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Publication du patrimoine des ministres : la presse critique "ce pitoyable déballage"
©Reuters

Douche froide

Les éditorialistes se montrent très durs envers François Hollande et sa volonté de transparence.

Les Français seront-ils convaincus par les mesures de transparence voulues et appliquées par François Hollande ? La réponse sera connue dans les semaines qui viennent grâce aux nombreuses enquêtes d'opinion qui seront effectuées sur le sujet. En attendant, la presse se montre très critique envers cette mesure prise par le président de la République. Les éditorialistes ne sont pas emballés ce mardi par l'opération transparence sur le patrimoine des membres du gouvernement.

"La nécessaire moralisation de la vie publique méritait mieux qu'une mesure impulsive, inefficace, peut être toxique et à coup sûr irréversible", estime Nicolas Demorand dans Libération en doutant que les nouvelles règles permettent "d'éviter une future affaire Cahuzac". Paul-Henri du Limbert du Figaro fait partie de ceux qui pensent que "Hollande voulait frapper un grand coup et faire oublier l'affaire Cahuzac" et souligne que "les députés PS se chargent eux-mêmes de lui dire que la transparence totale est dangereuse et qu'elle n'est pas pour eux."

Certains comme Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) attendent la suite : "Il serait plus pertinent de pouvoir évaluer avec rigueur les évolutions de patrimoine en rapport avec les mandats électifs et politiques successifs tout au long d'une carrière. François Hollande a proposé un renforcement des moyens de contrôle pour l'avenir, on verra quel sera l'accueil parlementaire à cette proposition".

Nombreux sont ceux qui remarquent que "ce qui apparaît ici comme une transgression forte n'est qu'une banalité dans la quasi totalité des pays européens", tel Daniel Muraz du Courrier Picard. "C'est moins le dévoilement que le contrôle qui fera sens", ajoute-t-il. "Les membres du gouvernement assujettis à l'ISF vont désormais avoir du mal à donner de la crédibilité à leurs élans socialistes", imagine Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain). Bien qu'il juge l'opération "nécessaire pour des raisons de moralité publique et d'efficacité de gestion".

"Maintenant que tout le monde sait que le gouvernement compte neuf ministres +millionnaires+, l'ambiance sera-t-elle meilleure, et la compréhension plus grande entre le pays et ses dirigeants ?" s'inquiète Bruno Dive de Sud-Ouest. "Peu importe que ces +millions+ aient été acquis honnêtement, qu'ils soient le fruit d'héritages ou d'une longue épargne, qu'aucun ministre ne s'enrichisse dans l'exercice de ses fonctions (ce qui est tout de même l'essentiel), il restera toujours un fond de suspicion envers les gouvernants, surtout s'ils sont de gauche, dans un pays où près de 80% de la population active gagne moins de 1,7 fois le SMIC", ajoute-t-il.

"La transparence est indispensable pour construire la république exemplaire. Mais elle n'implique pas ce pitoyable déballage qui n'aidera pas à expliquer la rigueur aux contribuables ou aux chômeurs", écrit Michel Urvoy dans Ouest-France. "L 'idée d'une instance indépendante, dotée de moyens d'investigation et de sanction, offre plus de garanties d'efficacité et évite ces effets pervers", assure-t-il.

Jacques Camus (La Montagne Centre France) s'amuse de voir que l'exercice "pourrait bien contraindre la gauche à réviser son discours de diabolisation des riches et son rapport schizophrénique à l'argent". Et cela François Hollande n'y avait peut-être pas pensé avant...

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