Zemmour : l'histoire du "juif" français pas sauvé par Pétain ; "Sarko s'est tuer" : le livre-choc ; Valérie Trierweiler : son éditeur parle<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Zemmour : l'histoire du "juif" français pas sauvé par Pétain ; "Sarko s'est tuer" : le livre-choc ; Valérie Trierweiler : son éditeur parle
©

Revue de presse des hebdos

Mais aussi les classes moyennes et supérieures, "vaches à lait" de la République, prêtes à basculer dans le camp du FN ? Les zadistes de Sivens, "mouvement de petits Blancs", et, et, et... les extraits de "Ça reste entre nous, hein ?", le livre des "off" de Nicolas Sarkozy. A l'heure où enquêter coûte trop cher, heureusement qu'il reste des livres pour nourrir les hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

Voir la bio »

Y'a de la bagarre dans l'air, on dirait... Suite à la publication de nouvelles révélations sur l'affaire Bygmalion et d'un article sur "Le scandale de France Télévisions" (voir la RP de jeudi dernier), "Le Point" s'est vu sommé de publier ce jeudi deux droits de réponse, l'un de Franck Attal, directeur général adjoint d'Event & Cie, l'autre de Rémy Pflimlin, PDG du groupe télévisuel. Dans un cas comme dans l'autre, le journal, comme le veut la formule, "maintient toutes ses informations"... Dans une "tribune" qui paraît dans "L'Obs", le journaliste Philippe Boulet-Gercourt a choisi, lui, de répondre à Eric Zemmour, "auteur du "Suicide français", qui défend Pétain pour avoir sauvé des juifs français, (...) en racontant l'histoire de son aïeul"... Mais quelle est donc cette histoire ?

Comment Albert Boulet, acteur, devint juif

"A l'été 1941, écrit Philippe Boulet-Gercourt, mon grand-père a été juif pendant trois mois. Albert Boulet, que tout le monde appelait de son nom de scène, Gercourt, était acteur de profession, un second rôle qui a joué au théâtre et dans une vingtaine de films. Après la débâcle, Albert, son épouse et leur fils unique — mon père — avaient quitté Paris pour Marseille, où Gercourt avait trouvé un emploi à la radio. Les temps étaient durs, ceux qui avaient un job faisaient des envieux. Un courageux anonyme dénonça mon grand-père aux autorités de Vichy : Gercourt était juif. Un régime soucieux de sauver les juifs français jetterait une telle lettre au panier. C'est tout le contraire qui se produit". Ah oui ?

Comment Vichy a "sauvé" le "juif" français Albert Boulet

"Juif, Gercourt est immédiatement menacé de perdre son travail, étant soumis à la loi du 2 juin 1941 "portant statut des juifs", qui interdit à ces derniers l'accès à une multitude d'emplois publics, poursuit le journaliste. (...) Le 24 juin, il écrit au maréchal Pétain et au commissaire général aux questions juives, indiquant qu'il s'agit d'une dénonciation calomnieuse. C'est le commissaire en personne (Xavier Vallat) qui répond à la deuxième lettre, demandant à Gercourt de fournir toutes les pièces d'état-civil nécessaires "afin qu'après examen je puisse, s'il y a lieu, vous répondre que vous n'êtes pas juif". (...) Le 10 juillet, nouvelle lettre du chef de cabinet de Vallat (...). Il demande à Gercourt de lui faire parvenir "une copie de votre acte de baptême ainsi que de celui de Mme Boulet et me donner toutes les précisions nécessaires quant à la religion de vos grands-parents"". Ce n'est que le 27 août 1941, raconte Philippe Boulet-Gercourt, que son grand-père "reçoit enfin son certificat de non-appartenance à la race juive. Fin du suspense, dont mon père garde un souvenir indélébile : "Cela n'a duré que trois mois, mais on a vécu trois mois d'angoisse"". On veut bien le croire.

Quand le livre de Zemmour "permet d'élargir aux classes supérieures la pensée frontiste"

Rançon du succès ? Le livre d'Eric Zemmour est aussi au coeur de l'article que "L'Express" affiche en couverture, sous une photo de Marine Le Pen : "Présidente en 2017 ? Pourquoi le pire est possible". "En cette fin d'année 2014, indique en effet l'hebdo, le livre qui se vend le plus s'intitule "Le suicide français", écrit par Eric Zemmour, puis relu avant publication par un collaborateur de Marine Le Pen et ami de l'auteur. Récit de l'effondrement supposé de la France à cause de la pensée de mai 1968, l'ouvrage contribue à la révolution culturelle portée par le Front national. (...) Zemmour, journaliste au "Figaro", est une référence plus honorable et il n'est pas directement lié à un parti. Il va permettre d'élargir aux classes supérieures la pensée frontiste. (...) Le Front national, dans sa gloutonnerie électorale, peut-il espérer puiser des voix dans les classes supérieures, qui, pour l'instant, se dérobent à lui ? A Nanterre, au siège du parti, on relève que la mondialisation ne touche plus seulement les ouvriers, mais aussi les médecins ou les pilotes de ligne".

Les classes moyennes et supérieures "vaches à lait" de la République

Et puisqu'on parle de l'éventualité d'un ralliement des classes supérieures aux idées du FN... on peut se demander si, avec son dossier de couv sur "Les vaches à lait. Ceux qui paient toujours pour les autres", "Le Point" n'est pas en train de jeter de l'huile sur le feu... D'après "un document distribué il y a quelques semaines par la rapporteure générale du budget ,Valérie Rabaut, à ses collègues de la commission des Finances de l'Assemblée nationale" que le magazine s'est procuré, "5, 9 milliards d'euros ont été supportés par les seuls foyers des neuvième et dixième déciles — les classes moyennes et supérieures et les hauts revenus —, au niveau de vie supérieur à 32 840 euros par personne et par an. Ce sont ainsi 20 % des foyers qui ont absorbé plus de 75 % des hausses d'impôts !" Les "vaches à lait" seraient donc les classes moyennes et supérieures...

Quand le soutien à l'Etat providence vacille

Signe qu'un seuil est franchi, que quelque chose ne passe plus, "si l'idée d'Etat providence a longtemps été parée de la beauté de l'évidence, ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, note "Le Point". Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) a publié en septembre une étude intitulée "Le soutien à l'Etat providence vacille". Cette radicalisation est inédite. Habituellement, en temps de crise, les Français affichaient une sympathie envers les plus faibles et souhaitaient plus d'intervention de la part des pouvoirs publics en leur faveur. Aujourd'hui, seuls 55 % des sondés — contre 71 % en 2012 — se disent d'accord avec cette phrase : "Pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres"". Fini, l'esprit de solidarité ?

Quand l'acceptation à payer diminue dangereusement

Il n'y a pas que ça ! A l'heure où "les niveaux de prélèvements obligatoires (56 % du PIB) et de dépenses sociales (33 % du PIB, plaçant la France au premier rang mondial) n'ont jamais été aussi élevés", "l'acceptation à payer diminue dangereusement, nombre de catégories s'estimant désormais trop lésées, indique en effet "Le Point". Le grand philosophe de la justice sociale John Rawls, raisonnait à la fin des années 60, en faisant l'hypothèse d'un "voile d'ignorance". Tout un chacun ne pouvait savoir exactement ce qui lui était prélevé et ce qui lui était attribué. Mais ce "voile d'ignorance" a été déchiré. Aujourd'hui, tous les calculs sont rendus possibles, par un accès plus aisé aux données et des comparaisons facilitées. Cette déchirure, vieille d'au moins une vingtaine d'années, est accentuée par un individualisme peut-être plus prononcé. L'ensemble tend à une croissance visible des inégalités de traitement, inégalités socio-fiscales, s'entend". Alors, prêtes à basculer du côté obscur de la force, les classes moyennes et supérieures ?

Quand les Zadistes rejettent le système

Remettre en cause le système, c'est ce que les zadistes disent faire. Les quoi ? Les "zadistes". Ce drôle de mot, nous explique "L'Obs", qui leur consacre une enquête, "désigne les militants de ce mouvement poussé comme un champignon après la pluie il y a deux ans. Il est issu de l'acronyme ZAD, "zone d'aménagement différé", un terme urbanistique bien peu glamour que, depuis l'aventure de Notre-Dame-des-Landes, les activistes ont transformé en "zone à défendre". C'est-à-dire un espace de résistance où ces jeunes gens, souvent pas encore trentenaires, font barrage de leurs corps aux tronçonneuses et aux bulldozers. La semaine dernière, la mort d'un des leurs, Rémi Fraisse, tombé au cours d'un affrontement avec les forces de l'ordre, leur a donné une visibilité inattendue : soudain, ils ont été bombardés super-héros de l'écologie ou bien traités de "djihadistes verts" (par le syndicat agricole FNSEA). "Quand on lit dans la presse du matin qu'on est anarcho-autonomes, libertaires ou je ne sais quoi, ça nous fait bien rigoler, soupire Julien, un grand gaillard aux cheveux crépus. Nous, on remet simplement à l'endroit ce que le système a mis à l'envers". Le "système", autrement dit l'ensemble indistinct de tout ce qu'ils rejettent : "Les déboiseurs, les bétonneurs et les destructeurs de la nature, qui ont les élus et les médias à leurs pieds". Ils refusent aussi la vie qui va avec, celle de M. Tout-le-Monde qui consomme, pollue et vote sans trop se poser de questions. Les grands médias sont inclus dans ce rejet".

Quand les Zadistes ont des préoccupations pas si éloignées de celles des Français moyens

"L'Obs" le précise, pourtant : tous n'ont pas quitté "le système". "La plupart des zadistes, à Sivens comme ailleurs, n'aspirent nullement à être salariés, propriétaires ou sédentaires, mais rêvent tous de ce Graal : une vie en autogestion, indique le mag. (...) "Ce n'est pas si difficile de vivre à plusieurs, balaie Jibé, un trentenaire osseux. La plupart d'entre nous ont appris à composer avec les réalités des petits boulots et de la précarité. Faut pas nous prendre pour des SDF non plus : on a tous un compte en banque et on fait tous occasionnellement du travail en intérim pour joindre les deux bouts !" (...) Au fond, observe le journal, leur rejet des élites politiques, jugées absentes des vrais débats, n'est pas très différent de celui du Français moyen. "Regardez à quoi ressemblent les élus verts des années 2010, rappelle Daniel Boy (spécialiste de l'écologie politique à Sciences-Po). A des énarques en cravate qui siègent au Sénat. Ces jeunes ne peuvent pas se reconnaître en eux"". Mais, au fait, quelles sont les origines sociales des zadistes, hmmm ?

Les Zadistes, "mouvement de petits Blancs"

Pour le savoir, il faut lire "Les Inrocks", qui proposent, eux aussi, un reportage sur les zadistes de Sivens — un reportage un peu plus rock, où, d'entrée, on sent une sorte de "parano" à propos de ce que les "journaleux" pourraient écrire sur eux. Obligation de payer pour prendre des photos, refus d'apparaître à visage découvert, de dévoiler sa véritable identité, les activistes, visiblement, sont méfiants à l'égard des médias, comme d'ailleurs le soulignait "L'Obs", les illustrations en moins à l'appui... "Héritée des Anonymous, cette culture de l'anonymat a une triple fonction, indiquent "Les Inrocks" : les protéger des poursuites, interdire à une quelconque figure médiatique d'émerger et ne pas les griller s'ils veulent un jour réintégrer le système, trouver un job. Une possibilité qu'ils ont, étant issus de la classe moyenne voire de la petite bourgeoisie. "On est un mouvement de petits Blancs, il n'y a aucun Noir, aucun Arabe parmi nous, reconnaît Léa. Malgré les différences de nos parcours, on vient globalement tous de milieux aisés. Ce n'est pas un hasard : on a le temps de s'intéresser aux questions écologiques alors que dans les quartiers populaires, ils se prennent les violences policières toute la journée, ils ont d'autres priorités. Nous, on est dans une logique de précarisation volontaire ; eux, ils sont dans une injonction d'intégration permanente. La lutte est devenue un luxe"". C'est vrai que s'inscrire, aujourd'hui, "dans une logique de précarisation volontaire", ce n'est pas à la portée de tout le monde... Ah, on en découvre, des choses ! Si on a bien compris, les Zadistes, c'est rien que des babos, des baba-bobos, quoi... Faut-il en conclure qu'il y a une réserve de "bascule" chez les jeunes bourgeois — voire chez les bourgeois, tout court ?

"Ca reste entre nous, hein ?" : le livre des "off" de Nicolas Sarkozy

Mais venons-en aux deux "livres-événements" consacrés à Nicolas Sarkozy dont "L'Express" et "L'Obs" publient les bonnes feuilles ce jeudi. A en juger par les extraits cités dans "L'Express", rien de très bouleversifiant dans "Ca reste entre nous, hein ?" de Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel (Flammarion). Tout au plus, on y apprend que, selon l'ancien président, l'affaire Trierweiler "n'est pas terminée. Que les confidences vipérines sur son rival distillées par son "ex" indélicate peuvent rythmer la fin du quinquennat". En "off", Nicolas Sarkozy aurait également confié que "dans la dernière ligne droite vers la prochaine présidentielle (...), le président actuel ne fera qu'une bouchée de tous les ambitieux. "Ce sera Hollande. Ceux qui pensent qu'un autre a sa chance n'ont rien compris au fonctionnement des institutions", balaie l'ancien chef de l'Etat, qui a lui-même bénéficié avant la campagne de 2012 de l'avantage institutionnel que confère la Constitution en sortant", écrivent les deux journalistes.

"Sarko s'est tuer" : les révélations sur l'affaire Bygmalion

A en juger, toujours..., par les passages publiés dans "L'Obs", "Sarko s'est tuer" de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock) est beaucoup plus croustillant — si tant est que les affaires publiques puissent faire crunch-crunch sous la dent. Comme on ne peut pas reproduire ici l'intégralité des extraits, on est un peu obligé de sérier... Sérions, donc. Et ne retenons que le plus frappant. Concernant l'affaire Bygmalion, les deux journalistes produisent une "note très précise de Pierre Godet, l'expert-comptable signataire du compte de campagne (...) adressée le jeudi 26 avril 2012, soit quatre jours après le premier tour, au "candidat Nicolas Sarkozy". (...) Conclusion de M. Godet : il n'existe plus "aucune marge de sécurité en vue du second tour, le comptable soulignant même "les conséquences extrêmement graves d'un éventuel dépassement du plafond des dépenses électorales". Le candidat Sarkozy était donc prévenu : les finances étaient dans le rouge".

Quand François Fillon demande à l'Elysée de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy

Cela pourrait n'être qu'anecdotique, parce qu'on n'est pas complètement neuneu et qu'on se doute bien de la façon dont ça se passe, en haut, "dans les milieux informés", comme dirait Demy — et qui sont censés nous représenter... —, ça fait toujours un choc de voir écrit noir sur blanc comment ça se passe, en vrai. "L'anecdote date du début de l'été 2014. Du mardi 24 juin, très précisément, racontent Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre. (...) L'ancien Premier ministre François Fillon, déjà en campagne pour l'élection présidentielle de 2017, convie ce jour-là à déjeuner Jean-Pierre Jouyet, le nouveau secrétaire général de l'Elysée. François Hollande, averti de cette invitation, donne son feu vert à une condition : que le repas n'ait pas lieu à l'Elysée. (...) Ce jour-là, l'ancien "collaborateur" de Nicolas Sarkozy, comme ce dernier l'a un jour méchamment qualifié, a (...) une drôle d'interrogation à formuler : il veut tout bonnement savoir si l'Elysée va user de ses prérogatives pour accélérer le cours judiciaire des affaires visant Nicolas Sarkozy ! "Mais tapez vite, tapez vite ! Jean-Pierre, tu as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir. Alors, agissez !"" Ou pas...

Nicolas Sarkozy au courant de l'affaire Gayet deux mois avant "Closer"

Au chapitre pipolistique, puisque, décidément, il s'avère impossible de le contourner, Gérard Davet et Fabrice Lhomme révèlent dans "Sarko s'est tuer" que Nicolas Sarkozy était, très tôt, au courant de "l'affaire Gayet". Lors d'un entretien avec l'ex-président, les deux journalistes recueillent en effet cette confidence : ""Vous vous rappelez les rumeurs sur Benjamin Biolay et Carla, ou Chantal Jouanno et moi ? Tout ce qui a été écrit ? Et lui. Hollande qui sort trois fois par semaine de l'Elysée en scooter pour aller voir sa bonne amie... Que font les journalistes ? Rien, bien sûr..." Une sortie étonnante, faite devant témoins, commentent les auteurs. Nous sommes le 18 novembre 2013. Soit à peine deux mois avant la fameuse une du magazine people "Closer", le 10 janvier 2014, lançant "l'affaire Julie Gayet" : en vedette, le scooter d'un président Hollande accusé d'infidélités conjugales, et bientôt plongé dans un marasme personnel, sous le regard goguenard du monde entier".

Valérie Trierweiler : son éditeur parle

De l'affaire Julie Gayet à "Merci pour ce moment" de Valérie Trierweiler, il n'y a qu'un pas. Scoop !? "L'Express" a décroché l'interview de son éditeur, Laurent Beccaria, patron des Arènes. "A ce jour, nous avons expédié chez les libraires plus de 735 000 exemplaires de "Merci pour ce moment", annonce-t-il. Si l'on comptabilise la Suisse et la Belgique, où le livre a été aussi n°1, les clubs et la version numérique, nous avons dépassé les 600 000 exemplaires vendus en deux mois. C'est un phénomène qui nous dépasse". L'éditeur l'assure aussi : "La rumeur a (...) laissé entendre que je lui aurais demandé d'adoucir certains chapitres concernant Ségolène Royal. C'est faux. Bien sûr, en lisant le fameux passage sur les "sans-dents", j'ai mesuré l'impact politique qu'il pourrait avoir. Nous en avons parlé et elle m'a répondu que François Hollande avait utilisé cette expression à plusieurs reprises et qu'elle n'avancerait pas ce genre de choses sans assurances. C'est une journaliste avertie". S'il le dit.

"La prétendue "fronde des libraires" contre "Merci pour ce moment" est bidon", affirme Laurent Beccaria

"Vous passez pour être un éditeur "humaniste" et publiez la revue "XXI". N'avez-vous pas brouillé votre image avec ce livre ?", lui demande Jérôme Dupuy. —"J'assume ce livre, répond Beccaria, parce qu'il est d'une sincérité absolue. Au total, j'ai dû recevoir une trentaine de lettres d'injures anonymes et cinq désabonnements à "XXI", contre une avalanche d'e-mails de soutien à l'auteur. La prétendue "fronde des libraires", qui auraient refusé de vendre "Merci pour ce moment", est bidon. Par ailleurs, aucun auteur n'a quitté la maison et seulement un ou deux m'ont demandé des explications".

Valérie Trierweiler, victime des médias, "en porte-à-faux avec les vrais lecteurs"

"Dans une lettre publiée par "Livres Hebdo", vous avez dénoncé le fossé qui séparait la quasi-totalité des médias des vrais lecteurs. N'est-ce pas un peu poujadiste ?", ne désarme pas "L'Express". —"Les figures médiatiques sont en porte-à-faux avec les lecteurs, rétorque le patron des éditions des Arènes : David Pujadas a expliqué au "20 heures" qu'il n'évoquerait pas ce livre, Laurent Ruquier tape dessus à chaque émission. Franz-Olivier Giesbert, Olivier Mazerolle et Michel Onfray ont été abjects de misogynie. Les éditorialistes ont fait corps avec le pouvoir comme une caste arrogante, qui ne souhaite pas que l'on regarde ce qui se passe dans son entre-soi. Leur violence a favorisé le succès de ce livre. Les lecteurs ont voulu se faire leur propre idée. C'est l'arroseur arrosé". —"Mais Valérie Trierweiler n'est-elle pas elle-même l'incarnation de cette "endogamie" ?", rebondit Jérôme Dupuy. —"Elle en est à la fois l'illustration et la victime. Mais elle n'en épouse pas les codes, dit Laurent Beccaria. Sinon, elle n'aurait jamais écrit un livre si brut, si explosif". Heu... permesso, de nos jours — et c'est sans doute une des choses qui rend l'époque parfois si décevante, énervante, irritante —, on peut faire "brut et explosif" et être en même temps tout à fait "dans les codes". Enfant du peuple et femme de, mère de famille divorcée, "indépendante", et Première dame, militante pour le droit des femmes et des homosexuels et auteur millionnaire, Valérie Trierweiler en est, d'ailleurs, l'illustration frappante... Sur ce, bonne semaine, les goulus de l'info ! Continuez de lire ! On aimerait vous recommander les nouveaux Goncourt et Renaudot, décernés hier : face à Zemmour et Trierweiler, on n'est pas sûr qu'ils fassent le poids... "Pas pleurer" de Lydie Salvayre (Seuil) et "Charlotte" de David Foenkinos (Gallimard) ne sont pas de mauvais livres, quant à leur donner cette place-là ? Ah, les jurys, leurs petits calculs... Décidément, que ce soit en politique ou en "littérature", on n'en sort pas, du "système"...

Le sujet vous intéresse ?

Mots-Clés

France Télévisions, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Ségolène Royal, David Pujadas, FN, classes moyennes, François Hollande, Yvan Attal, Valérie Trierweiler, Chantal Jouanno, Vichy, Etat providence, Carla Bruni-Sarkozy, closer, Albin Michel, Flammarion, Laurent Ruquier, Mai 68, système, Anonymous, stock, Gérard Davet, Claire Thibout, Fabrice Lhomme, Benjamin Biolay, Goncourt, prix Renaudot, pétain, prélèvements obligatoires, CREDOC, Jean-Pierre Jouyet, Jeb Bush, fnsea, Rémy Pflimlin, commission des Finances de l'Assemblée nationale, notre-dame-des-landes, Julie Gayet, Jérôme Dupuis, petits blancs, John Rawls, Bygmalion, Valérie Rabault, Event & Cie, Les Arènes, David Foenkinos, merci pour ce moment, Laurent Beccaria, revue XXI, classes supérieures, Le Suicide Français, sivens, Rémi Fraisse, Lydie Salvayre, Zadistes, Xavier Vallat, Ca reste entre nous, Daniel Boy, Pierre Godet, Albert Boulet-Gercourt, Nathalie Schuck

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !