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Bygmalion : la preuve que Sarkozy était au courant ?, Juppé : "choix de l'évidence pour les chiraquiens"
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi comment le soutien de Bernadette Chirac s'est retourné contre Nicolas Sarkozy, Hollande coupable d'avoir "coulé l'idée de gauche" selon Mélenchon et, et, et... les révélations de l'auteur de "Gomorra" sur "le marché le plus profitable du monde" : la cocaïne. On dirait que c'est la guerre, cette semaine, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Attention, les yeux ! Quelques jours après sa mise en examen, "L'Express" a décroché l'interview exclusive de Bastien Millot, cofondateur de Bygmalion ! Et ? Et il en ressort au moins deux infos troublantes, pour ne pas dire embarrassantes...

Bastien Millot sur la "liste noire" de Sarkozy

A ceux qui ne se souviendraient plus trop de qui est Bastien Millot, "L'Express" le rappelle : "Le domicile de Bastien Millot dans l'Aisne a été perquisitionné le 29 septembre. A Paris, devant les enquêteurs, il a nié avoir eu connaissance d'un quelconque système comptable frauduleux. Guy Alvès, dirigeant de Bygmalion, affirme le contraire. Il assure avoir averti son associé et ami, même s'il n'en précise pas les circonstances". Ahaa, c'est fâcheux, ça, turlupinant aussi, un peu... "Comment expliquez-vous que personne ne vous ait prévenu au sein de Bygmalion, où vous n'étiez pas tout à fait un inconnu ?", demande le journal. —"J'ai été de manière tout à fait surprenante, et la presse s'en fait régulièrement l'écho ces dernières années, souvent présenté comme étant placé sur une "liste noire" par l'ancien président Sarkozy. Cela remonte à l'époque où je travaillais aux côtés de Jean-François Copé, entre 1995 et 2005. Il y avait régulièrement des tensions très fortes entre les deux hommes, dont j'ai été plusieurs fois une sorte de victime collatérale. Bref, il n'était un secret pour personne que je n'avais aucune proximité avec Nicolas Sarkozy. Dans ces circonstances, comment imaginer que quelqu'un ait eu l'idée absurde de m'associer à un acte si grave concernant sa campagne ? Cela n'a aucun sens". Effectivement... De là à penser qu'aucune info n'ait filtré... ?

Comment l'associé de Millot peut-il ne lui avoir rien dit ?

"Comment Guy Alvès, qui était votre associé et n'a rien à voir avec Nicolas Sarkozy, peut-il ne vous avoir rien dit ?", rebondit "L'Express". —"Je n'avais aucun mandat social et aucune responsabilité exécutive au sein de la filiale de Bygmalion, Event & Cie, qui a organisé les meetings de Nicolas Sarkozy, se défend Bastien Millot. Je n'étais en rien impliqué dans sa campagne. Je n'ai été signataire d'aucun devis, d'aucune facture. Et je tiens à le dire avec force : si j'avais été sollicité pour couvrir un acte illégal, j'aurais à coup sûr alerté la justice. Il n'y avait chez moi aucune volonté de torpiller mon entreprise. Je n'ai pas un tempérament suicidaire ! Devant un tribunal, nous n'aurions eu aucune difficulté à nous faire payer les factures légalement dues à Event & Cie. Evidemment, cela aurait posé un problème majeur dans la campagne du candidat. Avec des conséquences politiques immédiates". Cela va sans dire...

La preuve en image que Sarkozy était au courant ?

""J'ai appris le nom de Bygmalion plusieurs semaines après la campagne présidentielle", affirme Nicolas Sarkozy sur France 2, le 21 septembre. Vous ne le croyez donc pas ?" demande  "L'Express" à Bastien Millot. —"Je n'ai jamais rencontré Nicolas Sarkozy entre 2005 et 2012, répond-il. Et, comme je vous l'ai dit, je n'ai pas participé à sa campagne. Mais tout cela est quand même surprenant ! Prenons juste un exemple : quand vous regardez certaines images télévisées des meetings, on aperçoit un homme qui accompagne le candidat Sarkozy jusqu'à la tribune, en le guidant. Cet homme, c'est Franck Attal, le directeur d'Event & Cie ! Le candidat l'a donc forcément vu à de nombreuses reprises. En outre, il serait naïf de croire que les questions financières échappent totalement à un candidat, quel qu'il soit. Tout le monde peut comprendre que 44 meetings organisés dans la précipitation, cela coûte bien plus cher que les quatre meetings initialement prévus. Je constate également que, parmi les responsables de la campagne du président sortant, certains, dont son expert-comptable, avaient lancé par écrit des alertes. (...) Même vu de l'extérieur, difficile de penser que Nicolas Sarkozy n'était au courant de rien". Ouille !

Nicolas Sarkozy, victime collatérale de la guerre Copé-Fillon ?

"Qui a fait sortir cette affaire ?" interroge encore le journal. —"Grâce à mes contacts dans le monde des médias, où j'intervenais quotidiennement, explique Bastien Millot, j'étais informé depuis juin 2012 qu'il y avait de la part de proches d'hommes politiques une volonté de s'en prendre à Bygmalion. Cela coïncide avec le début de la guerre Copé-Fillon pour la présidence de l'UMP. J'ai même reçu un SMS dont je me souviendrai toute ma vie, d'un chef de service politique d'un hebdomadaire concurrent du vôtre, qui disait : "Attention, il va y avoir du sang sur les murs ! Prépare-toi, ils veulent te faire la peau". Ce SMS date de la fin 2012. Les premières attaques émanent de l'entourage de François Fillon, sur le thème "Copé a fait travailler ses amis". Ce qu'ignorent les amis de François Fillon, c'est qu'en voulant cibler Jean-François Copé ils vont s'en prendre non seulement à lui, mais aussi à Nicolas Sarkozy". C'est ce qu'on appelle le deuxième effet Kiss-Cool...

Bygmalion, Copé et... Coca-Cola

Mais on n'a pas fini de parler de Bygmalion, cette semaine... "Le Point" nous l'apprend : "Au moment où (Jean-François Copé) décroche la présidence de l'UMP, en 2012, Coca-Cola devenait client de Bygmalion. Coca-Cola Services NV a ainsi viré 120 000 euros sur les comptes de la petite agence de com dirigée par deux anciens collaborateurs de Copé, Bastien Millot et Guy Alves. Alors que ces derniers sont aujourd'hui mis en examen pour "faux et usage de faux" dans le cadre de l'affaire Bygmalion, la générosité de la multinationale pourrait intéresser les enquêteurs. D'autant qu'aux 120 000 euros qu'avait évoqués "Le canard enchaîné" s'ajoutent, d'après les informations du "Point", 15 000 euros payés en 2012 par Refreshment Service, une filiale méconnue du géant du soda. Pour quelle prestation ? "Il s'agissait de surveiller la réputation sur le Net de la patronne de Coca-Cola Company Europe, Dominique Reiniche, et de l'aider à alimenter son compte Twitter", expliquent les anciens de Bygmalion". Or cette même Dominique Reiniche aurait, toujours selon le journal, facilité l'octroi, par Coca-Cola, de "50 000 euros" au musée de la Grande Guerre de Meaux pour qu'y soit "exposée une bouteille en verre datée de 1917". D'après le mag, encore, le géant du soda aurait soutenu le festival Musik'Elles de Meaux, dès sa première édition, en 2005. "Sous forme d'échanges marchandises, mais aussi de deniers sonnants et trébuchants : 30 000 euros en 2011, 15 000 euros en 2012, uniquement de la dotation de produits en 2013, 30 000 euros en 2014". Pourquoi tant de sollicitude ? Jean-François Copé se serait, aux dires du "Point", "révélé un allié de poids pour Coca" dans "la croisade antisoda lancée en 2008 par une jeune députée UMP, (Valérie Boyer)". Hé bé...

Quand Alain Juppé s'organise...

Et pendant ce temps, "Alain Juppé s'organise un peu...", nous apprend "Le Nouvel Obs". "Le maire de Bordeaux n'avait jusqu'ici pas de QG parisien, indique le mag. Signe de sa détermination à concourir à la primaire de 2016, Alain Juppé va louer un bureau à Paris, à proximité de l'Assemblée nationale, et y installer une petite équipe autour de son conseiller Gilles Boyer, qui en sera la cheville ouvrière. France moderne, son micro-parti destiné à recueillir des dons, va aussi être relancé et rebaptisé". Et ce sera quoi, son nouveau nom, hmmm ?

La "team Juppé"

D'après "Le Point", "France moderne" va être rebaptisé "AJ pour la France" ! Comment ? "AJ pour la France", comme "Agis pour la France", quoi — trop fort, le jeu de mots autour des initiales du maire de Bordeaux... "Un appel aux dons sera lancé pour financer un local de campagne et des déplacements, complète l'hebdo. Des groupes de travail — coordonnés par le député UMP de Savoie Hervé Gaymard — et un site web d'initiatives citoyennes vont se mettre en place en vue d'élaborer un projet présidentiel. Chaque semaine, le coprésident de l'UMP réunit ses fidèles au Concorde ou au Dauphine, deux cafés proches de l'Assemblée nationale. La "team Juppé" est resserrée autour de sa personne : son conseiller Gilles Boyer, Hervé Gaymard, le député maire du Havre Edouard Philippe, Pierre-Mathieu Duhamel, son ex-directeur de cabinet au ministère du Budget, et Virginie Calmels, ex-numéro deux d'Endemol devenue adjointe à la mairie de Bordeaux". Ca se met en place, on dirait...

Juppé, "choix de l'évidence pour les chiraquiens"

Et puisqu'on parle d'Alain Juppé, "après Jacques, Claude Chirac s'engage à son tour en faveur" du maire de Bordeaux, nous informe "L'Obs". "Quand on ose mettre en doute la véracité du soutien que Jacques Chirac a apporté la semaine dernière à Alain Juppé, comme le suggèrent mezzo voce certains sarkozystes, (Claude Chirac) sort les griffes. Et enfonce le clou. "Pour les chiraquiens, Juppé est le choix de l'évidence, explique-t-elle au "Nouvel Observateur". Nous sommes d'accord sur l'essentiel". Claude Chirac pourrait-elle s'engager personnellement en 2017 ? "Ce n'est pas exclu". Quant à son mari, Frédéric Salat-Baroux, l'ancien secrétaire général de l'Elysée de Chirac, il pourrait lui aussi, le jour venu, mettre ses compétences de spécialiste aux affaires sociales au service du maire de Bordeaux". C'est Bernie qui doit être contente...

Pourquoi Jacques Chirac a décidé de répliquer après la sortie de Bernadette

"L'Obs" le précise : "L'ancienne première dame est allée (...) trop loin. Alors Jacques Chirac est sorti du silence. Il a renouvelé son soutien fervent à Alain Juppé. Et ses propos ont eu un fort retentissement. "C'est la seule bonne nouvelle de cette petite affaire, se réjouit Claude Chirac. Sa voix porte encore loin". Si l'ancien chef de l'Etat a jugé bon de répliquer, c'est que, jusque-là, Bernadette se contentait de réaffirmer de temps à autre tout l'amour qu'elle porte à Nicolas Sarkozy. Mais, le 29 septembre, elle a osé se lâcher sur Alain Juppé au micro d'Europe 1 : "Qu'est-ce que Juppé a à voir avec Nicolas Sarkozy ? Il est froid, très froid, il n'attire pas les gens, les amis, les électeurs éventuels..." (...) Ce 29 septembre, la nouvelle vacherie de l'ex-première dame tombe au plus mal pour le maire de Bordeaux : trois jours plus tard, il est l'invité de David Pujadas à "Des paroles et des actes", sur France 2, sa première grande émission politique depuis l'annonce de sa candidature le 20 août dernier (...). Hasard du calendrier encore, trois jours plus tard, Nicolas Sarkozy tient sa deuxième réunion publique à Troyes chez le très chiraquien François Baroin, autre fils préféré de l'ancien maire de Paris. Et cela, ni la fille ni le père ne l'ignorent".

Les 3 noms qui ont le pouvoir de réveiller Chirac

"Que Bernadette Chirac soutienne Nicolas Sarkozy, son mari avait fini par en prendre son parti, enchaîne "L'Obs". Mais qu'elle attaque Alain Juppé, "le meilleur d'entre nous", son dauphin, ça non, Jacques Chirac ne peut pas l'admettre. Tous ses visiteurs le disent : l'ex-chef de l'Etat, affaibli, a des hauts et des bas. Des moments d'absence et des instants de terrible lucidité. Il ne s'intéresse plus guère à la politique française qui l'ennuie. Dans ce domaine, seuls trois noms propres ont encore le pouvoir de réveiller la flamme qui sommeille en lui : Giscard, Sarkozy et Juppé. Alors, quand on lui rapporte les propos de sa femme sur le maire de Bordeaux, qu'il a justement reçu quelques jours auparavant, il est sur des charbons ardents. (...) Dans ce contexte de pré-campagne présidentielle à droite, où Nicolas Sarkozy tente de se faire rassembleur pour réunir derrière lui toutes les familles de l'opposition et recherche les cautions chiraquiennes, la sortie de Jacques Chirac pèse de tout son poids. Et d'autant plus lourd que l'ancien président s'exprime pour la première fois depuis presque trois ans. Etrange paradoxe. Pour la première fois depuis ce meeting de la campagne pour le référendum constitutionnel de 2005 au cours duquel Nicolas Sarkozy l'avait surnommé sa "Bonne fée", Bernadette Chirac a desservi son chouchou".

Comment "Hollande a coulé l'idée de gauche"d'après Jean-Luc Mélenchon

Y'a pas qu'à droite que ça canarde, à gauche, aussi, c'est pas mal coton... A l'occasion de la sortie de son nouveau livre, "L'ère du peuple" (Fayard), Jean-Luc Mélenchon a accordé un entretien au "Nouvel Observateur". ""Depuis un siècle, en France, aucun reniement à gauche n'égale celui de François Hollande en deux ans et demi", écrivez-vous au début de votre nouveau livre (...). Pourquoi le Front de gauche ne parvient-il pas à profiter de ce violent rejet du socialisme au pouvoir ?", demande l'hebdo. —"Une telle trahison est surtout démobilisatrice, répond Mélenchon. En général, l'électeur de gauche prend au sérieux ce que dit son élu. Hollande l'a désarmé et démoralisé. A présent, les gens concluent : "La gauche et la droite, c'est pareil". Dès lors, les vases ne se transvasent pas ! L'abstention gagne, la gauche et la droite officielles s'évaporent. Aujourd'hui, il n'y a qu'un segment de l'opinion en dynamique : l'extrême droite. De son côté la stratégie du Front de Gauche a été jusqu'ici construite sur les ressorts de l'ancien monde politique : passer devant les socialistes et, à partir de là, réorganiser le champ politique. Je pensais que nous allions gagner en disant aux gens : "Comparez les deux gauches". Cette ligne raisonnable a échoué. En fait, nous avons été aspirés par le naufrage du vaisseau amiral. Hollande a coulé l'idée de gauche". Et pan ! Tout sur la tête à François !

Mélenchon "plagié" par Eric Zemmour et Marine Le Pen

"Vous dites que l'important, c'est la lutte entre le peuple et l'oligarchie, le relance "Le Nouvel Observateur". Que répondez-vous à ceux qui tentent de vous disqualifier en disant que des gens situés à droite, et même très à droite, tiennent un discours similaire ? Eric Zemmour, par exemple, et bien sûr Marine Le Pen..." "Il faut faire avec ! réplique Jean-Luc Mélenchon. Sinon, il suffirait que Mme Le Pen lise le dictionnaire pour qu'on ne puisse plus utiliser aucun mot. Sa technique est aussi vieille que l'extrême droite. Depuis toujours, elle reprend les thèmes de la gauche en les déviant. Mme Le Pen récite parfois des pans entiers de mes discours... A elle de s'expliquer, pas à moi ! Epreuve de vérité : comment Le Pen et Zemmour proposent-ils de combattre l'oligarchie ? En développant le service public, la propriété publique et le partage des richesses ? Ils sont d'accord pour ça ? Le contraire ! Pour eux, le problème, ce sont les musulmans. Ils me prennent des mots. Et alors ? Qui va aller au bout des mots ? (...) Comme les anciens électorats se disloquent sous nos yeux, à la fin, ça se terminera entre Le Pen et nous. Car à la fin personne ne peut nier l'existence d'une oligarchie qui dirige tout et d'un peuple qu'elle asservit". C'est dit.

La vraie raison du déménagement de Marine Le Pen

Et puisqu'on parle de Marine Le Pen, "Marine Le Pen n'a pas quitté Montretout pour une querelle qui a mal tourné entre l'un de ses chats et un doberman de son père (il a mangé le félin), nous dit "Le Point". "C'est un déménagement politique", explique un proche. Marine Le Pen en avait assez de la propriété trop identifiée à Jean-Marie Le Pen et de subir les assauts de sa soeur Yann, qui défendait sans cesse son père. Une autre querelle, en somme".

La cocaïne, marché le plus profitable du monde

Evénement ! L'auteur de "Gomorra" publie une nouvelle enquête explosive, dédiée, cette fois, à la cocaïne. Son titre ? "Extra pure" (Gallimard). "Quelle est l'importance du trafic de la cocaïne dans le monde ?", lui demande "Le Nouvel Observateur", qui publie les bonnes feuilles du livre. —"La demande de pétrole est toujours forte, et celle de la coke explose, répond Saviano. Mais la cocaïne reste le marché le plus profitable du monde. On estime sa production entre 788 tonnes et 1060 tonnes par an et le marché à 352 milliards de dollars. (...) Si je veux faire un investissement, disons de 1000 euros, dans une action d'Apple, au bout d'un an, je gagnerai 1300 ou 1400 euros. Si je fais le même investissement en cocaïne, au bout d'un an, je gagnerai 180 000 ou 200 000 euros. Il n'y a rien qui va vous faire gagner autant. Et la violence du business est à la mesure de ce chiffre d'affaires". Ca calme, hein ?

Les banques sauvées par l'argent de la drogue lors de la crise des "subprimes" 

"Selon votre enquête, poursuit "L'Obs", l'immense majorité de l'argent de la drogue est recyclée par les banques américaines et européennes. Pis, vous écrivez que lors de la crise des "subprimes", les milliards de dollars du narcotrafic ont sauvé les banques". —"Dans la seconde moitié de 2008, explique l'auteur, les liquidités sont devenues le principal problème des banques. Comme l'a souligné Antonio Maria Costa, qui dirigeait le bureau drogue et crime à l'ONU, les organisations criminelles disposaient d'énormes quantités d'argent liquide à investir et à blanchir. Les gains du narcotrafic représentent plus d'un tiers de ce qu'a perdu le système bancaire en 2009, comme l'a dénoncé le FMI, et les liquidités des mafias ont permis au système financier de rester debout. La majeure partie des 352 milliards de narcodollars estimés a été absorbée par l'économie légale. Quelques affaires en ont révélé l'ampleur. (...) D'après le FBI, la Bank of America aurait permis aux Zetas de recycler leurs narcodollars. HSBC et sa filiale américaine, HBUS, a payé un milliard de dollars d'amende au gouvernement américain pour avoir blanchi de l'argent du narcotrafic". Ah, pour défriser, ça défrise ! C'est pas fini...

"New York et Londres sont aujourd'hui les deux plus grandes blanchisseries d'argent sale au monde"

"Il y a un manque criant d'investigation en Europe, appuie Roberto Saviano. L'ONU, à partir de 2006, a dénoncé le fait qu'il y ait de l'argent provenant du narcotrafic dans les banques européennes. Lichtenstein, Luxembourg, Andorre, la République de San Marin, Monaco, personne ne sait vraiment ce qui se passe en termes de flux d'argent. Dans quelles banques françaises se trouve l'argent du narcotrafic ? Mystère. Les banques françaises n'ont rien à dire à ce propos, pas plus que les italiennes ou les allemandes. Il n'y a eu aucune prise de position réelle à ce sujet. Or on blanchit beaucoup plus d'argent aujourd'hui à Londres qu'à La Barbade. (...) New York et Londres sont aujourd'hui les deux plus grandes blanchisseries d'argent sale au monde. Londres est complètement opaque en ce qui concerne le narcotrafic. Paradoxalement, à Wall Street, l'argent a déjà été transformé. A Londres, on va le transformer". Ca fait un choc, hein, d'apprendre ça... Et il y a un moyen d'arrêter la machine, ou c'est déjà trop tard ? "Aussi terrible que cela puisse paraître, indique Roberto Saviano à "L'Obs" en conclusion, la légalisation des drogues pourrait être la seule solution. Car elle frappe là où la cocaïne trouve un terreau fertile, dans la loi de l'offre et la demande". Hé bé, tu parles d'une solution... qui traduit bien la gravité de la situation. Sur ce, les goulus, bonne semaine, quand même, hmm !

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