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Extradition de Cesare Battisti : Vers la fin de l’impunité des terroristes communistes ?
©Miguel SCHINCARIOL / AFP

Géopolitico-scanner

Depuis que le président brésilien Michel Temer a signé l'acte d'extradition vers l'Italie du terroriste italien Cesare Battisti, réfugié au Brésil depuis 2004, ce dernier, activement recherché par la police brésilienne, a pris la fuite.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Il faut dire que Battisti est habitué aux cavales, puisqu’il fuit (et nargue) la justice italienne depuis les années 1990, après son évasion d’une prison où il purgeait une peine à perpétuité pour quatre assassinats. Sans surprise, la première réaction du vice-premier ministre italien, Matteo Salvini a été de manifester sa joie sur les réseaux sociaux. Toutefois, ce que ne dit pas la presse française, toujours prompte à dénoncer les décisions des gouvernements « populistes », c’est que le président de la République italienne, Sergio Mattarella, pourtant ancien communiste, s’est réjoui, comme une grande partie de la gauche italienne, de l’extradition de Cesare Battisti. Retour surl’incroyable impunité dont à bénéficié ce terroriste d’extrême-gauche qui n’a jamais regrété ses crimes sous couvert “de lutte anti-capitaliste”. Une raison de plus pour réclamer  une condamnation solennelle, morale, politique et idéologique du totalitarisme communiste, toujours impuni.

Le terroriste Battisti, un simple « militant d’extrême-gauche » pour la presse française ! 

Comme d’habitude, ceux qui n’emploient jamais des mots assez forts pour désigner l’extrême droite (réelle ou supposée) et même les « populistes » - qui n’ont pourtant pas l’intention de tuer et agissent dans le cadre démocratique - n’ont jamais de mots assez édulcorés pour décrire les pires terroristes d’extrême-gauche. Sans surprise, la quasi-totalité de la presse française et de l’élite intellectuelle bien-pensante désigne ces jours-ci Cesare Battisti comme un « militant d’extrême-gauche ». Rappelons seulement que cet ancien voyou-terroriste a été réclamé (en vain) à la France et au Brésil par la Justice italienne (des gouvernements de tous bords) depuis les années 1990, ceci en vertu de condamnations à la réclusion à perpétuité prononcées en 1988 et en 1993 pour quatre meurtres (prouvés) et pour sa complicité dans de nombreux autres. Certes, comme tous les extrémistes de gauche adeptes de la mauvaise foi de combat (« takiyya rouge ») et du principe marxiste selon lequel la société (surtout « capitaliste ») est toujours coupable et non le hors-la-loi, Battisti clame son « innocence » depuis des décennies. En réalité, on sait qu’il la clame surtout depuis qu’il a perdu la « protection » de la France post-mitterrandienne dans les années 2000. Mais moult enquêtes et contre-enquêtes ont prouvé le caractère incontestable des chefs d’accusation pesant sur lui. A à ceux qui évoquent le principe de « prescription », tout à fait acceptable pour des infractions de la route ou des vols en supermarché, on peut répondre que le terrorisme et le meurtre ne sont pas anodins, pas plus que le fait de se soustraire à la justice durant trente ans. Et à l’époque où l’on condamne des gens pour des viols ou même des tentatives de viol commis des dizaines d’années plus tôt (campagne « balance ton porc »), il est indécent de voir des Etats démocratiques refuser de « balancer leurs « terroristes ». Ce que vient de faire le Brésil - dont le président élu est un anti-communiste assumé - choque plus d’un « progressiste » en France, mais est réclamé par les familles des victimes depuis des années. Et ce camp des victimes, trop souvent méprisé, a raison de rappeler que Battisti n’a pas purgé sa peine, a défié trop longtemps la justice italienne avec moult complicités politiques de gauche, et que des pays « alliés » de l’Italie comme la France et le Brésil (alors de gauche) ont scandaleusement protégé durant des années un terroriste rouge sans scrupules. 

L’absence de condamnation solennelle du communisme permet à nombre d’intellectuels de continuer à défendre sans honte des criminels d’extrême-gauche 

Certes, nombre d’intellectuels et militants « antifa » persistent à banaliser la responsabilité de terroristes rouges comme Cesare Battisti ou d’anciens d’Action Directe et des Brigades rouges en les qualifiant de « militants d’extrême-gauche », ou de « révolutionnaires ». Toutefois, l’excuse de « militantisme anti-capitaliste », également appliquée à des tueurs psychopathes comme Che Guevara - dont on produit casquettes, tee-shirt et chansons à son honneur - ou celle du « repentir » du terroriste ne tiennent pas. En effet, contrairement à ce qu’ont affirmé ses défenseurs, Battisti n’a jamais été un « repenti » sincère car il a déclaré, notamment dans une interview en 2001 : « Politiquement, j'assume tout ». A tous ceux qui croient encore que le communisme révolutionnaire « européen de l’ouest », longtemps à la mode chez nos intellectuels, serait une idéologie « pacifiste », à la différence du stalinisme, du pol-potisme ou du maoïsme, il convient de rappeler que l’Italie a connu, durant les années 1970-90, deux décennies terroristes (« années de plomb »), qui furent d’une extrême violence. On a souvent souligné la part prise par des groupes d’extrême-droite, minoritaires, afin de la mettre au même niveau que celle des Brigades rouges qui perpétrèrent bien plus d’attentats, mais on sait que durant ces années, de nombreux mouvements d’extrême-gauche semèrent la terreur de façon quasi ininterrompue en Italie et dans toute l’Europe. Battisti appartenait à l’une d’entre elles : les « Prolétaires armés pour le communisme », un groupe communiste-révolutionnaire d’une extrême violence et sans aucune pitié pour les civils. Après une première condamnation, Cesare Battisti parvint en 1981, avec des complicités d’extrême-gauche, à s’évader de prison et à fuir au Mexique, via la France, puis en France à partir de 1990, où François Mitterrand s’engagea à n'extrader aucun militant d'extrême gauche « renonçant » à la lutte armée. Par ailleurs, la justice française avait relevé que le condamné n'aurait pas droit en Italie à un nouveau procès pour présenter sa défense, comme le prévoit le droit français. Une fois la page mitterrandienne tournée, le terroriste italien fut finalement arrêté en 2004 par la police française, mais durant des semaines de détention, tout ce que l’on fait d’intellectuels « progressistes » et d’extrême-gauche se mobilisa pour réclamer sa remise en liberté. Plus indécent encore, le criminel terroriste qui abattit froidement des vies innocentes fit l’objet d’un culte de la part d’intellos et artistes germano-pratins néo-sartriens le voyant comme un héros de romans épiques ou un robin des bois. Refusant toujours de se soustraire à la justice, le terroriste transalpin parvint à fuir une nouvelle fois vers le Brésil tiersmondiste du Président Ignacio Silva da Lula, lequel avait pris la tête depuis les années 1990, aux côtes des Castro et de Chavez, d’un projet continental révolutionnaire appelé le « Forum de Sao Paulo », destiné à faire triompher le marxisme dans toute l’Amérique latine. En toute logique « révolutionnaire », Lula et son parti des Travailleurs (PT), habitués à défendre moult groupes ex-terroristes latino-américains, offrit à Battisti un refuge et lui permit d’échapper une fois de plus à une possible extradition. La Justice étant moyennement indépendante, aucun juge n’osa aller contre cette doctrine, jusqu’à ce que la Cour suprême brésilienne donne, en 2009, son feu vert à son extradition vers l’Italie. Peu respectueux de la justice quand il s’agit de « camarades », Luis Inacio Lula da Silva bloqua alors la procédure, le tout dernier jour de son mandat, en 2010, en accordant « l'asile » au terroriste, mesure saluée par la quasi-totalité de la gauche européenne, rose ou rouge. Lula demeure d’ailleurs bien plus populaire dans nos démocraties européennes post-coloniales social-démocrates que dans le Brésil et même dans l’ensemble de l’Amérique latine qui rejette partout les expériences « révolutionnaires rouges » qui ont ruiné tous les pays qui y ont adhéré, à commencer par le voisin du Brésil : le Vénézuéla de Chavez et Maduro, grands partisans de Lula et des terroristes d’extrême-gauche comme Carlos. 

Changement géopolitique et idéologique majeur en Amérique Latine

De même que le projet d’étendre la révolution marxiste dans toute l’Amérique en coopération avec Cuba commença avec Lula dans les années 1990 (« Forum de Sao Paulo »), et avec les catastrophiques résultats économiques et politiques qu’ont connus du Brésil à la Bolivie en passant par Caracas, de même c’est avec la fin du « lulopétisme » (défaite du candidat de gauche Fernando Haddad) et la victoire de Jair Bolsonaro qu’a pris fin la double « décennie rouge » latino-américaine. Il faut reconnaître que ce crépuscule était annoncé dès l’expiration du mandat d’Ignacio Lula da Silva, suivie de son discrédit judiciaire et moral. En toute logique contre-révolutionnaire, l’une des actions-promesses de campagne de Bolsonaro a été de bannir l’enseignement du communisme dans les écoles brésiliennes et de mettre fin à l’impunité des terroristes rouges (italiens, vénézuéliens, brésiliens, colombiens, etc) longtemps soutenus par le PT. Ainsi, avant-même la prise de pouvoir effective du « capitao » Bolsonaro, l’extradition de Battisti était annoncée via tweeter au grand bonheur de Matteo Salvini qui en a fait un élément de renforcement de la l’amitié et la coopération italo-brésilienne. Bolsonaro est d’ailleurs bien plus populaire en Italie qu’il ne l’est en France et ailleurs en Europe. «Après des années de palabres, je demanderai qu'ils nous renvoient en Italie le terroriste rouge Battisti », avait écrit sur Twitter le ministre de l'Intérieur italien, au moment de se réjouir de la victoire électorale de Jair Bolsonaro. L'idée «qu'un condamné à la perpétuité profite de la vie sur les plage du Brésil provoque chez moi un agacement indescriptible», a également lancé récemment le vice premier ministre italien et leader de la Ligue. Des propos de bon sens qui, étonnamment, sont analysés comme de l’anticommunisme primaire à l’Ouest…

Retour sur son parcours de « militant idéaliste » 

La biographie de Battisti, comme d’ailleurs celle de Che Guevara, Carlos, ou d’autres « héros » de nombreux révolutionnaires « anti-capitalistes », est bien moins romantique que les fantasmes rouges : Battisti commença son soi-disant « militantisme » par des vols et larcins qui le conduisirent régulièrement en prison dès 1971. Devenu progressivement un délinquant professionnel, il fut arrêté et condamné à six ans de prison pour vol à main armée dès 1974. Et c’est en prison - comme les délinquants qui y deviennent salafistes aujourd’hui - qu’il entra en contact avec des militants d’extrême-gauche qui virent en lui un « soldaté intéressant. Brièvement libéré, il fut de nouveau poursuivi en 1976, et entra alors dans la clandestinité et puis dans la lutte armée au sein du groupuscule Prolétaires armés pour le communisme (PAC), au nom explicite. La PAC lui fit commettre de nombreux hold-up puis quatre meurtres officiellement  revendiqués  : ceux du gardien de prison Antonio Santoro (6 juin 1978 à Udine), du bijoutier Pierluigi Torregiani (16 février 1979 à Milan), du boucher Lino Sabbadin (le même jour près de Mestre) et du policier Andrea Campagna (le 19 avril 1979 à Milan). En fait, les « militants » de la PAC reprochaient aux commerçants Torregiani et Sabbadin d'avoir « résisté » aux braquages-rackets commis par des membres de leur groupe… Voilà les nobles faits révolutionnaires du « militant » Battisti défendu par tant de gauchistes. Cesare Battisti fut finalement arrêté le 26 juin 1979 puis condamné en 1981 à treize ans de réclusion pour « appartenance à une bande armée », grâce notamment aux témoignages de repentis. Le 4 octobre 1981, la PAC parvint à le faire évader de la prison de Frosinone. Battisti put alors s'enfuir en France, puis au Mexique. Après l’arrestation, en 1982, de Pietro Mutti, l’un des chefs des PAC recherché pour le meurtre de Santoro, Cesare Battisti fut condamné pour les deux meurtres commis par les PAC. Son procès fut rouvert en 1987, et il fut condamné par contumace en 1988 pour deux autres meurtres (Santoro, Campagna) et deux complicités d'assassinat (Torregiani, Sabbadin). La sentence fut confirmée en 1990 par la 1re cour d'assises d'appel de Milan, puis en 1993 par la 2e cour d'assises d'appel de Milan qui décidèrent la réclusion criminelle à perpétuité, avec isolement de six mois. En cavale au Mexique pendant neuf ans, il travailla dans la restauration puis créa une revue littéraire (via Libre) en 1986, dont une version électronique existe encore aujourd'hui, puis il participa librement à la création du Festival du livre de Managua et organisa même la première Biennale d'Arts Graphiques à Mexico. Dans la même période d’impunité, il écrivit et collabora à différents journaux. Sur la base de la promesse de Mitterrand à ne pas condamner et arrêter les terroristes d’extrême-gauche (« doctrine Mitterrand), il revint en France dès 1990, mais fut toutefois arrêté à la demande de l'Italie en 1991. Il passa alors cinq mois à Fresnes, mais la Cour d’appel de Paris rejetta la demande d'extradition le 29 mai 1991, au motif ubuesque que les lois adoptées en Italie contre le terrorisme « allaient à l’encontre de la conception française du droit », notamment au nom du principe selon lequel on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits. 
Désormais protégé par la France, il s'installa à Paris, où il devint gardien d'immeuble tout en poursuivant son activité d'écrivain qui lui procurera une réelle notoriété. De nombreux journaux orientés à gauche feront même régulièrement son éloge, au plus grand mépris des familles de victimes. Ses romans, Les Habits d'ombre, L'Ombre rouge et Buena onda, prenaient tous pour toile de fond le monde des « exilés italiens » (terroristes) à Paris. Il publia également Dernières cartouches, qui se déroulait dans l'Italie des « années de Plomb » (terroristes). En mars 1993, il fut condamné par contumas et de façon définitive en Italie pour assassinat et complicité d'assassinat. Cela n’empêcha pas les autorités françaises de lui accorder, en 1997, une carte de séjour de dix ans ! En février 2004, sous la présidence de Jacques Chirac, il fut à nouveau arrêté dans le but d’être extradé à la suite d'une nouvelle demande de l'Italie. Marié et père de deux enfants, ce terroriste devenu « homme de lettres » fut alors défendu par de nombreux artistes, écrivains, journalistes, et personnalités politiques. La quasi-totalité de la gauche et de l'extrême gauche française dénonça avec passion son extradition. Le « Collectif du Poulpe » rassemblait des auteurs de polars, dont la romancière Fred Vargas, l'humoriste de gauche Guy Bedos, le chanteur Georges Moustaki, le maire de Paris Bertrand Delanoé, Bernard-Henri Lévy, l’abbé Pierre, ou encore François Hollande qui lui rendit visite à La Santé où il était incarcéré. Le Conseil de Paris alla même jusqu’à voter une résolution pour le soutenir ! Seul le journaliste du Figaro, Guillaume Perrault, osa prendre le contre-pied de cette mode pro-terroriste en consacrant un ouvrage documenté à l'affaire. L’essai conclut que les soutiens de Battisti n’obéissent qu’à une logique politique en « invoquant » l’ubuesque notion de «pureté de la cause », comme si tuer des bouchers, des bijoutiers et  des policiers innocents était « pur ». Grâce à ces soutiens, Battisti fut vite remis en liberté surveillée, en mars 2004, puis assigné à résidence à Paris. Toutefois, lorsque la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris rendit une décision favorable à son extradition, acceptée par Jacques Chirac, Battisti échappa une fois de plus à la justice et annonça publiquement qu'il reprenait la « clandestinité », allant jusqu’à se vanter d’avoir bénéficié de complicités de la part des autorités françaises… C’est à ce moment qu’il trouva refuge au Brésil. Arrêté par la police brésilienne le 18 mars 2007, sur demande de Rome, il ne sera toutefois pas extradé grâce à sa demande de statut de « réfugié politique » qui sera acceptée. Le 31 décembre 2010, le président brésilien Ignacio Lula da Silva annonça, le dernier jour de son mandat, son refus de l’extrader. En 2011, Battisti se retrouva de nouveau en liberté après que la Cour suprême du Brésil rejeta définitivement son extradition vers l'Italie. Le Conseil national de l'immigration lui accorda même un permis de résidence permanente au Brésil. Le 27 juin 2015, il se maria dans l'État de Sao Paulo avec la brésilienne Joice Lima, à Cananeia, petite ville côtière de l'Etat de Sao Paulo.

Une cavale et une incroyable impunité de 37 ans ! 

Agé de 63 ans, Cesare Battisti menait depuis des années la vie belle (trop belle) au Brésil, près de la plage : devenu écrivain, il coulait de beaux jours à Cananeia. Toutefois, avec la victoire du président élu Jair Bolsonaro, c’est la fin des beaux jours pour Battisti, car durant la campagne, le « capitao » a promis qu’il romprait avec la politique laxiste menée par la gauche brésilienne vis-à-vis des terroristes marxistes brésiliens et étrangers et qu’il livrerait Battisti aux autorités italiennes. Le 13 décembre 2018, la justice brésilienne a donc ordonné l'arrestation de Cesare Battisti. 37 ans après son évasion-fuite des prisons italiennes, le terroriste d’extrême gauche est à présent recherché par toutes les polices locales en vue de son extradition vers l’Italie, qui l’attend d’ailleurs de pied ferme et a dépêché pour cela un avion militaire spécial à l’aéroport international de Guarulhos, près de Sao Paulo. D’après la police fédérale brésilienne, Battisti aurait été vu pour la dernière fois début décembre à Cananeia. La police brésilienne a diffusé une vingtaine de photos du « fugitif » déguisé de différentes manières afin de le retrouver au plus vite. La série d’images montre une même photo de l’Italien à laquelle est ajoutée une barbe, une moustache, des lunettes, à la façon Carlos, ou un chapeau, pour faciliter son identification par les policiers ou par des témoins. Mais c’est sans compter sur la solidarité des « forces révolutionnaires marxistes » du PT ou de groupes plus radicaux, encore très présentes au Brésil et dans les pays voisins. D’où d’ailleurs la crainte que Battisti parvienne à gagner Cuba ou le Vénézuéla, où il serait accueilli comme un héros, voire même la Bolivie pro-bolivariste et indigéniste. Ou encore les jungles où sévissent des groupes terroristes révolutionnaires d’extrême-gauche proches du parti des Travailleurs. Sans surprise non plus, l’avocat de Battisti, Igor Sant’Anna Tamasauskas, qui a présenté un recours contre la décision du juge Fux qui a inculpé Battisti et ordonné son arrestation-extradition, a juré ne pas savoir où se trouvait son client…

Les membres de la caste sortante ont tous peur du Juge Moro devenu ministre de la Justice d’un président élu pour punir les « corrompus ».. 

Non sans opportunisme politique, c’est le président brésilien sortant, Michel Temer qui a signé, vendredi dernier, le décret d’extradition de Battisti vers l’Italie. L’ex-président cherchait probablement par ce zèle soudain à plaire à l’équipe très anti-communiste du nouveau président élu, dont il craint lui aussi les juges (Moro et d’autres) puisque Temer est frappé par plusieurs chefs d’inculpation pour corruption et redoute de ce fait de finir en prison comme l’ex-président Lula. 

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