Les riches n'ont jamais été aussi nombreux à se faire la malle (et pourquoi c'est une bonne nouvelle)<!-- --> | Atlantico.fr
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3744 millionnaires ont quitté la France en 2013, contre 2674 en 2012.
3744 millionnaires ont quitté la France en 2013, contre 2674 en 2012.
©Flickr / SylvainP

A quelque chose malheur est bon

Faire fuir les riches est un excellent moyen de réduire les inégalités. Mais le gouvernement doit encore accélérer ses efforts dans ce sens.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Il y a trop peu de bonnes nouvelles sur le front économique pour ne pas se réjouir de cette annonce : les riches français continuent de se faire la malle à vive allure. Selon Les Echos, qui s'y connaissent parce qu'ils sont un peu Le Journal de Mickey de nos Picsou, ils auraient été quelque 3 744 millionnaires à filer à l'anglaise en 2013 contre 2 674 en 2012, soit une augmentation de 40% du nombre des départs.

Les chiffres pour 2014 ne sont pas encore connus, mais tout indique qu'ils seront meilleurs encore, l'élimination progressive des foyers à gros patrimoines nous permettant de nous rapprocher de l'idéal d'homogénéité frugale auquel nous aspirons tous. Et, bonne nouvelle dans la bonne nouvelle, le phénomène touche désormais jusqu'aux poids-plumes de la bourgeoisie (on parle de revenus annuels à peine supérieurs à 100 000 euros par an, soit le traitement d'un instituteur suisse en milieu de carrière).

Si le gouvernement parvient à maintenir ce cap sur la durée, voire à l'amplifier au point de repousser hors de nos frontières les profiteurs dont le salaire dépasse le SMIC, l'égalité républicaine ne sera plus un concept vide de sens mais une réalité concrète. La mise en place de nouvelles liaisons internationales par autocar est d'ailleurs à considérer comme un atout dans ce contexte, ces riches-là n'ayant sans doute pas les moyens de s'exiler fiscalement en avion – même low-cost...

Bon vent à nos Mistral

Il y a désormais tellement de pays intéressés (une dizaine dit-on) par les fameux navires Mistral qu'on se demande si la non-livraison aux Russes n'était pas qu'un coup marketing. La France vend du matériel militaire à toute la planète, généralement de façon discrète, et il est bien rare que la presse grand public en détaille les performances, les équipements, les options et les rabais possibles comme elle fait la promo d'une nouvelle Renault à l'approche du salon de l'auto.

Les rafiots en question, des « porte-hélicoptères amphibies d'assaut », s'ils devaient finalement être cédés aux Égyptiens, ou aux Canadiens, ou aux Singapouriens, pourraient évidemment se voir fabriquer des petits frères permettant de satisfaire la totalité de la demande, au grand bonheur des ouvriers des arsenaux de Saint-Nazaire.

Mais surtout, si la procédure fonctionne, pourquoi ne pas la renouveler régulièrement : on programme la vente de fusils à tirer dans les coins bourrés d'électronique à la Corée du Nord et de tanks à propulsion nucléaire à Daesh, l'opinion publique internationale s'en émeut, la presse en publie les fiches techniques et les tarifs catalogues, les ventes sont annulées et, bing, les commandes bulgares, azerbaïdjanaises ou brésiliennes se mettent à pleuvoir. En Rafale, même...

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