Que nous dit le classement des sujets de conversation les plus abordés par les Français en 2012 ? <!-- --> | Atlantico.fr
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L'Ifop révèle les sujets de discussion favoris des Français en 2012.
L'Ifop révèle les sujets de discussion favoris des Français en 2012.
©Reuters

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L'Ifop révèle les sujets de discussion favoris des Français en 2012. Sans surprise, les catastrophes comme l'ouragan Sandy ou le naufrage de Concordia, mais aussi les faits divers tels que les morts de Mohamed Merah ou de Jean-Luc Delarue les ont beaucoup préoccupés.

Frédéric Dabi et Jean-Luc Mano

Frédéric Dabi et Jean-Luc Mano

Frédéric Dabi est directeur général adjoint Ifop et directeur du pôle Opinion et Stratégies d'entreprise

Jean-Luc Mano est est journaliste et conseiller en communication chez Only Conseil, dont il est le co-fondateur et le directeur associé. Il anime un blog sur l'actualité des médias et vient de publier Les Perles des politiques.

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Tous les ans depuis maintenant 2003, l'Institut français d'opinion publique (Ifop) et l'hebdomadaire Paris Match s'associent pour réaliser une synthèse de l'année politique. Au programme : une synthèse des enquêtes effectuées sur l'année concernant la cote de popularité des personnalités politiques mais aussi les sujets de conversation préférés des Français. Les sujets de discussion favoris des Français permettent ainsi de révéler l'état d'esprit de la société et d'en apprendre plus sur leurs préoccupations.

Qu'est-ce que ce baromètre révèle de l'état d'esprit des Français ?

Frédéric Dabi : On a de vrais tendances de fond : tout ce qui est lié à des catastrophes naturelles (la vague de froid, l'ouragan Sandy) mais aussi des questions d'économie et microéconomie (diverses hausses des prix et des taxes, baisse du prix du carburant, hausse d'impôts). Plus le sujet a un impact sur le quotidien des Français, plus il influe sur leur pouvoir d’achat et donc leur quotidien, plus ils en parlent. Les faits exceptionnels attirent également leur attention : mort de Mohamed Merah, décès de l'animateur Jean-Luc Delarue, Oscar du meilleur acteur décerné à Jean Dujardin. En revanche, ils se désintéressent de tout ce qui concerne la macroéconomie et les organisations partisanes. Par exemple, la création de l'UDI par Jean-Louis Borloo est passée quasiment à la trappe. Néanmoins, ce n'est pas confirmé pour ce qui concerne l'élection présidentielle de l'année dernière, ce qui contredit les a priori sur le taux d'abstention que l'on avait anticipé.

Jean-Luc Mano : Ce sont clairement les sujets du quotidien et ceux très spectaculaires à très forte charge émotionnelle qui occupent les Français. Quand l’actualité n’a pas de talent ou quand elle est ordinaire, quand c'est la météo ou les questions de vie quotidienne qui dominent, les Français parlent de cela. Le sondage contredit ceux qui seraient tentés de tirer des conclusions telles que les Français ne s'intéressent à rien, ce sont des beaufs, etc... Pour des observateurs politiques cela n’a rien de décourageant. On est dans une forme de logique. Quand il fait froid, on s’en préoccupe plus que de l'UDI de Jean-Louis Borloo. Les Français s’intéressent à ce qui se passe à l’étranger : l'ouragan Sandy, l’élection américaine. Ils ne s'intéressent pas qu’aux people et faits divers. Le premier sujet c'est naturellement ce qui les impacte directement. Car ce qui impacte vient naturellement dans la conversation. On a la confirmation que les sujets dits de proximité et d’impact immédiat sont les plus préoccupants pour les Français mais ils ne sont pas exclusifs lorsque l’actualité est forte sur certains sujets ou lorsqu'elle comporte une forte charge émotionnelle.

A partir de ce message qu'envoient les Français, quel discours politique peut-on construire ?

Jean-Luc Mano : Personne en politique ne peut échapper au cœur des problèmes. Personne ne peut être à leur périphérie. On peut contourner leur centre d’intérêt pendant un temps, mais si un responsable politique essaye de ne pas aborder les questions difficiles qu’il soit dans le pouvoir ou l’opposition, ça ne marche pas dans la durée. Le message politique qui a de l’avenir, c'est l’affrontement du réel, dans une certaine mesure, le contraire de ce que l’on voit actuellement. Il n’est pas interdit d’être habile en politique mais il ne faut pas jouer au malin. Dans une autre étude que j'ai vu récemment, les Français considèrent que l’élu le plus proche est le maire. En effet, il est en charge de ces questions pour une part, il reste proche d'eux. L'exigence absolue pour une personnalité politique est d'être présent sur ces terrains-là. Cela doit conduire les politiques, et les journalistes aussi d’ailleurs, à une très grande humilité.

Ces sujets de discussion sont-ils décalés par rapport au discours politico-médiatique ?

Frédéric Dabi : On saisit effectivement le décalage entre l’agenda politique et médiatique et ce dont parle réellement les Français. Par exemple, l'intervention en Syrie, la campagne présidentielle aux Etats-Unis.

Propos recueillis par Marie Théobald

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