Tee-shirt "Je suis une bombe" : l'oncle et la mère du petit Jihad relaxés<!-- --> | Atlantico.fr
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La justice a relaxé la famille du petit Jihad
La justice a relaxé la famille du petit Jihad
©Reuters

Procès

Une mère de famille et son frère étaient poursuivis pour "apologie de crime" après avoir envoyé un enfant, prénommé Jihad, à l'école avec un tee-shirt portant la mention "Je suis une bombe".

Cela se voulait une blague de potaches. Cela a bien failli entraîner leurs auteurs en prison. Une mère de famille et son frère étaient poursuivis pour "apologie de crime" après avoir envoyé un enfant de trois ans, prénommé Jihad, à l'école avec un tee-shirt portant la mention "Je suis une bombe" sur la poitrine et "Jihad, né le 11 septembre" au dos. Ce mercredi le tribunal correctionnel d'Avignon a rendu son verdict : la relaxe. A l'audience le 6 mars, le ministère public avait requis une condamnation en laissant la peine à l'appréciation du tribunal. Les prévenus encouraient cinq ans de prison et une amende de 45 000 euros.

Le tribunal s'est appuyé sur l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui prévoit que l'apologie de crime doit être non équivoque, pour prononcer la relaxe de Bouchra Bagour, 35 ans, secrétaire, et son frère, Zeyad, 29 ans, employé dans un restaurant. "Je suis ravie, c'est une décision subtile et juridiquement motivée qui devrait mettre un terme à cette regrettable affaire", s'est réjouie Me Gaële Guenoun, l'avocate de la mère de famille, absente à l'énoncé du délibéré "par discrétion". Son frère, présent, s'est dit "content" et "soulagé" que "chaque chose (ait) été remise à sa place", avant d'ajouter : "ce n'est pas moi qui ai provoqué tout ça".

Mais cette décision ne réjouit pas tout le monde. "J'ai le sentiment que le droit ne rejoint pas la réalité telle qu'elle est perçue par les citoyens", a regretté le maire le maire (UMP) de Sorgues, Thierry Lagneau, dont la constitution de partie civile a été jugée irrecevable de fait. Il a considéré la relaxe des Bagour comme "un aveu de faiblesse" qui "donne le sentiment que tout est permis".

Le garçonnet prénommé Jihad s'était rendu à l'école maternelle de Sorgues (Vaucluse) le 25 septembre vêtu d'un tee-shirt, offert par son oncle, portant les inscriptions "Je suis une bombe" sur la poitrine et "Jihad, né le 11 septembre" au dos. A l'audience, frère et sœur, qui avaient obtenu le soutien du Mrap, s'étaient défendus de toute provocation, invoquant une "maladresse". "Qui aujourd'hui peut prétendre que ce n'est pas une allusion directe et scandaleuse au terrorisme", avait rétorqué le vice-procureur Olivier Couvignon.

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