Le juge Gentil a reçu des menaces de mort, Elkabbach et Darmon aussi

Le juge Jean-Michel Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, a reçu mercredi un courrier contenant des menaces de mort et des cartouches à blanc, annonce le Syndicat de la magistrature. Ces menaces visent le magistrat, ses proches, et des membres du Syndicat de la magistrature. Le syndicat, classé à gauche, est classé dans la missive comme un "groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement". Il lie l'envoi de ce courrier au climat provoqué par les réactions virulentes des proches de l'ancien président à sa mise en examen et appelle à la retenue et à la "responsabilité".

"La violence des propos de la 'garde rapprochée' de l'ancien président et l’œuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s'est livrée ne peuvent que susciter l'incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l'institution judiciaire et, pour finir, l'insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice", écrit-il.

"Vous êtes physiquement bien protégé", lance l'auteur de la missive au juge, "mais l'un des vôtres va disparaître". Il est précisé que "les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions", et il est précisé que les laboratoires d'expertise ne parviendront pas à trouver trace des auteurs du courrier. Un proche de Jean-Michel Gentil a précisé que ce courrier contenant "des menaces caractérisées" et visant "Monsieur Gentil et d'autres magistrats", était arrivé au parquet de Bordeaux, "qui a dû diligenter une enquête préliminaire", et a saisi la police, a indiqué une autre source. Cette lettre était accompagnée "de munitions d'arme de guerre", selon ces sources.

Par ailleurs, Jean-Pierre Elkabbach a reçu par courrier mercredi dernier une balle de gros calibre dans une enveloppe adressée à son nom à Europe 1. Cet envoi était accompagné d'un texte signé d'un groupe du nom "Interaction des Forces de l'ordre". Mais, Jean-Pierre Elkabbach n'est pas le seul journaliste à avoir reçu un tel envoi. Michaël Darmon, journaliste à i-Télé a en effet été le récipiendaire du même courrier accompagné lui aussi d'une balle de gros calibre.  Dans la lettre adressée à Jean-Pierre Elkabbach figure une série de menaces de mort. Le groupe qui dit être basé à Paris, Melun, Caen et Cherbourg, s'en prend également à Bruce Toussaint et à "ses copains de Canal+".  

La lettre envoyée à Jean-Pierre Elkabbach