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Courage Fillon : le moindre mal nouveau est arrivé
©Reuters

Primaires cornéliennes

Passant mon week-end à la pêche à la ligne, je ne participe pas à la primaire LR ce dimanche. C'est pratique parce que ça m'évite d'aller voter Fillon.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je dois être particulièrement influençable et sensible à l'air du temps, à ma grande honte, parce que j'ai complètement changé d'avis à propos de François Fillon. J'avais eu l'occasion de le rencontrer il y a quelques mois, mais je l'avais trouvé tellement ennuyeux et inintéressant que j'avais préféré ne rien écrire du tout de son programme presque entièrement fondé sur la réduction du nombre de fonctionnaires (il paraît que c'est la clé du redressement national ; pour chaque rond-de-cuir envoyé à la réforme, c'est 0,5% de croissance en plus).

Mais bon, on l'aura compris maintenant, la primaire LR étant devenue l'antichambre de l’Élysée, il faut être capable de se remettre en question et de revisiter ses préjugés. C'est de l'avenir de la France dont nous parlons, bon sang de bonsoir ! Alors Fillon, finalement, pourquoi pas...

Spontanément, s'il me fallait vraiment choisir un bonhomme de droite comme leader pour des raisons affinitaires, je pencherais plutôt pour la seule bonne femme du lot. Pas seulement parce qu'elle est plus à gauche que pas mal de gens au PS, mais parce qu'elle a effectivement deux ou trois idées qui me conviennent comme le revenu universel et une version plus convaincante du "choc de compétitivité" que celles de la concurrence.

Pour autant, et même si les sondages sont désormais à peu près aussi crédibles que les prévisions de Météo France, NKM fait surtout de la figuration intelligente et il n'y aura pas de César du meilleur second rôle dans cette affaire.

L'idée générale étant donc de barrer la route à Sarkozy d'une part (je ne vous donne pas mes nombreuses raisons pour ça, je n'ai ni le temps, ni la place d'en faire la liste), et à Juppé d'autre part (l'immobilisme chiraco-hollandien, je pense qu'on a déjà donné), je finis par me dire que l'ex-Premier ministre d'un État en faillite serait peut-être le vrai "moindre mal". Ça m'arrache d'ailleurs un peu la langue de le dire, parce que Fillon est tout de même un authentique réactionnaire anti-mariage gay et pro-Russe, mais il faut savoir être pragmatique quand l'Histoire frappe à la porte. D'autant plus que, si par miracle, Macron est présent au vrai second tour, j'aurais la possibilité de me rattraper en votant pour un libéral sans grumeaux archéos.

Enfin, moi qui vous donne mon avis sur ce qu'il faut faire de votre dimanche, je le fais à bon compte parce qu'il se trouve que je passe la fin de semaine chez les Brexiters et que je ne vais même pas aller y voter, à cette primaire. Et ce n'est pas juste un truc pour économiser deux euros ou ne pas me parjurer en prétendant adhérer aux "valeurs de la droite et du centre" : j'avais vraiment des trucs plus importants à faire. Ce qui est bien pratique.

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