Faux procès : pourquoi les éoliennes ne sont pas le danger pour la biodiversité que l’on veut redouter<!-- --> | Atlantico.fr
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Menaçantes, les éoliennes ? Une impression de façade que différentes études viennent contredire.
Menaçantes, les éoliennes ? Une impression de façade que différentes études viennent contredire.
©Reuters

La critique est facile

Régulièrement décriées car elles constituent pour certains une pollution visuelle et sonore, les éoliennes constitueraient une menace pour la biodiversité. Une idée reçue qu'il est intéressant de battre en brèche.

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Les éoliennes sont-elles vraiment un danger pour les oiseaux?

Il serait en effet un peu absurde qu’une machine qui produit de l’énergie propre et qui est censée contribuer à préserver notre environnement soit à l’origine de la disparition des oiseaux que nous aimons tant. Pour en avoir le cœur net, une étude comparée nous semble nécessaire, afin de relativiser les propos de certains. Une étude portant sur l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) fait ressortir les chiffres suivants : environ 300.000 oiseaux meurent chaque année piégés dans des turbines d’éoliennes lorsque 3 millions d’entre eux meurent entre les griffes d’un chat domestique… Et l’on ne parle pas des collisions avec des immeubles ou des automobiles.

De quoi faire relativiser, d’autant que selon d’autres études, certaines espèces d’oiseaux sont particulièrement menacés d’extinction en raison des effets du changement climatique, contre lequel les éoliennes contribuent à lutter. Il y a toujours des dommages collatéraux, c’est inévitable. Doit-on pour autant arrêter de construire des éoliennes? Nous vous laissons juges.

Les éoliennes ne nuiraient pas à la biodiversité marine, au contraire

Des spécialistes néerlandais ont étudié pendant cinq ans le parc offshore d’Egmond aan Zee (Pays-Bas), pleinement opérationnel depuis 2007 et qui s’étend sur une vaste zone située entre dix et dix-huit kilomètres des côtes. D’une superficie de vingt-sept kilomètres carrés, il subvient en outre aux besoins énergétiques annuels de quelque cent mille foyers.

"À la fin des années 1990, le ministère des Affaires économiques (désormais EL&I) avait décidé d’évaluer le potentiel de l’énergie éolienne en mer et d’investir dans une installation offshore. Le gouvernement s’était également assuré que le projet serait surveillé et évalué, exigeant ainsi de NoordzeeWind qu’elle étudie scientifiquement les effets du parc éolien sur son environnement", précisent nos confrères du site Internet Enerzine.com.

Joint-venture entre Shell et Nuon, filiale néerlandaise du géant suédois de l’énergieVattenfall, NoordzeeWind a de son côté mandaté les instituts de recherche nationaux Bureau Waardenburg, IMARES et NIOZ pour qu’ils analysent dans le détail l’impact du parc sur l’écosystème marin. Un travail de fourmi, réalisé en particulier avec des micro-émetteurs ultra performants et des microphones sous-marins, qui a consisté en l’observation attentive de quatre variétés d’espèces : les mammifères marins, les oiseaux, les poissons et le Benthos (floreNDLR : L’ensemble des organismes aquatiques vivant à proximité des fonds marins et océaniques).

Le parc a eu des conséquences majoritairement neutres ou favorables sur la biodiversité locale. Aucun dommage n’a ainsi été constaté ni sur le Benthos, ni sur les marsouins, lesquels seraient même plus nombreux à l’intérieur du parc qu’à l’extérieur.

Un constat qui s’expliquerait par "l’abondance des sources de nourriture au sein du parc ou par la tranquillité dans des eaux où l’activité marine est moins importante",relate Enerzine.com. Les chercheurs n’ont en revanche pas observé d’effets sur les phoques, ces derniers parcourant il est vrai des distances considérables et étant présents dans toute la Mer du Nord (y compris dans l’enceinte du parc).

Concernant les poissons, ils se sont essentiellement intéressés aux cas des soles, qui n’auraient elles non plus pas souffert du déploiement d’éoliennes offshore dans leur environnement, et des morues, qui auraient même "tendance à rester aux abords des turbines puisque des concentrations plus élevées de morues ont été observées à proximité des pieux", autour desquels la nourriture pullule.

Reste les oiseaux, qui seraient largement en mesure d’éviter les éoliennes puisqu’à peine 0,01 % des individus observés ont été blessés après avoir heurté leurs pales."Étonnamment, le parc éolien semble être l’habitat idéal pour le grand cormoran. Après la pêche, les cormorans sèchent leurs plumes, un geste facilité par les éoliennes. Ils se posent en grand nombre à un endroit choisi sur les plateformes éoliennes pour y déployer leurs ailes et les faire sécher", détaille Enerzine.com.

Des résultats assez étonnants donc. Et qui devraient clouer le bec de certains…

Des éoliennes respectueuses des chauves-souris

Plusieurs études ont déjà porté sur l’impact, positif ou négatif, des éoliennes sur la biodiversité. Les chauves-souris, elles, pâtiraient de cette source d’énergie durableactuellement en plein essor. Une expertise menée par le Dr Jeroen Minderman, de l’Université de Stirling (Écosse), a en tout cas suggéré que les micro-turbines pourraient réduire de manière significative l’habitat de l’espèce dans leur région immédiate.

"À ce jour, des études ont porté uniquement sur les parcs éoliens à grande échelle. Nous avons donc pensé qu’il est essentiel de combler cette lacune en déterminant si ces effets négatifs sont également applicables aux petites éoliennes, la finalité étant d’améliorer l’orientation de planification et d’empêcher la construction de turbines mal situées à l’avenir", a commenté le Dr Minderman.

Les résultats de l’étude qu’il a dirigée ont révélé que l’activité des oiseaux n’a pas été grandement affectée par l’apparition d’éoliennes. Celle des chauves-souris était en revanche inférieure de 54 % près des parcs éoliens par rapport à des zones "normales". Les auteurs recommandent également que les éoliennes soient érigées à au moins 20 mètres de l’habitat naturel des chiroptères.

Les pesticides et une maladie fongique appelée le syndrome du nez-Blanc, découverte en 2006 en Amérique du Nord, constituaient déjà des menaces importantes pour la pérennité de l’espèce et, par extension, perturbent son écosystèmePubliée l’an passé, une étude a par ailleurs évalué la valeur agricole des chauves-souris à quelque 22,9 milliards de dollars (environ 18,8 milliards d’euros) par an.

La démocratisation de micro-turbines construites en fonction de leur intérêt serait donc d’autant plus bienvenue.

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