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Bygmalion : le livre qui fait boum ! ; Nicolas Sarkozy : l'effondrement ; Patrick Modiano et Jean Tirole : le Nobel aimé et le mal aimé
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi la note qui mettait en garde l'UMP contre un éventuel "abus de confiance" dans l'affaire du remboursement de la pénalité Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, soutien inattendu de l'ancien président, la réponse de Jean-François Copé à "l'article Coca-Cola" du "Point", et, et, et... l'appel de Cécile Duflot à ouvrir EELV à gauche et au centre. C'est un feu d'artifice, cette revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Vous vous souvenez de l'article du "Point" sur Jean-François Copé, Coca-Cola et Bygmalion de la semaine dernière (voir la RP du 9 octobre) ? L'ancien "président" de l'UMP l'a lu, en tout cas. Et ne l'a visiblement pas trop apprécié...

Jean-François Copé répond aux accusations du "Point"

Dans "Le Point" de ce jeudi, Jean-François Copé a en effet décidé de répliquer et de publier un droit de réponse. "Cet article oriente le lecteur vers une vision à charge que je conteste formellement, écrit-il. Je souhaite donc donner aux lecteurs du "Point" les éléments de vérité suivants : 1. Il n'y a aucun lien d'aucune sorte entre le mécénat public et officiel de Coca-Cola pour la ville de Meaux et la communauté d'agglomération du Pays de Meaux d'une part et mon activité parlementaire d'autre part (...). 2. La "fameuse" bouteille de Coca-Cola n'a jamais été achetée par Coca-Cola ! Elle a été achetée pour 38 euros en 2008 par... Jean-Pierre Verney, conseiller historique du musée (de la Grande Guerre). (...) Si elle n'est pas été exposée dans le musée, c'est parce que son authenticité n'est pas confirmée par les historiens consultés. 3. En 2008, dans un souci de modération fiscale, c'est le gouvernement Fillon qui s'est opposé aux propositions fiscales, comme la taxe sodas, contenues dans le rapport parlementaire sur la prévention de l'obésité. 4. Et lorsqu'en 2011 ce même gouvernement les a introduites dans le projet de loi de finances, je les ai naturellement votées. 5. Enfin, je n'ai jamais eu à connaître les relations commerciales entre les sociétés Bygmalion et Coca-Cola". C'est tout ? C'est tout, oui... mis à part le commentaire du "Point" : "Nous maintenons nos informations". Roulou !

Bygmalion : le livre qui fait boum !

Et puisque le nom de Bygmalion est lâché, antantion, les yeux ! "Le Nouvel Observateur" publie les bonnes feuilles du "livre qui fait trembler la droite", "Big magouilles" de la journaliste Violette Lazard (Stock). C'est elle, nous explique l'hebdo, "qui avait révélé, en mai, dans "Libération", le système de fausses factures mis en place à l'UMP, lançant l'un des plus gros scandales politico-financiers de la Ve République. Bygmalion ? C'est à la fois "l'affaire du très probable futur président de l'UMP et de sa campagne de 2012, même s'il ne cesse de le nier" et "l'histoire d'une campagne menée par l'UMP avec un amateurisme désarçonnant et un dédain affiché pour les questions financières", raconte Violette Lazard (...)". Ca promet !

Truffes, champagne et "réunion bidon"

Impossible de reproduire ici tous les extraits de "Big magouilles" publiés dans "L'Obs" — son auteur et le journal nous en voudraient, et à raison. En bref, et en résumé, on y apprend notamment, qu'à l'issue d'un meeting à Nice, le candidat et son équipe ont été régalés de truffe et de "Ruinart blanc". Coût du cocktail : "5460, 90 euros, soit plus de 50 euros par tête pour un grignotage". "Lors du grand raout de la Concorde, 60 000 euros ont été déboursés pour rémunérer 42 personnes" dont la liste fait apparaître qu'elles n'étaient sans doute pas toutes utiles, comme ce ""régisseur en spare" (...) payé au cas où un autre employé viendrait à tomber malade". Violette Lazard raconte également une scène hallucinante survenue au lendemain des révélations de "Libé", quand Jean-François Copé convoque une réunion avec Franck Attal, le patron d'Event & Cie, la filiale de Bygmalion chargée d'organiser les meetings. "C'est quoi, ces factures ?" lui lance-t-il. "Pour l'ancien DG, commente la journaliste, cette entrevue ressemble à s'y méprendre à une mise en scène. "C'est une réunion bidon, organisée par Jean-François Copé pour bien montrer qu'il ne savait rien"". 

Quand Lavrilleux charge l'équipe de Sarkozy...

D'après Violette Lazard, Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, pour se défendre, ne se serait pas contenté de désigner comme responsables Guillaume Lambert, directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy, et Eric Césari, directeur général de l'UMP. "Il cite les noms de (...) Pierre Giacometti, Patrick Buisson, Jean-Michel Goudard, ainsi que le communiquant Franck Louvrier, et le secrétaire général de l'Elysée de l'époque, Xavier Musca, écrit-elle dans "Big Millions". "C'est la théorie du sablier, je l'ai expliqué aux enquêteurs, poursuit Lavrilleux, qui a finalement été placé en garde à vue en bonne et due forme le 17 juin. Ils étaient en haut, ils décidaient du nombre de meetings à faire. Lambert, qui assistait à ces réunions pendant la campagne, faisait redescendre l'information vers nous, au QG de campagne". De nouvelles accusations ? "C'est impossible de n'être au courant de rien", tranche Lavrilleux"".

... et vote Nicolas Sarkozy

Ambigu, Jérôme Lavrilleux ? Selon "L'Express", "l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, menacé d'exclusion de l'UMP après ses révélations sur les comptes de la campagne présidentielle de 2012, s'apprête à payer sa cotisation et à voter... Nicolas Sarkozy pour la présidence du parti, le 29 novembre. Si, d'ici là, il est exclu, il promet d'utiliser tous les moyens pour contester cette décision. Par ailleurs, il déclare à "L'Express" : "J'ai du mal à imaginer que Nicolas Sarkozy ne connaissait pas le nom de Bygmalion", mais il exonère l'ancien chef de l'Etat de toute responsabilité dans le système frauduleux. "L'honnêteté n'empêche pas la maladresse", commente-t-il. Il note également avec satisfaction que Nicolas Sarkozy a abandonné la thèse de l'enrichissement personnel d'un ou de plusieurs protagonistes de l'affaire, une ligne "intenable" selon lui. Ce qui lui fait même dire : "C'est la campagne la plus honnête qui ait jamais eu lieu !"" C'est de l'humour, vous croyez ?

Nicolas Sarkozy : l'affaire "abus de confiance" rebondit !

Quand tout va mal, rien ne va bien... "Un mémo que "Le Point" s'est procuré mettait en garde l'UMP contre un éventuel "abus de confiance" dans l'affaire du remboursement de la pénalité Sarkozy", nous informe le mag. "Intitulée "Analyse des conséquences du règlement par l'UMP de la sanction prononcée à l'encontre de M. Nicolas Sarkozy", cette consultation détaille sur 11 pages les risques encourus par le triumvirat qui a succédé à Jean-François Copé à la tête de l'UMP, précise "Le Point". Trois mois avant l'ouverture d'une information judiciaire pour "abus de confiance", le document rédigé par l'avocat François Sureau, un proche de François Fillon, évoquait déjà cette épée de Damoclès. "Il appartenait bel et bien à M. Sarkozy d'exécuter personnellement la sanction qui lui a été infligée sur son patrimoine propre et il n'était aucunement habilité à s'en décharger sur un tiers". Et de poursuivre, à propos de l'équipe dirigeante sous Jean-François Copé : "Ils ont agi en violation de la légalité pénale à raison de l'abus de confiance qui pourrait leur être imputé". Hé bé.

"Sarkozy, comme un avion sans aile"

Plus ça va, plus le retour de l'ancien président semble compliqué... Dans un article intitulé "Sarkozy, comme un avion sans aile", "Le Nouvel Observateur" souligne que "l'atterrissage est plus difficile que prévu". Car il y a les déconvenues essuyées au Sénat, avec l'échec des élections de Jean-Pierre Raffarin (à la présidence), de Roger Karoutchi (à la présidence du groupe UMP) et de Pierre Charon (à la questure), proches de Nicolas Sarkozy. ""Equation impossible", avait prévenu son ancien conseiller Henri Guaino, hostile à un retour par la case UMP. Guaino ne croyait pas si bien dire, commente l'hebdo. Sarkozy mesure aujourd'hui la difficulté à mener campagne pour une élection interne tout en étant à la fois ancien président de la République et futur candidat en 2017. (...) "C'est compliqué", admet l'un de ses partisans. D'où le sentiment d'un Sarkozy empétré dans une campagne bâtarde, mi-partisane, mi-présidentielle. Obligé d'expliquer les contours de la future formation qu'il entend créer, de s'attarder sur des questions d'organisation, de structure, et soucieux par ailleurs de s'attaquer aux grands problèmes de la France ; contraint de s'adresser à la base militante de l'UMP, marquée à droite, sans heurter l'ensemble des Français qu'il aimerait rassembler dans un second temps".

La résistance inattendue

"Dans un climat pourri par les affaires, ajoute "Le Nouvel Obs", Sarkozy se heurte à une résistance inattendue. Il mesure la discrétion, voire la réticence de nombreux parlementaires UMP à lui apporter son soutien — 49 d'entre eux ont déjà publiquement donné leur parrainage à Bruno Le Maire. Combien soutiennent Sarkozy ? Impossible de le savoir. Le cabinet de l'ancien président ne communique pas, ce qui accrédite l'idée qu'il en aurait moins que ce qu'il escomptait. (...) Tout cela ne serait rien sans la montée en puissance d'Alain Juppé. (...) Juppé le menace désormais chez les sympathisants de l'UMP, selon notre sondage Ifop. Ennuyeux quand on sait que le principal argument de Sarkozy auprès de son électorat était de n'avoir aucun concurrent sérieux à droite. De "tuer le match", comme il le disait". 

"Plus il se montre, plus il baisse"

Mais que dit exactement, le sondage de "L'Obs" ? "Plus il se montre, plus il parle... et plus il baisse. (...) C'est le premier enseignement qu'on peut tirer de notre sondage Ifop, commente le mag. (...) Certes, Nicolas Sarkozy reste le chouchou des sympathisants de l'UMP : 59 % d'entre eux souhaitent le voir porter la casaque UMP lors de la présidentielle de 2017, contre 28 % qui lui préfèrent Alain Juppé. Mais ce qui peut inquiéter l'ancien président, c'est la tendance. Celle-ci est nettement orientée à la baisse. En politique comme en amour, il arrive que l'absence, et le silence, créent le désir. La preuve par Sarkozy qui, depuis qu'il a retrouvé le chemin des meetings et la lumière des sunlights, a reculé de six points dans son camp, tandis que son principal rival pour la primaire de l'UMP, Alain Juppé, progressait de cinq". 

"Plus la participation à la primaire sera forte, plus l'ex-chef de l'Etat aura du mal à triompher de Juppé"

"L'écart se resserre plus encore si l'on ajoute le centre droit, précise "L'Obs" : l'addition des sympathisants UMP et UDI penche pour Sarkozy à 51 %, mais Juppé se rapproche avec 34 %. Enfin, l'ensemble des Français opte pour le maire de Bordeaux : avec 29 %, celui-ci devance Nicolas Sarkozy de sept points. Au passage, notons que les deux hommes régressent de concert, le retour au premier plan de l'ancien président conduisant les sympathisants de gauche à serrer les rangs dans leur camp. Ainsi se dessine l'enjeu de la future primaire présidentielle, la seule compétition qui, derrière la conquête de la présidence de l'UMP, motive véritablement Sarkozy. Plus la participation à la primaire sera forte, plus l'ex-chef de l'Etat aura du mal à triompher d'un Juppé au profil plus rassembleur : plus la compétition se limitera au seul noyau de l'UMP, plus il conservera de chances de s'imposer en champion de son camp".

Sarkozy dépassé par Juppé chez les militants UMP, d'après Ipsos

Bataille de chiffres et/ou de pourcentages ? Contrairement au sondage Ifop de "L'Obs", le baromètre Ipsos du "Point" fait apparaître que Nicolas Sarkozy n'est plus "le chouchou des sympathisants de l'UMP". "Retour très difficile pour Nicolas Sarkozy, qui subit la plus forte chute du baromètre Ipsos-"Le Point" : 9 points de moins !, note le mag. Les bonnes opinions tombent ainsi à 31 %, contre 64 % d'opinions négatives. C'est le plus bas niveau atteint par l'ancien chef de l'Etat depuis qu'il a quitté l'Elysée. Il flirte avec son plus bas score en tant que président (29 % en avril 2011). Plus dur encore : Alain Juppé le détrône pour la première fois dans le coeur des sympathisants UMP avec 76 % de bonnes opinions, contre 71 % pour Nicolas Sarkozy, qui subit une baisse de 11 points..." N'en jetez plus !

Ce que Cécile Duflot pense de la loi de transition énergétique

Au lendemain de l'adoption de la loi de transition énergétique de Ségolène Royal, parlons un peu environnement, voulez-vous ? "Etes-vous satisfaite du compromis obtenu sur le nucléaire dans la loi de transition énergétique ?" demande "Politis" à l'ex-ministre Cécile Duflot. —"Alors que primait jusqu'ici le maintien du tout-nucléaire, sans souci du gaspillage, on inscrit le recul de l'atome dans une société visant la sobriété. C'est une vraie rupture", répond-elle. —"Cette loi correspond donc à vos attentes ?" s'étonne le journal. —"Non. Elle est bien loin des enjeux et de la nécessaire sortie du nucléaire que nous défendons. Dans le contexte, c'est un compromis qui fait avancer les choses. Mais je ne me dis pas satisfaite, car reste en suspens la question des moyens. (...) Les intentions sont bonnes, mais les moyens d'agir absents". —"Ségolène Royal veut remplacer l'écotaxe par des prélèvements supplémentaires sur les sociétés qui gèrent les autoroutes. Est-ce une bonne solution ?", interroge "Politis". —"Ce nouveau recul est désespérant de manque de vision, réagit Duflot. S'il y avait une véritable volonté politique, on renationaliserait les autoroutes. La privatisation s'est faite à toute vitesse, sous le gouvernement Villepin, et a donné des conditions très avantageuses à ces sociétés. En cas d'accroissement de la fiscalité, leurs contrats prévoient un allongement des concessions ou une augmentation des tarifs de péage. Résultat, on ferait payer les particuliers au lieu des transporteurs !" Ce serait ballot...

"Qui est sorti de la majorité, ce gouvernement ou les écologistes ?"

"Vous dites ne pas être passée dans l'opposition. Vous sentez-vous encore dans la majorité ?" demande "Politis" à l'ex-ministre du Logement. —"Mais qu'est-ce que la majorité aujourd'hui ?, s'écrie Cécile Duflot. Celle qui a été élue en 2012 mène-t-elle la politique annoncée ? Qui est sorti de la majorité, ce gouvernement ou les écologistes ? Ces derniers n'ont pas changé de point de vue et continueront de voter tout ce qui faisait partie du pacte d'engagement d'alors. Nous sommes finalement les derniers à défendre le pacte de changement qui a fait élire François Hollande". Et paf, prends-toi ça, François.

Quand Cécile Duflot constate que les écologistes "ne suffiront pas à la tâche"

A l'heure où l'ex-ministre retrouve son siège de députée et où EELV fête ses 40 ans, quel bilan Cécile Duflot tire-t-elle de l'action de son parti et comment envisage-t-elle la suite ? "Je ne crois pas que les fondateurs auraient imaginé que l'on attendrait aussi longtemps pour prendre en compte les catastrophes écologiques, dit-elle à "Politis". (...) Une des leçons, c'est qu'il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier. Dans ce domaine, Daniel Cohn-Bendit, qui prône le fait de réinventer sans cesse la politique, a été pour moi un maître absolu. Aussi, je le dis avec humilité, nous ne suffirons pas à la tâche. Il faut rassembler au-delà de ceux qui sont "nés" dans l'écologie. Nous avons les idées, mais nous ne pouvons plus rester seuls". —"Cela ne revient-il pas à dire que la notion de gauche n'est plus pertinente aujourd'hui ?", rebondit le mag. —"La ligne de fracture historique passe désormais non seulement entre les conservateurs et les progressistes, mais aussi, aujourd'hui, entre les productivistes et les non-productivistes. De mon point de vue, le clivage ne peut donc plus être binaire, entre droite et gauche. Celui qui se réclame le plus souvent de la gauche, c'est peut-être Manuel Valls ! Quel sens cela a-t-il ? Mes convictions sont intactes, peut-être même renforcées par la pratique du pouvoir, mais je me suis un peu déliée des étiquettes. Il faut regarder plutôt ce que font les gens et ceux qui ont du courage". Hé bé, les écolos sont en train de franchir un cap, on dirait...

Jean Tirole, Nobel mal aimé

Et si on parlait un peu de nos Nobel, hmmm ? On va pas bouder notre fierté, non mais ! A l'heure où on fait fête, avec justice, à Patrick Modiano, Matthieu Croissandeau nous invite à prêter un peu plus d'attention à notre prix Nobel d'économie, Jean Tirole. "En ces temps d'austère morosité, écrit le patron de "L'Obs", c'est bien cette deuxième distinction qui interpelle. Car voilà bien un nouveau "French paradox" qui devrait faire parler : alors que l'économie française n'a jamais semblé aller aussi mal, les économistes français ne se sont jamais aussi bien portés. Le mois dernier, au moment-même où l'on apprenait que la France frôlait de nouveau la récession et ne respecterait pas ses engagements budgétaires, le FMI distinguait sept de nos compatriotes parmi les vingt-cinq économistes de moins de 45 ans les plus prometteurs de la planète. Oui mais voilà, il y a un hic : aucun d'entre eux n'est prophète en son pays et tous ou presque se sont expatriés". Gasp !

L'économie française "n'est pas un cas désespéré", d'après Jean Tirole

"Jean Tirole, lui, est revenu s'installer en France il y a plus de vingt ans après une carrière aux Etats-Unis, précise Matthieu Croissandeau. (...) Expert de la régulation de la concurrence, spécialiste de la théorie des jeux et de la fixation des prix, Tirole est "un des économistes les plus influents de notre époque", assurent ses pairs. (...) Or, que nous dit l'oracle de Toulouse ? D'abord, que l'économie française "n'est pas un cas désespéré" (ouf), que la France a raison d'investir dans son système éducatif (re-ou), que la dette arrive dans des zones ""un peu" dangereuses" (oui, oui, "un peu", seulement !) ; enfin que notre modèle social lui paraît viable, à la condition que la France engage des réformes assez vite. Et des idées de réformes, ce nouveau père Nobel en a plein sa hotte ! En particulier pour remodeler notre marché du travail qu'il juge en revanche "assez catastrophique"". Aïe, et qu'est-ce qu'il préconise, alors, le papa Nobel ?

Comment Jean Tirole réformerait le marché du travail français "assez catastrophique"

"Le credo de Tirole, explique le journaliste, repose sur un constat : l'absence de fluidité du marché de l'emploi français. Pour l'économiste, les entreprises condamnent les jeunes à des contrats précaires de peur de ne pas pouvoir s'en séparer. Sa solution : fusionner CDI et CDD en un contrat unique, dans lequel les droits des salariés augmenteraient à mesure de leur ancienneté. De leur côté, les entreprises seraient taxées en fonction du nombre de licenciements effectués, dans un schéma calqué sur le principe "pollueur-payeur". Cette approche ne manquera pas de faire grincer des dents. Elle avait d'ailleurs été enterrée illico au moment de sa publication en 2003. Et pourtant, à y regarder de près, elle semble bien moins idéologique que les petites phrases que le gouvernement lance depuis quelques semaines comme autant de ballons d'essai. Car à défaut de s'attaquer aux blocages du marché du travail, nos ministres, eux, rivalisent d'imagination pour mieux encadrer les demandeurs d'emploi ou revoir à la baisse le montant des allocations chômage. Comme si la chasse aux abus individuels pouvait faire office de remède généralisé". C'est vrai que c'est pas faux. Quant à savoir si la méthode Tirole est bonne... on n'est pas prix Nobel, et encore moins d'économie, hmmm ?

Modiano : Nobel en vadrouille

Modiano Nobel, ça se fête, tout de même ! Pour une fois qu'on connaît — et qu'on aime — le lauréat... "L'Express" nous le raconte : l'écrivain était en vadrouille quand il a appris que le prix lui avait été décerné. "C'est Marie, l'une des deux filles de Dominique et de Patrick Modiano, qui a annoncé la grande nouvelle à l'écrivain nobélisé de Gallimard, peu avant 13 heures, en ce jeudi 9 octobre. Elle est bien la seule à avoir pressenti quelque chose depuis la veille grâce à son "réseau" suédois. C'est que son compagnon, Peter von Poehl, chanteur, guitariste et réalisateur, est natif de Malmö. "Nombre d'amis de Stockholm m'ont téléphoné hier, confie la chanteuse et romancière ("Upsilon Scorpii", L'Arbalète/Gallimard), la pression montait. Alors, jeudi matin, je suis allée sur Twitter et, tout d'un coup, j'ai vu la photo de mon père !" Ses parents cheminent (rien de bien étonnant pour l'écrivain baladeur de Paris) lorsqu'elle les joint au téléphone. Patrick Modiano est sans voix, incrédule, sa femme verse une petite larme. "Dominique, ne nous donnons pas en spectacle", lui lance le géant de Saint-Sulpice". C'est meugnon...

Modiano : la première interview

Très réactifs, et très efficaces, "Les Inrocks" ! Le mag a en effet réussi à décrocher la première interview du nouveau prix Nobel de littérature qui apparaît d'ailleurs en couverture. "Comment vous sentez-vous ?", lui demande le journal. —"Je ne m'attendais pas du tout à ce prix, donc ça m'a un peu surpris, répond Patrick Modiano. Cela m'a fait l'effet de me dédoubler, de me dissocier, comme si j'étais quelqu'un d'autre. Il a fallu attendre un peu pour que ces deux parts de moi se raccordent, l'écrivain qui travaille en solitaire d'un côté et le nobellisé. La veille, j'avais bien lu que des bookmakers pariaient sur mon nom, mais je ne prenais pas cela au sérieux. Je l'ai appris en marchant dans la rue, et quand on vous annonce ça, on ne réalise pas tout de suite qu'il s'agit de soi. Et puis j'avais hâte de savoir pour quelles raisons j'avais été choisi. On est toujours un peu aveugles sur ce qu'on écrit, donc je ne comprenais pas..." —"L'Académie du Nobel semble vous avoir choisi parce que votre oeuvre ferait devoir de mémoire. N'est-ce pas un peu réducteur ?", interrogent "Les Inrocks". —"Oui, c'est vrai que c'est un peu bref, admet l'écrivain. Mais ils ont dit autre chose aussi sur la recherche du temps, les temps qui s'entremêlent. Cela leur était peut-être difficile de résumer tout mon travail en une seule phrase". Peut-être, oui, Patrick... Hou, qu'il est attachant, ce Nobel-là ! Sur ce, bonne semaine, les goulus, et lisez bien, hmmm ?

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