot;Etat de droit&quot;, &quot;France&quot; (une &quot;idée&quot;, mais laquelle ?). Et une thèse claire : a-t-on, oui ou non, tout fait contre le terrorisme dans le cadre de cet Etat de droit ? Rien de tout cela. Ce qui est un peu ennuyeux pour un discours, supposé de fond, prononcé devant deux distingués &quot;think-tanks&quot;&hellip;Ah ! C&rsquo;est vrai, il y a eu ce très beau moment sur &quot;les arguties juridiques&quot;, véritable feu d&rsquo;artifice oratoire. Le procédé s&rsquo;appelle la &quot;rétorsion&quot; : elle consiste à reprendre l&rsquo;expression de l&rsquo;adversaire (devinez qui ?) pour la retourner contre lui afin d&rsquo;en monter l&rsquo;absurdité et/ou le danger.&nbsp;Mais la manœuvre est des plus risquées car elle invite à la contre-rétorsion. Appliquons-la à F. Hollande sur son propre totem, &quot;l&rsquo;Etat de droit&quot; :&quot;Etat de droit, un Etat où la justice n&rsquo;est pas un Pouvoir mais, aux termes mêmes de la Constitution, une simple &quot;autorité&quot; ?Etat de droit, une justice où le parquet reste soumis à la Chancellerie, comme nous en fait régulièrement grief la Cour européenne des droits de l&rsquo;homme ?Etat de droit, où le même parquet dresse des réquisitions plus étendues que celles de l&rsquo;instruction contre un adversaire majeur du Pouvoir ? Et les publie par &quot;pur hasard&quot; (sic) le jour même où s&rsquo;ouvre le procès d&rsquo;un ancien dignitaire dudit Pouvoir ?Etat de droit, quand 100 000 peines de prison sont en attente d&rsquo;exécution ?Etat de droit, quand les dépenses de justice par habitant sont parmi les plus faibles de l&rsquo;OCDE ?Etat de droit, quand des individus, dont la dangerosité n&rsquo;est pas &quot;supposée&quot; mais avérée, sont laissés en liberté ou en semi-liberté ?Etat de droit, quand la surpopulation carcérale atteint un sommet historique parce que l&rsquo;on a refusé délibérément la construction des places nécessaires ?Etat de droit, quand la jungle des migrants de Calais grossit de jour en jour dans l&rsquo;illégalité et la misère absolues ?Etat de droit, quand des dizaines de décision de justice demeurent inexécutées à Notre Dame des Landes ?Etat de droit, quand la loi sur la Burqa n&rsquo;est plus appliquée de peur de soulever les &quot;quartiers&quot; ?Etat de droit, quand &quot;la liberté d&rsquo;aller et venir&quot;, si chère au Président, est réduite à néant par des groupuscules politiques ou syndicaux ?&nbsp;Etat de droit, quand l&rsquo;inégalité des droits sociaux est sans cesse accrue entre secteur public et secteur privé ?Etat de droit, quand l&rsquo;Etat s&rsquo;exonère des règles, normes et contrôles en tout genre, dont il accable les entreprises ? &nbsp;&nbsp;Etat de droit, quand l&rsquo;on a soi-même fait adopter l&rsquo;une des lois les plus liberticides de la Vème République, celle sur le Renseignement ?Etat de droit, quand l&rsquo;on a, soi-même encore, proposé de constitutionnaliser l&rsquo;état d&rsquo;urgence qui est bel et bien l&rsquo;un de ces &quot;états d&rsquo;exception&quot; que l&rsquo;on prétend honnir ?&quot;Nous voilà, sauf erreur, à 15 termes pour l&rsquo;anaphore&hellip; Comme pour un certain &quot;Moi, Président&quot;.Mais que le lecteur n&rsquo;attende pas que la droite réponde du tac au tac, ni à l&rsquo;anaphore par l&rsquo;anaphore. Comme Nicolas Sarkozy en 2012, tétanisé par le &quot;Moi-Président&quot;, elle laisse passer la charge.Et ce, pour deux (tristes) raisons :La première, de fond, est que la tradition majoritaire de la droite française est au moins aussi liberticide que celle de la gauche. On l&rsquo;a bien vu lors du vote massif de la loi sur le Renseignement.La seconde, de forme, tient à sa faiblesse rhétorique ; pire, à son désintérêt pour la rhétorique dont elle a, sauf en 2007, laissé le monopole à la gauche depuis la victoire de F. Mitterrand en 1981.Quand viendra donc, et par qui, son grand réveil oratoire ?&nbsp;

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Après le "Moi, Président", petit exercice d’anaphore sur "l’Etat de droit"

Des mots, des mots, des mots... Quand François Hollande part à la reconquête de l'Elysée avec une obsession rhétorique qui pourrait vite se retourner contre lui 

Terrorisme

Le discours d&rsquo;Hillary Clinton à la convention démocrate était très attendu. Comment allait elle répliquer à l&rsquo;artillerie lourde de son adversaire républicain qui l&rsquo;avait accusée rien moins que de crimes la semaine précédente. Comment allait elle contrer les tentatives de séduction de Trump à l&rsquo;égard de son propre électorat femmes, latinos, noirs, LGBT ? Et surtout comment allait elle offrir une autre image, positive et convaincante, d&rsquo;une Amérique peinte en noir par Trump ?&nbsp;La réponse est venue dans un discours brillantissime, où l&rsquo;excellence de speechwriters démocrates a encore fait merveille et où Hillary elle-même a su surmonter ses faiblesses oratoires. Habillée dans un tailleur-pantalon blanc proclamant à la fois son leadership et son innocence, la tête droite et le regard inspiré, la voix bien posée, les pauses bien marquées, la gestuelle ouverte et inclusive, la candidate démocrate a fait un sans-faute dans l&rsquo;attitude : digne mais non arrogante, ferme mais non cassante, résolue mais non butée.Les thèmes du discours ont eux aussi été bien choisis : pour rétablir une image très négative dans l&rsquo;opinion, Hillary a longuement développé son ethos, sa personnalité et ses valeurs, à travers un long storytelling personnel. Celle que l&rsquo;on présente comme le symbole de l&rsquo;establishment a rappelé ses origines très modestes et son parcours typique de la méritocratie à l&rsquo;américaine conjuguée au féminin. Celle que l&rsquo;on qualifie de dure et d&rsquo;indifférente, a rappelé son engagement précoce en faveur de l&rsquo;enfance handicapée et multiplié les témoignages d&rsquo;empathie. L&rsquo;éthos et le pathos ont d&rsquo;ailleurs été les registres dominants, à travers l&rsquo;appel aux valeurs américaines d&rsquo;égalité des chances de courage et de solidarité : le vivre ensemble et le faire ensemble ont été les leitmotivs de son message avec le martèlement de together !&nbsp;Et, par un recours systématique à l&rsquo;antithèse, la charge contre Trump toute trouvée et déployée avec gourmandise au prix d&rsquo;une grosse mauvaise foi : brodant sur la fameuse phrase de son adversaire, I alone can fix it, (&laquo; c&rsquo;est moi seul qui peut régler le problème &raquo;), Hillary force la syntaxe et lui fait dire &laquo; je peux régler le problème tout seul &raquo; (I can fix it alone). Le procédé annonce une offensive tous azimuths contre la crédibilité du candidat républicain : &nbsp;incompétent dans les affaires, ignorant les réalités du monde, incapable de se maîtriser ; et plus encore cynique doublé d&rsquo;un menteur qui fait fabriquer ses produits en Chine (et au Mexique !) tout en pleurant sur les ruines de l&rsquo;industrie américaine. Rien de plus efficace que de souligner les contradictions de l&rsquo;adversaire pour le disqualifier. Le tout servi par un arsenal impressionnant d&rsquo;images, d&rsquo;allitérations, de questions rhétoriques et de formules tirées au cordeau : there is no other Donald Trump. This is it. &nbsp; &nbsp;&nbsp;Le contraste était net avec la prestation de son adversaire bien moins réussie techniquement. Et quand celui-ci qualifie le discours d&rsquo;Hillary de &laquo; hurlement très moyen &raquo; (so average scream), il n&rsquo;est pas fair play et risque fort d&rsquo;aggraver son propre cas. On comprend la satisfaction du camp démocrate et des médias &laquo; libéraux &raquo;, y compris chez la plupart des commentateurs français, très pro-Hillary. &nbsp;Mais l&rsquo;insatisfaction demeure quant au fond de ce discours, d&rsquo;une légèreté inquiétante. Quasiment aucun chiffre et passage bien rapide sur les faits, surtout ceux qui fâchent (criminalité, immigration illégale, menaces extérieures). L&rsquo;Amérique qu&rsquo;elle décrit est un monde de Bisounours où la bonne volonté congénitale d&rsquo;un peuple d&rsquo;exception suffira à résoudre tous les problèmes. Le wishful thinking d&rsquo;un beau rêve bipartisan remplace l&rsquo;analyse politique. Les propositions concrètes restent aussi vagues que coûteuses : grand plan d&rsquo;investissement, large exonération des droits universitaires, hausse des salaires etc. Avec en face pour toute solution, &laquo; faire payer les riches &raquo;. On connaît la chanson, notamment en France. Et on mesure le poids du ralliement de Bernie Sanders...&nbsp;Certes, Hillary a retenu les impératifs de tout discours politique gagnant : être aussi inclusif que possible et opposer l&rsquo;espoir et l&rsquo;unité à la peur et à la division. Encore faut-il que deux conditions soient réunies pour que le message soit crédible : une solide argumentation qui fasse honnêtement la part des difficultés ; et la conformité du réel au discours. Tant que l&rsquo;économie américaine va bien, la candidate démocrate pourra bénéficier de la loi édictée par son mari : it&rsquo;s the economy stupid (&laquo; ce qui compte, c&rsquo;est l&rsquo;économie, idiot ! &raquo;). Mais au moindre fléchissement de la conjoncture d&rsquo;ici les élections, la version sombre peinte par Trump gagnera en crédibilité. Surtout si des faits divers tragiques et plus encore des attentats viennent encore alourdir le climat de la campagne.Dans tous les cas, le registre de l&rsquo;attaque personnelle dans laquelle celle-ci s&rsquo;est installée n&rsquo;augure rien de bon, ouvrant la triste perspective d&rsquo;un choix final entre le moins détesté des deux candidats.&nbsp;

Hillary contre Donald ou la réponse de la bergère au berger

Hillary contre Donald ou la réponse de la bergère au berger. La guerre (pas très propre) ne fait que commencer

Donald Trump n&rsquo;est pas un grand orateur. Surtout dans un pays qui en compte tant dans son histoire de Lincoln à Reagan en passant par Roosevelt et Kennedy. Et plus encore si on le compare au Président en exercice, Barack Obama qui, sur ce point au moins, fait l&rsquo;unanimité.Mais <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/homme-qui-passe-18-mois-avec-donald-trump-pour-co-ecrire-autobiographie-pense-que-c-est-sociopathe-et-c-etait-vrai-2772230.html" target="_blank">Donald Trump </a>est un orateur efficace. L&rsquo;une des grandes règles de l&rsquo;art du discours est qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de bon discours en soi mais seulement dans un contexte donné. Un bon discours est toujours le discours d&rsquo;un moment.Le discours d&rsquo;acceptation (acceptance speech) du candidat républicain la semaine dernière aura été un tel discours.Certes les médias &laquo;&nbsp;libéraux&nbsp;&raquo;, comme on dit aux Etats-Unis, c&rsquo;est- à- dire de gauche, s&rsquo;en sont donné à cœur joie pour en relever les faiblesses&nbsp;: longueur excessive ;&nbsp;monotonie de la gestuelle, registre toujours proche de la vocifération, rythme haché et lassant. Absence surtout de storytelling personnel, comme les Américains adorent en dire et en entendre, sur les leçons de la vie, l&rsquo;humilité du succès et l&rsquo;apprentissage des échecs, avec confession publique obligatoire des erreurs passées, comme il sied à une culture puritaine.&nbsp; Enfin, a-t-on partout écrit dans le crépitement immédiat des fact-checkers, affirmations discutables voire fausses dans un discours bourré de chiffres pour assurer la crédibilité jusque-là douteuse de l&rsquo;orateur.Oui, tout cela est vrai. Ou presque. Les affirmations de Trump sont parfois délirantes&nbsp;: comme lorsqu&rsquo;il prétend que les Etats-Unis sont &laquo;&nbsp;l&rsquo;un des pays les plus taxés du monde&nbsp;&raquo;. Les pauvres Français que nous somme savent ce que &laquo;&nbsp;taxés&nbsp;&raquo; veut dire&hellip; Ou lorsqu&rsquo;il accuse Hillary Clinton de tous les mécomptes de la politique extérieure américaine depuis 15 ans. Mais pour le reste, et malgré les contorsions rhétoriques des fact-checkers pour prouver le contraire, Trump n&rsquo;a pas donné le moindre chiffre faux. Il a juste &laquo;&nbsp;oublié&nbsp;&raquo; de les contextualiser et de citer ceux qui allaient contre sa thèse.&nbsp;Car la thèse, l&rsquo;élément central du discours, était, elle, d&rsquo;une clarté limpide&nbsp;: l&rsquo;Amérique va très mal et c&rsquo;est la faute d&rsquo;Obama et des Clinton. Et elle va surtout très mal sur le plan de la sécurité (&laquo;&nbsp;law and order&nbsp;&raquo;), thème central, obsessionnel même, du discours. Des attentats contre la police au terrorisme islamiste en passant par les homicides quotidiens, Trump n&rsquo;a cette fois rien &laquo;&nbsp;oublié&nbsp;&raquo;, avec force pathos et storytelling. Choix délibéré, car sur le plan économique, il sait que l&rsquo;Amérique va mieux avec Obama qu&rsquo;avant. Et qu&rsquo;elle se portait encore mieux sous Bill Clinton. Mais Trump a mis le doigt là où le bât blesse&nbsp;: la désindustrialisation du pays et la stagnation du revenu des foyers américains depuis 40 ans. Exactement la thématique de Bernie Sanders, à l&rsquo;électorat duquel il a multiplié les appels du pied.Comme il a habilement ciblé les groupes clefs de l&rsquo;électorat démocrate. Ainsi de la défense des travailleurs noirs et latinos discriminés sur le marché du travail&nbsp;; ainsi des noms à consonance espagnole et arabe cités parmi les victimes de la&nbsp;criminalité&nbsp;; ainsi de la &laquo;&nbsp;protection&nbsp;&raquo; offerte aux LGBT, après la tuerie d&rsquo;Orlando, LGBT qu&rsquo;il a fait acclamer par la Convention&nbsp;! De quoi surprendre chez un homme accusé de racisme et d&rsquo;homophobie. Posture bien sûr, mais habile, car cette &laquo;&nbsp;triangulation&nbsp;&raquo; comme on dit, cet appel aux thèmes et à la clientèle de l&rsquo;adversaire, est indispensable pour l&rsquo;emporter, vu la composition de la population américaine, où les &laquo;&nbsp;petits blancs en colère&nbsp;&raquo;, l&rsquo;électorat premier de Trump, sont minoritaires. D&rsquo;où aussi la création d&rsquo;emblée d&rsquo;un &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; collectif (impératif de tout discours), comprenant d&rsquo;abord l&rsquo;ensemble des Républicains puis l&rsquo;ensemble du peuple américain contre &laquo;&nbsp;l&rsquo;égoïsme&nbsp;&raquo; de ses élites. Et au slogan des partisans d&rsquo;Hillary (&laquo;&nbsp;I&rsquo;m with her&nbsp;&raquo;) il a opposé un &laquo;&nbsp;I&rsquo;m with you&nbsp;!&nbsp;&raquo; bien trouvé.Il est évidemment encore loin de convaincre, surtout ceux qu&rsquo;ils brocardaient hier. Mais le resserrement des sondages montre que Trump a visé juste, quitte à en rajouter contre adversaire démocrate chargée de tous les &laquo;&nbsp;crimes&nbsp;&raquo; (sic). Tant le rejet d&rsquo;Hillary est au moins aussi fort que celui de Donald.Le défi pour cette dernière est donc clair&nbsp;et double. Dénoncer l&rsquo;évidente brutalité narcissique de Trump ne sera pas la solution&nbsp;: elle devra d&rsquo;abord proposer un message d&rsquo;union fort et crédible à un peuple américain si divisé ; elle devra surtout briser sa propre image d&rsquo;arrogance et d&rsquo;affairisme qui menace un succès promis il y a encore 6 mois.Il est vrai qu&rsquo;elle y sera aidée par deux renforts de poids&nbsp;: Michelle et Barack Obama. Il se pourrait bien que le vrai grand discours de la convention démocrate soit encore dû au président en exercice&hellip; &nbsp;

Trump : le défi rhétorique lancé à Hillary

élection présidentielle américaine 2012

Tony Schwartz est le &quot;co-auteur&quot; du best-seller de Donald Trump, The Art of the Deal. C&#39;est-à-dire, en réalité, son nègre. Pour rédiger le livre, Schwartz a passé dix-huit mois en forte proximité avec Trump &mdash; il assistait à ses rendez-vous et ses réunions, écoutait ses appels professionnels, passait les week-ends avec lui, et ainsi de suite. Étant donné qu&#39;on ne connaît pas d&#39;ami proche à Trump, Schwartz pense que cette expérience fait de lui la personne qui, à part les membres de sa famille, connaît le mieux Donald Trump au monde.<a href="http://www.newyorker.com/magazine/2016/07/25/donald-trumps-ghostwriter-tells-all">Dans une interview-confession au magazine The New Yorker</a>, Schwartz déclare que s&#39;il devait de nouveau rédiger un livre sur Trump, il ne l&#39;appellerait pas The Art of the Deal, mais The Sociopath ou, en français, Le Sociopathe.Donald Trump est-il un sociopathe ? Ce terme n&#39;est pas un mot comme ça ; c&#39;est un terme de psychopathologie qui a une définition précise.<a href="http://www.theatlantic.com/health/archive/2016/07/trump-and-sociopathy/491966/">Dans les colonnes du magazine The Atlantic</a>, le docteur James Hamblin s&#39;est posé la question. La sociopathie, médicalement, a plusieurs critères, tirés du DSM, le dictionnaire des troubles psychologiques utilisé par la profession médicale. Passons-les en revue, et voyons si ça colle.1. Hostilité : sentiments de colère persistants ou fréquents ; colère ou irritabilité face à des affronts ou insultes mineurs ; comportement méchant ou vengeur.La capacité de Trump à sur-réagir de manière méchante ou vengeresse à des affronts mineurs est presque légendaire. Lorsque la journaliste Megyn Kelly lui a posé des questions qu&#39;il a jugé trop dures, il l&#39;a traitée de &quot;bimbo&quot; et a déclaré qu&#39;elle était injustement hostile envers lui parce qu&#39;elle avait ses règles.Dans les années 1980, l&#39;humoriste Graydon Carter s&#39;est moqué des &quot;doigts courts&quot; de Trump. Depuis cette période, <a href="http://www.npr.org/templates/transcript/transcript.php?storyId=469209254">Carter raconte que</a>, régulièrement, Trump envoie des photos de lui à Carter, en encerclant ses mains avec un feutre à l&#39;encre dorée, pour lui montrer que ses doigts ne sont pas courts.2. Manipulation : utilisation fréquente de mensonges pour influencer ou contrôler les autres ; utilisation de la séduction, du charme, de la désinvolture ou de la flatterie pour arriver à ses fins.On pourrait dire que cette description s&#39;applique à tout politicien&hellip; Ce qui ne serait pas faux. Mais avec Trump, on va loin. En effet, Steve Becker, un psychothérapeute qui est spécialisé dans l&#39;étude du narcissisme (la sociopathie étant la forme la plus extrême du narcissisme), <a href="http://www.theatlantic.com/health/archive/2016/07/trump-and-sociopathy/491966/?utm_source=nl-atlantic-daily-072016">considère</a> que dans les démocraties modernes, nous voulons que nos hommes politiques soient des sociopathe, parce que c&#39;est le seul moyen de faire ce qu&#39;il faut faire. Mais pour lui &quot;la sociopathie de Trump s&#39;exprime de manière moins &#39;compartimentalisée&#39; que pour les autres hommes politiques.&quot; En clair ? &quot;Trump n&#39;est pas un &quot;sociopathe politique&quot;, c&#39;est un sociopathe tout court.&quot;3. Malhonnêteté : manqué d&#39;honnêteté et fraude ; donner une fausse image de soi ou des événements.Encore une fois, il est facile ici de faire une blague sur les hommes politiques, mais encore une fois le comportement de Trump à cet égard est absolument extrême. Par exemple, lorsqu&#39;on l&#39;a interrogé sur la taille de ses mains récemment, il a proclamé qu&#39;il &quot;n&#39;avait jamais entendu parler&quot; de l&#39;idée que ses mains étaient petites, alors que son altercation avec le journaliste Graydon Carter à ce sujet est légendaire. Le mensonge est pour ainsi dire compulsif : il n&#39;était absolument pas dans son intérêt de faire un mensonge aussi gros là-dessus.<a href="http://www.politifact.com/personalities/donald-trump/">Pour le site Politifact</a>, qui vérifie les allégations des hommes politiques, 75% des déclarations de Donald Trump sont fausses, dont 19% extrêmement fausses, beaucoup plus haut que la moyenne des hommes politiques. &nbsp;Schwartz, le nègre de Trump, a <a href="http://www.newyorker.com/magazine/2016/07/25/donald-trumps-ghostwriter-tells-all">déclaré</a> qu&#39;un des problèmes qu&#39;il avait rencontré dans la rédaction de son livre était que l&#39;immense majorité des choses que Trump lui déclaraient, et qu&#39;il devait décrire dans le livre, se révélaient être fausses dès qu&#39;il interrogeait quelqu&#39;un d&#39;autre.4. Insensibilité : absence de préoccupation pour les sentiments ou les problèmes des autres ; absence de culpabilité ou de remords par rapport aux conséquences négatives de ses actions envers les autres ; agressivité ; sadisme.On pourrait pointer ici la proposition de Trump d&#39;interdire complètement l&#39;accès du territoire américain aux réfugiés, ou encore sa déclaration qu&#39;il n&#39;a jamais demandé pardon à Dieu pour ses péchés.5. Impulsivité : agir dans l&#39;instant en réponse à des stimuli immédiats ; agir de manière momentanée sans plan ou prise en considération de buts finaux ; difficulté à mettre au point ou à suivre des plans.Au Congrès du Parti républicain, alors que Trump devait prononcer quelques mots pour présenter son vice-président Mike Pence, il s&#39;est lancé, d&#39;une manière tout à fait impromptue qui a désorganisé la cérémonie, dans un discours de 28 minutes, soit deux fois plus long que celui de son co-listier.6. Irresponsabilité : manque d&#39;intérêt pour ses obligations financières et ses autres responsabilités ou engagements, et échec à les accomplir ; manque de respect pour les accords donnés et les promesses.Ainsi que :7. Prise de risque : s&#39;engager dans des activités dangereuses et risquées, sans besoin et sans prise en compte des conséquences ; tendance à l&#39;ennui et initiation impulsive d&#39;activités afin de contrecarrer cet ennui ; absence de prise en compte de ses limites, et déni de la réalité du danger pour soi.Les candidats à la présidentielle américaine ont l&#39;obligation de publier leurs déclarations fiscales, ce que Trump n&#39;a jamais fait. Il a mis plusieurs de ses entreprises en faillite ; lorsqu&#39;il a été interrogé à ce sujet, il s&#39;est vanté du fait d&#39;avoir exploité les lois pour laisser ses créanciers (et ses employés) sans le sou.8. Identité : égocentrisme ; l&#39;estime de soi vient du gain personnel, du pouvoir, ou du plaisir.Ainsi que :9. Auto-direction : les buts sont fixés en fonction de la gratification personnelle ; absence de volonté interne pro-sociale de se conformer aux comportements légaux, éthiques ou culturellement normés.Trump assume complètement cela. Il est riche et puissant, et pour lui l&#39;objectif principal de ses entreprises est d&#39;augmenter sa richesse et sa puissance.Et enfin, les deux derniers critères sont :10. Empathie : absence de préoccupation pour les sentiments, les besoins ou la souffrance d&#39;autrui ; absence de remords après avoir fait du mal à autrui ou l&#39;avoir maltraité.Ainsi que :11. Intimité : incapacité à avoir des relations mutuellement intimes, dans la mesure où l&#39;exploitation est le moyen primaire d&#39;avoir une relation à l&#39;autre, y compris par la manipulation et la coercition ; utilisation de la domination ou de l&#39;intimidation pour contrôler autrui.Sur l&#39;intimité, par definition, il est difficile de savoir grand chose. Ceci dit, le docteur James Hamblin <a href="http://www.theatlantic.com/health/archive/2016/07/trump-and-sociopathy/491966/">fait remarquer</a> que le discours de Melania Trump, l&#39;épouse de Donald, à la Convention républicaine, sur son mari, ne comprenait absolument aucun détail personnel ou intime sur son mari, alors que justement, traditionnellement, l&#39;objectif de ce genre de discours de conjoints est de rendre le candidat plus attachant en révélant un peu de son intimité.Ceci dit, en ce qui concerne l&#39;exploitation, la domination ou l&#39;intimidation comme moyens de contrôle, Trump a un vrai bilan. Son utilisation des procès comme arme de négociation est connue, ainsi que son habitude de faire des procès pour des motifs plus ou moins fallacieux à toute personne qu&#39;il perçoit comme hostile. Et il y a, bien sûr, ces moments où Trump a encouragé ses supporters à tabasser les manifestants qui s&#39;opposent à ses discours, leur assurant qu&#39;il paieraient leurs avocats le cas échéant.Est-ce que tout ça veut dire que Trump est vraiment, réellement un sociopathe ?Non, bien sûr. D&#39;abord, il est impossible d&#39;évaluer quiconque sans une rencontre personnelle. Ensuite, certains de ses traits vont à l&#39;encontre de la sociopathie typique.Par exemple, le fait qu&#39;il a un emploi. Le mythe du sociopathe éduqué et ultra-intelligent comme Hannibal Lecter ou Patrick Bateman est justement cela, un mythe, car la même absence de contrôle de ses pulsions qui fait qu&#39;un sociopathe peut tuer les empêche également de faire des études, de garder un emploi, ou d&#39;échapper à la police. Si les sociopathes sont extrêmement rares, les sociopathes &quot;à haute fonctionnalité&quot;, c&#39;est-à-dire capables de garder une vie stable, sont une extrême minorité de ce groupe extrêmement minoritaire.Tous ces traits de caractère de Trump pourraient être révélateurs d&#39;une autre cause que la sociopathe, comme l&#39;utilisation de drogues.Après tout, comme le précise Ron Johnson, auteur du livre Le Test de la sociopathie, nous montrons tous, de temps en temps, certains des traits associés à la sociopathie. Sans une vraie étude d&#39;experts, on ne pourra pas savoir avec certitude la réalité sur la psychologie de Trump. En attendant, à chacun de se faire son opinion.&nbsp;

hannibal lecter méchant

Et si Donald Trump était un sociopathe ?

American Psycho

L’homme qui a passé 18 mois avec Donald Trump pour co-écrire son autobiographie pense que c’est un sociopathe. Et si c'était vrai ?

<a class="Colorbox" href="http://www.thedailybeast.com/contributors/michael-weiss.html" target="_blank">Michael Weiss </a>- Copyright Daily BeastIl n&rsquo;y pas si longtemps, je parlais avec le ministre des Affaires étrangères d&rsquo;un pays européen membre de l&rsquo;OTAN et me suis dit qu&rsquo;après une longue discussion sur la Russie, l&rsquo;Ukraine, Daech et les réfugiés syriens, j&rsquo;allais parler de Trump. Exactement à ce moment, un nuage orange glissa sur l&rsquo;écran de télévision accroché en hauteur et qui diffusait CNN (&laquo; Trump : &#39;la femme de Cruz est &laquo; attirante &raquo;&#39;, ou quelque chose dans ce genre).Le diplomate s&rsquo;est affaissé dans son siège, a levé les bras en l&rsquo;air en disant, consterné : &laquo; C&rsquo;est la fin de l&rsquo;Occident &raquo;. La théorie du déclin est quelque chose qui nous accompagne depuis longtemps. Chaque génération ressentira toujours une nostalgie abstraite pour des souvenirs flous et glorieux de l&rsquo;époque de ses parents ou de ses grand-parents. Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;âge d&rsquo;or ni d&rsquo;âge de bronze, tout comme il n&rsquo;y a pas de fin de l&rsquo;Histoire parce que les choses ne sont jamais aussi bonnes ou aussi mauvaises qu&rsquo;on le pense.Notre perspective n&rsquo;est confortée que par l&#39;a postériori et le besoin universitaire de classifier les temps longs et significatifs de l&rsquo;histoire. Et pourtant&hellip; Lorsque Donald Trump déclare à David Sanger et Maggie Haberman dans un entretien au New York Time que &laquo; Les silos nucléaires américains sont tellement rouillés qu&rsquo;on ne sait pas vraiment si les missiles arriveront à sortir ou pas &raquo;, on se dit que l&rsquo;Occident est proche de sa date de péremption.Ce n&rsquo;est pas tant que ça soit bientôt la fin du monde, même si cela peut être le cas avec ou sans l&rsquo;aide de ce narcissique magnat newyorkais de l&rsquo;immobilier qui aurait son doigt sur le bouton. &nbsp;Ce que les citoyens des démocraties occidentales avaient pris pour acquis est peut-être sur le point de disparaitre pour de bon. Quand on lui demande ce qu&rsquo;il pense du président turc Recep Tayyep Erdogan, qui vient d&rsquo;arrêter ou de suspendre plus de 50 000 personnes après le coup d&rsquo;état manqué contre lui, Trump déclare qu&rsquo;il admire la détermination du président turc à ne pas céder le pouvoir en utilisant tous les moyens à sa disposition sans tenir compte de qui ou quoi est sur sa route.L&rsquo;Amérique n&rsquo;est pas en mesure de donner des leçons de droits de l&rsquo;homme ou d&rsquo;Etat de droit car &laquo; regardez ce qui se passe dans notre pays. Comment peut-on donner des leçons quand des gens tirent, de sang-froid, sur nos policiers ? Comment donner des leçons quand on voit les émeutes et les horreurs dans notre pays ? &raquo;. J&rsquo;imagine ce genre de relativisme sur le compte Twitter de l&rsquo;Ayatollah Khamenei, lors de la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine, ou sortant du clavier du dernier jeune blogueur invité sur le site Salon.com. Mais que dire de la perspective d&rsquo;un commandant en chef qui fait un geste de masturbation quand on lui demande son avis sur la désintégration politique et sociale d&rsquo;un pays membre de l&rsquo;OTAN ? Pire encore, Trump semble penser que la plus vieille alliance militaire existante n&rsquo;est valable que lorsque les membres ont payé leurs cotisations. Pour un homme qui a souvent déclaré faillite, escroqué ses associés et fait perdre leur emploi à beaucoup de monde, on peut comprendre qu&rsquo;il soit obnubilé par les &laquo; factures &raquo;. Et il semble croire que les Etats-Unis sont ce slogan de vendeur d&#39;alarmes américain pour la maison : &#39;Si tu ne paies pas ta cotisation mensuelle, ta maison n&#39;a qu&#39;a se faire &nbsp;cambrioler&quot;. Haberman lui a demandé si les Etats-Unis défendraient les Etats baltes s&rsquo;ils étaient attaqués par la Russie. &laquo; Ont-ils rempli leurs obligations envers nous ? S&rsquo;ils ont rempli leurs obligations vis-à-vis de nous, alors la réponse est oui &raquo; a répondu Trump. Sans préciser ce que sont ces &laquo; obligations &raquo;. Il refuse de répondre sur &nbsp;les raisons qui pourraient entrainer son &laquo; non &raquo; ou son appui à un appel à l&rsquo;article V pour une résolution permettant de venir en aide à l&rsquo;Estonie, la Lettonie ou la Lituanie si &laquo; de petits hommes verts &raquo;, des paramilitaires ou des Spetsnaz (force d&rsquo;intervention russe) les attaquaient. Je pense qu&rsquo;on peut raisonnablement penser qu&rsquo;il ne fera rien, au vu des dernières déclarations de l&rsquo;islamophobe Newt Gingrich, un de ses plus fervents supporters au sein du parti républicain. &laquo; L&rsquo;Estonie, c&rsquo;est la banlieue de Saint-Pétersbourg. Je ne risquerais pas une guerre nucléaire pour ça &raquo; a déclaré ce &nbsp;dernier à la chaine CBS. L&rsquo;Etat du Maine est-il dans la banlieue du Québec ? Peut-être qu&rsquo;il va bientôt le souhaiter, selon les résultats du vote du 8 novembre. Mais il est très difficile de comprendre comment tout cela est arrivé : un parti politique qui faisait du déploiement des forces américaines la base de sa politique étrangère laisse le champ libre à un adversaire revanchard pour semer le chaos et le désordre dans son voisinage, et cela sans qu&rsquo;il soit même inquiété.J&rsquo;ai récemment passé beaucoup de temps dans les pays baltes, surtout en Estonie où, même avant les déclarations de Trump, les Estoniens doutaient du fait que les Américains iraient &laquo; mourir pour Narva &raquo;. C&#39;est une expression devenue courante dans les milieux des relations internationales à Washington depuis l&rsquo;invasion de la Crimée par Poutine. Narva est une ville estonienne située à la frontière avec la Russie et à majorité russophone même si ses habitants n&rsquo;ont aucune envie d&rsquo;être annexés par le grand voisin. Est-ce que les Américains voudraient mourir pour Narva ? Quelle question stupide et laide. Des Estoniens sont déjà morts pour New York.L&#39;Estonie a rejoint l&rsquo;OTAN 3 ans après les attentats du 11 septembre. Elle n&rsquo;avait déploré aucun mort face à Al Qaida. Et pourtant, elle a envoyé un contingent de 150 soldats en Afghanistan. Cela peut sembler peu, mais c&rsquo;est un pays d&rsquo;un million d&rsquo;habitants. Toomas Hendrik, ancien ambassadeur d&rsquo;Estonie aux Etats-Unis et natif du New Jersey, me disait récemment : &laquo;&nbsp;Nous avons déploré le bilan humain le plus lourd par habitant. Nos troupes étaient en plein dans le Helmand, en pleine zone tribale talibane. Les Anglais et les Américains se disaient que le président estonien était fou&nbsp;&raquo; L&rsquo;Estonie est aussi un des 5 pays sur les 28 de l&rsquo;OTAN à consacrer 2% de son PIB à la défense, comme le stipule l&rsquo;accord, qui n&rsquo;est pas contraignant (et non, ils ne versent pas cet argent dans les coffres américains comme Trump semble le vouloir). &laquo;&nbsp;L&rsquo;engagement de l&rsquo;Estonie pour l&rsquo;OTAN est sans faille et nous estimons que la réciproque doit être vraie &raquo; m&rsquo;écrit par e-mail la ministre des Affaires étrangères Marina Kaljurand en réponse aux déclarations de Trump dans le Times. La Lituanie et la Lettonie ont aussi fourni des troupes en Afghanistan, en accord avec leurs obligations. Mais bien sûr, un Président Trump peut leur souhaiter bonne chance s&rsquo;il leur arrive une merde. Il parait qu&rsquo;ils sont très bons en guérilla.

Donald Trump - foule

Donald Trump ou l'homme qui voulait poutiniser les Etats-Unis

THE DAILY BEAST MAISON BLANCHE 2016

Donald Trump ou l’homme qui voulait poutiniser l’Amérique

Par <a class="Colorbox" href="http://www.thedailybeast.com/contributors/brandy-zadrozny.html" target="_blank">Brandy Zadrozny</a>. Copyright The Daily Beast.La route vers le couronnement de Donald Trump à Cleveland est jonchée des cadavres d&#39;une campagne américaine.En public, il y a eu #NeverTrump, et les vains efforts de certains républicains pour arracher la nomination des mains de Donald Trump.En coulisses, la campagne prend une tournure bizarre avec notamment une plainte devant les tribunaux fédéraux contre Donald Trump pour viol sur mineure. L&rsquo;accusatrice - qui se fait appeler Katie Johnson dans le dossier d&rsquo;accusation déposé devant la cour fédérale de Manhattan &ndash; prétend que le candidat républicain l&rsquo;a violée durant l&rsquo;été 1993 lorsqu&rsquo;elle avait 13 ans durant une partie fine dans la maison d&#39;un financier et pédophile notoire, Jeffrey Epstein. Cette plainte est en fait la même que celle déposée en mai de cette année, mais sans qualification pénale. Elle avait été rejetée pour vice de forme car elle n&#39;était pas juridiquement caractérisée. Cette fois-ci, Katie Johnson a eu des soutiens : un aéropage hétéroclite allant du militant anti-avortement Steve Baer à un homme qui se fait appeler &quot;Al Taylor&quot;, le mystérieux et grossier ex-producteur du talk-show &quot;The Jerry Springer Show&quot;.Ces hommes se disent unis par une seule chose&nbsp;: leur haine pour Donald Trump. Pendant un temps, cela ressemblait au mariage parfait entre un riche conservateur prêt à soutenir la campagne #NeverTrump et une femme sans le sou qui aurait détenu des preuves pour torpiller la candidature de Trump. Mais en moins d&rsquo;un mois, cette étrange alliance s&rsquo;est brisée. Baer et Taylor, tous deux excentriques, se sont retournés l&rsquo;un contre l&rsquo;autre dans une surenchère d&rsquo;e-mails incendiaires. Baer assure désormais cesser tout soutien financier à Katie Johnson. Lui et Taylor se menacent mutuellement de poursuites en justice. Les excentricités de Baer vont jusqu&rsquo;à livrer une vidéo d&rsquo;une femme qui prétend être Katie Johnson à Paul Ryan, président républicain de la chambre des représentants, et aux candidats républicains à la nomination. Cela lui a valu une visite du FBI.Loin de faire dérailler la campagne de Trump, Katie Johnson et ses acolytes semblent être eux mêmes entrainés dans une fanfare de clowns en roue libre. Taylor dit avoir rencontré Katie Johnson il y a quelques années, lors d&rsquo;une fête. Elle lui aurait alors dit qu&rsquo;elle avait été violée lorsqu&rsquo;elle était adolescente (The Guardian a sérieusement enquêté et démontré que &quot;Taylor&quot; n&rsquo;est autre qu&rsquo;un charlatan, adepte des théories du complot du nom de Norm Lubow). Taylor réfute avec véhémence : &quot;AL TAYLOR, NÉ AL TAYLOR, A TOUJOURS ÉTÉ AL TAYLOR, ET SERA TOUJOURS AL TAYLOR&quot; a-t-il récemment signé un e-mail.En février 2016, quand il est apparu que Trump pouvait remporter la primaire républicaine, Katie Johnson, avec l&rsquo;aide de Taylor, décida de faire une vidéo en guise &quot;d&rsquo;assurance vie&quot;. Elle est apparue avec une perruque et a proposé de donner des détails sur le viol en question. Les alliés ont fait appel à un cameraman du nom de Johnathan launer et lui ont promis 20% du total de la vente de la vidéo auprès des tabloïds. En mai, Katie Johnson a déposé plainte au civil. Sa principale motivation, d&rsquo;après ce que son avocat Tom Meagher a déclaré au Daily Beast, semble être d&rsquo;empêcher Trump d&rsquo;accéder à la Maison blanche. &quot;Evidemment, elle ne veut pas que son violeur devienne président&quot; déclare l&#39;avocat Tom Meagher. Selon la plainte déposée à New York, Trump a vu Katie Johnson lors de quatre fêtes différentes lorsque celle-ci avait 13 ans. Durant la quatrième rencontre, &quot;Trump a attaché la plaignante au lit, s&rsquo;est déshabillé devant la plaignante et a commencé à violer la plaignante. Durant cet acte sexuel violent, la plaignante a crié à Trump de s&rsquo;arrêter mais sans effet. Le suspect Trump a réagi en frappant violemment au visage la plaignante avec la paume de sa main et en disant qu&rsquo;il ferait ce dont il a envie&quot;. The Daily Beast a demandé à plusieurs reprises de commenter ces allégations, mais sans succès.Cependant, l&rsquo;équipe de Donal Trump a fermement récusé ces allégations dans d&rsquo;autres médias. En juin, Alan Garten, un avocat de la campagne Trump, a déclaré au blog LawNewz que ces allégations étaient &quot;totalement fausses&quot; et &quot;politiquement motivées&quot;. Malgré de nombreuses tentatives pour rencontrer Katie Johnson &ndash; et de multiples promesses d&rsquo;interviews de sa cliente de la part de Meagher &ndash; The Daily Beast n&rsquo;a jamais pu parler avec celle qui accuse Donald Trump. Environ une semaine après le dépôt de la plainte en Californie, Taylor dit que Steve Baer a envoyé un texto sur un téléphone portable jetable dont le numéro apparait dans la plainte pour proposer ses services sans contrepartie. Ses &#39;services&#39; consistaient essentiellement en cash. Même si Taylor et Katie Johnson ne connaissaient pas particulièrement bien Baer, ce dernier n&rsquo;était pas un inconnu dans les cercles conservateurs. Il s&rsquo;y était fait une réputation de trublion, cherchant la polémique à quiconque avait les idées moins conservatrices que ce que son cher parti méritait. A 30 ans, déjà à la tête du parti républicain de l&rsquo;Illinois, il avait fait campagne pour devenir gouverneur de cet état en 1990 avec pour programme l&rsquo;abolition de l&rsquo;avortement et la baisse des impôts. &quot;Baer se voit comme un soldat de la frange la plus conservatrice du parti mais son air narquois et son amour pour les coups bas et les manigances sont plus forts que lui&quot; a écrit un journaliste du Chicago Tribune en 1994.Il décrivait les frasques de Baer, qui se faisait interviewer avec de faux juristes habillé en cochons et en Comte Dracula assoiffé d&rsquo;impôts. Plus récemment, Baer a gagné sa vie en vendant des crédits logement à des personnes du troisième âge. Il s&rsquo;est aussi fait un nom en harcelant l&rsquo;état-major républicain à Washington de lettres, parfois drôles, souvent insultantes, dans lesquelles il demande la tête des &quot;faux républicains&quot;. Un reportage du National Review datant de 2013 montre que les membres les plus conservateurs du parti républicain figurent en bonne place dans son agenda &quot;David et Charles Koch, Foster Friess, Matt Kibbe, Tony Perkins, Grover Norquist, Erick Erickson, Rick Santorum.&quot;Le dernier morceau de bravoure en date de Baer est une campagne massive d&rsquo;emails visant le leader de la majorité républicaine au Congrès, Kevin McCarthy. Baer a relayé partout la rumeur selon laquelle Kevin McCarthy a eu une liaison avec une collègue. Cette campagne a eu les effets voulus par Baer puisque McCarthy a retiré sa candidature au poste de président de la chambre des représentants. Baer avoue n&rsquo;avoir jamais rencontré Katie Johnson mais il prétend lui avoir parlé au téléphone et avoir regardé sa vidéo de 48 minutes. Avec des aveux faits sous serment et une affaire fédérale en cours, Baer qualifie les allégations de Katie Johnson contre Trump de &quot;but en or&quot;. &quot;Je la crois&quot; dit-il au Daily Beast. Et donc, le 20 mai, Baer affirme avoir fait un virement de 19&nbsp;000 dollars vers la Californie. Une partie de cet argent - 13&nbsp;000 dollars &ndash; a été envoyé à Taylor dans le but de fournir à Katie Johnson un logement dont seul Taylor connaitrait l&rsquo;adresse. &quot;C&rsquo;est ce qu&rsquo;on m&rsquo;a dit&quot; affirme Baer. &quot;Ils auraient pu partir avec&quot;. Le reste de l&rsquo;argent a été envoyé à Jonathan Launer, en contrepartie de la réalisation de la vidéo. (Jonathan Launer n&rsquo;a pas répondu à nos questions mais Taylor et Baer confirment ce montant.) Pendant ce temps, Taylor proposait la vidéo à des sites d&#39;indiscrétions comme Gawker avec un prix de départ avoisinant le million de dollars. Il promettait de dépenser l&rsquo;argent qu&rsquo;il faut pour protéger la vie de Katie Johnson, qui, selon lui, est menacée de mort par Donald Trump et par Epstein qui la tueraient s&rsquo;ils la trouvaient. A l&rsquo;heure où nous écrivons ces lignes, personne n&rsquo;a encore acheté les droits de cette vidéo.Baer est nourri par sa haine envers Donald J Trump : &quot;C&rsquo;est un menteur, un obsédé, un pornographe et potentiellement un violeur de mineurs&quot;. De son côté, ce père de dix enfants a envoyé une version non floutée de la vidéo où l&rsquo;on voit le visage de Katie Johnson, la mettant ainsi en danger, à Ted Cruz, Charles Koch, Paul Ryan, John Kasich et d&rsquo;autres républicains et journalistes en espérant créer le scandale. Quand cela n&rsquo;a pas créé l&rsquo;effet escompté, Baer a envoyé des e-mails. Beaucoup d&rsquo;emails. D&rsquo;après Baer, ce sont les quelques 1200 e-mails envoyé à Ryan et à son staff qui ont attiré l&rsquo;attention du FBI et lui ont valu une visite de ce dernier (le FBI ne confirme pas la visite d&rsquo;un de ses agents au domicile de Baer).Le 15 juillet, dans un e-mail adressé à Paul Ryan, avec en copie des centaines de membres républicains du Congrès ainsi que des journalistes conservateurs, Baer écrivait : &quot;Nous avons eu une visite très sympa aujourd&rsquo;hui sur le pas de notre porte&hellip; Un agent du FBI&hellip; Qui est arrivé avec un autre policier, très avenant. Tous deux très bien armés. Ils nous ont demandé, à ma femme et moi, le jour de notre 33ème anniversaire de mariage, d&rsquo;arrêter d&rsquo;envoyer des e-mails.&quot; Baer poursuit : &quot;Je vous écris beaucoup depuis quelques temps&quot;. Le Daily Beast a envoyé un e-mail au bureau de Paul Ryan, mais il est resté sans réponse.D&rsquo;après l&rsquo;avocat de Katie Johnson, Tom Meagher, un avocat qui a accepté de traiter son cas après avoir entendu parler d&rsquo;elle dans les tabloïds locaux, Baer n&rsquo;aurais jamais du envoyer la vidéo. &quot;L&rsquo;envoi en masse de la vidéo sans flouter le visage et changer la voix met gravement sa vie en danger&quot; écrit-il dans un e-mail. A part les e-mails quotidiens, dans lesquels il critique les médias mainstream pour ne pas avoir donné d&#39;écho aux allégations de Katie Johnson, accuse Paul Ryan de couvrir un viol et comparee Trump à l&rsquo;empereur romain Caligula, Baer tient à jour le site JusticeForKatie.org dans lequel il télécharge tous les documents relatifs à l&rsquo;affaire. On peut faire un don à un fond d&rsquo;aide et de soutien à Katie. &quot;Nous avons besoin maintenant de personnel de sécurité armé, de détectives privés, d&#39;enquêteurs, de moyens de transport, de planques et d&#39;aides juridiques&quot; écrit-ill sur le site web.Baer dit que pour l&rsquo;instant, il est le seul contributeur à ce fonds de soutien. Il est crédité de 4,5 dollars à l&#39;heure actuelle. L&rsquo;argent rend cette affaire encore plus compliquée. Katie Johnson a déposé plainte en Californie et l&rsquo;a fait sous statut de &quot;citoyenne démunie&quot;. Elle manque cruellement d&rsquo;argent alors que Baer en a plein. En plus des 19&nbsp;000 dollars déjà versés, Baer prétend qu&rsquo;on lui a demandé 100&nbsp;000 dollars de plus en échange d&rsquo;une rencontre entre Katie Johnson et des détectives privés à New York. Baer a fait une contre-offre de 30&nbsp;000 dollars pour contribuer aux frais de &quot;sécurité, de détectives privés et de détecteur de mensonges&quot; si Katie Johnson acceptait d&rsquo;aller à New York avant la convention nationale républicaine à Cleveland. Elle n&rsquo;y est pas allée.Baer n&rsquo;a plus envoyé d&rsquo;argent et à ce jour, le lien ténu entre Baer et Taylor semble s&rsquo;être rompu. Les deux ont échangé des e-mails d&rsquo;insultes, avec les journalistes en copie, évidemment. Les premiers e-mails étaient supposés être &quot;en off&quot; mais au fur et à mesure des échanges, cette précaution n&#39;a plus tenu. Extrait d&#39;un e-mail, soit-disant écrit par Katie Johnson, et avec des lettres majuscules disposées totalement au hasard :&nbsp;&quot;désolée encore. Mon Clavier colle car j&rsquo;ai renversé du café dessus hier alors que je lisais les emails de malade que TU envoies à toute la classe Politique et dans les médias&quot;. Dans un autre e-mail, Katie Johnson parle d&rsquo;elle-même à la troisième personne. L&#39;avocat de Katie Johnson s&rsquo;étonne de la forme des e-mails en question et écrit que ce n&rsquo;est visiblement pas sa cliente qui les a écrits. &quot;Je répète, merci de ne plus m&rsquo;envoyer des e-mails&quot; ajoute Tom Meagher.Dans d&rsquo;autres e-mails, Taylor traite Baer de &quot;Judas&quot; et lui conseille de se pendre. (Taylor a un long parcours de grossièretés avec les journalistes. Il conseille souvent aux journalistes femmes de &quot;lui sucer la bite&quot;) &quot;Baer est un petit con capricieux qui pète les plombs quand on remet en cause ses méthodes. On est ravi de le virer de l&rsquo;équipe de soutien à Katie&quot;, a déclaré Taylor dans un e-mail au Daily Beast, avant d&rsquo;envoyer un autre e-mail à Baer lui demandant de fermer le site de soutient à Katie et d&rsquo;effacer toutes les vidéos en sa possession. Baer a répondu à une des missives de Taylor en lui disant : &quot;Norm, va dormir un peu. Et ensuite va te faire aider&quot;. Ils ont tous deux informé The Daily Beast de leur volonté de poursuivre l&rsquo;autre en justice. En dépit de son désamour pour Taylor, Baer ne blâme pas Katie Johnson pour l&rsquo;ascension de Trump. &quot;Ça m&rsquo;a rendu malade&quot; a-t-il dit à propos de la nomination de Donald Trump. &quot;Nous savons tous que nous avons perdus et j&rsquo;ai réalisé que je n&rsquo;avais même pas envoyé la vidéo de 48 minutes (celle de Katie Johnson) à Tom Coburn&quot;. Tom Coburn, l&rsquo;ex-sénateur de l&rsquo;Oklahoma, était le choix de Baer comme candidat républicain. Ce gynécologue anti-avortement était prêt à dire un &quot;Je vous salue Marie&quot; en public en pleine convention pour empêcher la nomination de Trump.Mais cela n&rsquo;est pas arrivé et mardi, Coburn déclarait au site&nbsp;The Hill :&nbsp;&quot;J&rsquo;ai des doutes sur les deux candidats mais dans les circonstances actuelles, je vote Trump.&quot; Baer pensait que Tom Coburn n&rsquo;avait besoin que d&rsquo;une chose&nbsp;: voir la vidéo. &quot;Coburn verra les 48 minutes de cette vidéo et il ne pourra plus voter pour Trump par la suite&quot;. Baer continuera d&rsquo;envoyer cette vidéo à quiconque semble être en capacité d&rsquo;arrêter la progression de Trump, et ce malgré l&rsquo;injonction des avocats de Taylor. &quot;Ils peuvent toujours demander mais ça ne m&rsquo;arrêtera pas&quot; dit Baer. &quot;Je continuerai de l&rsquo;envoyer à qui j&rsquo;ai envie. Elle a fait une vidéo, face caméra avec une perruque dans le but de stopper Trump. Nous faisons tous des choix. J&rsquo;ai tout ce qu&rsquo;il faut&nbsp;: la version floutée et la version originale. Et quiconque s&rsquo;intéresse au futur de ce pays, ils doivent savoir, et la presse doit jouer son rôle, qu&rsquo;il y a une femme, qui s&rsquo;appelle Katie Johnson et qu&rsquo;elle a été violée par Donald Trump&quot;.Certains extraits de la vidéo floutée ont été mis en ligne par une certaine Bianca Manix. Une personne du même nom a posté les vidéos sur une page Facebook appelée &quot;Les victimes de Trump unies&quot;, ainsi que sur d&rsquo;autres pages Facebook anti-Trump. Un compte Twitter appartenant à Bianca Manix a posté 6 tweets, tous avec le hashtag DraftCoburn (choisissez Coburn). Même si Baer n&rsquo;a aucune intention de fermer le site web de soutien ni de détruire les copies de la vidéo qu&rsquo;il a en sa possession, on voit mal quel rôle il peut jouer dans cette affaire judiciaire. Mais il s&rsquo;en est suffisamment inquiété pour cette semaine. &quot;Demain, après-demain, et le jour d&rsquo;après nous serons à la plage. Vous savez, là où il y a du sable. Ce sable dans lequel les républicains adorent enfoncer leur tête&hellip; Mais moi, je continue à dire la vérité&quot;.

Donald Trump - portrait - face

Ceux qui accusent Trump de viol se retournent les uns contre les autres. 

DAILY BEAST MAISON BLANCHE 2016

Donald Trump accusé d’avoir violé une adolescente : une affaire qui tourne au règlement de compte abracadabrantesque entre ses dénonciateurs


Si Michael Moore ne se trompe jamais, alors l&#39;élection américaine est tranchée. Le cinéaste, connu pour son film Fahrenheit 9/11 et grand opposant aux conservateurs américains avait prédit, l&#39;été dernier, la nomination de Donald Trump dans le camp Républicain. &quot;J&#39;ai une nouvelle encore plus horrible pour vous&quot; écrit-il sur son site internet &quot;Donald J. Trump va gagner en novembre&quot;. Pour affirmer cela, il avance 5 points.<ul><li>La rust belt ou l&#39;effet Brexit : Pour Michael Moore, Donald Trump va se concentrer sur 4 Etats, réputés favorables aux Démocrates (Michigan, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin). Surnommée la rust belt (ceinture de rouille), cette zone regroupe des régions marquées par le déclin de l&#39;industrie. Michael Moore estime que le traité l&#39;Accord de libre-échange nord-américain, mis en place par Bill Clinton en 1994, a largement participé à la délocalisation des usines. Trump va ainsi attaquer sa rivale sur son libéralisme. Il fait ainsi la comparaison avec les promesses d&#39;eurosceptiques britanniques qui ont obtenu le Brexit auprès des populations les plus pauvres. S&#39;il garde les faveurs des Etats traditionnellement conservateurs et qu&#39;il obtient ceux de la rust belt, Donald Trump aura gagné. &nbsp;</li><li>Le dernier combat de &quot;l&#39;homme blanc en colère&quot; : Pour Michael Moore, Donald Trump est aussi la dernière rébellion des hommes blancs &quot;après 240 ans de domination&quot; aux Etats-Unis. Pour lui, la société s&#39;est multiculturalisée et surtout s&#39;est féminisée. &nbsp;</li><li>Le problème &quot;Clinton&quot; avant tout : &quot;Ne nous voilons pas la face. Le principal problème n&#39;est pas Trump mais plutôt Hillary&quot; affirme celui qui s&#39;était promis de ne jamais voter pour elle, après son support à al guerre en Irak. &quot;Elle est très impopulaire et représente la vieille politique (&hellip;) l&#39;enthousiasme n&#39;est tout simplement pas là.&quot; &nbsp;</li><li>Le spectre Bernie Sanders : Pour le cinéaste, les électeurs de Bernie Sanders voteront bien pour Clinton, en témoignent les derniers sondages sur le sujet. Le problème est davantage le &ldquo;depressed vote&rdquo;, c&#39;est-à-dire le fait que celui qui vote à reculons ne cherche pas à se battre pour la campagne et motiver les indécis. Une idée aurait été de faire un ticket à deux femmes &quot;mais Hillary a pris peur (&hellip;) c&#39;est le meilleur moyen de tuer le vote des jeunes.&quot; &nbsp;</li><li>Ne pas sous-estimer l&#39;électorat : &quot;L&#39;isoloir, c&#39;est un des derniers endroits où il n&#39;y a pas de caméras.&quot; Pour Michael Moore, &quot;beaucoup d&#39;électeurs ne voteront pas pour Trump parce qu&#39;ils le soutiennent mais simplement parce qu&#39;ils peuvent le faire.&quot; En d&#39;autres termes, l&#39;électeur est imprévisible&hellip;</li></ul>

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