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Six milliards de téléphones mobiles. Les trois quarts de l'humanité sont aujourd'hui équipés. A ce rythme le nombre d'abonnements souscrits sur le globe devrait bientôt dépasser celui de la population mondiale car "posséder plusieurs abonnements est de pl
Six milliards de téléphones mobiles. Les trois quarts de l'humanité sont aujourd'hui équipés. A ce rythme le nombre d'abonnements souscrits sur le globe devrait bientôt dépasser celui de la population mondiale car "posséder plusieurs abonnements est de pl
©Reuters

La minute Tech

Selon un rapport de la Banque mondiale, les trois quarts des habitants de la planète ont un téléphone portable et, "bientôt", il pourrait y avoir plus d’abonnements en cours que d’humains sur Terre. Une bonne nouvelle, "source formidable d'opportunités", pour les pays en développement.

La Banque mondiale vient de produire une somme de statistiques et d'analyses indispensables sur l'usage du téléphone mobile, qu'il soit" intelligent" ou non, au niveau mondial. Son rapport"Maximising Mobile" peint le nouveau paysage d'un monde en plein boom de télécommunication et d'innovations (toutes centrées autour de l'objet téléphone mobile) et d'une révolution en cours, à laquelle l'Occident prête à peine attention. Or, le nombre d'abonnements à un terminal mobile actif au niveau mondial est passé de moins de 1 milliard en  2000 à plus de 6 milliards aujourd'hui, dont presque cinq milliards se trouvent dans les pays en développement. Les multiples abonnements deviennent de plus en plus courants, ce qui suggère que leur nombre surpassera bientôt celui de la population mondiale, assène l'introduction du rapport.

30 milliards d'applications téléchargées

Que trois quarts de la population mondiale aient accès au mobile (qui a fêté ses 21 ans en juillet) n'est pas la révolution en question : elle se trouve dans les 30 milliards d'applications pour mobile téléchargées en 2011. La Banque mondiale s'est intéressée particulièrement à cinq secteurs que le mobile bouleverse dans le monde en développement : l'agriculture, la santé, le secteur financier, l'emploi ou les activités rémunérées, les relations des citoyens avec l'administration, en les illustrant d'exemples.

C'est le secteur de la santé en Afrique qui illustre le mieux la "mobile-innovation". Dans un paysage de pénurie d’équipement, de difficultés de transports, 29 pays ont mis au moins un service de santé sur mobile en place. Medaafrica.org est une plateforme pour mobiles qui en réunit plusieurs. Du diagnostic précoce au suivi des traitements, en passant par la géolocalisation des médecins, le mobile, dans sa forme la plus simple (voix, SMS) a permis la création de bases de données et de veille sanitaire, là ou il n'y en avait aucune. Au Malawi, les infirmiers dans les zones rurales transmettent par SMS les courbes de croissance infantiles (poids, tailles) dans les villages qu'ils suivent, en deux minutes (auparavant, il fallait deux mois). En Afrique du Sud, Cell Life, au service de 25 organisations, envoie des SMS pour rappeler aux patients quand prendre leurs médicaments.

Agriculture 

Là encore, par de simples SMS, la Bourse des céréales et autres cultures est en train de changer : de multiples études, tant aux Philippines qu'au Pérou et en Ouganda, prouvent que si les producteurs sont informés des prix du marché pour leurs produits, par un SMS occasionnel, leurs revenus s'améliorent de façon notoire. Le bouche-à-oreille par SMS joue un grand rôle dans l'évaluation fine des stocks, la révision des pénuries, et surtout, sur le prix, les intermédiaires disparaissant ou modérant leurs commissions par la communication directe entre producteurs et places de marchés. Des plateformes comme Drumnet ou Tradenet au Ghanaproposent aux cultivateurs de visualiser et comprendre la chaîne de valeur de leur filière. Déjà, certaines régions sont passées aux alertes météo, insectes, maladies, et aux tutoriels agronomiques sur mobile.

Banque mobile



Le claironnant succès de MPesa, né au Kenya, laisse pas mal de pays rêveurs : 20 millions de clients dans 6 pays africains utilisent ce service d'envoi d'argent par mobile, appuyé sur un réseau dense de petits kiosques où ils peuvent encaisser l'envoi d'argent sous forme de cash. La demande pressante dans des pays sous-bancarisés peut expliquer ces succès instantanés. La souplesse des gouvernements - conscients qu'une circulation simple et instantanée de liquidités peut apporter beaucoup aux petits entrepreneurs et aux familles  - et les législations mises en place y ont aussi fait beaucoup. En Europe, continent ou les banques sont reines, le paiement par mobile balbutie encore...



Publicité pour mPesa au kenya (vidéo)

En matière de e-gouvernement, c'est l'Inde qui a pris les devants, en confiant par exemple aux citoyens et électeurs la surveillance des élections, par mobile, et c'est dans l’État du Kerala que les actes administratifs se dématérialisent, toujours par mobile, et par la volonté du gouvernement. De très nombreux autres exemples d'utilisations citoyennes ou économiques sont disponibles dans le rapport PDF de la Banque Mondiale, ainsi qu'une analyse de l'impact du mobile sur l'économie dans une sélection de 100 économies. "Et nous n'en sommes qu'au début" conclut la Banque Mondiale. 

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