Écoutes: révélations sur l’obsession anti-Sarkozy de la justice; Agnès Buzyn abandonnée par ses troupes, le RN « oublié » par Louis Aliot; La France molle face aux cyber-agressions russes, Riester contre les assauts d’Aurore Bergé sur son ministère<!-- --> | Atlantico.fr
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revue de presse des hebdomadaires 25 juin
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Promenade en Fillonie.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Enquête Sarkozy: la chasse à la taupe à tout prix

Selon Le Point (8 pages) la justice semble avoir été obsédée par Nicolas Sarkozy, dans des conditions limites : "Pendant près de six ans, de début 2014 à fin 2019, le Parquet national financier (PNF) a organisé un montage judiciaire extrêmement complexe visant à trouver qui était à même d'informer Nicolas Sarkozy sur des procédures judiciaires en cours." La justice s'est donné les moyens d'enquêter : "Sans soupçons avérés, les factures de téléphone détaillées (fadettes) des cabinets d'avocats Dupond-Moretti, Temime, Lussan, Canu-Bernard, Haïk ou encore Veil-Jourde ont été épluchées, et quelques-uns des pénalistes les plus renommés de France, géolocalisés. Avec une question centrale : l'un d'entre eux, de par sa proximité avec des juges ou des policiers, a-t-il eu accès à des informations couvertes par le secret professionnel, renseignements qu'il aurait ensuite répercutés, en violation de la loi, à l'avocat personnel de l'ancien président de la République, Me Thierry Herzog ?"

Toujours selon Le Point, ce fut un échec : "aucune taupe n'avait été identifiée en mars 2016, les résultats ont été volontairement tus par le PNF. Et ce alors même que d'importants éléments à décharge étaient susceptibles de nourrir la défense de Nicolas Sarkozy, poursuivi pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Paul Bismuth."

LREM à Paris : naufrage annoncé

L'Express (3 pages) résume bien la campagne de la liste Macron à Paris :"Je préfère ne pas commenter la campagne d’En marche, à Paris, ça vaut mieux pour tout le monde. » Venant de la conseillère de Paris Marie-Laure Harel, porte-parole d’Agnès Buzyn jusqu’au premier tour des municipales, cette fin de non-recevoir étonne autant qu’elle en dit long sur les rancœurs accumulées. La trentenaire n’est pas la seule à avoir pris ses distances avant le second tour. La députée Olivia Grégoire – la madame Loyale des meetings de Benjamin Griveaux, qui accompagna jusqu’à l’épuisement Agnès Buzyn en mars, jouant le rôle de Rachida Dati dans des répétitions de débats télévisés – ne souhaite guère plus s’exprimer. Suspicieux, le sénateur Julien Bargeton se renseigne sur nos questions et ne nous donnera pas davantage signe de vie. Sauve qui peut ! Devant le naufrage annoncé, Agnès Buzyn est une candidate bunkérisée."

Louis Aliot à rebours de son parti

"Pour gagner Perpignan aux municipales, l'ex-numéro deux du FN et ancien compagnon de Marine Le Pen tente de se transformer en notable local. Aliot prône l'union des droites, à rebours de son parti" analyse L'Obs (4 pages).

"« Louis? Ça fait bien longtemps qu'on ne le voyait plus », souffle un élu RN. C'est aussi parce qu'il a compris comment gagner la cité catalane : faire oublier le Front national et devenir de... droite. « Il a très vite analysé, juste après les municipales de 2014, que pour la prochaine fois, il devait monter une liste divers droite », confie un membre de son équipe. Louis Aliot assume : « Je suis dans le local. J'ai fait du pragmatisme. » Et il se détache de « l'orthodoxie » du parti, comme il le dit : quand « Marine » refuse l'alliance des droites, lui la promeut localement."

Cyberguerre entre Moscou et Paris

"Dans les premières semaines de 2018, un logiciel malveillant et sophistiqué est débusqué dans une ferme éolienne française. Une chose est certaine, le dispositif vise à s’enfoncer dans le réseau de distribution électrique géré par Enedis pour y déposer des implants dormants. Une fois installé, ce code informatique doit permettre aux assaillants de prendre le contrôle le moment voulu et de créer un black-out si l’ordre leur en est donné." raconte l'Express (5 pages) pour qui c'est un épisode de la cyberguerre entre Moscou et Paris : "Au terme d’un an d’enquête, L’Express "a retracé l’origine et les conséquences politiques de cette offensive, dans cette guerre dont les objectifs visent des infrastructures civiles critiques".

Selon l'hebdo "Lors de la finale de la Coupe du monde de football en juillet 2018, Emmanuel Macron s’est ouvert de cette agression auprès de Vladimir Poutine, en marge de son déplacement à Moscou."

Franck Riester contre Aurore Bergé

Menacé, Franck Riester ne voudrait surtout pas qu’Aurore Bergé prenne sa place à la tête du ministère de la Culture. Selon Le Point, Riester reproche à Bergé, députée macroniste des Yvelines, "de lui avoir souvent lancé des peaux de banane".

"Rue de Valois, la culture de l'impuissance". Pour Marianne (4 pages), Franck Riester "est sur la sellette" mais " qu’il soit remplacé ou non, la problématique est plus large : comment être ministre de la Culture sous Emmanuel Macron, alors que le couple présidentiel s’est emparé du sujet, confiant toute une série de missions à des proches, quitte à ne laisser que des miettes au titulaire du poste ?".

Promenade en Fillonie

A l'occasion de la sortie du livre "La vérité sur le mystère Fillon" écrit par une de ses journalistes, Tugdual Denis, directeur adjoint de sa rédaction, un Filloniste qui se définit comme « Catholique intermittent, journaliste à plein temps », Valeurs Actuelles revient sur l'affaire Fillon qui est lui aussi catholique, mais encore plus intermittent : "Située à quelques kilomètres de Sablé-sur-Sarthe, cette abbaye bénédictine de Solesmes est un lieu cher au cœur de François Fillon, qui voudrait que sa messe d’enterrement y soit célébrée. Ce vœu, ajouté à son statut de père de famille nombreuse, lui avait valu l’accusation de grenouille de bénitier. Or rien n’est plus faux. François Fillon est attaché à Solesmes mais il n’est guère pratiquant, ne s’est plus confessé depuis l’adolescence, reproche à l’Église tout un tas de choses.

"La vérité sur le scandale Fillon" annonce la Une et le titre de l'article principal, mais en fait, les cinq pages racontent, d'une part, les relations qui furent parfois compliquées entre Valeurs et Fillon. Au point que l'hebdo a, en 2016 présenté "des excuses pour quelques coups bas peu reluisants distillés dans nos colonnes." Et d'autre part comment Tugdual Denis en est arrivé à écrire son livre sur Fillon qui n'est pas un ouvrage d'enquête sur les ressorts de l'affaire " Je voulais me rapprocher de cet homme à qui était promise la pleine lumière de la présidentielle et qui s’est retrouvé en quelques jours dans l’ombre de l’infamie.". Ce livre semble donc être une "promenade en Fillonie", plein de petits détails car, comme le dit Valeurs, son auteur  a "un goût prononcé pour la description, qui ne nous épargne aucune étiquette de vin, aucune cylindrée de voiture, aucun CV un tant soit peu brillant."

Sur les costumes payés par Robert Bourgi, Fillon reconnaît qu'il s'est tiré une balle dans le pied : " « Oui, je m'en veux. Je m'en veux car je me suis fait piéger, mais j'aurais pu l'éviter. » Fillon ne cache pas ce qu'il pense de Sarkozy : " « Même pendant les affaires, il me donnait des conseils quand je venais le rencontrer. Mais il est tellement tordu que je ne savais pas la part de sincérité. »

L'Express a bien aimé ce livre qui "cherche à saisir la vérité d'un être" citant Fillon qui descend d'un avion après l'ouverture d'une enquête, et déclare à un proche : "Si j'avais pu ouvrir la porte pendant le vol, je me serais jeté dans le vide."

Indépendance de la justice et Parquet National Financier

Le Point (4 pages) revient sur les déclarations de l’ancienne présidente du parquet national financier sur les pressions qu'elle aurait subi en instruisant l'affaire Fillon. Comme on le sait, elle a ensuite regretté d'avoir été mal comprise. Ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour "analyser si le parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression". A suivre donc.

Le Point rappelle que Fillon n'a pas toujours été une pauvre victime de vilains complots. L'hebdo évoque le fameux "déjeuner avec Jean-Pierre Jouyet, le 24 juin 2014, révélé par des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Selon eux, Fillon avait réclamé l’accélération des procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy pour éviter tout retour de l’ex-chef de l’État au pouvoir, lors de la présidentielle de 2017. L’ex-Premier ministre a intenté un procès en diffamation, qu’il a perdu".

Dans Marianne l'éditorial de Jacques Julliard s'inquiète d'une double dérive : " l’indépendance de la justice, qui est l’un des fondements majeurs d’un ordre civilisé, est toujours en France fragile, et soumise à interrogation. Il existe deux périls : le premier, le plus connu, le plus constant, c’est la pression que l’ordre politique exerce sur la justice. Mais, en sens inverse, il existe aujourd’hui la tentation du judiciaire d’interférer avec l’ordre politique pour le moraliser : quand le juge se transforme en justicier, c’est la démocratie qui est en péril."

Les municipales : une mascarade ?

Les municipales 2020 sont-elles "une mascarade" ? "Scrutin municipal déserté, calendrier des régionales bidouillé... Plus personne ne semble s’en émouvoir. Nous devrions pourtant nous scandaliser, et comprendre le danger qu’il y a à laisser tant de citoyens en déshérence." : Marianne s'inquiète (11 pages).

"Dans un contexte d’angoisse liée à l’épidémie de coronavirus, le 15 mars, lors du premier tour, moins d’un Français sur deux s’est déplacé pour choisir son maire. De quoi affaiblir la légitimité de ces représentants, qui sont pourtant les élus préférés
des Français." ajoute Marianne.

L'hebdo souligne : "Gérald Darmanin, et, Franck Riester, ont été réélus dès le premier tour des municipales, dans leurs villes respectives de Tourcoing et de Coulommiers. Et ce, avec un score confortable : 61 % des voix pour le premier, 59 % pour le second. Mais, derrière ce plébiscite apparent, les deux membres du gouvernement n’ont en fait mobilisé qu’une faible proportion d’électeurs. La liste menée par Gérald Darmanin n’a cumulé que 15 % des électeurs de sa commune, tandis que celle de Franck Riester a réuni 17 % des inscrits."

Didier Raoult encore

On a l'impression de tout savoir sur Didier Raoult, mais le sujet plaît aux médias. Après la Une du Parisien, et une longue interview, hier mercredi, L'Obs (5 pages) promet des "révélations sur la face cachée du professeur le plus controversé de France". On ne sort pas décoiffé par la lecture de l'article. Serions-nous blasés ?

Ces profs qui ont séché les cours

"Beaucoup de professeurs ont redoublé d’inventivité pour maintenir le lien avec leurs élèves en dépit du confinement, recourant aux classes virtuelles sur Zoom, aux cours audio enregistrés, aux fils de discussion Snapchat ou encore à la création de chaînes YouTube" reconnaît Le Point (4 pages). Mais, beaucoup de parents ont aussi constaté l'inverse : "à l’autre bout du spectre, 40 000 enseignants auraient disparu des écrans radars, soit 5 % de la corporation (chiffre du ministère de l’Éducation nationale) qui n’aurait pas assumé l’obligation de continuité pédagogique, sans justification. « Si la très grande majorité des professeurs a bien fait son travail. d’autres ne l’ont pas assuré et cela s’est vu, on ne le cache pas », est forcé de reconnaître le cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer." 

Deux regards sur les Tchétchènes

"Alerte aux Tchétchènes" titre Paris Match (8 pages) dans un coin de sa Une "Enquête sur une communauté discrète et inquiétante". Un titre qui globalise un phénomène marginal selon le même Paris Match qui semble se contredire en pages intérieures, parlant d'une frange minoritaire liée au banditisme et 7 à 8 % de militants islamistes radicalisés selon la DGSI, en 2018 .L'hebdo cite une jeune "porte-parole" qui déclare qu'il y a 30.000 Tchétchènes, en France dont 10.000 à Nice.

Autre hebdo, autre chiffre : "Au-delà du fait divers de Dijon, les 50 000 Tchétchènes prospérant dans l’Hexagone se distinguent par des réseaux, des liens de solidarité et des situations professionnelles que l’on ne saurait réduire aux images d’expéditions punitives qui ont fait la une" estime Marianne (4 pages) . En tout cas, Match indique qu'il n'y a que 18 familles tchétchène à Dijon, très discrets ils ne commettent pas de délit ajoute un enquêteur.

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