Nucléaire : comment un nouveau type de réacteur pourrait conforter l'avantage français<!-- --> | Atlantico.fr
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L'exception française du nucléaire est un des grands succès de notre pays depuis 50 ans.
L'exception française du nucléaire est un des grands succès de notre pays depuis 50 ans.
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Le Nettoyeur

La recherche sur le nucléaire civil ne s'est pas arrêtée avec l'EPR. Un nouveau concept prometteur est actuellement développé en Afrique du Sud et en Allemagne.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Le remplacement du PDG d'EDF par le gouvernement ne change rien aux problèmes, bien connus, de la filière nucléaire en France. Notre parc de centrales nucléaires arrive près de sa fin de vie. Il faudra sans doute les remplacer. Mais l'EPR d'Areva, censé les remplacer, n'est jamais prêt. Et, quoi qu'il arrive, ce remplacement coûtera extrêmement cher, pour un résultat qui portera son fruit dans des décennies, ce qui ne plaît à aucun politicien.

L'exception française du nucléaire est un des grands succès de notre pays depuis 50 ans. Grâce à son parc nucléaire, la France a une énergie peu chère, propre et abondante, et elle est à la pointe d'un des secteurs technologiques les plus importants au monde.

Mais notre parc nucléaire civil a un problème, qui est le même dans tous les autres pays qui ont une industrie nucléaire. Dans tous les pays qui ont une industrie nucléaire civile, celle-ci fut le résultat de la recherche nucléaire militaire. Chacun connaît la course effrénée à la bombe nucléaire entreprise par Charles de Gaulle.

La recherche sur le nucléaire civil s'est donc concentrée sur l'uranium et le plutonium et sur des réacteurs à barres d'uranium et de plutonium, car c'est l'application la plus directe des technologies nucléaires militaires. Seulement, ces technologies ne sont pas forcément les plus adaptées au nucléaire civil.

Selon de nombreux scientifiques, le thorium est un autre matériau nucléaire qui pourrait fournir une énergie civile. Le thorium est beaucoup moins dangereux que l'uranium ou le plutonium, beaucoup plus abondant et ne pose pas de risques de catastrophes nucléaires ou de prolifération. Mais, justement parce qu'il n'a pas d'applications militaires, notre complexe industriel s'est peu penché sur ses applications potentielles pour l'énergie.

Un autre concept intéressant, développé en Afrique du Sud et en Allemagne, est celui du “pebble bed” ou “lit de billes". Ici, l'énergie nucléaire est fournie par de l'uranium, mais placé en petites quantités au sein de billes de graphite. Il n'y a jamais de masse d'uranium suffisante pour qu'un réacteur surchauffe, précisément le danger le plus important des réacteurs traditonnels : autrement dit, un nouveau Tchernobyl ou Fukushima devient impossible.

Le réacteur à "lit de billes" a un autre avantage : ses températures élevées peuvent facilement permettre d'extraire l'hydrogène de l'eau. Or, l'hydrogène est probablement le carburant le plus adapté aux voitures — le seul problème étant que son extraction est très chère. Sauf si on a le bon type de réacteurs nucléaires.

Développer ce genre de réacteurs ferait donc d'une pierre deux coups : de l'énergie propre, abondante et sûre, mais également la fin du besoin de pétrole pour les voitures.

Il y a 50 ans, la France a montré le chemin au monde entier en innovant avec l'énergie nucléaire, avec les meilleures technologies disponibles à l'époque. En sommes-nous encore capables aujourd'hui ?

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